Chapitre 1 - Métamorphose


- Maman ?

N'entendant pas de réponse à mon appel, je montais au premier étage.

- Maman ?

- Ici !

J'ouvrais la porte du bureau de ma mère. Celui-ci, d'habitude toujours rangé, était enfoui sous des piles de boîtes en cartons. Maman était assise au milieu, en train d'emballer ses bibelots.

- Maman, que fais-tu ?

Elle me regarda, surprise.

- Ton père ne t'a pas mis au courant ?

On déménage à Miami. J'étais bouche bée. J'attendais qu'elle me dise que c'était une blague... mais non.

- Tu ferais mieux de préparer tes affaires. On part mardi.

Mardi... deux jours donc.

- Mais, et le lycée ? On est en plein milieu de l'année !

Elle haussa les épaules, j'étais frustrée par son comportement.

- Tu continueras ta première à miami et passeras aussi ta terminale là-bas. Et peut-être tes études aussi. Si tu en fais...

Je rêve! Mes yeux étaient grands ouverts.

- Pourquoi doit-on partir là-bas ?

Ma voix se faisait désespérée. Ce que j'étais.

- Les affaires, ma chérie, les affaires...

En colère, je fonçais dans le bureau de mon père. J'ouvrais sans frapper et le trouvais en train de contempler ses armes à feu et surtout son précieux Luger. Il m'avait expliqué qu'il avait tué son plus grand ennemi avec cette arme. Il en était fier. Je le comprenais ayant moi-même planté un couteau dans la main de mon ennemie jurée quand j'étais encore en CM2.
Mon père était un chef de gang. Celui des Hells.

Mon père leva la tête vers moi. Il haussa les sourcils.

- Que puis-je faire pour toi, Athéna ?

Mon prénom faisait référence à la déesse de la guerre intelligente. Mon père en plus de sa passion pour les armes à feu, adorait la mythologie.

- M'expliquer pourquoi doit-on quitter le continent ?

Je ne voulais pas quitter la France. Mon père dirigeait le gang à distance. Il se protégait ainsi des attaques des gangs ennemis contre le nôtre. Aller à Miami, c'est se jeter dans la gueule du loup.

Il soupira, agacé.

- Athéna... Le gang a besoin de moi là-bas pour une assez longue durée. Je ne peux pas me permettre de vous
abandonner. Je dois apprendre à ton frère à manier parfaitement les armes. Toi, tu dois encore améliorer ta technique au corps-à-corps. J'ai beaucoup d'amis qui t'aideront, vous aideront avec grand plaisir.

C'en était trop. Je criais:

- NOUS N'AVONS PAS BESOIN D'EUX. JE NE VEUX PAS QUITTER LA FRANCE. J'AI DES AMIS, UNE VIE ICI. ET TOI, TU VEUX QUE JE RECOMMENCE TOUT À ZÉRO. MOI, LA FILLE D'UN CHEF DE GANG, QUI SAIT MANIER PARFAITEMENT LES ARMES, QUI A UNE INCROYABLE PRÉCISION AU LANCER DE COUTEAU, ET QUI VA DEVOIR REPRENDRE TON FLAMBEAU QUAND TU MOURRAS D'UNE BALLE DANS LE COEUR ! LÀ-BAS!

J'avais exagérer pour la balle dans le coeur, je le sais, mais j'essayais - en vain - de le faire changer d'avis. J'avais ragé pour me faire accepter dans un groupe d'amis à l'école. Je m'étais fait rejetée parce que mes parents n'étaient pas médecins, architectes ou avocats. Je ne voulais plus revivre ça.

Mon père, lui, restait totalement calme mais quand il parla, j'entendis la colère dans sa voix. Ses yeux lancèrent des éclairs.

- Ecoute moi bien, Athéna, car je ne me répèterais pas. Nous déménagerons que ça te plaise ou non. Là-bas, tu trouveras des gens comme toi. Rien que dans cette ville, trois importants gangs - dont le nôtre - se disputent la place de roi. Si je vais à Miami, c'est que c'est une O-BLI-GA-TION. Est-ce que c'est clair ?

Je hochai la tête, intimidée. Je fis demi-tour et refermai doucement la porte. Là, ma conscience décida de m'énerver.

Soumise, va ! Même pas capable de se rebeller !

À ces mots, une colère dévastatrice s'empara de moi. Je pris mes cours et les balançai contre le mur. De toute façon, je n'en aurais plus besoin, à quoi bon les garder ?

Je dépassai le miroir de ma chambre. Je revins en reculons devant et m'observai. Mes longs cheveux bruns, mes yeux verts, mes traits singuliers. Trop singuliers. N'écoutant plus ma raison, je pris ma brosse à cheveux qui se trouvait à quelques mètres et la lançai de toutes mes forces contre le miroir. Grâce à ma précision, dont mon père a toujours été fier, elle alla se fracasser dans le reflet de mon visage, créant une fissure à cet endroit.

Ma mère, alertée par le bruit, ouvra brusquement la porte de ma chambre. En voyant l'état de cette dernière - toute ravagée, mes feuilles de cours étalées par terre, déchirées, mon miroir cassé,... - elle mit sa main devant sa bouche. Je crois qu'elle était choquée.

- Athé' qu'est-ce que tu as foutu ?

Je levai les yeux vers elle, totalement froide et indifférente à ce qu'elle pouvait penser. Je la contournais, prenais ma veste en cuir. Je sortais et enfourchais ma moto noire. Je fonçais chez le coiffeur.

Non, non, je ne comptais pas me couper les cheveux tout courts, ne vous inquiétez pas. J'aimais ma longueur. J'entrais dans le salon de coiffure. Le coiffeur, me connaissant, me salua.

- Salut à toi aussi, JP.

- Alors, ma belle, je te fais quoi, aujourd'hui?

Je me mordis la tête, réfléchis et lui répondis sur un coup de tête:

- Qu'est-ce que tu dirais de passer au rose ?

Il écarquilla les yeux. C'est sur qu'avec mon style BCBG, il ne s'attendait pas à ça. Je lui souris de toutes mes dents. Il se ressaisit et me fit assoir sur une de ses chaises. Je stressais un peu mais je croyais que le résultat allait m'aller.

Marre d'être si... normale.

J'étais fille d'un chef de gang, j'allais déménager à Miami et je pouvais vous tirer une balle dans la tête sans cligner des yeux. Au fond, j'étais comme mon père. Sans pitié. Et ça m'allait. Peut-être que finalement, c'était ce que je devais devenir.

Une Bad Girl.

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Avis ?
Mon tout premier chapitre posté ! Je me suis sentie inspirée haha. J'espère que vous aimez.
Que pensez-vous d'Athéna ?
Merci d'avoir lu le chapitre 1
Lara xxxxxxxxx

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