CHAPITRE VI
CHAPITRE VI
Une fois qu'elle fut relevée de sa chaise, Marinette s'était clairement attendue à ce que Chat Noir ne lui lâche la main pour se contenter simplement de se diriger vers la piste de danse. Or non. Ce ne fut pas ce qu'il fit.
En effet, les doigts chauds du héros restèrent collés contre ceux de la jeune femme, et celle-ci ne put s'empêcher de se figer. Ce contact était électrisant, brûlant, inondant son corps d'une vague de chaleur intense. Elle se mit à fixer sa main qui était emprisonnée entre les doigts de Chat Noir et, soudainement, manqua de s'étrangler avec sa salive.
S'apprêtait-elle réellement à danser avec Chat Noir ? Son coéquipier ? Celui qu'elle avait toujours plus ou moins rejeté ? Celui qu'elle s'était continuellement forcée d'ignorer ?
Marinette soupira et secoua la tête. Puis, elle ressentit une peur lui torse le ventre et eut un mouvement de recul subit. Elle arracha sa main à la poigne de Chat Noir avant de croiser les bras sur sa poitrine. Si un éclair de surprise étincela dans les yeux verts du blond, il ne releva pas le geste de sa partenaire. Chat Noir, bien à ce que l'on puisse penser, n'était pas quelqu'un qui était du genre à presser, à obliger, les gens. Si Ladybug ne voulait pas de ce contact physique, aussi agréable fut-il, soit. C'était à elle de décider, pas à lui.
Chat Noir tenta de rassurer la jeune femme d'un bref sourire. Sourire qui lui fut rendu. Le jeune homme se tourna alors pour s'avancer vers la piste de danse, bien décidé à rendre cette soirée inoubliable, pour lui comme pour sa Lady. Il ne savait pas exactement ce qu'il comptait faire, mais autant dire que c'était la première fois qu'une telle occasion se présentait à lui. Il n'avait encore jamais dansé avec Ladybug, et cette opportunité était plus qu'alléchante. Il espérait simplement ne pas trop forcer sa coéquipière.
Marinette, elle, reprit ses esprits et se mit à suivre Chat Noir tant bien que mal. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la vodka qu'elle avait bue commençait déjà à se manifester en elle. Elle n'avait pourtant bu sa boisson que depuis quelques minutes, mais malgré cela, elle en ressentait déjà les effets. Son corps supportait si mal l'alcool qu'elle était certaine qu'elle finirait en coma éthylique avant la fin de la soirée si l'on continuait à la forcer à boire de la sorte.
Au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas une bonne chose. Entre l'alcool, l'adrénaline, l'angoisse et le stress, et surtout ce qu'il se passait au fond de son cœur, elle avait conscience qu'elle jouait délibérément avec le feu. Que c'était un dangereux cocktail qui était en train de se créer en elle.
Pourtant, plus moyen de faire demi-tour. Elle était là, bien présente. Elle avait bu, et surtout, elle avait accepté la proposition de Chat Noir. Si elle se défilait maintenant, elle risquait de peiner sérieusement son partenaire. De plus, elle s'en voudrait pendant des jours. Parce que oui, ne vous méprenez pas, Marinette VOULAIT danser avec Chat Noir. Même si elle avait prétendu le contraire, tentant d'afficher un air agacé lorsque le matou lui eut proposé une danse... tout cela était faux. La vérité, la dure vérité, n'avait été que dissimulée derrière un mensonge.
Plus les deux jeunes adultes ne s'avançaient vers le dance-floor, plus les lumières et les flashs s'intensifiaient. La musique que les enceintes crachaient donnait un air surréaliste à la scène. Marinette avait l'impression que tout autour d'elle se déroulait au ralenti. Elle commençait également à avoir sérieusement la tête qui tournait, mais elle ignorait cependant si cela était dû à l'alcool, à la musique, aux lumières, ou tout simplement à la présence de Chat Noir.
Une fois arrivés à destination, Chat Noir se tourna vers sa Lady et lui sourit, laissant une fois de plus ses dents blanches se dévoiler dans l'obscurité. Marinette sentit un violent frisson lui parcourir l'échine. Si Chat Noir était déjà séduisant en temps normal, il l'était encore plus sous les lumières colorées et dans la pénombre irrégulière. Ses yeux émeraude étaient si profonds, brillants d'une intensité à faire peur, que Marinette eut l'impression de s'y noyer.
Elle resta plusieurs longues secondes ainsi, plongée dans cette contemplation qui lui semblait trop belle pour être réelle. Elle perdait définitivement ses moyens. Il lui restait deux solutions : affronter cette foutue danse, ou s'enfuir.
Sa décision fut vite prise, surtout lorsqu'elle sentit Chat Noir lui attraper une de ses mains pour y déposer un léger baiser du bout des lèvres. Marinette se mordit la lèvre inférieure et se sentit rougir.
Sans la lâcher, Chat Noir commença à bouger au rythme de la musique, une lueur espiègle dans le regard. Marinette l'imita rapidement en lui décochant un sourire, d'abord forcé, puis franc. Les deux jeunes adultes trouvèrent finalement leur rythme et commencèrent à danser correctement. Malheureusement pour Marinette, impossible pour elle de profiter. De se concentrer. La proximité physique avec son coéquipier était telle, qu'elle avait oublié comment respirer. Elle avait mal à la tête, se sentait proche du malaise, et avait terriblement, AFFREUSEMENT, chaud. Ce n'était désormais plus une simple vague de chaleur qui avait pris possession de son corps. Non, c'étaient des torrents de lave qui déferlaient dans toutes ses veines, inondant les moindres parcelles de son corps. Elle devait se concentrer sur autre chose. N'importe quoi qui pouvait lui faire penser à autre chose qu'à Chat Noir qui était si près, trop près, d'elle.
Mais elle ne trouva rien. Et elle crut soudainement mourir lorsqu'elle sentit les mains de Chat Noir se poser sur ses hanches. Elle retint un cri et se figea instantanément. Son épiderme était en feu, son pouls s'était dangereusement accéléré, et elle commençait à haleter. Elle manqua pour la millième fois de s'étouffer, et entrouvrit la bouche pour protester. Malheureusement, rien n'en sorti.
Marinette resta immobile. Paralysée. Le héros dû le remarqua car un sourire moqueur pris place sur ses lèvres et il commença à s'avancer vers la jeune femme. Dangereux, beaucoup trop dangereux.
Il fut bientôt si près de Marinette que cette dernière pouvait sentir son souffle contre sa joue. Sa respiration était chaude, fruitée, et elle pouvait sentir son eau de Cologne. Elle était en train de perdre la raison. La gorge et les clavicules dénudées de Chat Noir entrèrent alors dans son champ de vision, et ses doigts se mirent à la démanger. Elle fut contrainte de faire un effort monstrueux pour ne pas céder à la tentation. Ses oreilles bourdonnaient furieusement, son cerveau lui hurlait de partir sans demander son reste, mais son cœur, lui, l'implorait de rester.
Finalement et après des secondes qui lui semblèrent interminables, Chat Noir alla déposer ses lèvres contre l'oreille de Marinette. Celle-ci le sentit sourire et elle oublia soudainement comment respirer.
« Je te sens bien tendue... Ladybug. »
Oh mon dieu.
La façon dont il avait prononcé son prénom avait été tellement... terriblement... non affreusement... séduisante. Sans vraiment s'en rendre compte sur le moment, Marinette laissa échapper un léger gémissement de plaisir. Lorsqu'elle prit conscience de ce qu'elle venait de faire, elle eut envie de s'enfuir sans demander son reste, mais ne trouva pas le courage de faire le moindre geste.
Satisfait, Chat Noir décida de continuer son petit jeu.
« On devrait continuer notre petite discussion, tu ne crois pas... ? ronronna-t-il doucement, d'une voix moqueuse et sensuelle. »
Marinette prit une inspiration entrecoupée, et serra les poings. Leur petite discussion ?
« De-de quoi tu parles ? »
Si Marinette voulait feindre l'ignorance, Chat Noir n'était pas de cet avis. Il savait pertinemment que Ladybug savait de quoi il voulait parler.
La jeune styliste sentit alors les mains de Chat Noir descendre, pour venir se poser sur ses cuisses. Elle fut prise d'un mouvement de panique, mais se calma aussitôt. Elle savait qu'il ne pourrait pas aller plus loin. Pas en public. Pas devant tout de monde. Et si d'une certaine façon, Marinette en était soulagée, elle ressentit cependant et malgré elle, une frustration grandissante en elle. Ainsi qu'une... étrange chaleur entre ses jambes.
« Je parle de ton fameux discours. »
Chat Noir savait. Il savait qu'il jouait à un jeu bien trop dangereux. Il menaçait de franchir la limite sur laquelle il dansait depuis un peu trop longtemps. Mais c'était... tellement tentant. Il avait l'impression que, ce sir, Ladybug serait sienne. Qu'elle pourrait combler tous ses désirs. Qu'elle pourrait enfin l'aimer comme lui, l'aime.
« Je... n'ai rien dit de particulier dans mon discours. »
Marinette se sentit de plus en plus mal à l'aise. Elle comprenait parfaitement où Chat Noir voulait en venir. Elle eut alors envie de remonter le temps pour effacer ces paroles. Mais c'était trop tard. C'était impossible.
« Ah oui... ? susurra le héros, malicieux, tout en remontant ses mains pour caresser les bras nus de la jeune femme, qui tressaillit à ce contact. Dois-je te rafraîchir la mémoire ? »
Marinette déglutit avec difficulté, avant de repousser Chat Noir d'un brusque mouvement de bras. Elle vit sans difficulté de la tristesse assombrir le visage de son partenaire, et fut rapidement prise de remords. Mais c'était trop. Elle ne pouvait pas supporter une minute de plus dans une telle situation.
« Je-je suis désolée, Chat Noir. Je ne peux pas. »
Impuissant, le matou regarda sa Lady s'éloigner difficilement, sans dire un mot. Marinette, elle, se sentait coupable. Elle qui avait dit "oui" à Chat Noir pour une danse, la voilà qui prenait la poudre d'escampette à la première occasion. Elle se sentait faible. Lâche. Elle s'en voulait affreusement. Mais elle avait préféré arrêter là avant que les choses ne dérapent complètement. La situation était déjà devenue un peu trop étrange à son goût.
Chat Noir resta alors seul sur la piste de danse, un goût âcre dans la bouche. Peut-être avait-il été trop rapide ? Trop entreprenant ?
Le jeune homme se mit alors une gifle mentale. Que lui avait-il pris exactement ? Que s'était-il passé dans sa tête ? Il s'était montré complètement irresponsable. Il s'en voulait terriblement. Il avait voulu mettre Ladybug, pas la déstabiliser complètement.
Idiot. Abruti.
Alors que le félin était plongé dans ses pensées, se demandant si c'étaient à cause de ses pulsions, de l'alcool, ou tout simplement de son caractère, qu'il avait agi de la sorte, il sursauta lorsqu'il sentit des doigts s'entrelacer aux siens. Pendant un instant, il crut que c'était Ladybug qui avait changé d'avis et qui était revenue, mais lorsqu'il se retourna, ce fut contre la belle rouquine de tout à l'heure qu'il se retrouva.
Chat Noir laissa échapper un soupire agacé, mais se força à sourire à la jolie jeune femme, dont il ignorait d'ailleurs toujours le nom.
« On dirait que votre partenaire vous a fait faux bond, chantonna-t-elle en se positionnant devant Chat Noir et en commençant à bouger sensuellement des hanches. Elle ne sait pas ce qu'elle perd. Oh au fait, je m'appelle Eva, rajouta-t-elle comme si elle avait deviné les questionnements de Chat Noir. »
Le mannequin fit mine de l'ignorer, mais rapidement, la jeune femme aux cheveux de flamme déposa un baiser sur la joue du superhéros, qui grimaça.
« Dansez avec moi, s'il vous plait. »
*****
De son côté, Marinette avait trouvé refuge hors de la salle des fêtes. Elle avait prétexté un mal de tête lorsque le vigile surveillant l'entrée lui avait demandé ce qui lui arrivait. Elle s'était alors empressée d'aller s'asseoir contre un arbre, et poussa un long et profond soupir. A l'abri des regards, elle ouvrit sa sacoche pour en faire sortir Tikki. La Kwami ouvrit de grands yeux et jeta un œil inquiet à son amie.
« Ça ne va pas ? murmura la petite coccinelle. »
Aucune réponse. Comprenant qu'effectivement, il y avait un problème, Tikki alla se frotter contre la joue de Marinette.
« Tu veux m'en parler ? »
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NDA : mdrrrr pardon pour cette fin de chapitre, j'ai l'impression d'anéantir tous vos espoirs /se bouffe une porte/
Avouez vous détestez Eva 8))))
Mais ne vous inquiétez pas... ;)
Vous aurez peut-être la suite ce soir, je ne promets rien cependant !
Bisous ♥
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