Chapitre 29
Il faut que j'appelle Hyun, mais je n'en ai pas la force.
Cette ordure n'y est vraiment pas allée de main morte. J'ai envie de dormir, de reposer mon corps endolori, ankylosé, mais je ne peux pas. Il faut que je règle cette histoire au plus vite, avant qu'elle ne prenne des proportions plus importantes.
J'ai faim, mais j'ai aussi envie de vomir. Je suis fatigué.
Au bord du sommeil, perdu dans mes pensées, je sursaute violemment lorsque quelque chose tape la porte avec fracas, depuis le couloir.
Bordel...
J'ai un mauvais pressentiment...
Est-ce que ce fils de pute a encore craché sur Hyunwoo et son passé ?
Oui, bien sûr que oui. J'en mettrais mon petit doigt à couper.
Et connaissant Hyunwoo, il n'a pas su se contrôler et l'a probablement défiguré.
Nous voilà donc avec une emmerde de plus sur le dos. Il nous fallait bien ça... Les flics au cul. La cerise sur le gâteau.
Je suis vraiment épuisé.
— Patron ? Vous vous étiez endormi ? Excusez-moi. Rendormez-vous.
Je n'ai pas le temps pour ça, idiot.
C'est amusant... Je crois que ces derniers temps, Hyunwoo passe plus de temps la mâchoire serrée, à tenter de refouler sa colère, que d'avoir l'air calme et neutre, comme à son habitude.
Je me demande bien pour quelle raison il semble tant énervé, cette fois.
Est-ce les mouchoirs en sang qu'ils croisent de ses prunelles fuyantes dans la poubelle, qui rendent son regard brûlant de rage ? Ou est-ce la conversation qu'il a dû avoir avec ce connard ?
— Hyunwoo.
— Oui, patron ?
— Tu peux enlever la ficelle attachée autour de ma queue ?
— Tout de suite, dit-il, en s'exécutant.
— Ça faisait longtemps qu'on ne m'avait plus déboîté l'épaule, marmonné-je, le regard fixe sur le plafond.
Je crois bien que son état n'a plus rien à voir avec cette discussion dans le couloir. C'est bel et bien à cause de ce qui s'est passé ici, qu'il est aussi énervé.
C'est mignon, il s'inquiète pour son patron.
Je n'aurais pu rêver avoir meilleur toutou.
— Ne t'inquiète pas, je l'ai remise en place.
— Et voilà, souffle-t-il, toujours assis à mes côtés.
— Merci, tu peux rejoindre Sun, j'ai besoin de me soulager.
Grimaçant face à la douleur, je me place sur l'un de mes flancs et agrippe mon sexe, en observant le dos parfait de mon garde.
— Ça ne vous a jamais dérangé de faire ça devant moi.
— Oui, c'est vrai, soufflé-je, perdu et épuisé. Fais ce que tu veux.
Je ne pensais pas que la souffrance, la fièvre et la fatigue, dérèglent autant ma vie quotidienne. De mes actes à mes paroles, en passant par ma façon de penser.
Je suis totalement déboussolé et j'agis sans plus rien contrôler. Je veux que tout revienne à la normale, mais je ne sais pas quand cela sera possible. J'ai l'impression que toute cette histoire dure depuis un siècle et que pour être réglée, il va m'en falloir un deuxième.
Je n'ai jamais rien demandé, alors pourquoi je me retrouve toujours embarqué dans la pire des merdes ?
— Laissez-moi faire, entends-je Hyunwoo murmurer, tout en plaçant une jambe pliée sur le matelas, dos à moi, les mains agrippées à mes cuisses qu'il vient d'écarter. Je vous ai dit que je le ferais pour vous. Reposez votre corps, au moins le temps de quelques minutes.
Tu as raison, j'ai besoin de me reposer. Mais comment veux-tu que je me repose, alors que tu t'accroches ainsi à ma queue ?
Il commence sans plus tarder à me branler avec force, tandis que je gémis et couine comme un petit chiot. C'est pitoyable, malheureusement pour moi, je ne peux pas arrêter ça.
Les doigts maintenant sa veste de costume avec force, les yeux clos et la tête tournant bien trop vite, je courbe le dos et cale ma respiration sur ses allées et venues contre mon sexe.
— Suce-moi, soupiré-je, instinctivement.
Je comprends, d'un sursaut, qu'il s'exécute et comme une révélation, mes paroles me reviennent en tête.
— Non ! Hyun, a-arrête, gémis-je, alors que sa tête monte et descend bien trop vite entre mes cuisses. S-stop.
Je ne voulais pas qu'il me suce...
Je sais que ça le dégoûte et je sais aussi qu'il le fera toujours, parce que c'est ce qu'il pense devoir faire. Mais c'est faux. Je ne veux pas qu'on tombe dans ce cercle malsain. Je n'en ai rien à foutre qu'il me désobéisse. Il devrait savoir qu'il n'a pas à faire ça. Je ne comprends même pas pourquoi il le fait... Je ne veux pas qu'il se force à faire ce genre de choses, parce que son dégoût, je n'en veux pas. Je suis déjà bien assez malade. Malade de tout ça, de tous ces jours qui se répètent et m'écœurent.
— Plus, prends-la plus, grogné-je, les larmes aux yeux.
Sans pouvoir me contrôler, j'appuie sur sa tête pour le faire avaler plus de mon sexe. Il se laisse faire et multiplie les gorges profondes. Mon estomac se tord de plaisir, ma poitrine va éclater. Je ne comprends rien à ce qui se passe et je ne comprends pas pourquoi mon corps réagi aussi vite et bien. D'habitude, il m'en faut plus pour être excité, pour bander et prendre du plaisir. Il me faut de la brusquerie, de la violence, il me faut bien plus. Alors pourquoi je démarre au quart de tour lorsque cet homme me touche ?
Sentir sa belle bouche pulpeuse autour de moi me fait un tel effet, bon sang. Cette chaleur, cette moiteur, entourant ma queue. Qu'est-ce que c'est putain de bon.
Il faut vraiment que je me repose...
— Ah, merde, geins-je. Je vais–
J'éjacule dans sa bouche à peine ma phrase terminée et gémis bruyamment, comme la salope que je dois être à ses yeux.
Les paupières toujours closes, ma respiration se calme au fur et à mesure des secondes écoulées et, le corps recroquevillé, je me réinstalle correctement sur le flanc droit.
Il quitte ainsi le lit et revient rapidement avec un gant humide, pour me frotter avec une immonde délicatesse le corps. Le froid du tissu absorbant me fait frissonner. Il arrête alors après l'avoir remarqué et m'observe en silence, tout en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ce geste aussi me fait frissonner, sans savoir pourquoi.
— Vous bandez encore, remarque-t-il, d'une voix douce et sombre. Dois-je continuer ?
— Non, ça passera, réponds-je sans attendre. Va me chercher une nouvelle chemise, la mienne est déchirée et pleine de sang.
— J'y vais.
Il s'est amélioré depuis la première fois. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais en tout cas, il a été efficace.
Je n'ai pas pour habitude qu'on me suce, alors je n'ai pas énormément de référence, mais je sais rapidement reconnaître qu'il a appris de ses erreurs.
Il a sûrement dû regarder quelques pornos.
Et il n'a même pas pu se branler en les regardant, c'est d'une tristesse absolue.
Il se force à faire tant de choses depuis qu'il est à mon service.
Ce n'est plus de l'obéissance à ce rythme-là. Il a dépassé ce cap, depuis bien longtemps.
Je ne comprendrai jamais pourquoi il semble si attaché à moi... Cette situation est tellement improbable et inexplicable, qu'elle en est ridicule.
Pourquoi s'attacher à un être aussi abject, avec une vie aussi dénuée de sens ?
Jamais personne ne l'a fait auparavant, alors pourquoi envisager ça possible aujourd'hui ?
Son Hyunwoo est un Golden Retriever qui cherche encore une réponse à son existence. En attendant, il est ici, coincé avec moi, un masochiste désabusé. Il n'aurait pu trouver pire personne pour tenter de le remettre sur le droit chemin. S'il reste à mes côtés, son avenir est voué à l'échec.
Je ne veux pas qu'il vive d'une façon aussi sale, aussi mauvaise et malsaine. Il ne mérite pas ça, pas lui...
Il est si pur, si fragile et sensible. Il est bien trop doux et bienveillant pour un monde comme le nôtre, le mien. La vie a déjà été bien trop brusque avec lui.
Que va-t-il advenir de toi, petit chiot ?
Et que va-t-il advenir de la traînée que je suis ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top