Indunn soupira et ouvrit son journal intime dans lequel elle y inscrivit ses dernières pensées.

« Cher Journal,

C'est bien et malheureusement la dernière fois que j'écris sur tes pages car aujourd'hui, journal, je vais mourir.

Les médecins m'ont diagnostiquée tardivement d'un cancer aux poumons, j'étais déjà à un stade avancé.

Je n'ai que seize ans, j'étais remplie de rêves, j'ai rêvé grand et impossible comme mes parents m'avaient dit. Mais ils se sont tous effondrés quand les médecins ont annoncé la date limite de ma vie, ma date péremptoire. Le huit janvier deux mille dix-sept. Nous y sommes déjà.

Maman est venue me voir ce matin et m'a dit au revoir, je ne l'avais jamais vu pleurer de la sorte. Mon papa aussi, ils étaient détruits.

Je n'ai pas eu la chance de me battre contre cette maladie que j'ai eu alors que je ne suis guère fumeuse. Je l'ai eue à cause de mes camarades qui se sont amusés à me cracher leur fumée toxique au visage. Merci camarades.

À cause de vos foutues bêtises qu'on appelle communément cigarettes, je vais mourir.. d'ici deux heures pas plus.

Je tenais à dire que j'étais amoureuse d'un garçon dans ma classe aussi. Il s'appelle Devin. J'aurais adoré apprendre à le connaître mais bon, c'est malheureusement trop tard.

Je tenais à écrire aussi que personne ne devrait s'en faire pour moi. Mon âme reposera dans un endroit sûr et beau. Plus beau que le monde et ses maux.

Plus beau que le monde et ses inventions qui ont raccourci mon espérance de vie de je ne sais combien de décennies.

Inquiétez vous de votre présence sur cette planète qui va de plus en plus mal. J'ai récemment appris qu'en Tchétchénie, ils ouvriraient des camps de concentration pour homosexuels. C'est Inanna et ses papas qui vont être dévastés de cette nouvelle. Que c'est ridicule. Puis, rien que le nom du pays "Tchétchénie" c'est moche et non inventif.

Bon, je commence à m'épuiser. Je n'ai jamais ressenti ce genre d'épuisement..

Je sens que ma fin est arrivée beaucoup plus tôt que ce que je croyais.

Au revoir Journal.

Indunn Santaella »

Indunn déposa son stylo, les larmes ruisselant sur son visage. Elle appuya sur le bouton pour appeler les infirmières pendant que son âme pure quittait son corps.

Celles-ci coururent dans la chambre de la jeune malade, les parents entrèrent dans la pièce, ne comprenant pas cette panique soudaine.

Peu à peu, Indunn ferma mes yeux, elle murmura qu'elle aimait ses parents très fort avant de s'en aller. La machine fit un bruit sourd, ne trouvant plus aucun pouls, signifiant que Indunn avait perdu la vie.