Chapitre 38

                        

                     

                          

Bon sang...

Sans plus le faire attendre, je m'exécute et défait sa ceinture.

Il ne faut pas que je regarde son visage marqué par le plaisir, sinon je ne vais vraiment pas pouvoir tenir...

Ainsi, concentré sur mes gestes, je baisse son pantalon et boxer jusqu'à ses genoux et surélève ses hanches. Ses jambes sont sur mes épaules et ma tête, entre l'ouverture que m'offre son pantalon. Le désir de l'homme allongé sous moi semble s'accentuer sous mes actions et j'aime énormément ce constat.

J'aime le fait qu'il apprécie mes gestes envers lui. Je veux qu'il apprécie tout ce que je lui offre. Parce que ce n'est pas un ordre, c'est quelque chose que j'aime lui donner. Je sais qu'il pense que je ne fais que lui obéir, mais Dieu sait que ce n'est pas du tout le cas.

S'il savait à quel point j'aime lui faire du bien et à quel point le voir ainsi, défiguré par le plaisir, me donne envie de le salir un peu plus.

S'il savait que grâce à lui, j'ai retrouvé tout ce que j'avais perdu. Mon amour-propre, ma dignité, ma famille...

Il ne sait rien de ce que je ressens et je ne sais pas quand je pourrai un jour lui avouer.

Les mains collées à ses fesses douces et fermes, je ne traîne pas plus et englobe sa verge de ma bouche. Ses doigts s'accrochent instinctivement à mes cheveux, alors que sa gorge se dénoue. L'échine courbée, il prend plaisir à torturer mon self-control avec ses cris graves et rauques. Ma tête fait de nombreuses allées et venues sur son érection et je suis heureux de me dire que je m'en sors de mieux en mieux. Il semble y prendre beaucoup de plaisir, ce qui me rassure beaucoup.

Lui qui dit aimer la violence, qui ne peut être excité que lorsqu'on est violent avec lui, réagit bien trop facilement lorsque je le touche avec douceur. Il ne se rend compte de rien, se voile la face pour de nombreuses choses, mais moi, je m'en rend compte.

Bon sang, qu'est-ce qu'il est magnifique...

Les doigts toujours agrippés à ma tignasse à présent désordonnée, il appuie avec force contre mon crâne, pour me faire avaler plus de son sexe. Je ne rechigne pas et lui offre ce qu'il désire.

J'ai tellement envie de lui... Mon érection me fait mal, enfermée ainsi dans mon pantalon. Je ne vais plus tenir longtemps, avant de craquer.

Il faut que j'arrête ce moment, au moins le temps de quelques instants.

Je me redresse ainsi, enlève ma veste pour la lui poser sur le corps et quitte la banquette arrière, après un dernier regard vers l'homme magnifique et étonné à mes côtés, pour passer derrière le volant.

                        

— Je vous emmène dans un endroit plus discret, le préviens-je.

                         

Muet, il ne dit rien et clos les paupières tout en se masturbant avec force. Ses soupirs de plaisir me rendent fou. Moi qui voulais faire une petite pause, pour permettre à mon désir de se calmer, je pense que c'est raté.

Mais ce n'est pas trop grave, parce que je voulais vraiment quitter cet endroit.

Je ne veux pas que le docteur le voie ainsi. Je veux que personne ne puisse le voir ainsi. Personne ne mérite un tel spectacle. Personne ne mérite un être tel que lui. Tout le monde le détruit, le sali, comme s'il n'était rien, alors qu'il est tout. Je vais le protéger, prendre soin de lui.

Arrivé dans un petit endroit calme, peu éclairé et placé sous un pont, je coupe le moteur et fonce à l'arrière.

Il m'attend sagement, le regard incandescent plongé par instinct dans le mien, la main cramponnée à son sexe dégoulinant de plaisir.

Je vais craquer... Je n'en peux plus. Il est bien trop désirable pour que je puisse m'en empêcher. Je n'ai pas cette force. Je n'ai plus cette force.

Sans retenue, je me replace de la même façon et, avec vitesse, replace ma tête entre ses cuisses, les mains agrippées à ses fesses et ma bouche autour de son érection. Il n'attend pas plus longtemps, avant de reprendre ses cris de jouissance, la main replacée au même endroit que tout à l'heure.

Ses gémissements graves, ses ondulations de hanches, sa poigne ferme sur moi et son gland qui tape avec puissance le fond de ma gorge, je ne peux qu'en vouloir plus...

Il me laisse faire, sous l'étonnement, lorsque je remonte encore un peu ses hanches, pour avoir ses fesses face à mon visage.

Ses yeux choqués me rendent un peu nerveux, mais le désir m'inonde bien trop pour que je m'inquiète des représailles. Sans plus réfléchir, j'empoigne ses fesses de mes mains et glisse la langue contre son anus. Perdu entre la stupéfaction et le plaisir, il courbe plus encore le dos et grogne sous la sensation que ça lui procure.

À en juger par ce son, je dirais que ça lui plaît.

                   

— Arrête ça, tout de suite, gronde-t-il, tout en gémissant à plein poumon.

                          

Mon muscle de chair rose pousse plus fort contre lui et finit par entrer à l'intérieur de ses parois. Ses fesses se contractent inconsciemment et je dois les écarter encore un peu pour pouvoir entrer et sortir plus facilement de son antre chaud.

                      

— Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? continue-t-il, l'air menaçant.

                  

Je ne me rend compte de rien, je veux juste vous offrir le plus de plaisir possible... Pardonnez-moi, s'il vous plaît.

Sans répondre, je continue mes actions et lèche de long en large sa douce peau, de ses testicules à son anneau de chair. Il ne dit plus rien et continue de gémir, la main à présent bien agrippée à la poignée de soutien de la portière.

D'un même mouvement, alors que je continue de faire entrer ma langue à l'intérieur de son corps, l'une de mes mains remonte et le masturbe avec rapidité. Ses grognements de plaisir gagnent en intonation et peu après, alors que je vois son corps être pris de spasmes, je m'écarte de ses fesses pour avaler son érection, juste avant qu'il ne jouisse. J'avale rapidement le tout et me redresse peu après.

Il est si beau ainsi, encore tremblant de son récent orgasme, les paupières lourdes.

Je n'ai même pas le temps de le rhabiller, que déjà il pousse brusquement mon épaule de son pied.

                

— Sors d'ici.

                     

Je m'exécute, silencieux, et ferme la portière une fois dehors. J'avance de quelques pas et me tiens debout, le dos droit, à quelques mètres de la voiture. Je ne vois rien à l'intérieur à cause des vitres tintées. Que fait-il ?

Est-ce qu'il a vu à quel point j'étais excité ? A-t-il vu mon érection ?

Je savais que je le regretterais, mais je n'ai pas pu m'en empêcher.

Je ne veux que son bonheur. Je veux le protéger, à tout prix. Je veux le protéger, parce que je tiens à lui et le respecte, mais en même temps, j'ai tellement envie de le salir... J'ai envie de lui et cette situation devient de plus en plus incontrôlable. J'aimerais lui dire, lui avouer que je ne suis plus impuissant, grâce à lui, mais je ne peux pas. Ce serait me passer la corde au cou.

Je sais pertinemment que le jour où il le saura, il me virera dans la seconde. Ça m'effraie tellement et en même temps, avec sa libido et son corps faible, je ne peux pas faire autrement. Je suis bien trop confronté à ce que j'essaie d'échapper. Et ce n'est pas bon du tout.

Il faut que j'arrive à me contrôler, mais ça me semble impossible.

Il a peut-être même déjà des doutes...

C'est si frustrant !

On ne peut pas rester ici toute la nuit, il a besoin de se reposer.

Est-ce qu'il veut bien que j'entre à nouveau ?

Pourquoi a-t-il réagi ainsi, d'ailleurs ?

Est-ce que je suis réellement allé trop loin ?

C'est lui qui m'a demandé de le toucher, pourtant.

Il ne l'avait encore jamais fait.

D'habitude, c'est moi qui lui propose de l'aider, mais cette fois-ci... Cette fois-ci, c'est lui qui en a eu envie. C'est lui qui me l'a demandé. Alors pourquoi ? Pourquoi a-t-il réagi ainsi ?

Est-ce que je l'ai effrayé ?

Je sais qu'il n'a pas dû s'y attendre, mais de là à le prendre aussi mal...

Ce n'est pas comme si c'était nouveau pour lui, ce genre de choses. Enfin... Peut-être que si ?

Dans tous les cas, je crois que je n'aurai jamais mes réponses.

               

— Patron ? soufflé-je, après avoir ouvert la portière côté conducteur.

                        

Il s'est paisiblement endormi...

                        

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