Chapitre 12
Comment peut-il dire qu'il n'est pas parfait ?
Il n'y a rien de cet être que je trouve laid.
C'est pour cette raison que je suis toujours un peu perturbé lorsqu'il dit que je lui plais.
Je suis tout son contraire... Empli d'imperfections, de défauts.
Mon impuissance remonte à mon séjour en prison. Du moins, c'est là-bas que je m'en suis rendu compte. Mon partenaire de cellule voulait à tout prix coucher avec moi et malheureusement pour lui, il a rapidement compris, tout comme moi, que ce ne serait pas possible.
Ça ne m'a, de toute façon, jamais dérangé plus que ça. Tout d'abord, parce que je n'en ressentais pas vraiment le besoin et puis, je ressentais encore tellement de remords vis-à-vis de ma soeur...
Remarquer que je n'avais plus l'ombre d'une pulsion me réconfortait dans l'idée que je n'étais pas comme mon père.
Je n'ai même pas été capable de protéger les gens que j'aimais.
Je suis inutile et faillible, voilà pourquoi je tiens tant à tout faire pour cet homme. Je veux le protéger, comme je n'ai pas été capable de le faire pour elle.
Il le mérite. Tout comme elle le méritait.
Je ne sais pas si un jour, j'arriverai à me pardonner pour ce que je lui ai fait subir, mais une chose est sûre... Je veux prendre soin de lui.
Comment peuvent-ils être si différents, alors que leurs passés se ressemblent autant ?
L'un est devenu asocial et timide et l'autre est devenu véritablement dépendant au sexe, au sexe violent.
Je n'y comprends rien... Le cerveau humain est bien trop complexe pour moi.
Voilà encore une chose qui nous divise. Changkyun est intelligent et réfléchi, chose que je ne suis pas, même s'il s'entête à me répéter le contraire.
Je suis bien plus différent de lui que ma soeur peut l'être.
Il est si étrangement fascinant.
— Alors, Monsieur le policier... Allez-vous vraiment m'envoyer en prison ?
Mon patron, amusé par l'idée de me voir en tenue de policier, a su en trouver un, je ne sais comment, et voilà qu'à présent, il prend plaisir à me taquiner avec de l'improvisation.
Il semble tellement satisfait de cette petite idée que je ne veux pas le contredire.
Parfois, j'aimerais vraiment pouvoir lui offrir ce qu'il désire, mais je sais pertinemment que ça nous porterait préjudice à tous les deux.
— Cela dépend de vous, Monsieur Im, réponds-je, les fesses appuyées contre son bureau, les jambes écartées et mon boss, debout entre celles-ci.
Son sourire en coin s'illumine à mes dires et avec entrain, il se pose sur les genoux avant de défaire la ceinture de mon pantalon.
— Ne vous inquiétez pas, je vais vous faire prendre la bonne décision, susurre-t-il, avalant ensuite sans retenue mon sexe endormi.
Je ne comprends pas vraiment pourquoi il aime tant m'offrir ce genre de plaisir, alors que je ne ressens rien...
C'est étrange, mais je ne le contredirai jamais pour autant. Je lui ai promis et puis, de toute façon, je parviens à moi aussi y trouver du plaisir. J'aime caresser ses doux cheveux, lorsqu'il s'évertue à me gratifier de ses allées et venues sur mon sexe.
D'un bruit gênant, au bout de longues minutes de fellation, il enlève avec brusquerie sa bouche de mon pénis et se relève, l'air neutre.
— Ce n'est pas aussi amusant que je l'aurais cru, souffle-t-il, sortant une cigarette de son paquet.
— Vous ai-je déçu ? m'enquis-je, attristé.
— Non, pas vraiment. Je sais à quoi m'attendre avec toi, après tout.
— Je n'aurai plus l'occasion de caresser vos cheveux, dans ce cas ? murmuré-je, discrètement.
— Tends ta main.
Alors que je m'exécute sans réfléchir, lui, d'un même mouvement, glisse les doigts dans sa tignasse parfaitement coiffée, pour y arracher quelques cheveux. Il les dépose ensuite au creux de ma main, le visage neutre de toutes expressions, et part ensuite vers la vitre donnant sur l'extérieur, la tige de nicotine placée au bord de ses lèvres.
Je n'arriverai jamais à réellement le cerner...
— Patron ! hurle Sunyoung, déboulant dans la pièce telle une furie. Jooheon est chez le docteur Chae, il a été blessé par des gars de Phantom ! Eh ! crie-t-il ensuite, en m'observant. T'es qui, toi ? T'as du cran de t'amener ici !
— Calme-toi, abruti, ce n'est que Hyun.
— Ah oui ! Mais, qu'est-ce tu fous dans cette tenue ?
— Allons-y, on discutera du beau temps plus tard, place le boss, quittant le bureau après avoir pris sa veste.
D'après les dires de Sunyoung, Jooheon aurait taquiné de trop près les hommes de Hoseok, ce qui ne leur a pas plu. Ils étaient trois et étaient armés de couteaux. Il n'a pas été gravement blessé. Juste un coup peu profond à l'épaule.
Changkyun ne semble pas très content.
Arrivé dans le cabinet du docteur, celui-ci n'a pas le temps de nous accueillir, que Jooheon s'avance près du patron, prêt à s'excuser.
Il se reçoit un violent coup de genou dans le ventre, avant même d'avoir su ouvrir la bouche.
Il hurle de douleur et tombe sur les genoux et, malheureusement pour lui, je ne suis pas certain de pouvoir l'aider. Je ne pense que Changkyun le veuille.
— Mais ça va pas ! crie le docteur, en tentant de redresser son patient. Je viens à peine de refermer sa blessure !
Les mains dans les poches, le patron ne bouge pas d'un poil, l'air impassible.
— Espèce d'abruti, crache simplement ce dernier, à l'adresse de Jooheon.
— Je suis désolé patron, je n'aurais pas dû, s'excuse ce dernier, toujours à genoux au sol.
— Allez, relève-toi, tu dois te reposer, râle le médecin, l'allongeant de force sur le lit d'appoint de son cabinet. Et toi, petit con, tu le laisses tranquille. Tu lui régleras son compte quand il ne sera plus à ma charge !
Le ricanement moqueur dudit petit con m'interpelle.
La façon dont il regarde ce médecin...
— Tu es si bienveillant, Hyungwonnie, sourit-il, ironique. C'est si mignon.
— Tu es tellement inhumain que je tente de compenser, pour garder l'équilibre du monde, gronde-t-il, en vérifiant le pansement de Joo.
Je crois que cet homme est le seul à pouvoir lui parler de cette façon. C'est perturbant de voir le patron paraître si à l'aise avec quelqu'un. Comme si lui et ce Hyungwon se connaissaient depuis des années.
Qui est-il ? Et pourquoi a-t-il ce privilège ?
Perdu dans mes pensées, je suis surpris lorsque le regard de ce dernier croise le mien. Sérieux, il m'observe de haut en bas, pour finir par soupirer, certainement d'agacement.
— Comment fais-tu pour travailler avec ce type ? Ta vie est mise à rude épreuve, mon pauvre, souffle-t-il, désolé. Au fait, pourquoi il est habillé comme ça ? pose-t-il ensuite, au boss.
— Ça lui va bien, pas vrai ? s'enquit-il, assis sur la chaise du docteur. Ce n'est pas étonnant, c'est un ancien flic après tout.
— Pardon ? s'écrire Joo, effaré. Mais, j'étais pas au courant de ça, moi !
— Et moi non plus ! s'offusque Sun.
— Enfuis-toi dès que tu le peux encore, Monsieur le Policier, se contente de dire Hyungwon.
— Tu es vraiment méchant, Wonnie, rouspète le boss, après s'être levé. Allons-y. L'abruti reste ici avec toi, Doc. Ça lui laissera le temps de réfléchir à ses conneries. Sunyoung, reste avec lui et vérifie bien qu'il n'en fasse pas de nouvelles.
— Comptez sur moi !
Je le suis sans attendre et démarre la voiture, une fois à l'intérieur tous les deux.
— Est-ce que Jooheon risque quelque chose, patron ?
— Je n'ai pas de boule de cristal en ma possession. Rentrons. Ce soir, tu dors avec moi.
— D'accord.
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