Chapitre 14
Pourquoi ai-je pris cette décision ?
Je déteste avoir mal au dos. C'est bien l'une des rares choses que je n'aime pas ressentir.
Mais, quel idiot... Est-il masochiste, lui aussi ?
Son dos doit lui faire bien plus mal, à l'heure actuelle.
Je ne t'ai pas donné l'occasion de me caresser les cheveux, hier...
Je l'ai fait exprès... Tu ne le méritais pas.
Est-ce que tu es aussi frustré que moi lorsque je suis en manque de sexe ?
J'aurais tendance à dire que c'est tellement plus mignon et simple de ton côté, mais bizarrement, je n'arrive pas à le croire.
— Oh, patron, marmonne un Hyunwoo à peine réveillé.
— Pousse-toi.
— Excusez-moi, souffle-t-il, déjà debout.
Tu t'excuses pour quoi, au juste ? Pour hier, ou ce matin ?
— Essaye de faire à manger, je veux quelque chose de fait maison. Tu dois pouvoir faire ça, pas vrai ? demandé-je, avant de quitter la pièce, pour rejoindre la salle de bain.
Il hoche la tête, l'air triste.
Cet homme ressemble bien trop à un Golden Retriever. Toujours la tête baissée, l'air penaud.
Dommage pour lui, il ne sait pas faire aller sa queue aussi bien.
— Est-ce que je peux me changer ? me pose-t-il, une fois de retour dans le salon.
C'est vrai qu'il est toujours affublé de ce costume de flic, je l'aurais presque oublié.
Je me demande si ça l'a rendu nostalgique.
— Ah oui, bien sûr. Enlève-le, ça ne m'amuse plus du tout.
— J'ai laissé mes vêtements au bureau...
— Je vais voir ce que je peux te trouver.
— Merci.
Il est bien trop grand et musclé. Qu'est-ce qui pourrait aller à cet homme dans ma garde-robe ?
— Tiens, prends ça et va te doucher, m'enquis-je, de retour. Ça sent bon. Tu as déjà mangé ?
— Merci, dit-il, les vêtements en sa possession. Non, j'ai cuisiné pour vous.
— Et tu comptes manger quand ? Ton dernier repas date de quand ?
— Je ne sais plus trop, mais ce n'est pas grave, insiste-t-il, se dirigeant vers le couloir.
— Va te laver et ensuite prépare-toi quelque chose. Si tu n'es pas en forme, tu ne seras pas assez concentré. Un garde du corps vide d'énergie est un garde du corps inutile, claqué-je, irrité.
— Vous avez raison, excusez-moi. Je fais vite.
Stupide et intelligent à la fois, du jamais-vu.
La dernière fois que j'ai mangé une omelette faite maison au petit-déjeuner doit remonter à au moins... Jamais.
C'est délicieux...
Je suis encore en peignoir, il faut que je retourne dans la chambre pour me changer.
— Patron ?
— Mmh ?
— Vous vous êtes endormi.
Allongé de tout mon long dans le lit, je tente vainement d'ouvrir les yeux, bougon.
— Tu as mangé ? soupiré-je, tapotant d'un même mouvement la place vide à mes côtés.
— Oui, la même chose que vous.
Le matelas s'affaissant me permet de savoir qu'il m'a compris et, satisfait, j'ouvre timidement les yeux et trouve une nouvelle position plus agréable. Hyunwoo est assis en tailleur, face à la porte d'entrée et perpendiculaire au lit, tandis que moi, je suis à sa gauche, allongé, la tête à présent posée contre sa cuisse.
Je ne capte que maintenant l'accoutrement dans lequel il est et pris d'un fou rire, je l'observe se poser des centaines de questions, le regard perdu sur mon visage.
— Ce pull est vraiment atroce, continus-je de ricaner.
— Vous trouvez ? pose Hyunwoo, d'une horripilante douceur.
— Toi pas ? pouffé-je. Tu peux le garder, si tu l'aimes.
— Il doit coûter une fortune.
— C'est un cadeau et je le trouve très laid, je ne le mettrai jamais. Garde-le, insisté-je. Il te rend adorable, ça te va bien.
— D'accord, conclut-il, sans plus de marchandages.
Son regard semble si vide, pourtant, plus les jours passent et plus j'arrive à y déceler des choses. Tant de choses...
Bloqué dans ce moment étrange, je sursaute discrètement lorsqu'une sonnerie de notification s'éveille dans la pièce.
— Ah ? Un message ? questionné-je, d'une main tendue.
— Certainement ma soeur, explique-t-il, avant de m'offrir son téléphone.
Durant quelques secondes, je fouille ce dernier sans gêne. C'est amusant, parce que même sans y avoir touché, j'étais certain que son contenu allait être aussi vide que l'intérieur de ses couilles.
— Tu vas souvent chercher Sunyoung lorsqu'il est complètement torché dans l'un des bars à pute de la ville ? soufflé-je, désapprobateur.
— Oui.
— Tu es vraiment trop gentil... Tu n'en as pas envie parfois, toi aussi ? De profiter du service de ces dames ?
Qu'attends-tu pour me caresser les cheveux ?
Parce que moi, bizarrement, je n'attends que ça.
— Non, pas vraiment.
— Tu es certain d'être humain ?
— Je n'en ressens simplement pas le besoin, place-t-il, d'un haussement les épaules, les doigts enfin glissés dans ma chevelure humide.
— Et c'est reparti, soupiré-je. L'autopunition dans toute sa splendeur. Mais dis-moi, tu as déjà baisé au moins ?
— Oui, quelquefois, lorsque j'étais encore étudiant.
— Comment était ta première fois ?
— Bien.
— Mais encore ? susurré-je, impatient.
— C'était avec ma prof de math.
— Oh ? Vraiment ? Petit chanceux, soufflé-je du nez. Comment ça s'est passé ?
— Un jour, alors que j'étais un peu perdu avec le nouveau cours, explique-t-il, machinalement, d'une voix calme et neutre. Elle m'a demandé de rester après les cours, pour tenter de voir ce qui n'allait pas. J'ai accepté et alors qu'elle m'expliquait une nouvelle fois les exercices de l'après-midi, j'ai trouvé un moment pour lui dire que je trouvais ses jambes très belles. Elle a rougi et s'est avancée pour me caresser la cuisse par-dessous le bureau.
Les yeux clos, perdu dans mes pensées, je ne tarde pas à écarter mon peignoir, pour glisser avec lenteur la main sur mon torse, jusqu'à atterrir sur mon érection déjà bien réveillée.
— Tu aimes les belles jambes ?
— Oui, souffle-t-il, l'air désireux.
— Continue.
— Elle m'a demandé si ça me dérangeait de rester avec elle un peu plus longtemps et après avoir secoué la tête, elle s'est levée, a remonté sa jupe et s'est assise sur moi. J'étais très nerveux, mais aussi très excité.
Ses doigts qui se mélangent aux mèches de mes cheveux, alors que je me masturbe avec force... C'est un duo perturbant, mais étrangement satisfaisant.
Sa voix sombre et vide d'émotions m'excite, d'une certaine façon.
Les deux mains cramponnées à mon sexe, je continue mes violents va-et-vient, en tentant d'être le plus calme possible.
— Après, je ne m'en souviens plus très bien, conclut-il. J'imagine qu'on a couché ensemble.
— T'es sérieux, là ? m'offusqué-je, alors que j'étais proche de la fin.
— Je suis désolé...
Tu n'as pas l'air désolé du tout, petit con.
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