Chapitre 1.

Sandra

Deux ans plus tard

Je suis... frustrée.

Une fois, m'a suffi. Je suis sortie intacte. Presque intacte de cette relation. Mais l'envie et la curiosité demeurent. Je me demande, comment les satisfaire sans en ressortir complètement déçue? Je n'ai non plus envie de repartir à la recherche de l'amour avec un grand A. Encore que, d'après mon expérience, l'amour que j'ai porté à Henri n'a pas rimé avec la satisfaction de mes sens.

Bon, me plaindre ne résoudra rien. Je dois avancer. Marquer une nouvelle étape dans ma vie d'adulte. En gros, je dois trouver une solution. Oui, je le traite désormais en problème à résoudre. Je veux être normale comme tout le monde. Je veux moi aussi, participer aux discussions entre filles avec des détails réels. Jusqu'ici, je suis parvenue à les éviter en prétextant des devoirs à rattraper. J'ai même réussi à figurer parmi les étudiants "mémoires" dans un amphithéâtre d'une centaine d'apprenants. Par "mémoires", il faut entendre les intello à qui on demande toujours les notes pour faire des copies à toute la salle.

N'est-ce pas fantastique?

Grrrh.

Déjà deux ans que j'ai cette étiquette et aucune nouvelle relation. Je pense qu'il est vraiment temps que je fasse quelque chose. Dès mon entrée à la fac, je me suis concentrée sur mes études. Elles étaient ma priorité. Il en sera toujours ainsi. J'ai juste besoin de me découvrir en tant que femme. J'ai besoin de me prouver que j'en suis une de tout à fait normale. Je me sens toute chaude à l'intérieur, comme en ébullition. J'ai l'impression d'être prête pour cette aventure de mes sens. C'est une envie qui grandit en moi, chaque jour. Tout bien réfléchi, je ne veux pas spécialement d'une relation normale avec toutes les étapes et questions du genre:

Tu fais quoi? Où t'es? On aurait dû en parler...

En fait, non. Je ne veux pas d'une relation normale. Voilà. On peut rayer le "spécialement". Je veux rester in peace, sans prise de tête. Je vais trouver quelqu'un d'agréable à regarder et qui me fasse rêver. Ne dit-on pas que c'est la base de l'attirance? Trouver quelqu'un qui te fasse rêver. J'ignore qui l'a dit mais cela a du sens pour moi. Et là, pour le coup, c'est tout ce qui importe. Quoi de mieux que de le faire avec un expérimenté et un peu narcissique sur les bords. Peut-être pas narcissique, non. Il risque de l'être sur tous les plans. Je veux dire quelqu'un qui ne veut pas d'attache comme moi. Oui, c'est ça. La fac est le terrain idéal pour des projets comme le mien. Les jeunes sont en quête d'eux-mêmes, boivent, sortent, deviennent femmes ou chipies, matures ou chiens à vie.

Non, non, je ne suis pas méchante. Je ne fais que décrire.

Si on me demandait le type de garçon que je recherche, je dirai... quelqu'un qui me porterait facilement pour me plaquer le dos au mur avec douceur et rudesse à la fois, pendant que j'enroulerais mes jambes autour de ses hanches. Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'il devrait avoir une bonne condition physique + agréable à regarder + pas bête + ayant de la conversation. Du moins, un minimum. Juste le temps d'enlever nos vêtements et de nous confondre dans un corps à corps. Hum! Je ne suis pas trop exigeante, si? Je veux juste quelqu'un qui m'attire physiquement. C'est tout. Aussi simple que çà. Je mets un point final à ma confession matinale, referme mon journal et range le stylo dans sa pochette. Parfait! Ma journée peut enfin commencer.

***

J'arrive sur le campus. L'Université de Douala m'intimide toujours, alors que je devrais déjà m'y faire. Trop de beautés! J'enrage et les envie en même temps. Trop de testostérone sur les terrains sportifs. Trop de compétition: je suis la plus belle; je suis la plus fine; la plus ronde... Des "je suis" à n'en plus finir. Dans mon cas, je suis... la plus ordinaire. Un teint cacao qui correspond bien à la richesse agricole des premières générations de ma famille. Des cheveux noirs crépus qui ne se laissent amadouer qu'avec des tresses au fil. Une taille moyenne ne dépassant pas la barre du mètre soixante-quatre. Des traits du visage que j'ai personnellement trouvés toujours ordinaires. Quels qu'en soient les dires de ma mère et ma meilleure amie, Candice.

Eh oui, que croyiez-vous? Que j'étais hyper jolie, sexy en diable, ce pourquoi j'envisage ce projet?

Eh bien, non.

Je ne pense pas qu'il faille nécessairement se sentir The beauty pour comprendre son corps, si? Je le considère plutôt comme un devoir envers moi-même. Une obligation intimiste. Je souris intérieurement, soulagée de trouver une logique à ce que je ressens. Je me dirige vers la faculté des lettres et sciences humaines, un bâtiment doté d'un unique étage et dont la peinture n'est plus toute fraîche. Il n'est pas encore neuf heures mais l'ambiance est déjà agitée dans les couloirs envahis par les étudiants. Ce qui en temps normal aurait paru étrange. Sauf que c'est la semaine de la rentrée du second semestre et il y a une liste infinie de réclamations, corrections de notes et procès-verbaux à soumettre aux enseignants. Je suis moi aussi passée par ces frayeurs en première année. J'ai même frôlé de peu l'échec. Mais, je me suis vite reprise et j'ai maintenu le rythme jusqu'ici, comme en attestent mes résultats du premier semestre. Je n'ai pas vraiment de souci à me faire pour les études.

Aujourd'hui, j'arbore un turban enroulé autour de la tête. J'aime bien ce style, surtout lorsque je zappe ma routine capillaire matinale et qu'il devient quasi impossible de les coiffer. Il y a donc des jours comme ça. Ce matin, je porte une robe à col bateau, tissu pagne et une paire de tennis. Confortable et pratique. Je me fonds dans le décor. J'emprunte l'escalier, puis un hall étroit avant de m'arrêter à la deuxième porte sur ma gauche. Je m'annonce en tapant deux légers coups et passe la tête par la porte entrebâillée.

— Bonjour Laure! dis-je en souriant, entrouvrant un peu plus la porte.

— Bonjour Mlle Imana, comment vas-tu? Vas-y, entre! m'invite-t-elle.

— Je vais bien, merci et toi?

— Oh presque bien! Je ne suis pas sûre d'être complètement réveillée. Tu as vu tout ce monde au rez-de-chaussée? Le semestre commence bien, déclare-t-elle en faisant une grimace.

Je lui adresse un sourire compatissant pendant qu'elle continue de ranger des dossiers dans des porte-documents de différentes couleurs. Laure est une jolie femme de teint clair ou brune de peau, comme on le dit familièrement dans le jargon camerounais.

— Je te sens requinquée! reprend-t-elle après m'avoir regardée quelques secondes.

— Oh rien de nouveau, juste la perspective d'un weekend tranquille, dis-je en souriant.

— Et puis demain samedi, continué-je, le cours risque ne pas avoir lieu. On attend la confirmation par le délégué dans le groupe whatsapp.

Whatsapp!! Mais oui!

J'aurais pu y penser plus tôt. Pratiquement tous les étudiants de la filière Communication y sont. Des plus populaires aux plus anonymes. Tous ces garçons que j'ai toujours observés de loin depuis la première année me semblent plus proches, tout d'un coup.

— En quoi puis-je t'aider?

— S'il te plaît, j'aimerais avoir les fiches des étudiants qui vont participer aux compétitions sportives. La rédaction du Journal du Campus voudrait interviewer certains d'entre eux.

— Ok, je vois. Mais, je ne savais pas que tu as rejoint l'équipe de rédaction. C'est bien, je t'encourage, fait-elle. Tes argumentations ont toujours été pertinentes.

Durant ma première année, Laure a été l'assistante de mon professeur d'Histoire des médias. Elle était en troisième année et nous surveillait pendant nos examens. Depuis peu, elle fait partie du comité de mise en place des activités sportives académiques à l'occasion des jeux universitaires qui auront lieu au mois de mai, dans exactement trois mois. Presque toutes les fois où il m'est arrivé d'exposer devant les étudiants, elle n'a pas manqué de me fournir des références de livres pour approfondir mes recherches. Bien sûr, je suis une adepte du siège au premier rang. Vous savez, plus on est proche du bureau de l'enseignant et mieux on reste concentré. Et de ce que j'ai pu constater, on ne passe pas inaperçu, même dans une salle de près d'une centaine d'étudiants. C'est ainsi que nous avons multiplié les échanges. Lorsque je me rendais au bureau des notes pour des revendications, je pouvais compter sur son soutien si elle était présente. Laure est aussi brillante que jolie. Je la considère comme une grande soeur, un guide.

— Merci, dis-je en souriant timidement. Je me suis finalement décidée et j'avoue que c'est une belle expérience.

Quand j'avais su qu'il est possible pour les étudiants de première année de rejoindre l'équipe du journal de l'université, j'avoue avoir hésité. Les conditions me paraissaient contraignantes et un peu farfelues, de mon point de vue. Pour espérer que ta candidature soit prise en compte, tu devais obligatoirement faire partie de l'association des étudiants de ta filière et participer activement à la vie associative. C'est-à-dire donner son avis lors des réunions et participer aux fêtes organisées sans motif particulier. Je craignais que ces impératifs me rendent distraite. Ce fut le cas une fois que j'ai accepté de présenter ma candidature et qu'elle a été acceptée. J'ai peiné à trouver une organisation bénéfique pour mes études. D'ailleurs, il n'y en avait pas. Mes notes s'en faisaient ressentir. Je n'avais plus d'autre choix que d'en parler à Nelson, le président en exercice de l'association des étudiants de notre faculté. Ce qui m'a aidée à me tenir éloignée des contraintes associatives pour me recentrer sur mes études.

— Bien. Communique-moi ton adresse électronique. Je t'enverrai le fichier PDF. Cependant, je ne suis pas certaine qu'ils y figurent tous.

— On compte choisir juste quelques noms, selon les différentes disciplines. Donc, il n'y a pas de souci.

— Bon, laisse-moi maintenant, ma journée n'a même pas encore commencé. J'ai un tas de trucs à rattraper. Prends soin de toi.

— J'essaierai, dis-je dans un grand sourire. Passe une bonne journée, Laure!

— Bonne journée à toi aussi ma jolie.

***

En ressortant de l'immeuble, je consulte mon téléphone. Mon cours est dans un peu plus d'une heure. L'amphithéâtre est certainement occupé par une autre filière et la bibliothèque est fermée. Je soupire déjà d'ennui lorsque j'entends des voix aiguës derrière moi:

— Alors, il t'a offert quoi comme cadeau cette fois?! J'espère que ce ne sont plus des cartes! Ce sont des trucs de gamin.

— Mais, j'aime bien les cartes, moi. Je trouve cela romantique...

— Tu es à l'université mais t'es pathétiquement naïve! Laisse ce mec, je te l'ai déjà dit.

— C'est toi qui ne sais rien. Une Saint-Valentin sans carte est nulle!

— De toute façon, tu ne m'écoutes pas. Je ne sais pas pourquoi j'insiste toujours...

— Hum. Et toi, c'était quoi ton cadeau?

Je ralentis le pas pour les laisser passer. L'une des filles me bouscule au passage sans même s'excuser ni se retourner. Foutue fête de l'amour et son aveuglement! Il y a deux jours qu'elle s'est célébrée mais on en entendra parler toute la semaine. C'est drôle de voir à quel point elle est devenue commerciale. Pour l'occasion, le commerçant le plus proche de ma maison s'est transformé en fleuriste bon marché. Avec tous ces textes piqués aux vrais auteurs et parfois recopiés avec tellement de fautes qu'il est impossible de savoir si la déclaration d'amour est sincère. Cependant, cette fille a raison sur un point. C'est la réaction de ma mère, la même à chaque fois, qui me convainc. Une Saint-Valentin sans carte ni poème est vraiment nulle. Un sourire me vient aux lèvres, quand je revois les regards énamourés de mes parents pendant que maman nous lisait la carte offerte par mon père. Ils étaient ridiculement mignons, tous les deux. Je me demande comment ça s'est passé pour Candice. Je vérifie mon téléphone une nouvelle fois. Elle n'a pas répondu à mes messages laissés la veille. J'aimerais dire que je m'inquiète de son silence mais ce n'est pas le cas. Elle doit certainement avoir une bonne raison.

Après avoir tourné en rond sur le campus, je me dirige finalement vers le terrain sportif. L'air est agréable et la chaleur assez supportable. En m'asseyant sur les gradins, j'aperçois sur ma gauche, quelques étudiants de ma filière qui discutent avec animation en pointant des doigts des sportifs. Un peu tôt pour les pronostics, pensé-je. Je lance un regard circulaire sur le terrain sans vraiment m'y intéresser. Je ne suis pas une grande fan de sport. Les maillots trempés de sueur, j'en ai carrément horreur. Je fixe le court de tennis qui se trouve plus bas, face à moi, à une cinquantaine de mètres. Il est séparé du terrain de handball par des grilles hautes. Les joueurs semblent en être encore au stade des étirements. Une main sur la joue, le coude posé sur le genou, je baisse la tête sur mon téléphone. Impossible à présent de lire les nouveaux messages car je n'ai plus de forfait. C'est confirmé: pour les trente minutes à venir, je vais vraiment m'ennuyer. Je range mon téléphone dans le sac à dos tout en maugréant. 

 Au moment de relever la tête, j'entends un sifflement tout près de mon oreille. Ce qui m'assourdit un instant. Je sursaute et me retourne juste à temps pour voir le ballon derrière moi rebondir sur les marches en pierre. On me dira ce qu'on veut mais, le terrain de sport n'est pas fait pour moi. Je tourne la tête vers les joueurs de football en priant pour que l'un d'eux vienne récupérer cette arme qui leur sert de ballon. Exceptés mes camarades de classe qui se sont tournés vers moi pour suivre la trajectoire du ballon, je semble être la seule à m'inquiéter d'avoir frôlé la honte. 

Sans demander mon reste, je me lève et vais m'asseoir trois rangées plus bas. Au moins, en m'abritant derrière les hauts filets de protection du court de tennis, je ne risque pas d'être une nouvelle fois la cible des footeux de l'autre côté du terrain. N'ayant plus que les joueurs de tennis dans ma ligne de mire, je regarde avec intérêt les duos d'adversaires prendre place de part et d'autre du filet. Une fille et un garçon dans chaque équipe. Ils semblent tous sortir du Nyanga Magazine*. Tellement, ils sont charismatiques.

Si les deux jeunes hommes sont plutôt sexy, je n'arrive pourtant pas à détacher mon regard de l'un d'eux. Grand de taille, très clair de peau, les muscles des bras bien dessinés, des jambes sexy, il est hyper concentré. Son visage est abrité sous une casquette, je ne distingue pas ses traits. Il se montre très souple dans ses déplacements. À chaque fois qu'il prend de l'élan pour son service, son t-shirt noir se plaque sur son torse, laissant deviner un ventre plat. Ce qui ne laisse pas indifférente sa coéquipière. Puisqu'elle n'a de cesse de lui jeter des coups d'oeil appuyés et se rapproche même de lui chaque fois que l'occasion se présente. Mais, il est évident que tous les deux forment une bonne équipe. Soudain, l'un des coaches lève deux doigts en l'air. La balle est dans l'équipe adverse et celle-ci se prépare à jouer son tour. Le garçon à la casquette s'élance pour intercepter la balle lorsqu'il est percuté par sa coéquipière qui la manque de peu.

Presque aussitôt, ils tombent l'un sur l'autre, comme dans une publicité pour adultes. Ils vont bien ensemble, ne puis-je m'empêcher de constater. Couché à même le béton, il reste immobile sans esquisser le geste de se relever. Pareil pour sa binôme qui au contraire, rapproche son visage du sien. Au moment où leurs lèvres se frôlent, il se dérobe. D'un air dépité, la fille s'écarte complètement avant de s'éloigner d'un pas rageur. Une querelle d'amoureux, un lendemain de Saint-Valentin? Eh ouais, même dans le monde de la perfection, les saisons ne se ressemblent pas toutes. Curieuse d'observer sa réaction, je reporte mon attention sur lui et tout de suite, nos regards se croisent. Durant de longues secondes, je le fixe sans comprendre pourquoi il en fait autant alors qu'il vient d'humilier sa copine. Les garçons, tous pareils! Une de perdue, dix nouvelles à conquérir. Dégoûtée, je détourne la tête et ramasse mon sac à dos pour me rendre à l'amphithéâtre.

*******

Aymeric

— Claire, ça va? demandé-je, inquiet de sa chute d'il y a quelques minutes.

Elle ne répond pas et se contente de me dévisager. J'aimerais dire qu'elle est peut-être encore sous le choc mais je me mentirais à moi-même. Je la sens cogiter. Elle doit se demander pourquoi j'ai esquivé son baiser alors qu'il nous est arrivé de flirter ensemble. Et elle n'a pas tort. Même si on n'a jamais franchi le rubicond, elle et moi, car nous sommes avant tout des amis, il nous est déjà arrivé d'échanger des baisers lors de soirées. Sans plus, je le promets. Cependant, si elle se trouve confuse après ce qui vient de se passer, c'est de ma faute. Je ne lui ai jamais dit que je la voyais simplement comme une amie. Et mon message n'aurait pas été très cohérent d'ailleurs. Depuis quand on embrasse ces amies? Il faut vraiment que je remette les choses à leur place. Notre amitié est en jeu, mais aussi la compétition qui a lieu dans quelques semaines. Il faut vraiment, vraiment, que je lui parle.

— Claire, tu t'es fait mal? insisté-je.

— Non... je vais bien, merci. Tout à l'heure...

— Je crois que l'entraînement est fini pour aujourd'hui. Au fait, tu as super bien joué, la coupé-je, peu désireux de reparler de ce qu'elle vient de tenter.

Je juge que ce n'est pas le moment. En plus, on s'est assez donné en spectacle devant les coaches et nos amis, Jules et Liliane. Ainsi que quelques étudiants fans de sport. Je me fous pas mal de ce qu'on peut raconter sur moi ou de ce qu'on croit savoir. Je préfère juste rester aussi discret que possible. Alors, j'espère sincèrement que Claire va laisser tomber.

— Merci, répond-t-elle du bout des lèvres. Mais, je voulais te parler de ce qui s'est passé tout à l'heure, Aym.

Je laisse échapper un soupir. Croire qu'elle n'insisterait pas, c'est mal la connaître. J'enfouis les mains sous ma casquette dans un geste d'agacement.

— Ne t'inquiète pas pour cela. C'est déjà oublié, abrégé-je.

Sans lui laisser le temps de réagir, je me dirige à grands pas vers le banc sur lequel sont posées mes affaires, m'en saisis avant de me tourner vers Claire.

— On se voit plus tard. Je t'appelle, lui dis-je.

— Au revoir les gars! crié-je aussi à l'intention de mes amis avant de m'en aller sans me retourner.

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