CHAPITRE IX

CHAPITRE IX

Marinette, qui se tenait debout dans la rue depuis déjà bien trop longtemps, tentait tant bien que mal de garder son calme. Elle essayait également de prendre son mal en patience, mais c'était une chose compliquée au vue de la situation dans laquelle elle se trouvait. En temps normal, la fraîcheur de la nuit aurait dû la faire frissonner, voir la faire s'enfuir pour se réfugier chez elle dans une couverture. Mais ce qu'elle ressentait actuellement était bien complètement à l'opposé de la sensation de froid. Et soyons honnête, les baisers brûlants qui se déposaient à rythme régulier dans sa nuque, n'y étaient pas pour rien. Des mains égarées s'attardaient sur ses hanches, remontaient jusqu'à sa poitrine pour finalement redescendre au niveau de son ventre, pendant que des lèvres chaudes et douces effleuraient puis touchaient la peau laiteuse de son cou. Chaque nouvelle trace, chaque nouveau baiser, était une agréable mais douloureuse torture pour la jeune femme. Elle peinait à respirer correctement et n'attendait qu'une chose : que ce foutu taxi ne se pointe. Il devait arriver. MAINTENANT. Parce qu'elle était sur le point de craquer. Elle n'allait clairement plus tenir très longtemps à ce rythme.

En effet, après avoir entendu la proposition de Chat Noir, Marinette avait presque déguerpi en direction des vestiaires pour s'empresser d'y récupérer la sacoche qui contenait Tikki. Elle expliqua rapidement la situation à sa Kwami, sans vraiment rentrer dans les détails, et s'était dépêchée de rejoindre Chat Noir.

Elle n'avait eu qu'un bref instant d'hésitation lorsque le héros lui avait proposé de venir chez lui. La proposition avait été trop, bien trop tentante, pour qu'elle puisse refuser. Même si au fond d'elle, Marinette avait désormais compris comment la soirée risquait de se finir. Malgré tout, elle s'était rapidement raisonnée et avait mis ses peurs de côté.

A peine Marinette avait-elle rejoint Chat Noir à la sortie, que celui-ci l'avait attrapé par la taille et l'avait embrassé sauvagement, ne se reculant qu'au moment où il crut que ses poumons allaient exploser à cause du manque d'oxygène. Il avait passé ses mains dans la chevelure bleutée de sa Lady et avait mordillé sa lèvre inférieure avant l'embrasser à nouveau. Si le vigile les avait regardé d'un air plus que surpris, il n'avait rien dit. Il n'avait pas protesté non plus concernant le départ précipité des deux héros. Le vigile aurait pu s'interposer et leur demander de rester : après tout, c'était un gala organisé en leur honneur. Avaient-ils seulement le droit de partir sans prévenir ?

Marinette s'était rapidement posée cette question, mais lorsqu'elle avait vu du coin de l'œil le vigile hocher positivement la tête, elle avait été soulagée.

L'apprentie-styliste revint à elle et marmonna quelque chose d'incompréhensible. Elle n'en pouvait plus d'attendre le taxi que Chat Noir avait déjà appelé il y a une bonne dizaine de minutes. Marinette voulait bien croire que les conducteurs étaient débordés en cette soirée, mais tout de même.

Elle avait d'abord cru que Chat Noir était venu en voiture et l'aurait donc accompagné lui-même jusqu'à sa demeure –cela aurait été dix fois plus rapide- mais elle s'était rapidement souvenue de toute la quantité d'alcool qu'avait ingéré le jeune homme. Conduire n'aurait donc été guère prudent.

« Mais bon sang, qu'est-ce qu'il fiche ce taxi... ? grommela Marinette en tapant du pied et secouant la tête.

- Tu es pressée ? murmura Chat Noir en déposant un énième baiser contre son cou, souriant. »

Oh oui, elle était pressée. Pour l'être, elle l'était. Elle n'attendait qu'une chose : se retrouver seule avec Chat Noir. Et même si elle redoutait un peu la tournure des événements, elle était persuadée qu'elle ne faisait pas d'erreur. Au contraire, elle aurait dû se permettre cela depuis fort longtemps déjà.

Les doigts de Chat Noir caressèrent alors ses épaules et son souffle chaud vint se frotter contre sur le côté de sa gorge. N'y tenant plus, Marinette fit volte-face et se remit à embrasser le jeune homme. Elle tira sur sa veste pour le plaquer contre elle et enroula directement sa langue autour de la sienne. Les mains de Chat Noir vinrent alors se déposer dans le creux de son dos, et il commença à bouger son bassin contre celui de sa Lady. Ce nouveau contact électrisa Marinette qui soupira et sentit une vague d'excitation la submerger.

Mais ce n'était toujours pas assez. Elle en voulait plus. Beaucoup plus. Ce n'était plus suffisant. Les baisers ne lui suffisaient plus. Elle voulait du contact, du vrai. Elle voulait sentir sa peau nue contre la sienne. Elle voulait... elle le voulait lui. Elle le voulait pour elle seule. Elle voulait qu'il la fasse sienne. Et à cette pensée, Marinette ressentit une nouvelle vague brûlante se déferler dans tout son corps, si bien qu'elle lâcha un gémissement contre la bouche de Chat Noir. Elle pressa alors davantage son corps contre celui du félin, cherchant toujours plus de proximité.

Un coup de klaxon les arrêta cependant dans leur élan et les fit sursauter. Les deux jeunes adultes se retournèrent précipitamment pour se retrouver devant un taxi qui semblait les attendre. Soupirant de soulagement, Marinette s'empressa de remettre sa chevelure en place avant de se diriger vers la voiture et de monter à l'arrière. Elle salua rapidement le chauffeur d'une voix éraillée à cause du désir qui emplissait encore tout son corps, avant que Chat Noir ne s'empresse de la suivre pour s'installer à son tour sur la banquette arrière non sans avoir indiqué l'adresse au chauffeur. Il se remercia alors d'avoir récemment déménagé et trouvé son propre logement. Il habitait désormais dans une petite maison, à une vingtaine de minutes du centre de Paris. S'il avait encore été chez son père, il n'imaginait pas la galère que cela aurait été pour faire rentrer Ladybug chez lui et la guider jusque dans sa chambre.

Le conducteur jeta alors un coup d'œil à son rétroviseur et une lueur amusée se peint sur son visage.

« Ladybug. Chat Noir. Bonsoir. On prend la poudre d'escampette à ce que je vois.

- Hum... oui, en quelque sorte, répondit Chat Noir en se grattant la nuque. »

Le chauffeur de taxi n'ajouta rien, décidant de laisser les deux héros tranquilles. Il se contenta de sourire et de redémarrer le moteur de la voiture.

Les premières minutes du voyage s'écoulèrent lentement, mais surtout dans un silence gênant. Ni Chat Noir ni Marinette n'osaient faire le moindre geste ou prononcer le moindre mot. Le voyage sembla incroyablement, terriblement, affreusement, mortellement long. Marinette s'agitait désespérément sur son siège, agitant, croisant et décroisant sans cesse les jambes pour tenter d'apaiser la chaleur qui avait pris place dans son entrejambe et qui ne semblait pas vouloir s'en aller. Si elle avait d'abord refusé d'admettre que c'était l'excitation sexuelle qui la torturait de la sorte, elle avait fini par l'accepter. Car un simple coup d'œil à Chat Noir –ou plutôt à son pantalon- suffit pour faire comprendre à Marinette que le matou était dans le même état qu'elle. Voulant alors s'amuser de la situation, la bleutée leva une main pour venir la poser sur la cuisse de Chat Noir. Celui-ci frémit brutalement et lui jeta un regard implorant. Le genre du regard qui disait « ne fais pas ça ». Mais Marinette y vit là un signe de continuer. Elle commença alors doucement à monter ses doigts vers l'aine du garçon. Chat Noir déglutit et se crispa sur son siège. Non, non, non. Il implorait intérieurement Ladybug d'arrêter, mais la jeune héroïne n'avait pas l'air décidé. Bien au contraire.

Comprenant qu'il ne parviendrait bientôt plus à se concentrer, Chat Noir attrapa le poignet de Marinette et écarta sa main.

« Pas maintenant. Pas ici. J't'en supplie, Ladybug. »

La détresse de Chat Noir amusa la jeune femme, qui mourrait d'envie de réitérer son geste. Mais elle ne le fit cependant pas. Malgré tout, Chat Noir perdit à moitié son sang-froid et attrapa brutalement le menton de Ladybug pour l'embrasser avec fougue. La jeune femme déposa délicatement ses mains sur les joues de son coéquipier pour approfondir ce baiser. Malheureusement pour eux, un raclement de gorge les interrompit et leur fit se souvenir qu'ils étaient dans un taxi et non dans une chambre. Gênés, les deux jeunes adultes se séparèrent à contrecœur en tentant de regarder ailleurs.

Le voyage était long.

Beaucoup trop long.

Et Marinette, comme Chat Noir, n'en pouvait plus. Imaginez donc son soulagement lorsqu'elle sentit la voiture s'arrêter et entendit le chauffeur affirmer qu'ils étaient arrivés à destination. La jeune femme sortit en trombe de la voiture, manqua de trébucher et de s'affaler par terre, avant de s'épousseter et de reprendre un air qu'elle espérait sûr d'elle. Chat Noir se dépêcha de régler le conducteur, avant de sortir un trousseau de clefs de sa poche. Il déroba un nouveau baiser à sa dulcinée avant de se diriger lentement vers la porte de chez lui. Il marchait d'un pas, affreusement lent. Trop lent au goût de Marinette. Voyant qu'il se foutait clairement d'elle, l'apprentie-styliste se mit à trépigner derrière lui. Cependant, elle prit le temps d'admirer la maison dans laquelle habitait Chat Noir. Elle devait bien avouer que l'endroit était assez spacieux. Chat Noir devait avoir les moyens pour se payer une telle demeure.

Lorsqu'elle reporta son attention sur le félin et qu'elle vit qu'il était toujours en train de faire tournoyer ses clefs entre ses doigts en sifflotant, elle se pinça l'arête du nez et se mis à se balancer d'un pied à un autre en soufflant, agacée.

« Bordel Chat Noir, bouge-toi le cul. »

Finalement, le héros sembla décidé à ouvrir la porte et fit donc tourner la clef dans la serrure. Un « click » réconfortant retentit, et il finit donc par ouvrir la porte. Il se décala pour laisser passer Ladybug.

« Les dames d'abord. »

Faussement flattée, Marinette leva les yeux au ciel et pénétra dans la maison de Chat Noir. La pénombre était quasi-totale et elle ne put donc voir comment était organisée la maison. Pour être honnête, elle ne savait même pas où elle mettait les pieds. Elle commença à tâtonner dans l'obscurité avant de prendre la parole.

« Chat ? Tu peux allumer ? J'y vois rien moi là-dedans, et j'ai aucune envie de m'assommer ou de me briser un orteil.

- Pas besoin de lumière.

- Q-quoi ? »

Sans attendre une autre réponse de la part de la jeune femme, Chat Noir, qui connaissait sa maison par cœur et n'avait donc pas besoin de lumière, l'embrassa à nouveau et fit passer ses jambes autour de sa taille. Il plaqua Marinette contre un mur, s'attaqua à sa gorge, mordillant la peau, avant de se recula et de soutenir la jeune femme contre lui.

« Tiens-toi, lui murmura-t-il à l'oreille d'une voix douce. »

Marinette s'accrocha alors aux épaules de Chat Noir et elle sentit les mains du héros passer sous ses fesses. Elle retint un léger hoquet et comprit alors qu'on la portait. Elle se laissa faire et guider tout le long du chemin qu'entreprit de parcourir Chat Noir. Pendant tout le trajet, Marinette avait pu clairement être en contact avec le renflement bien présent au niveau de l'entrejambe du garçon. Et elle fut rassurée de savoir que la pénombre lui permettait de cacher ses joues qui devaient être aussi rouges que des tomates.

Après des secondes qui lui parurent durer une éternité, Marinette fut finalement reposée à terre. Mais toujours pas de lumière. Elle allait demander une seconde fois à Chat Noir de trouver l'interrupteur pour elle, mais elle n'eut pas le temps de le faire. Le jeune homme appuya soudainement sur un bouton et la pièce fut rapidement éclairée par une faible et chaude lumière. La bleutée put alors parcourir la pièce du regard. Mais lorsqu'elle releva la tête, Marinette croisa le regard de Chat Noir et elle manqua de se mordre la langue jusqu'au sang. Elle n'avait jamais vu un regard aussi profond. Jamais ses yeux n'avaient été aussi luisants, aussi assombris.

Ses yeux étaient attaqués par quelque chose que les deux jeunes adultes partageaient.

Le désir.  

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top