Chapitre 9 - Le coup de la serviette
L'eau chaude coulait le long de mon corps tandis que je versais du shampoing dans ma main gauche. J'entrepris de savonner mes cheveux avec le plus d'énergie possible. Je tentais de me relaxer, d'oublier un peu tout les problèmes de cette ville le temps d'une douche mais je savais déjà que c'était peine perdue.
Je n'arrivais pas à me sortir de la tête Taylor, l'expression de mépris qui était alors passée dans ses yeux. Il avait fait volte-face et était sorti en ouragan de la salle. Les deux personnes qui l'accompagnaient s'étaient dévisagés, surpris, puis avaient pris la décision de le poursuivre dans les rues de Miami.
Moi, je n'avais pas esquissé le moindre geste. J'étais restée plantée là tandis que tout le monde reprenait ses activités. Ce ne fut que lorsque je sentis Bram dans mon dos, son souffle chaud sur mon oreille, lorsque je devinais son torse nu contre mon fin T-shirt que je frissonnai. Il se pencha vers moi et murmura :
- N'oublie pas qui sont tes ennemis, Athéna. Reste toujours sur tes gardes et ne te lie jamais, jamais d'amitié avec le fils des Jake's.
Sur le coup, j'hochais juste la tête. Ce n'était que maintenant, seule avec moi-même, que je me rendais comte de l'ampleur de ses propos. Pourquoi une amitié n'était-elle pas possible ? Je ne comprenais pas. Ok, son père faisait des choses affreuses. Mais ce n'était peut-être pas la même chose pour son fils, pourquoi serait-il aussi dangereux que son père ? Pourquoi ne voudrait-il pas quitter ce monde de violence ?
" Son père a quand même tué mon oncle. Son fils est sûrement capable d'une telle cruauté..."
A cette pensée, mon cœur se serra. Toute la journée, j'avais laissé de côté la douleur face à la perte de mon oncle. C'était bête, mais j'avais réussi à la refouler. Pendant seulement quelques heures, certes, mais cela m'avait soulagé. Un grand poids apparaissait sur mes épaules.
Je repensais à Ben, je ne le connaissais peut-être pas très bien vu que j'ai vécu la majeure partie de ma vie en France et que lui était resté en Amérique mais voir mon père si triste. Je voyais bien que lui aussi essayait de faire abstraction de la douleur mais je n'étais pas dupe. Son sourire n'atteignait pas ses yeux.
Soudain des larmes apparurent dans mes yeux. Elles coulèrent le long de mes joues, se mêlant à l'eau de la douche.
Décidant que l'heure de se morfondre était terminé, je tendais le bras pour attraper une serviette. Je sortais et m'enroulais dans le tissu qui me parut ridiculement petit, il ne couvrait pas plus bas que le haut des cuisses.
" Heureusement que j'ai pris mes affaires, je n'imagine même pas si j'avais du remonter jusqu'à ma chambre dans cette tenue."
Je ris en imaginant la scène. Sauf que, quand je me retournais pour prendre mes vêtements qui étaient censés être posés sur le bord de l'évier, mon rire s'arrêta net. Rien. Mon regard descendit sur l'armoire, l'appuie de fenêtre, la porte, mais toujours rien.
- Ne me dites pas que...
Puis je laissais tomber ma tête contre la porte de la salle et soupirais. J'avais oublié mes vêtements. Dans ma chambre. Qui était un étage plus haut.
Je jetais un coup d'œil au miroir et vis l'allure que j'avais. La serviette moulait presque toutes les parties de mon corps. J'en pris une autre et l'enroulais autour de mes cheveux dégoulinant.
Je devrais me dépêcher d'atteindre de ma chambre, je ne voudrais pas courir le risque que quelqu'un le voit dans cette tenue.
J'ouvrais la porte qui menait au couloir et passai ma tête. L'allée était déserte.
A pas de loup, je m'y aventurais. Je ne devais faire aucun bruit de peur d'attirer l'attention.
J'aperçus la porte de la salle à manger. D'ici, je ne voyais pas si la pièce était occupée ou non.
Au fur et à mesure, mon soulagement s'agrandit quand je le tendis compte que la lumière était éteinte.
Je stressais. J'étais plus que tendue.
Maintenant, je devais passer devant l'entrée, dans le grand couloir principal. Normalement, personne ne devait y être, il était déjà 23h. Sauf que mon père est le chef d'un réseau maffieux.
Je marchais doucement, redoutant la présence d'un membre de ma famille ou pire, d'un inconnu.
Mes pieds encore mouillés glissaient sur le carrelage et c'est tout juste si je ne faillis pas me casser la figure sur le grand tapis que ma mère avait rapporté de France. Je savais que je laissais des gouttes d'eau partout sur mon chemin, maman allait me tuer.
Je n'entendais aucun bruit venant de l'entrée. Je restais tout de même sur mes gardes.
Lorsque je fis face à la grande porte en bois, la tension quitta directement mes épaules. Personne. Je remarquai que j'avais retenu jusqu'ici ma respiration.
Mon pouls battait anormalement vite.
Je tentais de me calmer.
J'étais presque sûre - disons à 99 % - que le reste du chemin serait désert. Je ne devais plus passer que devant la cuisine. A cette heure du soir, je ne pensais pas que quelqu'un ait soudainement faim.
Quand je m'approchais sereinement de cette dernière, mon cœur s'arrêta.
L'univers est vraiment ligué contre moi.
Des éclats de voix venant de la pièce me parvenait aux oreilles. Je distinguais deux voix, masculines essentiellement. Je reconnus facilement celle de mon père, avec un accent français prononcé mais pas l'autre, plus grave et plus mélodieuse.
Avec un peu de chance, la porte était fermée et je pourrais passer, ni vu ni connu. Mais comme la chance n'était pas avec moi - je commençais à croire qu'elle n'était jamais avec moi -, la porte était grande ouverte.
Comment est-ce que j'allais passer devant sans me faire remarquer ?
La discrétion n'était pas mon fort. Surtout avec ma maladresse habituelle.
Je fermais les yeux et avançais. Je ne savais pas où j'allais, je priais juste pour ne pas qu'ils me voient.
" Un pas après l'autre, Athéna. Ça va aller..."
Sauf que, bon sang, je ne savais pas que ce foutu vase était posé à mes pieds.
Je fis donc un vol plané et m'étalais sur un sol froid. J'ouvrais les yeux et je vis où j'étais tombée. Je me trouvais à présent dans la cuisine. Devant mon père, placé devant moi et un individu non-identifié, se trouvant dans mon dos.
- Athéna ? Qu'est-ce que tu fous là, allongée au sol, en serviette de bain ?
Ah non. Individu identifié.
- Je me suis dit que ça devait être pas mal de jouer au Uno ici, je voulais tester.
Bram me souleva sans effort et j'atterris contre lui. À moitié nue et mouillée par endroit.
Une fois debout, je n'avais jamais serré aussi fort un essuie contre moi.
Mon père était là, assis et me regardais amusé, les sourcils haussés.
- Quoi ? répliquais-je. Ça ne t'est jamais arrivé d'oublier tes affaires ?
Il leva les mains en l'air, signe qu'il n'avait rien dit. Comme s'il était innocent.
Quant à Bram, il me regardait de haut en bas, une moue approbatrice sur le visage. Il appréciait, l'idiot.
" Je vais le trucider, ce connard !"
Je ne pensais pas qu'il était possible de devenir aussi écarlate comme je l'étais en ce moment.
Mon père se leva et se servit une bière dans le frigo, indifférent au fait que Bram se rinçait l'œil.
Il partit sans demander son reste, me laissant seul avec l'autre idiot.
"Merci papa, c'est rassurant de voir que tu prends ton rôle de père à cœur."
Voyant que Bram jugeait la longueur de ma serviette, je tirais sur le bas de celle-ci, attirant par mégarde son regard sur mes cuisses dénudées. Il sourit en coin, les yeux fixés sur mes jambes.
Je devins encore plus rouge. Je me retenais de le gifler.
- Jolies jambes, Fail.
Il l'avait dit d'un ton narquois.
- C'est ça. Crève en Enfer.
J'avais craché ces derniers mots. Il m'énervait. Je le détestais. Et pourtant. C'était comme un fruit défendu. Interdit, mais si attractif.
- De toute façon, je comptais déjà y aller.
Il avait prononcé cette phrase sans le quitter des yeux. Ses yeux verts étaient plantés dans les miens. Toujours aussi hypnotisants que la première fois que je l'ai vu. Je n'arrivais pas à rompre ce contact. J'avais remarqué qu'il s'était rapproché d'un pas. De plus en plus proche, de plus en plus envié.
C'était toujours la même chose avec lui.
C'était mon fruit défendu.
Je fis volte-face et courus me réfugier dans ma chambre.
Je faillis me casser trois os en montant les escaliers, quatre côtes en marchant dans le couloir et deux doigts en fermant la porte de ma chambre violemment.
Je m'adossais à cette dernière et me laissais glisser jusqu'au sol. J'appuyais ma tête contre.
J'avais la net impression que mon cœur allait sortir de ma cage thoracique et le rouge de mes joues avait du mal à s'estomper. J'inspirais et expirais pour tenter de ralentir la cadence de mes battements de cœur, en vain.
Pourquoi, depuis que je suis arrivée, les seuls moments passés avec Bram étaient si intense ?
Je ne l'aimais pas.
Non.
Non.
Enfin... Je crois.
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Hello !!
Bon...
J'AI 1K DE VUUUUUUUES
Je suis contente.
Et j'adore ce chapitre.
PS : Au prochain chapitre, vous voulez voir comment je vois Bram ?
Bisouuuus
Lara xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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