CHAPITRE III

CHAPITRE III

Marinette regardait son coéquipier d'un œil amusé. Chat Noir était Chat Noir. Il ne changerait définitivement jamais. En effet, à peine était-il arrivé qu'il avait déjà commencé à se la raconter. Autant Marinette était habituée à ses vantardises, mais elle se surprenait tout de même à déglutir difficilement devant les sourires ravageurs et les roulements de muscles maîtrisés à la perfection que créaient Chat Noir sur son corps. N'importe quelle personne intéressée un tant soit peu par la gente masculine, ne pouvait rester insensible à son charme. Et Marinette, malgré elle, ne faisait pas exception. Dur pour elle était de l'admettre, mais les années passant, elle avait bien fini par comprendre qu'elle n'était pas indifférente à Chat Noir. Oh, de là à dire qu'elle l'aimait, c'était un bien grand mot, mais elle devait accepter le fait qu'elle s'était attachée au jeune homme. Oui, elle s'y était attachée. Peut-être même un peu trop d'ailleurs. Marinette s'était toujours jurée de garder une certaine distance entre et son partenaire, mais ces derniers mois, elle avait délibérément l'impression que tout était en train de partie en éclats. Elle ne pouvait plus nier les rougeurs qui apparaissaient sur ses joues lorsqu'elle le voyait. Ni même les battements affolés de son cœur lorsqu'il lui faisait des avances. Et encore moins l'inquiétude terrible qui la rongeait dès qu'il se mettait en danger. C'était dans ces moments-là que Marinette se demandait ce qu'elle ferait s'il devait un jour arriver malheur à Chat Noir. Honnêtement, elle n'était pas sûre d'y survivre.

Marinette, qui regardait dans le vide depuis une bonne minute, soupira et se tourna vers Chat Noir avec un bref sourire en coin. Elle ne savait pas trop ce qui lui prenait, mais autant profiter de cette soirée.

« Je t'offre un verre ? »

Le blond arqua alors un sourcil, surpris. Marinette se demanda pourquoi, mais avant que l'un ou l'autre n'ait eu le temps d'ajouter quelque chose, Chat noir fut attrapé par le bras et tiré en arrière. En faisant volte-face, il se retrouva devant une fille d'une vingtaine d'années environ, qui le regardait avec des yeux admiratifs.

La nouvelle arrivante avait une cascade rousse qui lui tombait sur les épaules. Ses yeux verts, semblables à ceux de Chat Noir, pétillaient. Et ses quelques taches de rousseurs ornant sa peau, lui donnaient un air plutôt angélique.

Cependant, Marinette ne la connaissait pas. Et à la vision étonnée et perdue de Chat Noir, elle comprit que c'était également le cas pour lui. La surprise passée, Chat Noir baisa la main de la rouquine avant de prendre la parole.

« Je peux vous aider jeune demoiselle ? »

Il avait prononcé ces mots avec une telle douceur que Marinette en trembla. On aurait qu'il ronronnait.

« Je me demandais... susurra la jeune inconnue, si je pouvais vous inviter à boire un verre. Je suis une de vos plus grandes fans, Chat Noir. »

Ce dernier bomba le torse et fut pris d'un franc éclat de rire.

« Tout le monde me dit ça. »

Nullement dérangé par la présence de cette nouvelle venue, Chat Noir repensa alors à la proposition de la jeune fille. Il devait se l'avouer : elle était particulièrement attirante, et passer une soirée en sa compagnie n'était pas la pire des choses qui pouvait lui arriver, loin de là. Mais un rapide coup d'œil à Ladybug lui suffit pour prendre sa décision.

« Eh bien.... La proposition est alléchante, surtout venant d'une jolie femme comme vous. Mais vous voyez, je ne voudrais guère faire faux bond à ma coéquipière. »

Peu découragée, l'admiratrice commença à caresser les bras de Chat Noir, avant de les remonter jusqu'à ses clavicules dénudées pour les caresser. Le contact était doux et chaud, et à cette vision, Marinette se sentit fulminer. Chat Noir, quant à lui, retint un frisson à ce contact avant de plonger ses yeux dans ceux de cette merveilleuse inconnue.

« Oh, Chat Noir... acceptez, s'il vous plait. Ça me ferait tellement... plaisir. »

La rouquine ne semblait pas être dotée d'une grande timidité. En effet, elle s'était dressée sur la pointe de ses pieds et avançait dangereusement son visage vers celui de Chat Noir. Elle semblait prête à... l'embrasser ?

Marinette était à deux doigts de se jeter sur cette intruse et de lui faire comprendre sa façon de penser. La bleutée se demanda cependant pourquoi elle éprouvait une telle haine devant la scène qui se passait devant elle. Après tout, Chat Noir ne lui appartenait pas. Il pouvait bien ce qu'il voulait de sa bouche. Et des autres parties de son corps également d'ailleurs.

Pourtant, Marinette ne pouvait s'empêcher de nourrir une colère noire envers la jeune rousse. Elle voulait qu'elle déguerpisse au plus vite. Qu'elle laisse son coéquipier tranquille.

Pourtant, l'apprentie styliste aurait dû s'attendre à de tels incidents. Le physique avantageux du héros ne pouvait laisser personne indifférent. Avec les années, son visage s'était affiné, sa mâchoire s'était sculptée. Il s'était également musclé encore davantage, et même sous ses vêtements, on pouvait sans problème distinguer sa musculature.

Marinette se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas hurler. C'était clairement insupportable. Si Chat Noir se faisait draguer à tout bout de champs de la sorte toute la soirée, elle n'était pas sûre de pouvoir tenir jusqu'au bout de ce foutu gala.

La bleutée sentit ses muscles se crisper encore un peu plus lorsqu'elle remarqua que les lèvres de Chat Noir n'était plus vraiment éloignées de celles de la rouquine. Alors que Marinette pensait qu'ils allaient s'embrasser, là comme ça, devant elle, le jeune homme se redressa d'un coup et se racla la gorge. Une lueur moqueuse dansait dans ses prunelles vertes, et il semblait satisfait de la situation.

« Désolé, s'enquit-il d'une voix légère. Mais avant votre arrivée, Ladybug venait tout juste de me proposer de m'offrir un verre. Je ne puis refuser une telle offre venant de ma Lady. »

Marinette jeta un regard interloqué à Chat Noir, mais ne trouva rien à répondre. Trouvait-il vraiment amusant de jouer ainsi avec ses admiratrices ?

Comprenant que l'on venait de se jouer d'elle, la rouquine serra les dents, lança un regard assassin à Marinette, et fit volte-face avant de partir d'un pas rapide. Le jeune mannequin, débarrassé de cette intruse, se reconcentra sur sa partenaire.

« A quoi tu joues ?! maugréa Marinette, agacée.

- Quoi ? Tu es jalouse ? »

Marinette tiqua. Jalouse ?

« N-non ! Mais c'est juste que... laisse tomber. »

Chat Noir éclata de rire et ce rire résonna comme le chant d'un ange aux oreilles de la styliste. Elle se sentit frémir et ne put s'empêcher de contempler le visage rieur du héros. Elle aimait le voir rire. Comme elle aimait l'entendre.

« Bon alors, que m'offres-tu ? »

Déroutée par un tel changement de sujet, Marinette mis quelques secondes avant de se souvenir de ce qu'elle avait proposé à Chat Noir. Elle lâcha un « oh » et haussa les épaules. Sa mauvaise humeur disparut aussi vite qu'elle était apparue. Maintenant que l'autre rouquine avait disparu, peut-être pourrait-elle davantage profiter de son partenaire.

« Je ne sais pas. Tu n'as qu'à choisir. »

Chat Noir lança un sourire charmeur à sa Lady, et s'inclina devant elle.

« Allons au bar dans ce cas. »

Marinette ne rajouta rien. Elle se contenta de passer devant Chat Noir et de le guider jusqu'au comptoir. Derrière elle, Chat Noir avait... comment dire... une vue imprenable sur sa chute de rein. Il devait se l'avouer, Ladybug s'était terriblement embellie avec l'âge. Il la trouvait déjà sublime avant, mais maintenant, c'était à en couper le souffle.

Chat Noir s'empressa de remonter jusqu'à la hauteur de Ladybug, et il jeta un coup d'œil à sa coiffure. Voir son cou ainsi dénudé le fit trembloter et il se surprit à vouloir y déposer le bout de ses doigts. Juste une fois. Juste pour savoir si à cet endroit, sa peau est aussi douce qu'elle n'y parait.

« J'aime beaucoup la façon dont tu t'es coiffée, Ladybug. Tu devrais laisser tes cheveux comme ça plus souvent. »

Marinette tourna légèrement la tête vers son camarade, et lui sourit allégrement.

« Merci. »

Tous deux arrivèrent finalement sans encombre au bar, et ils s'empressèrent de prendre place sur un siège. Marinette fit un signe au barman et se tourna vers Chat Noir.

« Alors ? Qu'est-ce que tu prends ?

- De la vodka.

- Pure ?

- Yep. »

Marinette écarquilla les yeux et secoua la tête, mais abdiqua. Elle ne comprenait décidément pas comment les personnes comme Chat Noir pouvaient supporter aussi bien l'alcool. La bière qu'elle avait avalé toute à l'heure lui faisait déjà tourner la tête. Elle se voyait donc mal prendre la même chose que son ami.

Marinette décida alors de commander un jus de fruit à la place d'une boisson alcoolisée.

C'était plus raisonnable. 

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