I.
NDA : Je tiens à vous rappeler que ce sont des chapitres tranquilles et sans prise de tête avec un style d'écriture vraiment "à la cool".
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Ce fut une sonnerie plutôt agréable qui le tira de son léger sommeil. Une musique légère mais remixée. Un thème que beaucoup aurait pu considérer comme enfantin mais que lui il avait ô que trop aimé dès la première écoute. Relic song.
Il grogna un peu pour la forme, encore un peu fatigué par ce qui s'était passé l'heure précédente et entrouvrit les yeux. Il était persuadé de l'avoir mis en vibreur, il allait le tuer si ça le réveillait. Avec une flemme qu'il ne connaissait que trop bien, il sortit sans la moindre envie un bras de la chaleur de la couette et se mit à tâter le sol. Du bout des doigts il finit par repérer le tas désordonné que formaient ses vêtements et ceux de son ami et en s'étirant un peu, il réussit à attraper l'objet de ses convoitises. Sans prendre le temps de regarder le contact, et surtout pour ne pas le réveiller, il fit glisser son doigt sur l'écran pour décrocher et se redressa en position assise.
La couverture glissa de son torse nu, laissant deviner à qui le voulait la naissance de son aine, et il grimaça sous l'élancement douloureux qui le parcourut au niveau de ses hanches. Qu'est-ce qu'il était bon au lit mais qu'est-ce qu'il y allait fort surtout ! Après, peut-être qu'il devrait apprendre à la mettre en veilleuse aussi des fois et éviter de trop en demander. Qui sait.
- Allô ? fit-il d'une voix un peu rauque mais basse, son portable à l'oreille.
- Ha ! Ace ! Petit vaurien ! Tu décroches enfin ! hurla une personne sur un ton presque de reproche qu'il ne connaissait que trop bien dans l'appareil.
Un frisson parcourut le dénommé Ace qui éloigna brièvement le téléphone sur le moment et constata qu'il avait une série d'appels manqués à en faire pâlir un mort. Habituellement c'étaient les appels manqués des parents qui étaient présages de mort chez les jeunes mais pour le brun, il s'agissait plutôt de ceux de son grand-père. Et Dieu savait qu'il risquait sa vie à chaque appel qu'il osait manquer.
- Désolé le vieux, marmonna-t-il avec une certaine appréhension. Disons que, enfin, j'étais un peu occupé...
- J'en ai strictement rien à foutre ! Quand tu rentreras tu n'échapperas pas à mon poing d'amour ! Que tu le veuilles ou non !
Il grimaça rien que d'y penser, sachant que de toute façon il n'avait aucune échappatoire, il était condamné. Tant pis, peut-être qu'il pourra s'inscrire dans le livre des records de l'année avec la plus grosse bosse au monde cette fois. Son jeune frère avait bien réussi il y a de ça deux ans, alors pourquoi pas lui.
De sa main libre il vint se masser les reins et demanda en écoutant un froissement de drap sur sa gauche :
- Et sinon, pourquoi tu m'appelles ? Je t'ai pourtant dit que je rentrais demain matin.
- Ça tombe bien que tu demandes !
Pitié, qu'il arrête de crier...
Il avait déjà mal à la tête et sa migraine ne pouvait que s'accroître avec une discussion avec lui. C'était presque à se demander s'il allait survivre. Normalement ça ne présageait rien de bon lorsque son grand-père l'appelait de son propre chef alors qu'il avait bien veillé à donner ses horaires de retour à l'avance. Qu'est-ce qu'il avait encore oublié de faire avant son départ ?
- Je ne sais pas si tu as vu les infos, mais on-
- On est reconfinés ! écouta-t-il s'écrier avec joie son petit frère en fond qui éclata de rire.
- Quoi ? s'étrangla-t-il presque en se retenant de lâcher un cri de joie.
Le bruit d'un coup bien placé suivit du gémissement plaintif de son cadet ne tarda à lui parvenir à l'oreille mais il n'y prêta guère attention. Les coups pleuvaient couramment chez lui et son petit frère en était la cible favorite.
- Luffy, prépares les stocks de bouffes, je prends le premier train et on va se taper nos meilleurs concours de gros mangeurs devant nos séries !
- Ouais !
- Et préviens aussi Sab' ! Peut-être qu'il participera au concours de celui qui mange le plus de chamallows !
- Stop les gars ! Je vous arrête tout de suite ! nous coupa Garp avec un ton menaçant. Ace, tu ne rentres pas, reprit-il avec sérieux.
- Pardon ?
Le brun s'étrangla cette fois-ci au sens propre.
- Mais pourquoi ?
- Je sais pas où tu traînes, je ne veux pas que tu nous ramènes ce virus de merde !
- C'est une blague ? Je fais quoi du coup ? Je vais squatter chez Makino ?
- Encore moins abruti ! Elle a pas besoin d'un deuxième gosse sur le dos !
- Bah alors-
- Non ! Tu ne vas pas chez Dadan, ils sont déjà en galère à être cinquante les uns sur les autres dans un trente mètres carrés !
Ace se fit vraiment violence pour ne pas soupirer, tenant un tant soit peu à sa vie mine de rien, et serra les dents en écoutant une expiration profonde à ses côtés. Il allait vraiment le réveiller si ça continuait. Même si de toute façon l'alarme n'allait pas tarder à sonner, l'heure et demie s'étant presque entièrement écoulée.
- Et donc ? demanda le brun en baissant le ton de sa voix. Tu me fous sérieusement à la rue ?
- En effet, et tu vas te démerder tout seul comme un grand Ace !
- Sympa...
- Je suis sûr que tu vas te trouver un ami chez qui squatter comme d'habitude ! T'es pas parti chez Deuce d'ailleurs ? Débrouille-toi avec lui.
Malgré ses efforts, un soupir lui échappa et il laissa sa tête partir en arrière. Oui il était chez un ami mais lui et son grand-père n'avait pas vraiment la même définition de l'ami en question là. Puis, il avait veillé à lui préciser avant son départ qu'il n'irait pas chez Deuce, celui-ci partant dans le sud voir de la famille durant les vacances.
- Non, souffla-t-il avec lassitude. Je te rappelle que je suis parti simplement pour voir une exposition dans un musée.
C'était l'excuse qu'il avait sorti pour aller le voir ce soir. Excuse en partie validée puisqu'il était vraiment allé visiter son musée avant d'aller chez lui.
- C'est vrai ! s'exclama son vieux, lui arrachant une grimace. Vas dormir à l'hôtel ou je ne sais où alors ! T'as d'autres amis chez qui squatter !
- T'abuses ! Laisse-moi rentrer ! Si je prends le prochain train je devrais être là dans environ sept heures !
- Non c'est non !
- Att- !
Il ne put finir sa phrase que la communication se coupa brusquement. Garp lui avait raccroché au nez !
- Quel enfoiré..., marmonna-t-il pour lui-même en laissant le portable s'échouer sur la couette.
Il était vraiment dans le mal. Vraiment. S'il se retrouvait réellement livré à lui-même avec ce reconfinement il allait devoir trouver une solution et vite. Il allait en plus devoir décamper dans l'heure qui allait suivre et il ne connaissait personne dans la ville à part lui. Peut-être pourrait-il s'arranger pour se trouver une chambre dans un hôtel mais jamais ses économies ne seraient suffisantes si la situation devait s'éterniser. Dans quelle galère s'était-il fourré en venant ici aujourd'hui ?
Quelle idée aussi ils avaient eu de se dire que ce serait « sympa » de baiser devant le discours du président ? Franchement... D'accord, c'était fun sur le papier mais bon, ça s'arrêtait là.
Dépité, Ace jeta un coup d'œil vers la télé qui avait fini par être éteinte durant leurs ébats, la voix de leur cher dirigeant n'étant pas vraiment harmonieuse et en accord avec ses gémissements selon son partenaire. Traîtresse... si elle n'avait pas obéi au pouvoir de la télécommande peut-être aurait-il pu suivre un tant soit peu ce discours. Ou pas. Plongé dans les affres du plaisir il ne faisait jamais vraiment attention à son entourage.
Mais dans tous les cas, il restait dans le mal.
- Qu'est-ce que tu fous-yoi ?
Le brun manqua de sursauter sur le moment en écoutant cette voix chaude et grave et se tourna, un peu mal à l'aise, vers la personne qui s'était exprimée. Encore couverte de la couette bien qu'il était aisé de deviner que cet homme se trouvait lui aussi en tenue d'Adam, il fixait Ace avec une certaine curiosité malgré un air fatigué évidant, un coude planté dans le matelas, sa main soutenant sa tête.
Une coupe plutôt étrange, des mèches blondes désordonnées sur le sommet de sa tête, une barbe de trois jours dévorant les contours de sa mâchoire, et un visage plutôt attrayant. C'était en soit un homme très agréable à l'œil. Oui, très agréable à l'œil or, ce qui se trouvait sous la couverture était tout aussi intéressant, mais là n'était pas le sujet des pensées du jeune homme brun qui se pinça l'arête du nez nerveusement. Génial... comment allait-il pouvoir s'expliquer maintenant qu'il était réveillé ? Son plan qu'il venait d'imaginer de « je me barre et laisse un mot pourri sur la table comme dans les films à l'eau de rose de Sabo » venait de tomber à l'eau.
- Ça ne t'a pas plu ? lui demanda le blond en réprimant un bâillement. D'habitude tu t'endors après jusqu'aux dernières minutes. Il fallait me le dire tout de suite si cette position ne t'était pas confortable.
- Non, non, c'était parfait, ne t'en fais pas, essaya-t-il de le rassurer sans grande conviction avec un geste négligé de main.
C'était pour cet homme qu'il s'était tapé près de sept heures de train. C'était pour cet homme et passer un bon moment à ses côtés, alors c'était clair que ça n'allait pas être désagréable. Ils ne se voyaient que trop rarement et il faut s'avouer que les relations physiques sont clairement mieux comparés à tous les sextos, sexphones et autre du monde. Rien tel qu'une bonne partie de jambes en l'air de temps en temps. Et c'était d'ailleurs la rareté de ces moments purement charnels qui les rendaient d'autant plus plaisants.
Donc oui, si le brun suivait le raisonnement de base de son grand-père on pouvait dire qu'il était chez un ami. Mais pas un ami, camarade de classe. Non, un ami avec avantages si on peut dire ça ainsi. Il était juste parti prendre du bon temps chez son sex friend.
- Pourtant tu n'as pas l'air satisfait, continua son partenaire.
- Disons que je viens d'apprendre qu'on va être reconfinés, soupira Ace en détournant le regard.
- Et ?
- C'est tout.
- Tu te retrouves à la rue, c'est ça ?
Le brun grogna pour toute réponse devant la perspicacité de son partenaire qui s'avérait plus âgé que lui et qui prit ça pour un « oui » avant de s'étirer longuement, dévoilant un peu son torse nu.
- Tu veux rester là ? lui proposa-t-il simplement en allumant la lampe de chevet à ses côtés, la nuit étant tombée entre-temps sur la ville.
- Quoi ? Tu te moques de moi ? s'étonna le brun en se retournant un peu brusquement vers lui.
Cette proposition le surprit sur le moment bien qu'elle lui fasse assez plaisir. Ça lui permettrait d'éviter de claquer toutes ses économies dans un hôtel s'il pouvait rester là, mais...
- Ça va pas Marco ! On n'acc-
- Je sais ce que tu vas dire Ace. Toutefois je vais pas jeter un gamin tel que toi à la rue dans cette ville. On est peut-être que des inconnus mais je reste un humain.
- T'abuses...
- Écoute, on va dire que la situation nous oblige à nous accommoder. Je sais que tu es très à cheval sur ces règles et je ne compte nullement les briser. Cependant tu restes un étudiant qui est là à plus de cinq cents bornes de chez soi, sans contact, donc tu vas rester ici.
- Et tu ne sais même pas combien de temps cela va durer, ronchonna Ace.
- L'hôpital nous avait prévenus d'un éventuel reconfinement de minimum un mois l'autre jour. C'est bon.
- Et alors ? Et ton compagnon ?
Le fait que Marco ait un compagnon était en partie l'une des raisons pour lesquelles leurs rencontres physiques n'étaient que trop rares, bien que la distance jouait un rôle essentiel. Après, un plan à trois n'aurait peut-être pas rebuté Ace.
- On s'est séparés, soupira-t-il devant l'air renfrogné du brun.
- Ah. Dommage, laissa tomber celui-ci tout simplement.
Ils n'étaient que des fuck buddies donc franchement, que Marco soit en couple ou non, ça ne lui faisait ni chaud ni froid.
- Ouais, répondit le blond en se levant, quittant la chaleur du lit, donc tu n'as pas vraiment d'excuses pour essayer de te barrer.
Nullement pudique avec le brun, il se dirigea vers la fenêtre pour appuyer sur le bouton qui fit descendre les volets électriques avant de lui faire à nouveau face, les mains sur les hanches, dans son plus simple appareil, attendant une quelconque réplique. Cependant, Ace n'en menait pas bien large, il était dos au mur. Il savait que ce type était plutôt buté lorsqu'il s'agissait de sexe mais il ne pensait qu'il l'était tout autant dans la vraie vie. Il avait presque l'impression d'être un enfant là, impression en partie accentuée par leur différence d'âge, si l'on omettait leur relation.
Soufflant, n'ayant guère le choix, il tendit sa main, l'index levé et fit :
- Un mètre de distance...
- D'accord, acquiesça Marco, habitué au caractère quelque peu désuet de son partenaire. Mais tu sais que ça risque d'être compliqué avec la taille de mon appartement.
Le majeur se leva.
- ... et pas de sexe tous les jours.
- Compris.
Cette fois, il n'essaya pas de justifier la chose, le regard assuré de Ace l'en dissuadant bien vite. Ils n'étaient pas un couple et pas prêts de le devenir. Ils n'étaient que des PCR, ou plans cul réguliers. Les relations quotidiennes n'étaient pas pour eux et ils allaient tout simplement vivre en une espèce de colocation. Du moins, c'était ce qu'ils avaient intérêt de faire.
Ils se devaient de ne pas dépasser les limites de leur liaison particulière.
Pourtant, Ace ne fit pas attention sur le moment, mais l'empathie de Marco à son égard était déjà de trop.
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Hey, j'espère que ce petit chapitre vous plait et que cette façon d'écrire ne vous dérange pas trop. Cela faisait un petit moment que je pensais à ce genre d'histoire donc bon, contente d'avoir l'occasion de l'écrire (même si la situation n'est pas ouf). Bien évidemment, je ne suis pas une pro en ce qui concerne les relations de sex friends (je ne vous ferai pas part de ma vie sexuelle) et je vais essayer de rester réaliste, même si on connait déjà l'échéance de cette fiction.
Petite précision, les chapitres seront courts, garnis de diverses informations et situations. Je ferai un peu comme des étapes, les petits tracas du quotidien pouvant nous arriver en confinement, disons que ce sera épisodiques. D'ailleurs, il y aura un chapitre le mercredi et un autre le dimanche, un nombre de huit étant prévu si notre président ne rallonge pas ce confinement.
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite bien du courage et je m'en vais compléter mon pokedex sur Sword.
Des bisous~
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