Chapitre 13

                       

— Qu'est-ce que t'as, ce soir ? marmonne mon boss, la bouche écartée de mon sexe. C'est pire que d'habitude.

— Ça doit être la fatigue, avoué-je, en me frottant le visage.

                   

Les doigts cramponnés, tantôt à mes testicules, tantôt à la base de mon pénis, il recommence à avaler ce dernier, sans me quitter des yeux.

                       

— C'est vraiment dommage, j'aurais vraiment aimé baiser, ce soir, râle-t-il, avant de lécher furtivement mon gland.

— Auriez-vous aimé le faire avec ce docteur ?

              

Je sursaute alors qu'il se redresse avec vitesse, la main un peu trop serrée autour de mon sexe. Son regard froid et sérieux me prouve que je suis allé trop loin.

J'aurais dû le savoir avant même de parler à voix haute, mais je n'ai pas pu m'en empêcher...

                   

— On m'a rapporté que tu étais peu bavard, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas.

              

Il semble réellement touché par mes mots. C'est la première fois que ça arrive.

Dois-je comprendre que cette personne est bien plus importante à ses yeux qu'il n'y paraît ?

                          

— Je suis vraiment désolé, murmuré-je, déstabilisé. Où allez-vous, patron ?

— Ailleurs. Je n'ai plus envie de sucer ta queue molle, claque-t-il, en écho à la porte qui se referme avec fracas.

              

Je ne devrais pas être si curieux, mais c'est plus fort que moi... Cet homme est une si grande énigme. J'ai ce besoin de vouloir le connaître, ce besoin d'en apprendre davantage. Je veux pouvoir le comprendre et l'aider comme il mérite de l'être.

Seulement, je pense que je vais devoir faire ça sans son aide, parce que j'ai l'impression qu'il n'apprécie pas beaucoup parler de choses personnelles. Il semble avoir du mal à parler de son passé en détail, à parler de ce qui l'a fait et le fait souffrir.

Il semble blasé de tout et peu intéressé par le monde qui l'entoure, mais je sais que cette façade cache bien d'autres choses...

Je ne pense pas qu'il puisse un jour me faire confiance au point de se confier à moi, mais tant qu'il me garde à ses côtés, moi, ça me convient.

C'était vraiment bête de ma part de parler de ce sujet de manière si détachée. J'aurais dû être plus délicat. Je voulais être certain de ne pas me tromper, mais il faut croire que je vais garder ces questions sans réponses un moment. Même si je pense être sur la bonne voie.

Je n'ai même pas eu le temps de caresser ses cheveux...

Où est-il ?

Discrètement, je reboutonne mon jean et quitte la chambre. Une fois dans le salon, je ne tarde pas à apercevoir une grosse boule cachée sous un plaid, dans le canapé.

J'ai vraiment dû le blesser pour qu'il quitte la chambre à ma place. En temps normal, il m'aurait ordonné de partir.

Il semble bien trop fragile sous ce plaid... Il me semble fragile, quoi qu'il fasse.

Comment ne pas vouloir le protéger, alors qu'il est si meurtri ?

Il faut vraiment être un idiot pour ne pas voir la douleur qu'il cache au fond de lui...

Je ne le connais pas encore comme je le voudrais, mais je sais déjà qu'il tente de se protéger à sa manière.

Voilà pourquoi il est si différent d'Eunjung. Son cerveau a trouvé une autre façon de fuir la réalité. Ils souffrent tous les deux, plus que n'importe qui, mais chacun à leurs manières.

Le cerveau humain est vraiment complexe et fascinant.

Enfoui dans mes pensées, je sombre dans le sommeil, le dos appuyé contre le canapé et la tête posée sur l'accoudoir.

              

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