Drago essaya de fixer le flacon de liquide bleu à côté de sa tasse de thé. Il fixa également la tasse, le goût irrésistible du gingembre ne couvrait pas tout à fait le goût amer de la potion en dessous.

Mère lui jeta un coup d'œil.

Drago prit la fiole entre deux doigts et avala la potion nutritive comme un coup, suivi d'une gorgée de thé digestif. Il serra la mâchoire, un frisson parcourut sa colonne vertébrale alors que l'estomac se contractait une fois puis se détendait.

Pansy ricana.

Drago lui lança un regard noir par-dessus son bon thé normal alors qu'il essayait d'enlever le goût des potions de sa bouche.

"As-tu des projets pour les vacances ?" demanda Mère.

"Organiser mes notes en un seul guide d'étude complet", déclara Drago.

Pansy roula des yeux, "Drago a des plans ennuyeux pour être ennuyeux."

Drago prit son couteau à beurre et coupa le dessus de l'œuf d'un seul coup propre et terriblement satisfaisant, trempant son toast dans le jaune, "Comme si tu n'allais pas voler une copie pour tous les cours que nous partageons."

"Ce serait du gâchis de ne pas le faire," dit Pansy.

" As-tu des plans, Pansy ? " demanda Mère.

Pansy joua avec sa cuillère. "Eh bien, des amis m'ont demandé de sortir avec eux après le lendemain de Noël et parler manucure."

"Jenna et Mélanie ? " demanda Drago.

Pansy hocha la tête.

Le front de la mère plissé, "Manucure?"

"C'est un truc moldu où ils te font les ongles. C'est censé être très agréable. Jenna a dit que ça l'était de toute façon." Pansy continua, "Et ensuite nous irons faire du shopping - Saviez-vous que les moldus ont des magasins entiers juste pour les produits de beauté ? Et un salon et ensuite nous devons faire une soirée pyjama et regarder un film."

"Un film- C'est comme une photographie animée moldue, non ?" dit Drago.

Pansy haussa une épaule, l'air indécise. "Mélanie a dit que c'était comme une photo mais avec une pièce de théâtre à l'intérieur.

" Une pièce entière ?" Mère dit, intriguée malgré elle : "Tu pourrais regarder Othello ou La Traviate quand tu veux ?"

"Je pense que oui," dit Pansy.

Mère s'essuya les doigts sur une serviette, "Cela semble intrigant. Quand tu reviendras et que tu pourras tout nous dire."

Kipper entra dans la pièce et posa une lettre sur la table, "Pour Miss Pansy."

Pansy fixa le parchemin strié comme s'il risquait de la mordre puis de le ramasser avec précaution. Elle le tint pendant un long moment avant de se lever, "Excusez-moi, je viens de-" elle s'interrompit et se précipita vers la porte.

Drago n'hésita qu'une seconde, "Je devrais- je dois m'assurer qu'elle est-"

« Va, » aida sa mère à mi-chemin.

Drago repoussa sa chaise et se dépêcha de sortir dans le couloir, "Kipper," le vieil elfe apparut silencieusement à son coude, "Sais-tu où elle est allée?"

« Le salon jaune », dit Kipper en désignant le bout du couloir.

Drago se dirigea vers la porte en tapant légèrement dessus. Il l'ouvrit quand on ne lui dit pas immédiatement d'aller se faire foutre. Pansy était assise sur l'un des trois canapés regroupés au centre d'un petit salon, ses murs nus et blancs de plâtre frais.

Pansy désigna silencieusement le coussin à côté d'elle.

Drago s'assit à côté d'elle comme indiqué, "De ta mère?"

Pansy hocha la tête, tenant la lettre par les bords, son pouce faisant des va-et-vient sur le coin.

"Tu n'es pas obligé de l'ouvrir," suggéra Drago, "Tu pourras la brûler."

Pansy secoua la tête et brisa le sceau de cire d'un claquement de doigts. Elle déplia lentement l'épais parchemin, le pressant à plat avec sa paume.

La voix de Pansy vacilla légèrement et Drago se rapprocha d'elle sur le canapé pour qu'ils se serrent l'épaule contre le coude.

La bouche de Pansy s'amincit en une ligne, elle poursuivit : "Lord Coucy est impatient d'entendre la confirmation des fiançailles et a été très patient avec ton comportement envers lui. Je lui ai assuré que tu accepterais le mariage et que tu te contentes simplement de dernière des occupations enfantines." Elle inspira : "Je ne peux pas te l'exprimer plus clairement, Pansy, il est peu probable que tu fasses un autre match aussi bon que celui-ci. Tu as toujours été volage et immature, mais ces idées que tu as ne sont qu'une excuse. -" elle cligna des yeux et des larmes glissèrent de ses cils, roulant sur ses joues, sa voix vacillante, "-nous devons tous faire des choses que nous n'aimons pas, donc je m'attends-j'attends..."

Elle sanglota et Drago lui retira la lettre des mains, la froissa et la lança à travers la pièce. 

"Ne l'écoute pas, Pans. Ne-"

Pansy essaya de s'essuyer les yeux avec des mains tremblantes.

Drago la serra dans ses bras, lissant ses cheveux et lui frottant le dos comme Mère le faisait toujours pour lui.

Pansy enfouit son visage dans sa robe et pleura à grands sanglots.

"C'est une conne." dit-il doucement, "Elle ne te mérite pas, aucun d'eux ne te mérite."

La respiration de Pansy se stabilisa lentement. Elle s'appuya de tout son poids contre lui ; sa voix était rauque et étouffée par sa chemise, "Pourquoi ne peut-elle pas simplement m'aimer?"

Drago la serra plus fort dans ses bras, "Je ne sais pas."

***

Drago resta avec Pansy pour le reste de la journée, et ils déjeunèrent avec du chocolat dans sa chambre avec la radio suffisamment forte pour faire vibrer les luminaires. Pansy s'assoupit à six heures. Une fois qu'il fut sûr qu'elle était endormie, il descendit dîner. Sa mère avait déjà mangé la majeure partie de son repas quand il s'affala sur sa chaise, une assiette de nourriture recouverte de sorts de réchauffement et de conservation l'attendait.

"Est-ce que Pansy se joindra à nous pour le dîner ?" demanda Mère.

Drago secoua la tête et enleva les couches de charmes. Il n'avait pas vraiment faim, mais il mangeait quand même parce que maman le regardait avec son expression inquiète.

Mère toucha son menton avec un froac pensif, "Elle sait qu'elle peut rester ici aussi longtemps qu'elle le voudra ?"

"Oui," dit Drago en mâchant un tendre morceau de rôti.

"Bien," dit Mère, "Je demanderai à Kip de faire un gâteau au chocolat demain, ou peut-être une tarte- Sais-tu ce que Pansy préfère?"

"Le genre de gâteau au chocolat qui est si dense qu'il en est presque fudge", déclara Drago.

"Drago... les problèmes qu'elle a avec sa famille-"

"Ce n'est pas à moi de le dire," interrompit fermement Drago.

Mère prit son verre de vin et le fit tournoyer paresseusement, regardant la façon dont le liquide rouge foncé captait la lumière. "Alors on parlerait de toi à la place ?"

Les épaules de Drago se tendirent.Mère prit son silence pour une permission et continua : « J'ai récemment parlé avec notre avocat, M. Asquith... »

La tête de Drago se redressa, "Est-ce que quelque chose ne va pas?"

"Non. Je t'ai dit que ton père voulait tout céder à toi et moi ?"

Drago hocha la tête avec raideur, "Au cas où il mourrait en prison."

"J'ai été en contact avec M. Asquith pour arranger toute la paperasse-"

"J'aurais pu faire ça," dit Drago.

Mère soupira :" Tu en fais déjà assez, monn chéri. Ton école devrait être ta seule priorité maintenant, pas essayer de gérer le domaine. Et, assez choquant, je sais comment faire ça moi-même."

Drago attendit.

"Il m'a parlé de tes... efforts pendant l'été." Mère dit.

"Oui?" dit Drago prudemment.

"Je n'ai rien à redire sur le travail lui-même," ajouta rapidement Mère, "La charité est très louable-"

"Mais."

Mère soupira : "Je ne comprends pas pourquoi tu as insisté sur l'anonymat. "

Drago secoua la tête, voyant déjà où cela se dirigeait, "Non."

"Si les gens savaient-"

"Non." répéta Drago.

"-cela améliorerait grandement ton image, Drago !"

"Et j'ai dit non." Drago grogna, lâchant sa fourchette avec un claquement.

Mère posa son verre, "Tu ne peux pas apprécier la façon dont tu es traité, la façon dont les gens parlent de toi?"

"Bien sûr que non!"

"Je- je ne peux pas le supporter, Drago," dit Mère, passant légèrement le bout de ses doigts sur son cœur.

Drago prit une profonde inspiration, "Je suis désolé que vous ressentez ça."

"Je ne comprends pas," dit encore Mère, son ton s'adoucissant et le suppliant de s'expliquer.

"Parce que c'est-" Drago passa ses doigts dans ses cheveux, "Ils m'aiment- maintenant. En ce moment, tous ceux que j'ai aidés m'aiment et pensent que je- je suis merveilleux mais s'ils savaient que c'était moi-"

« Drago- »

"S'ils savaient que c'est moi qui l'ai fait-" Drago éleva sa voix par-dessus la sienne, "Ils me détesteraient de toute façon ou penseraient que c'était un tour ou que mes potions ont été empoisonnées- Ils penseraient que je l'ai fait juste pour la publicité ! "

"Drago," dit doucement Mère.

Drago regarda son dîner à moitié mangé et repoussa l'assiette. Il s'éclaircit la gorge, "Je me fiche qu'ils ne sachent pas. Je sais. Je sais qu'ils m'apprécient, qu'ils sont reconnaissants pour ce que j'ai fait."

Le front de Mère était toujours plissé, d'inquiétude ou de confusion qu'il ne savait pas.

"Ça reste anonyme," dit Drago aussi fermement qu'il le pouvait, même s'il avait l'impression d'être un enfant jouant à faire semblant d'être son Père.

Mère fronça les sourcils, "Je ne te forcerai pas à faire quoi que ce soit que tu ne veuilles vraiment pas, tu le sais."

Drago sentit le petit malaise se serrer dans son estomac qu'il faisait toujours quand il disait ça et le vouloir- vouloir qu'elle lui ait dit non au moins une fois, quand il avait été appelé pour prendre la marque, si elle avait juste- mais il savait lui-même assez bien qu'il n'aurait pas écouté alors, à l'époque où ce n'était pas vraiment réel pour lui.

Mais ce n'était pas comme ça. Drago ne voulait pas qu'il soit ruiné. Il ne voulait pas partager. C'était le sien. Il voulait tout garder pour lui.

"C'est réglé alors," dit Drago d'un air fiévreux en se levant, "je vais me coucher."

"Tu as à peine mangé," protesta Mère.

Drago regarda son assiette, puis sa mère et elle s'inquiétèrent et mentit, "J'ai mangé avec Pansy."

Mère se précipita sur ses pieds et le serra fort contre lui avant qu'il ne puisse partir, "Je suis désolée de t'avoir contrarié, Drago."

Drago n'eut pas l'énergie de faire plus que de passer ses mains sur son dos avant de s'éloigner. "Je vais bien," dit-il en se forçant à sourire et en allant dans sa chambre.

***

Drago se réveilla à une heure de l'après-midi avec un mal de tête, Kipper attendait à côté de son lit, l'air austère comme d'habitude.

" Hibou pour vous, Maître Drago, " dit Kipper en tendant une lettre.

Drago ne reconnut pas le sceau de cire, la lettre était très soigneusement pliée, ce qui n'était typique d'aucun des acabits de Poudlard, mais il n'y avait pas une personne d'une note précise qui était toujours prête à parler avec lui à n'importe quel terme. 

Il tapota sous son oreiller pour sa baguette et abandonna rapidement, "Kipper est-ce qu'il y a de la magie là-dedans ?"

"Non," dit Kipper catégoriquement, sans même prendre la peine de regarder.

Drago glissa son ongle du pouce sous le sceau et l'ouvrit, dépliant la courte lettre et regardant jusqu'au bout pour voir qui l'avait envoyée. Londubat.

Drago haussa les sourcils et lut la note. Londubat voulait lui rendre visite demain après-midi.

"Kipper?"

"Oui, Maître Drago," dit Kipper.

Drago jeta la lettre sur ses draps et chercha à nouveau sa baguette, "Nous aurons des visiteurs demain, Miss Luna et Neville Londubat."

« Que dois-je préparer ? »

Drago trouva sa baguette prise dans le tissu de sa taie d'oreiller, "Un service à thé complet avec tous les favoris de Luna."

« Assez pour tous les invités ? »

Drago ouvrit les rideaux avec un charme, grimaça et les referma rapidement, "Oui, et Mère, au cas où elle déciderait de se joindre à nous. De plus, j'aurai besoin d'un hibou dans environ une heure pour répondre."

Kipper s'inclina avec raideur, "Dois-je faire monter le petit-déjeuner ?"

"Oui et..." Drago ajouta, "J'aurai aussi besoin que la serre soit préparée pour les visiteurs."

"La serre," le regard noir de Kipper s'approfondit, "Celui-là-celui-là n'est pas un vrai elfe de maison, il ne devrait même pas être autorisé à-"

"Bien bien." Drago l'interrompit, "Je vais préparer la serre."

Kipper regarda la porte d'un air spéculatif, "Kipper se punira pour une telle impertinence."

"Pas de punitions", déclara Drago.

"Quand un elf sort de la ligne-"

"Pas de punitions, Kipper," dit fermement Drago.

Kipper ferma les yeux pensivement puis sourit très brièvement de satisfaction, "Ce que Kipper décide de faire de son temps libre, c'est son propre choix. Maître Drago l'a dit très clairement."

Drago regarda Kipper, "Tu-"

Kipper l'ignora, "Puis-je obtenir autre chose à Maître Drago ?"

Drago se frotta le visage avec un gémissement, "Juste le petit déjeuner."

"Très bien."

Kipper transplana avec un craquement, et Drago se rallongea, tirant la couette au-dessus de sa tête.