Chapitre 12 - Plaquettes de médocs

Son T-shirt noir délavé tombait lâchement. Pourtant il ne cachait pas cette musculature que tous les garçons rêveraient d'avoir. Ses cheveux noirs étaient désordonnés. Il passait sa main dedans pour tenter de les dompter. Son regard croisa le mien. Et ses lèvres s'étendirent en un magnifique sourire qui laissait apparaître ses dents régulières et blanches.

Il était planté dans l'encadrement de la porte de l'hôpital. Le couloir derrière était désert, et à part les quelques bruits que faisaient les charriots des infirmières contre le sol glissant et la respiration faible de mon père, nous étions dans un silence tendu. Il passa une de ses mains le long de son visage. Il avait l'air fatigué.

- Désolée.

Il haussa les sourcils sans me lâcher du regard tandis que mon père commençait à ronfler légèrement dans notre dos. Je me levai de la chaise ou j'étais assise pour me trouver face à lui.

- De quoi ? demanda-t-il, visiblement surpris.

- De tout. De ce que tu as dû apprendre lorsque tu es revenu.

Il fronça fortement les sourcils, secouant la tête.

- Tu t'excuses de trop, Athéna. On ne s'excuse que pour les choses que l'on a provoquée. Tu n'y es pour rien.

Je fixais du regard la bouteille d'eau en plastique posée sur un petite table blanche en plastique. Mon regard descendit sur une petite plaquette de médicaments. Je pensais que mon père n'avait besoin que d'anti-douleurs. Je me levais rapidement sous le regard de Ky et allais prendre la plaquette.

Il n'y avait aucune information, aucun nom.

Je sentis Ky se rapprocher et il fut vite à côté de moi pour m'arracher les médicaments.

- C'est suspect. Tu ne crois pas ?, lui demandai-je.

Il me jeta un regard en coin. Il repoussa une mèche de cheveux qui lui gênait la vue tandis qu'il examinait un des médicaments. Il le reposa.

- Non, c'est sûrement des Dafalgan. Ça y ressemble, en tout cas.

J'avais un doute mais il avait sûrement raison.

- Il n'était pas là ce matin.

J'en étais sûre. Ky désigna du doigt la tasse de café vide sur la table de chevet.

- Une infirmière a dû venir déposer les médocs quand t'as été chercher ton café.

- Ouais, t'as sûrement raison.

Il esquissa un sourire qui faisait apparaître deux fossettes. Mignon. Il se tourna ensuite vers mon père.

- Comment va-t-il ?

Sa main se posa sur mon épaule tandis que j'attrapais ma lèvre entre mes dents.

- Ça va. Ça pourrait mieux aller mais ça va. Je n'ai encore croisé personne à part Bram depuis que je suis ici.

A la prononciation de son nom, je vis sa mâchoire se contracter. Je levais un sourcil interrogateur ; je savais que ces deux-là ne s'appréciait pas mais Ky n'avait jamais réagi ainsi.

- A propos de Bram...

Je voulus m'asseoir pour mieux l'écouter, mais comme j'étais la fille la plus malchanceuse au monde, la chaise se trouvait plus loin que je ne l'avais calculé. Mon arrière-train toucha bien vite le sol froid.

Je n'attendis pas plus longtemps pour entendre Ky partir dans un rire tonitruant. Je bougeais les bras dans tous les sens comme une hystérique, encore assise parterre, pour lui faire signe de se taire. Pour deux raisons : mon père et une encore plus importante, ma fierté.

- Je te déteste, marmonnai-je.

Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres.

- Tu parles à qui, au siège ou à moi ? Tu ne me détesterais pas...

Je levais les yeux au ciel puis le fixais, une lueur de défi se reflétant dans mon regard.

- Tu crois ?

- Je ne crois pas ; j'en suis sûr. Nuance.

J'émis un bruit étrange en claquant ma langue contre mon palet, lui faisant comprendre qu'il disait n'importe quoi. J'étais totalement capable de le détester.

- Arrête, princesse. Ne lutte pas...

Je secouai nerveusement la tête. Du côté de mon père que je surnommerai plus "la marmotte" ou "la Belle aux bois dormant", il ne s'était toujours pas réveillé. Malgré tout le boucan que nous venions de faire.

- Je te raccompagne chez toi ? A moins que tu ne veuilles rester avec ce T-shirt tâché ?

Je pris ma veste et hochai brièvement la tête.  Je regardais une dernière fois la plaquette que je trouvais suspecte il y a encore quelques minutes et suivais Ky hors de la chambre.

***

Je glissais la clef à l'intérieur de la serrure. La porte s'ouvrit et je découvrais mon hall d'entrée. Après une nuit à l'hôpital, je me sentais soulagée.

Ma mère, alertée par le bruit, apparut bien vite. Elle ne perdit pas une seconde pour me serrer dans des bras.

- Ma chérie. J'ai eu peur pour toi. J'ai eu peur pour tout le monde.

Sans se desserrer de moi, elle aperçut Ky, resté à l'arrière et elle attrapa d'une main puissante la manche de la veste noire de Ky. Il fut en moins de deux contre moi et ma mère. Je devenais rouge, j'étais gênée de cet élan affectif de la part de ma mère. Je sentais Ky crispé dans mon dos. Il ne devait pas être habitué à ce genre de câlin.
D'instinct, sans trop réfléchir, je me collais contre lui et le serrais contre moi de toutes mes forces. Je le sentais peu à peu se détendre. Je ne m'étais même pas rendue compte que ma mère s'était éloignée de ce câlin "familiale", je continuais de le serrer comme si ma vie en dépendait.

Je me reculais rapidement ensuite, gênée et je devais ressembler aux tomates que mon grand-père cultivait dans les potagers de son jardin quand j'étais petite.

Puis sans un mot, je montais quatre à quatre les escaliers et fonçais dans ma chambre pour me changer, laissant Ky expliquer toute la situation à ma mère.

Je changeais mon T-shirt blanc basique pour un autre semblable mais de couleur noir.

Lorsque je retournais dans l'entrée, Ky et ma mère s'étaient déplacés dans la cuisine. Vu qu'ils étaient toujours en grenade conversation, je ne leur demandai que l'endroit où se trouvait Hadès. Ma mère me répondit qu'il était en train de jouer dans l'arrière-cour. Je m'y rendis.

Mon petit frère était entouré de Lego.

- Athéna !

Il me sauta dessus.

- Coucou, mon cœur. Ta journée s'est bien passée ?

Il s'assit, la bouche en cœur.

- Papa me manque. Maman m'a dit qu'il était parti pour les zaffaires. Mais zest long.

Je lâchais un petit rire.

- Hadès, il n'est même pas absent depuis plus de deux jours.

Il fit un petit sourire malicieux. J'aimais ce garçon. De tout mon coeur.

***

* A écouter avec "Sex" de Cheat Codes ( média ) *

Quatre appels manqués. Tous de Bram.

Merde.

Je le rappelais.

- Allô ?

- Hey Bram, c'est Athéna.

- Je sais.

Sa voix était froide et distante. Qu'est-ce qu'il avait, encore ?

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Silence.

- Rien du tout, finit-il par répondre après dix longues secondes.

Je les paye ces secondes, moi.

- Bon. Ky m'a ramené chez moi, tu es où ?

Nouveau blanc. Je fixais le plafond attendant sa réponse.

- Ky ? Il est encore là, lui ?

J'ignorais son ton agressif.

- Où es-tu ?

Un murmure d'une voix aigüe résonna derrière lui.

- Avec Eleana. Chez Eleana.

Je n'avais pas besoin de détail. Je comprenais à présent pourquoi il avait été trop occupé pour venir me chercher. Je soupirais et raccrochais. Rien que le fait d'entendre sa voix m'agaçait.

Je rangeais mon téléphone et fermais les yeux pendant de longues secondes. Je me foutais bien de Bram, de toute façon.

- Ça va ?

J'ouvrais les yeux et voyais Ky, adossé au mur de ma chambre. Je forçais un sourire. Il n'était pas dupe. Il s'approcha de moi et m'enlaça. Je nichais ma tête dans son cou même s'il était beaucoup plus grand que moi ( je me tenais sur la pointe des pieds ). J'étais proche de lui, plus que jamais. Je sentais son eau de toilette. J'aimais cette odeur. Elle n'était, certes, pas la même que celui que dégageait Bram mais je l'aimais aussi. Mais pas autant que l'autre.

- C'était Bram, c'est ça ?

Je hochai la tête.

- Ouais... Un jour, faudra que tu m'expliques pourquoi vous vous détestez tant.

C'était à son tour d'hocher la tête.

Il chuchota dans mes cheveux :

- C'est pas très fidèle de sa part de draguer une fille alors qu'il est en couple avec une autre.

Je compris le sous-entendu de suite.

- Il ne me drague pas, fis-je avec un petit rire incrédule et pitoyable.

- J'étais sûr qu'il y avait quelque chose... entre vous...

Il avait murmuré cette phrase, sa voix baissait de plus en plus. Je pense qu'il attendait que je confirme ses dires.
Je le fis.

- Il n'y a rien du tout. Il n'y aura jamais rien.

- Alors, -sa voix n'était plus qu'un souffle qui caressait mes joues. -, ça ne te dérangerait pas si je faisais...

- Quoi ?, demandais-je, sur le même ton.

Mais je le savais déjà et je ne comptais pas l'arrêter. Parce que je le voulais. Parce que, à cette instant, je le désirais plus que tout.

- Ça, souffla-t-il.

Ses lèvres se posèrent sur les miennes.

Très vite, tout s'accéléra. Le baiser devint fiévreux, passionné. Je passais ma main dans sa nuque, remontait vers ses cheveux. J'aimais cette sensation. Je sentais ses mains se balader sur ma taille, celles-ci me serrèrent encore plus contre son torse musclé. Elles passèrent ensuite sous mes cuisses et me soulevèrent de terre tandis que j'enroulais mes jambes autour de sa taille.
J'adorais ce que je ressentais en ce moment. Il sourit contre mes lèvres.
Les mots n'étaient pas nécessaires. Vraiment pas.

J'avais bien fait de ne pas l'arrêter.

***********************************
Héhé coucou ! Alors, ça valait le coup d'attendre 😏 Chaza2001 ??

Bon :

- Pour les Pro-Bram : Ne vous inquiétez pas, ne vous inquiétez SURTOUT pas mdr, attendez plutôt la suite.

- Pour les Pro-Ky : Contents ? C'était prévu depuis treeees longtemps.

Oh j'oubliais : MERCIIII POUR LES 2K !!!!! ❤️❤️❤️ ❤️
Je vous aime keur keur
Lara xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

PS : Oubliez pas la petite plaquette de médicaments...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top