S*x Friends - 4
Un chuchotement presque inaudible que j'ai eu du mal à entendre et encore moins à comprendre alors qu'il rentre et sort en moi dans une cadence toujours soutenue, comme s'il ne voulait pas vraiment le dire, se cachant dans notre étreinte, s'y plongeant intensément. Nos corps qui laissent échapper des bruits des plus licencieux, couvrent tout de la musique de la soirée à nos oreilles mais ses paroles ont tout de même glissés sur moi comme une rumeur venant courir avec délice le long de ma nuque apportant pourtant avec elle, son lot de révélation inattendu. Une brise surprenante qui semble si agréable mais qui vient, en fait, de balayer, si brusquement, les faibles remparts déjà bien ébranlées de mon coeur, qui se mets alors à taper comme un fou dans ma poitrine, complètement désemparé, décontenancé, soudainement totalement déstabilisé.
- Ah...ah.... Eita c'est pas le moment de plaisanter... je suis sur le point de...
- Je suis sérieux... me répond t'il alors sans hésitation.
Son ton est bien plus affirmé et pourtant sa voix a tremblé. J'étais sur le point de jouir mais tout s'écroule.
"Putain Eita, tu choisis bien ton moment !"
La tension qui tendait tout mon corps s'évanouit aussi rapidement qu'elle était apparue et je décide aussitôt de laisser tomber l'idée de la retenir. Je suis frustrée et choquée en même temps. J'ai peur d'avoir mal compris mais c'est plus fort que moi, il m'a coupé dans mon élan et je dois mettre au clair ce que j'ai cru entendre, je dois savoir.
"Il n'est pas saoul et moi non plus alors, qu'est ce qui lui prends tout à coup ?"
- Mais attend, quoi !? Lancé-je, ma voix partant dans des aigus cassés insupportables causés par ma gorge sèche et essoufflée.
Je me redresse et il se retire alors de moi pendant que je me retourne face à lui, sous le choc de la révélation. On se regarde dans le blanc des yeux avec une telle intensité que je ne sais plus si tout ça est bien réel. J'ai le cerveau embrouillé et les yeux encore embrumés par le plaisir. Je ne sais plus vraiment ce qu'il se passe. Il y a comme un séisme de sentiments qui vient tout à coup secouer tout mon être. Quand je me laissais enfin aller à l'extase qu'il me donnait, oubliant tout, je suis ramenée violemment à la réalité de ses paroles, arrachée de force de mon nuage de délices.
Eita a, tout à coup, le regard fuyant devant ma réaction. Je suis abasourdie. Je n'arrive pas à savoir s'il est rouge à cause de notre étreinte ou bien à cause de cette révélation qu'il vient de me faire et que j'ai peine à croire. L'ayant tout juste entendu, je ne l'ai pas totalement saisis, étouffée entre deux halètements. Au final, voulait-il vraiment qu'elle arrive à mes oreilles cette déclaration ?
- Fais de moi ton copain... je veux devenir officiellement ton mec , réaffirme t'il alors que je me bats avec mes pensée, essayant de traiter et d'assimiler cette nouvelle qu'il vient, sans prévenir, de me lâcher soudainement à la figure.
"Ça sonne comme une dernière tentative désespérée et pourtant... ta réponse est beaucoup moins hésitante... Qu'est ce qu'il se passe ?.. Je ne l'avais pas vu venir celle là..."
Je ne sais plus où j'habite ni ce qu'il se passe dans cette salle de bain où je voulais, à la base, m'isoler pour être tranquille. Mon cerveau fait comme un black out. Je commence à paniquer sans le vouloir. Je perds le contrôle de mes nerfs. Il n'y a pas cinq minutes, je voulais pleurer qu'il me quitte et maintenant je me fige.
"Je prends peur ?"
Mes yeux cherchent un point auquel se fixer et ne trouvent rien de mieux que de revenir plonger dans les siens. Mon coeur est prêt à bondir de ma poitrine. Mon sang tape dans mes tempes si fort que je n'entends plus rien alors que mon souffle se coupe net. Tout devient flou autour de moi. Tout sauf lui.
- Dis quelque chose s'il te plaît ... me laisse pas comme un con..., me supplie t'il penaud et mal à l'aise. Pas après ce que je viens de te dire...
Je suis paralysée. Je ne sais pas quoi dire. Je ne m'y attendais pas du tout et je suis complètement prise de court. Je n'étais pas prête. J'étais loin de l'être de toute façon avec l'état d'esprit dans lequel je voulais me cloitrer, persuadée que de toute façon, je n'étais que de passage.
- Tu... que... quoi ? Mais...P... pourquoi ? Arrive-je enfin à articuler bêtement.
"C'est tout ce que tu trouves à lui répondre ? Bravo... Belle éloquence ma grande..."
- Euh... Ha... souffle t'il dans un ricanement gêné, un sourire piteux sur le visage et se passant la main derrière la tête. Je ne m'attendais pas à cette question... Me répond Eita avant de faire une pause. On est déjà pratiquement un couple de toute façon non ?.. Je voudrais seulement qu'on l'officialise... qu'on devienne exclusif l'un envers l'autre... c'est le bon moment... enfin... je pense... finit il par bégayer, complètement décontenancé.
- Non mais je veux dire... commencé-je, repartant dans mon fil de pensées, avant de stopper net. Attends, c'est pour ça ?
"Il veut nous officialiser pour sa tranquillité d'esprit ? Pourtant ce n'est pas sale ou honteux ce qu'on fait. Il veut lisser son image ou quoi ? Qu'est ce qu'il cherche ? Qu'est ce qu'il veut vraiment?"
Comme si j'avais besoin de ça, mes pensées s'embrouillent un peu plus, ce qui me tends et je me retourne subitement face à la glace d'un mouvement sec. Je serre les dents et fige mon regard sur le lavabo. Eita pose sa main sur mon épaule mais je m'en écarte d'un geste beaucoup plus brusque que ce que j'aurais voulu. Je le regrette aussitôt mais je me sens trop mal. Mes nerfs sont à vif, mon ventre se tord de tristesse et de déception, j'ai l'impression d'avoir été trahie. Je ne sais plus ce que je ressens. De la colère, de la joie, de la déception, de la frustration. Tout tourbillonne dans ma tête dans une vitesse ahurissante. Mes yeux parcourent le miroir à la recherche d'une réponse toute faite bien évidemment inexistante et l'expression sur mon visage doit parler pour moi car les yeux d'Eita s'assombrissent.
- Je ne veux que toi, affirme t'il dorénavant sans détour, sa voix pourtant chargée d'une douceur incomparable.
Ses yeux ne me quittent pas et j'ai du mal à soutenir cette passion qu'il met dans ses paroles. Je n'en mesure pas encore toutes leurs ampleurs. Je suis sous le choc et je ne sais absolument plus quoi en penser. Il souffle le chaud et le froid sans même s'en rendre compte. Je n'arrive pas à savoir où il veut en venir ni ce qu'il veut réellement de moi. Je ne veux pas tomber dans le piège d'une relation qu'il ne prendrait pas au sérieux...
- Merde dit comme ça, ça sonne si... présomptueux, se rend t'il alors compte. Je veux dire... continue t'il alors, sa voix beaucoup moins assurée est redevenu tremblante. Écoute...à l'époque, on était pourtant dans la même classe à Shiratorizawa mais je n'ai jamais su comment t'aborder. Je t'avais remarqué mais mes entraînements me prenaient tout mon temps et, les rares fois ou je pouvais te parler, tu ne m'as jamais vraiment prêté attention... Pourtant moi, je savais déjà que je voulais être près de toi et j'apprenais à te connaître grâce à nos amis commun qui me parlaient sans arrêt de toi. Je te regardais de loin, je te voyais rire et sourire à d'autres et ça me rendait fou. Et puis le lycée s'est terminé et, lâchement, je n'avais finalement rien tenté alors qu'on avait pourtant fini par enfin devenir amis... Je l'ai vraiment amèrement regretté et je me suis fait la promesse de tenter quelque chose si on se revoyait. Le destin a entendu ma détresse et quand on s'est croisés par hasard à cette soirée... alors j'ai... je n'ai pas voulu gâcher cette chance inespéré de te revoir, je voulais... cette fois, je voulais tout essayer, je voulais me rapprocher de toi, te montrer que j'existais, que tu me vois enfin comme un homme... Je voulais plus que tout te ressentir près de moi, et, après m'être enfilé au moins trois verres d'affilés pour me donner assez de courage, je me suis décidé et me suis lancé pour faire enfin ce pas vers toi qui a tout changé, dit il en marquant un temps, reprenant par la même occasion son souffle court et erratique. Cette nuit où tout a commencé, où tu as décidé de te donner à moi mais me refuser ton coeur, je me suis laissé tenter par ce que tu me proposais même si pourtant ça ne me convenait pas vraiment. Je voulais simplement et aussi égoïstement ne plus te voir disparaître de ma vie... Je voulais être à tes côtés quel qu'en soit le prix à payer mais... tu ne semblais pas ressentir la même chose que moi... Je me suis entêté et persuadé que, peut être, j'allais pouvoir te séduire avec le temps mais je me suis rendu à l'évidence... plus j'essaie, plus tu t'éloignes, finit il par dire, grimaçant d'une souffrance que je lui inflige depuis si longtemps.
Mon ventre se tord de cette douleur que je lui ai imposé sans aucune considération alors que j'essayais, de mon côté, de fuir égoïstement une peine inexistante, me battant contre des moulins, portant des oeillères d'égoïsme, ne voyant même pas le mal que je pouvais lui faire subir. Tout à coup, je me mets à me détester, réalisant ma stupidité démesurée. Mais veut il vraiment s'engager ?
- Eita...Pourquoi t'es tu accroché si longtemps ? Pourquoi n'es tu simplement pas allé voir ailleurs ? Je ne veux surtout pas te faire souffrir... pas toi... je... essayé-je de le libérer de ces chaînes qui le retiennent à moi sans que j'en ai vu le moindre signe tout en revenant lui faire face avec une appréhension si douloureuse.
- Tu as raison, j'aurais dû te laisser partir mais je ne m'y suis jamais résolu...t'imaginer avec un autre, c'était au dessus de mes forces, je voulais que tu me regardes moi et personne d'autre que moi, me coupe t'il alors dans mes excuses si risibles que j'essayais de formuler avec une maladresse pitoyable. J'ai vraiment cru que c'était seulement à sens unique entre nous... Je me faisais du mal pour pouvoir rester près de toi et, pour être honnête, ça a été dur mais... lorsque tu lâches prise et que tu me regardes, me souris, boude ou pleure, lorsque tu m'embrasses, lorsque tu me touches, que tu te donnes à moi et qu'on fait l'amour... tout change et mes doutes disparaissent totalement et tout devient différent, plus fort, tout prends une tout autre dimension et me raccroche inexorablement à toi. Toi aussi tu l'as senti, j'en suis sûr. Ce lien, ce... truc qui nous retient l'un à l'autre.
- Mais...Eita...on avait dit... balbutié-je, incapable d'aligner deux mots face à ce qu'il me dévoile et un trop plein d'émotions me submerge tout à coup.
- Sans attache, je sais... souffle t'il lourdement. Mais je ne ne peux plus continuer comme ça... La vérité c'est que je n'arrive plus à me concentrer sur autre chose. Plus un jour ne passe sans que je ne pense à toi, que je me demande comment tu vas et ce que tu fais, qui tu vois, à qui tu parles, à qui tu souris... quand on a commencé à se voir, tu semblais si sûre de toi et pourtant si fragile à la fois que je ne voulais pas te brusquer et surtout ne pas te perdre encore une fois, alors j'ai accepté cette situation. C'est toi qui a instauré cette règle alors que je voulais qu'on se rapproche mais maintenant je ne peux plus. Je ne supporte plus l'idée qu'un autre pourrait te séduire sans que je ne puisses rien dire... je ne veux pas te voir encore disparaître de ma vie parce que je n'aurais pas essayé de te garder près de moi et te dire tout ce que je ressens pour toi. Je sais très bien ce que je risque en t'avouant tout ça... mais ... je n'en peux vraiment plus, je ne veux plus être loin de toi. J'aimerais devenir ton mec officiellement et pas juste celui qui couche avec toi de temps en temps. Je veux partager mes jours et mes nuits avec toi et pas seulement ton lit. Je ne veux pas que tu t'éloignes de moi alors, si je te tends la main, est ce que tu vas vouloir la saisir ? Me déclare t'il finalement, tremblant de sa propre bravoure de s'ouvrir si sincèrement à moi mettant pourtant en péril notre amitié.
"Tu trembles, tu as peur toi aussi, je le vois dans tes yeux... comment être sûre de vouloir me jeter à l'eau ?.. Tu as si peur que ça de me perdre ? Vas tu vraiment me serrer fort sans jamais lâcher prise ? Est ce que je peux te croire ?"
- Eita... ce qu'on a ne te suffit vraiment pas ? Je ... étouffant la fin de ma phrase dans un soupire lassement étranglé, lâchement incapable d'aller plus loin.
- Plus maintenant... me répond t'il, tout son visage crispé, hurlant toute la difficulté de supporter ce flottement si tendu entre nous. Je n'en ai pas honte loin de là, ne te méprend surtout pas, j'aime te faire l'amour et tout ces moments intimes me rendent heureux mais ce qui me comble encore plus, c'est quand tu partages avec moi tes moments de peines et de joies. Quand on se voit et qu'après on discute de tout et de rien toute une partie de la journée et parfois plus. Ta façon de rire, de bouder, de vivre, tout me plaît bien plus que ce que tu peux imaginer et tu fais bien plus que de simplement me satisfaire physiquement, tu me rends sincèrement heureux et meilleur. Je suis si bien avec toi, je suis moi et tu m'acceptes tel que je suis. Mes bons et surtout mes mauvais côtés. Je t'ai confié des choses sur moi que personne ne sait... tu es tellement plus que que ce que tu penses que nous sommes... Tu es mon plus grand réconfort, mon cocon de bien être, tu es ma seule certitude... et je me détruis de te voir si proche et pourtant si loin de moi.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top