Interclasse n°3



Six heures cinquante-sept.

Il n'avait pas dormi de la nuit. Ou plutôt, il avait réussi à fermer l'œil trois petites heures, durant lesquelles il avait cauchemardé sans relâche à propos d'un certain voisin qui le poursuivait avec une scie circulaire entre les mains. Ensuite, il avait fixé le plafond de sa chambre jusqu'à ce que son réveil sonne.

Simon sentit son portable vibrer dans la poche de son pantalon et détacha brièvement les yeux de la porte d'entrée devant laquelle il se tenait depuis déjà de longues secondes, ouvrant le message qu'il venait de recevoir. C'était Lola.

Bon courage avec l'autre psychopathe. Si t'es encore en vie dimanche, tu me diras combien de cadavres il cache dans sa cave.

Idiote.

Six heures cinquante-neuf.

Simon prit une grande inspiration, fit craquer les os de sa nuque et sonna à la porte.

Sept heures.

Simon fronça les sourcils et sonna pour la troisième fois, laissant cette fois-ci son doigt pressé contre la sonnette.

« Ouais, ouais, deux secondes !, scanda une voix à l'intérieur. »

Des pas lourds résonnèrent de l'autre côté de la porte, puis un bruit métallique brisa le silence durant les secondes qui suivirent, comme si l'homme ne parvenait pas à trouver la bonne clé afin de déverrouiller sa porte d'entrée. Finalement, alors que Simon sentait sa patience décliner à vive allure, le verrou céda et un visage fermé apparut dans l'entrebâillement de la porte. Une chaîne la maintenait encore au mur, comme s'il avait véritablement peur que quelqu'un tente d'entrer de force. Ses yeux mi-clos toisèrent sèchement le garçon, puis il le dévisagea avec un désintérêt presque insultant :

« C'est pour quoi ? »

Ah ! Simon dut faire preuve de sang-froid pour ne pas se boucher les narines : son haleine sentait l'alcool à plein nez. À présent, il remarquait aussi ses cheveux encore plus emmêlé qu'en temps normal, et sa barbe peu soignée. Il avait l'air de quelqu'un tiré du lit de force malgré une terrible gueule-de-bois.

Réflexion faite, ce n'était probablement pas qu'une impression.

« Je suis Simon Guéret, rappela-t-il nerveusement en désignant vaguement la maison voisine. Je...

– Ah ! Ah... Oui, ça me revient. »

L'homme passa sa main gauche dans ses cheveux en jetant un regard par-dessus son épaule, comme s'il pesait le pour et le contre de le laisser poser un pied à l'intérieur de chez lui. Maintenant qu'il y pensait, Simon n'avait jamais vu qui que ce soit entrer à l'exception de Cohen et de son carlin. Tout portait à croire qu'il vivait seul, et il ne semblait jamais recevoir le moindre visiteur – pas un ami, ou un collègue peut-être. Pourtant, il venait tout juste d'emménager.

Simon laissa échapper une exclamation de surprise lorsque la porte se claqua devant son nez, mais en entendant la chaîne tinter contre le bois, il comprit qu'il avait finalement décidé de le laisser pénétrer dans sa demeure. Simon, cela dit, n'était pas certain d'en avoir envie. Il aurait largement préféré que l'homme le renvoie chez lui et oublie toute cette sombre histoire de bombe-préservatif. Malheureusement, il ne semblait pas décidé à exaucer son souhait. Lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, plus largement cette fois, il lui fit signe d'entrer d'un coup de menton, puis la claqua derrière lui d'un mouvement détaché. Mais, lorsque le bruit du verrou lui parvint, il poussa un grognement de douleur et se mit à se masser les tempes sous le regard circonspect de Simon, presque collé contre le mur.

L'entrée était déjà étroite, mais les cartons éventrés qui traînaient au sol le forcèrent à enjamber le désordre ambiant, ce qui ne l'empêcha pas de trébucher sur les deux paires de bottes abandonnées au beau milieu du passage.

« Pardon, murmura-t-il timidement lorsque Cohen le vit, impassible, se rattraper maladroitement au porte-manteau.

– Ne fais pas trop de bruit, tu vas réveiller Marcel. »

Simon écarquilla les yeux avec une surprise exagérée. Il y avait quelqu'un d'autre ici ?

« Marcel ?

– C'est mon chien, précisa Cohen.

– Ce n'est pas un nom pour un chien... »

L'homme lui lança un regard mauvais du coin de l'œil, et Simon baissa les yeux, regrettant son dernier commentaire. Mieux valait changer de sujet.

« Je suis... Je suis vraiment désolé d'avoir fait peur à Marcel avec cette blague minable. Je ne voulais pas le mettre en danger.

– En danger ?

– Oui, pour son cœur. Vous avez dit qu'il était cardiaque, alors... »

Cohen fronça encore un peu plus les sourcils et se gratta nonchalamment la barbe, brusquement plongé dans une profonde réflexion.

« Ah, ouais. J'ai menti.

– Qu... quoi ?, bégaya Simon, la bouche grande ouverte.

– C'était plus dramatique s'il y avait une notion de danger à toute cette histoire.

– Alors..., commença-t-il avant de marquer une pause. J'imagine qu'il n'est pas aveugle non plus ?

– J'ai dit ça ? Possible. Non, sa vue se porte très bien. Mieux que la mienne, peut-être. »

Il l'avait senti venir.

Avec un bâillement bruyant, l'homme marmonna qu'il avait grand besoin de prendre une douche, puis désigna vaguement une pile de cartons posée contre la fenêtre du salon à l'attention de Simon. Sans lui accorder le moindre regard, il se dirigea ensuite vers les escaliers et, alors qu'il avait déjà gravi les premières marches, il marqua une courte pause et lança par-dessus son épaule :

« Ne monte pas à l'étage, compris ? »

Alors qu'il disparaissait au palier supérieur et que le bruit de l'eau commença à se faire entendre à travers les canalisations, Simon fut parcouru d'un violent frisson. Le souvenir d'une histoire qu'il avait lu lorsqu'il était encore enfant lui était brusquement revenu à l'esprit. De quoi s'agissait-il, déjà ? Ah ! Oui. Barbe bleue. Ce conte l'avait terrifié durant toute son enfance et avait à plusieurs reprises cauchemardé à propos de cette pièce interdite dans laquelle se rendait finalement la femme de Barbe Bleue, cédant à la curiosité, pour finalement découvrir, horrifiée, les corps sans vie des précédentes compagnes de son mari. Il n'avait pas intérêt à raconter à sa sœur que l'accès à l'étage lui était interdit par son voisin si il ne voulait pas qu'elle se persuade qu'il s'agissait d'un véritable meurtrier.

Repoussant cette pensée, Simon secoua la tête et jeta un regard curieux sur sa gauche, où une arche en bois donnait directement sur la cuisine. Ou, du moins, ce qu'il supposait être la cuisine. Dans de grandes boîtes éventrées, il vit dans un désordre sans nom plusieurs ustensiles mélangés à de la vaisselle empilées. Les plans de travail étaient noyés sous des tasses, bols et verres, couverts de miettes et de ce qu'il supposait être des taches de café. Dans la poubelle, plusieurs cartons de plats tout prêts et de pizza étaient à demi pliés ou déchirés.

« C'est pas de l'aide pour son déménagement dont il a besoin, c'est d'un domestique..., marmonna Simon à voix haute. »

Et il n'allait certainement pas endosser ce rôle. Il tourna alors les talons et pénétra dans le salon, où il reconnut immédiatement les canapés en cuir noir disposés en « L » devant la télévision qu'il avait vu depuis la fenêtre de sa chambre lors de l'emménagement de Cohen. Là encore, ce n'était pas d'une propreté irréprochable, loin de là. La pièce était pourtant spacieuse, lumineuse, avec un splendide parquet verni et des murs blancs entièrement nus. Cohen n'y avait rien accroché. Pas une photographie, pas un cadre, pas même un calendrier ou un fichu post-it ; des vêtements traînaient au sol ou sur le dossier et les accoudoirs du canapé et, lorsqu'il traversa la pièce, il remarqua aussi une couverture disposée sur les coussins. Apparemment, l'homme avait passé la nuit ici.

Un ronflement attira son attention aux pieds de la table basse et, en baissant les yeux, il reconnut le petit carlin grassouillet de son voisin, profondément endormi, les quatre fers en l'air. De temps en temps, l'une de ses pattes s'agitait dans l'air et un couinement s'échappait de son museau écrasé, mais il ne sembla pas perturbé par la présence de Simon. Finalement, Cohen n'était pas aussi différent de son chien qu'il l'avait pensé.

Sur la table basse, à côté de paquets de cigarettes vides, deux ou trois bouteilles d'alcool gisaient à côté de deux verres vides. Un verre à pied au fond duquel un reste de vin rouge séchait et un verre à shot. L'état de l'homme n'avait rien de surprenant. Simon s'en détourna et alla s'asseoir près des cartons que Cohen lui avait désigné. Après tout, il n'était pas ici pour dresser un portrait du mode de vie de son voisin.

« Hé, gamin, appela soudain une voix après de longues minutes durant lesquelles Simon s'était plongé dans la tâche qui lui avait été confié. »

Celui-ci leva le nez vers l'entrée du salon, et sentit son ventre s'agiter curieusement lorsqu'il posa les yeux sur Cohen. Il se tenait dans l'encadrement de la porte, vêtu d'un simple jean large et troué et d'un débardeur blanc. Jamais il n'avait été si heureux que cette matière soit si moulante ; il pouvait presque dessiner mentalement le dessin de ses muscles et, pour ce qu'il en voyait, l'homme n'en manquait pas – contrairement à lui. Simon devait le dépasser de deux ou trois centimètres mais au niveau de la masse musculaire, il ne pouvait clairement pas rivaliser. Il était aussi faible qu'un oisillon tout juste sorti de l'œuf à côté de lui.

Ah, c'était le grand retour des pensées profondément dérangeantes, réalisa-t-il en détournant le regard.

« Il y a de l'eau dans le frigo si tu veux, continua-t-il avec un coup de menton en direction de la cuisine.

– Merci, monsieur.

– Ah, laisse tomber le « monsieur ». Appelle-moi Dorian, ça ira très bien. »

Dorian. Dorian Cohen, donc. Ça sonnait bien. Simon eut un sourire, puis reprit sa tâche sous le regard neutre de l'homme qui resta bien sagement les bras croisés, face à lui.

« Je t'aurais bien proposé autre chose que de l'eau, mais t'as l'air un peu jeune pour boire la même chose que moi. »

Simon manqua de s'étrangler en relevant brutalement le nez vers lui.

« J'ai vingt ans !, corrigea-t-il amèrement.

– C'est bien ce que je dis, t'es encore un gamin pour moi. »

Le jeune homme fronça les sourcils mais, face au sourire narquois qui étirait les lèvres de Dorian, il se détendit légèrement. Ah, il voulait jouer à cela ? Il ignorait sur qui il était tombé.

« C'est le rôle des jeunes de venir en aide aux personnes du troisième âge. »

Les yeux de Dorian s'écarquillèrent légèrement, puis il émit un ricanement amusé comme si le commentaire acerbe du garçon avait illuminé sa matinée. Merde, son rire grave lui donnait un côté étrangement sexy. Simon manqua de se coller une gifle à cette pensée.

« Un peu de respect, sale gosse, rappela-t-il en allant se jeter sur son canapé, visiblement peu enclin à aider Simon. J'avais vingt-trois ans quand ta mère t'as mis au monde. »

Il était donc à peine plus jeune que son père. Il aurait été bien incapable de dire pour quelle raison ce sentiment pesa soudain sur ses épaules, mais une once de déception mit fin à leur conversation. Dorian s'était allongé sur les coussins et, du bout des doigts, il se mit à gratter le ventre de son chien qui continuait à courir dans le vide. Ses yeux clairs, cependant, restaient fixés sur Simon, accompagnant le moindre de ses mouvements tandis que celui-ci rangeait – par ordre alphabétique, rien que ça – les disques et la collection de vinyles qu'il avait déniché dans l'un des cartons. Ce n'était pas vraiment le genre de musique qu'il écoutait lui-même : la totalité des couvertures représentaient des tombes, des squelettes ensanglantés, des corbeaux et autres joyeusetés et, même s'il ne reconnaissait aucun groupe, il supposait que ce n'était que du hard rock. Ou du metal. Quelque chose qui, dans tous les cas, était banni de sa propre maison. Son père grinçait déjà des dents lorsque son fils avait eu sa période Nirvana durant son adolescence...

Simon releva les yeux vers Dorian qui, depuis le canapé, soutint son regard sans esquisser le moindre sourire. Il ne correspondait pas vraiment à l'idée qu'il s'était toujours fait des adultes – après tout, sa mère ne cessait de lui dire qu'il n'était pas prêt d'en être un dès qu'il laissait un peu de désordre sur son bureau. Et voilà Dorian Cohen, en pleine gueule de bois un lundi matin, qui venait de passer la nuit devant la télévision et se nourrissait exclusivement de plats surgelés et de junk food.

« Quoi ?, demanda brusquement l'intéressé devant le sourire amusé que Simon avait sur le visage. »

Celui-ci haussa mollement les épaules, puis se redressa et se dirigea vers la cuisine. Aussitôt, il entendit Dorian bondir sur ses pieds pour le suivre, comme s'il refusait de le laisser sans surveillance ; Simon ouvrit le réfrigérateur et, en s'efforçant de ne pas soupirer à la vue d'un plat de lasagnes entamé abandonné sur l'une des étagères, il tira la bouteille d'eau cernée de cannettes de bière de la porte.

« Vous ne travaillez pas, aujourd'hui ?, s'enquit-il en attrapant deux verres sur le plan de travail.

– Non, pas les lundis. C'est mon jour de repos. J'ai toujours détesté le lundi, alors ça m'arrange.

– Et maintenant, vous détestez les mardis, pas vrai ?

– Touché. »

Simon eut un sourire en lui tendant l'un des verres qu'il avait rempli. Dorian marqua une pause, hésitant, mais consentit à le boire lorsque son mal de crâne et sa nausée reprirent de plus belle.

« Qu'est-ce que vous faites, comme travail ? Si ce n'est pas indiscret.

– Un peu de tout, marmonna-t-il avant de se décider à développer lorsque le garçon le dévisagea avec curiosité. Je répare des... trucs.

– Des trucs ?

– Ouais. Des trucs. »

Génial. Cet homme était un orateur né, songea Simon en faisant pensivement tourner son verre entre ses doigts. Visiblement, lui poser directement les questions qui lui venaient à l'esprit n'était pas d'une grande utilité.

Pourtant, il aurait été prêt à lui arracher des réponses par la force si cela était possible. C'était étrange, inexplicable ; dans d'autres circonstances, il aurait pris ses jambes à son cou devant le spectacle que cet homme, que cet inconnu lui offrait. Une maison sans dessus-dessous, une hygiène de vie somme toute approximative, et une conversation aussi développée que celle d'une plante verte. Dans d'autres circonstances, il se serait contenté de bâcler les tâches que son voisin lui confierait, puis il serait rentré chez lui et, pour le reste de sa vie, se serait contenté de marmonner un « bonjour » accompagné d'un sourire forcé chaque fois qu'il l'aurait croisé dans leur rue. Après tout, c'était ainsi qu'il traitait ses autres voisins. Bonjour madame, bonjour monsieur, bonjour aussi à votre odieux roquet qui pisse sur tous les poteaux qu'il voit. Et c'était tout.

Et pourtant, il était là, plongé dans un silence qui semblait inviolable, appuyé contre l'évier, un verre d'eau entre les mains, à laisser le bout de ses doigts dessiner quelques traits sur la buée que le liquide frais avait formé sur les parois. Et face à lui, un homme du double de son âge à l'allure totalement débraillée, les cheveux humides laissés en totale liberté au sommet de son crâne, avec un reste de mousse à raser blanche à la naissance de sa barbe courte et les yeux éternellement cernés, rivés sur les doigts de Simon, suivant leur danse sur le verre transparent.

Cette chaleur indescriptible traversa à nouveau son ventre, plus forte encore que lors de ses précédentes apparitions. Et elle n'avait pas fini de jouer avec les nerfs du garçon. Ce jour-là, elle semblait bien décider à se révolter.

À la minute où Dorian pinça les lèvres pour les humidifier du bout de la langue, Simon la sentit soudainement remonter dans ses joues, comme une bouffée de chaleur. Mais qu'est-ce qui clochait chez lui ? Il posa si brusquement son verre dans l'évier qu'il eut, durant une fraction de seconde, peur de l'avoir brisé, et laissa un juron lui échapper.

« Tout va bien ?, demanda Dorian en cherchant son regard.

– Oui. Toilettes. Je veux dire..., bafouilla Simon en se donnant des claques mentales. Je... J'ai besoin d'aller aux toilettes. »

Cohen lui indiqua les escaliers d'un coup de menton et, tandis que Simon enjamba les marches quatre à quatre, il sentit le regard lourd de l'homme le suivre depuis le rez-de-chaussée jusqu'au palier supérieur. Pourquoi le surveillait-il autant ? À croire qu'il ressentait le besoin de veiller à ce qu'il n'entre pas par mégarde dans une autre pièce que celle qu'il lui avait indiqué. Ah, il devait vraiment cesser de songer à cette histoire de Barbe Bleue et de femmes égorgées, il en devenait paranoïaque.

Avant de refermer la porte de la salle de bain derrière lui, il jeta un regard en direction de Dorian, toujours immobile, planté en bas des escaliers et les yeux comme aimantés par Simon.

Pas par son visage, cela dit. Il trouva son observation un peu « basse ».

Le garçon tourna le verrou de la porte et colla son dos contre le bois froid en chassant cette pensée. Il devait se faire des idées. C'était cela. Il perdait la tête. Rassurant.

« Merde, lâcha-t-il en portant sa main à son ventre. »

Et cette sensation de chaleur qui lui retournait l'estomac !

Un moment. Une minute. Une seconde.

Simon défit la boucle de sa ceinture, baissa la braguette de son jean et jeta un coup d'œil sous son boxer.

Oh, pitié, non.

Simon joignit ses mains devant lui et posa son menton contre ses pouces. Très bien. D'accord. On inspire profondément, et on se détend. On ferme les yeux et on expire par la bouche. Voilà, comme ça. Bien. Que faisait-il lorsqu'il avait quatorze ou quinze ans et que ses hormones d'adolescent lui jouaient un mauvais tour, déjà ? Ah, oui. Grand-mère Bernadette. Grand-mère Bernadette qui l'avait emmené à la plage durant l'été de ses six ans. Grand-mère Bernadette qui bronzait seins nus sur le sable comme « dans ses jeunes années, parce qu'ils n'avaient pas mené la révolution sexuelle pour rien ».

Ça marchait aussi bien que dans ses souvenirs. Cette image mentale était une arme de destruction massive lorsque sa libido faisait des siennes. Cela dit, songea-t-il en refermant son pantalon, il pensait que sa guerre avec ses hormones s'était achevée il y a de cela quelques années déjà. Il n'avait jamais eu un tel... indicent.

« Hé, gamin, t'as encore des cartons à ouvrir, je te rappelle, appela une voix depuis le rez-de-chaussée. »

Simon peina à déglutir, les yeux rivés sur le carrelage blanc. Sa gorge était terriblement sèche.

Il n'avait jamais eu un tel incident, certes. Il n'avait jamais non plus eu un tel voisin.

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