Chapitre 3 - Le ring


Nous suivîmes mon père à l'extérieur de la maison.
Je me dirigeai automatiquement vers l'Audi de Bram, mais je vis du coin de l'oeil que Papa était planté devant le garage. Il remonta ses manches et sortit une petite clef de sa poche qu'il inserra dans la serrure de la porte du garage. La porte s'ouvrit, laissant apparaitre un magnifique bolide rouge.

Je reconnus tout de suite le petit cheval sur l'avant de la voiture. Bouche bée, je me tournai vers Bram. Je fus surprise de voir apparaitre un petit sourire satisfait sur ses lèvres.

Mon père ouvrit la portière de la Ferrari et m'invita d'un geste de la main à m'asseoir sur le siège du côté passager. Je ne me fis pas prier. Je ne pouvais pas m'empêcher de laisser se balader mes doigts sur la voiture. Elle était magnifique. Je levai les yeux vers mon père, décelant dans les siens une lueur de fierté. Je tournai ensuite la tête vers Bram, celui-ci était déjà au volant de son Audi.

Mon père démarra, sortit de la propriété pour se diriger je-ne-sais-où.

- On va où ?

- Au Centre.

Assez vague comme réponse. Je me contentais pourtant de bouger la tête de haut en bas. La Ferrari prenait tellement de virage qu'à l'arrivée je n'aurai jamais pu me souvenir du chemin emprunté.

Le Centre se trouvait être un grand bâtiment désaffecté dans un quartier mal famé. Avec une moue incertaine, je sortais de la voiture. Ce ne fut sans surprise que je trouvais Bram devant les grandes portes en bois. Celui-ci ne m'adressa pas le moindre regard. Il se contenta simplement de donner un flingue à mon père. Ce dernier me le tendit. Était-ce trop difficile pour Bram de me donner ce foutu pistolet sans passer par l'intermédiaire de mon père ? Je le pris avec un soupçon de colère. Ce garçon m'énervait.

Mon père ouvrit la porte mais Bram le devança pour entrer. Je me faisais le plus petite possible quand j'avançais à mon tour. Je découvrais plein de visages tatoués, barbus, piercés, rasés, balafrés, ..., qui nous observaient curieusement. Pour la plupart, c'était la première fois qu'ils avaient l'honneur de rencontrer leur grand patron. Un grand blond s'avança, les autres suivirent. Ils formaient un cercle tout autour de nous, un cercle qui se rétrécissait. Je commençais à me sentir oppressée, je manquais d'oxygène. Je souffre d'asthme et cela ne m'aidera pas. Je reculai d'un pas, puis deux, et me heurtai à un mur. Non, pas un mur, un corps. Un bref coup d'œil m'informa que c'était celui de Bram. Je sentis mes joues brûler et compris que j'étais sûrement rouge comme une pivoine. J'osai cependant lever les yeux vers lui. Pour la première fois depuis deux heures, ses yeux plongèrent dans les miens. Je crus y déceler une petite part de moquerie ce qui devait accroître ma rougeur déjà conséquente. Ses lèvres s'étiraient en un semblant de sourire narquois. La honte me submergeait

Soudain, je me rendis compte d'un détail important. Ma "maladresse" avec Bram m'avait fait oublier les personnes aux alentours, chose que je n'aurai jamais cru possible et m'a fait éviter un belle crise d'asthme ! Je penserai à le remercier plus tard... Peut-être... Ou pas. Ce gars-là m'intimidait trop pour que j'ose lui adresser la parole. Quel courage, Athéna !

Je me reconnectais à la réalité. Les gens nous dévisageaient toujours mais s'étaient éloignés. Je vis que mon père avait fendu la foule pour monter sur une petite estrade au fond de la pièce. Un petit barbu lui tendit un micro. Il prit la parole:

- Bonjour. Si vous ne le savez pas encore, je me prénomme Harrison Fail. Je suis le leader. Vous avez été, depuis maintenant trois ans, soumis à l'autorité d'Abraham Stanford. Aujourd'hui il est temps pour moi de reprendre les rennes de mon gang. Si je suis ici, c'est parce que j'ai récemment appris que le gang ennemi, les Jake's avaient pris du terrain. Trop de terrain. Il est temps pour nous de montrer qui nous sommes, ce que nous valons. Alors, avant que la bataille ne commence, prouvez qui vous êtes. Êtes-vous des Hells ou ne l'êtes-vous pas ? Partirez-vous ou resterez-vous à nos côtés, prêt à risquer le sacrifice de votre vie ?  Il est temps, mes chers amis, de choisir votre camp.

Il y eut une seconde ou deux de battements puis les gens amassés sur les devants de l'estrade commencèrent à acclamer mon père. Tout le monde avait choisi de rester. J'étais toujours au fond de la salle, près des grandes portes de bois. Je sentis que quelqu'un m'observait. Ma tête se tournait d'instinct sur ma droite et je me pétrifiai lorsque mon regard rencontra celui de Bram. Pourquoi me regardait-il alors que toute l'attention était portée sur mon père ? Il ne détourna pas le regard. Moi non plus. Son visage restait impassible bien que ses yeux reflétaient un lueur que je n'arrivais pas à déchiffrer.

Un bruit de l'autre côté de la salle me força à rompre notre contact visuel, à contrecœur. Je vis que tout le monde se dirigeait vers une pièce adjacente. Je comptais rester là mais j'entendis mon père crier mon nom. Je fus donc obligée d'avancer parmi ces personnes.

Je m'attendais à voir une salle vide, semblable à la première, mais je fus étonnée de voir un grand ring de boxe au milieu de la pièce. Tout autour se trouvait toutes sortes de machines de sport. Je compris que cette salle servait de salle d'entraînement.

Mon père discutait avec un groupe d'hommes au fond de la salle. Je voyais que tout le monde s'était mis au travail ou discutait. Moi, j'étais toujours plantée là, devant une nouvelle porte, comme la patate que je suis.

- Athéna ?

- Oui, papa ?

Mon père sourit un instant d'un air malicieux, regarda ses nouveaux amis, puis me répondit :

- Monte sur le ring, bats-toi.

Mes yeux s'étaient écarquillés, ma bouche ouverte. Je n'arrivai même pas à protester tellement j'étais choquée qu'il me demande ça le premier jour.
Puis, je me souvins. Je me souvins du fait que c'est ce que mon père souhaitait que je démontre, il voulait lui aussi que je réussisse mon objectif, il souhaitait que je devienne son héritière. Je n'ai pas teint mes cheveux pour rien. Je n'ai pas oublié une seule seconde mon objectif. Mon père a raison,ce n'est pas en restant coincée près d'une porte que je reprendrais un jour son boulot.
Je remarquais que mes points étaient serrés, mes ongles rentraient presque dans ma peau.

C'est donc d'un pas raide que je me dirigeais vers l'estrade. Je savais que je pouvais battre beaucoup de gens. Pas tous, mais beaucoup. Ma mère m'a inscrit dès mon plus jeune âge dans des cours d'autodéfense, de karaté, de boxe pour que je maîtrise ces domaines. Il n'empêche que ce combat me fait peur car je n'ai jamais pu mesurer ma force face à un ennemi inconnu. J'ai aussi peur de l'adversaire que l'on me choisira.

Une fois sur le ring, je découvrais que celui ou plutôt celle contre qui je devrais me battre était déjà là. Elle était très jolie, du genre mannequin. Elle possédait de longs cheveux blonds et arborait un sourire moqueur voire diabolique.

- Alors, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? 

Je me mettais en position, les poings devant mon visage pour me parer contre toute attaque.

Je ne vis pas venir son premier coup. Son pied s'enfonça dans mon ventre violemment. Et je retenais un gémissement de douleur. Puis son poing rencontra mon nez et la deuxième fois, mon arcade sourcilière. Je sentis un liquide chaud couler le long de mon menton. Je l'essuyai d'un geste bref, tâchant mon tee-shirt de rouge. J'envoyais un coup vers sa gorge mais elle l'évita facilement. Je retentais en visant cette fois-ci sa bouche. Je réussi à la toucher. D'un bref coup d'œil  vers le public, la seule chose que je vis fut un regard vert perçant. Bram était bien évidemment là, je ne sais pas pourquoi mais cela ne m'étonne pas le moins du monde.

La blonde m'envoya son poing et son pied en même temps. Je ne m'en sortirai pas sans quelques bons hématomes ! Je contre-attaquais en lui mettant un coup de coude dans les côtés aussi forts que je pouvais. Elle se baissa et pris ma cheville avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit. Je me retrouva parterre. Elle s'assit sur moi, me donnant coups sur coups. A la fin, je ne sentais même plus la douleur. Elle n'arrêtait pas, ses coups de poings étaient de plus en plus forts, de plus en plus rageux. Je réussis à me mettre sur le dos, ne lui exposant plus mon visage. Je relevai la tête et vis quelqu'un s'éloigner. Sa démarche m'indiquera que c'était Bram et le voir partir alors que je me faisais massacrer me mit dans une colère destructrice. Je me retournais brusquement, me retrouvais nez à nez avec la fille qui deux secondes plutôt, profitait de sa gloire de m'avoir battu. Et je lui fis une gifle magistrale. Si forte que sa tête valsa sur le côté et que du sang se mette à couler de son nez. Le choc de la gifle la déstabilisa et je pus me dégager de son emprise. Avant qu'elle n'ait pu se débattre, je lui saisissait la tête et claquai celle-ci contre le sol. Puis je relâchais mon emprise et lui envoyai plusieurs coups de pied dans le ventre. J'allai recommencer mais elle brandit sa main au-dessus d'elle, bredouillant un "j'abandonne". Je levai les yeux vers mon père qui d'un regard, m'incita à continuer jusqu'à ce que celle-ci s'évanouisse. Je reportais mon regard sur elle et murmurai un petit :"désolée." Avant de terminer le travail en envoyant un coup de pied vers son visage qui eu pour effet de lui faire perdre connaissance.

Mon père sourit avec fierté, tout le monde m'applaudit. Je sors du ring. Je regarde aux alentours et ne voit pas Bram. Il est donc parti. J'aurai cru qu'en me voyant battre cette fille, il serait rester. Mais non. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête. Je suis vraiment nul.

Mon père s'approcha de moi, toujours souriant.

- Tu t'es très bien rattraper. J'ai aimé comment tu as giflé Eleana.

Je souris. Je ne savais pas quoi lui répondre, je n'étais pas très fière de mes actes.

- Rentrons à la maison. Je leur ai déjà dit que l'on reviendrait demain.
Maintenant, tout le monde veut se mesurer contre la déesse Athéna Fail.

- Demain ? Mais je vais au lycée demain !

- Tu nous rejoindra après les cours, ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout.

Je le regardai, inquiète.

Nous regagnâmes la Ferrari. Ce soir, il faudra que je prépare mes affaires pour demain, que je mémorise mes salles de classes et aussi peut-être le plan de l'école pour être sûr de ne pas me perdre. Je stressais déjà.

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Salut ! Je sais que ça fait longtemps que je n'ai pas posté mais j'ai été très chargée ces derniers temps !! Alors,
Avis????
Le combat ???

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Lara

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