Chapitre 7
Sa discussion avec Alya donna à Marinette un regain d'énergie salutaire. Le temps des lamentations était terminé. Ce n'était pas en pleurant sur son sort qu'elle trouverait le moyen de faire revenir Adrien. Désormais, place à l'action.
La première chose à faire était de trouver comment réunir de nouveau son monde avec celui d'Adrien.
Se lancer dans de longues et laborieuses recherches ne faisait pas peur à Marinette – et encore moins avec une motivation telle que l'idée de revoir un jour son coéquipier. L'année passée, elle avait déjà arpenté un nombre incalculable de bibliothèques dans l'espoir de comprendre ce qu'elle prenait alors pour une mystérieuse amnésie. Elle avait fouillé sur les sites internet les plus obscurs, creusé dans des documents auxquels le commun des mortels ignorait comment accéder, épluché les livres les plus rares (à l'exception, hélas, du précieux Livre Sacré dont le Grand Gardien avait la charge).
Avec l'expérience, Marinette avait ainsi développé un savoir et des compétences lui permettant d'être particulièrement efficace dans la recherche d'informations. Il ne lui restait désormais plus qu'à les mettre en œuvre pour découvrir comment retrouver Adrien.
Mais alors qu'elle s'attaquait à sa nouvelle quête, la jeune fille se heurta rapidement à une difficulté.
Trouver des textes parlant d'univers parallèles n'était pas un problème en soit.
En trouver des fiables, en revanche, était une tout autre paire de manches.
Tous les documents que consultaient Marinette consistaient au mieux en de vagues suppositions, et plus généralement en un tas d'élucubrations complètement fantaisistes. Il y avait de tout. Des articles présentant de soi-disant faits mais ne reposant en réalité sur aucune source. Des livres se voulant scientifiques mais qui tenaient plus de la fiction qu'autre chose. Des théories du complot. Des romans. Des forums de passionnés qui ne faisaient qu'élaborer des hypothèses sans fondements. Des ouvrages qui se contredisaient eux-mêmes d'un chapitre à l'autre.
Un jour, elle tomba même sur le journal d'une prétendue voyageuse interdimensionnelle, pour découvrir après quelques recherches supplémentaires que l'ouvrage en question avait été rédigé au cours d'une indigestion particulièrement violente de champignons hallucinogènes.
La situation était si frustrante que Marinette avait envie de hurler.
Elle ne demandait pas grand-chose, pourtant. Juste quelques renseignements de plus. Juste de quoi lui apporter l'étincelle qui manquait à son imagination pour trouver comment ramener Adrien.
Mais rien.
Pas l'ombre d'une information intéressante. Pas le début d'une idée.
(Hormis celle d'un vœu impliquant une certaine paire de miraculous, mais Marinette avait écarté cette option à l'instant même où elle avait traversé son esprit. C'était contraire à son éthique. Non seulement une solution pareille allait à l'encontre de tout ce pour quoi elle s'était toujours battue, mais surtout, le risque était trop grand.
Elle refusait de mettre en danger deux univers entiers pour son seul bénéfice.)
Malgré tout, Marinette ne perdait pas espoir. Il lui restait encore une piste sérieuse. LA piste la plus sérieuse qu'elle ait jamais eu à part Tikki, même.
Le Livre Sacré.
Après tout, si le kwami de la création en personne reconnaissait avoir créé des mondes parallèles, il était possible que le précieux ouvrage en fasse mention. Et avec un peu de chance, peut-être contiendrait-il d'avantage d'informations. Des études sur le sujet faites par un Gardien particulièrement consciencieux, par exemple, ou une recette magique pour recoller les univers entre eux. N'importe quoi qui pourrait l'aider.
Restait encore à pouvoir consulter l'ouvrage en question.
Malgré ses multiples demandes, faites sous prétexte de parfaire son apprentissage, Maître Fu restait jusque-là sourd à sa requête. Il refusait de lui confier une copie des pages du livre, ou même qu'elle y jette un simple coup d'œil.
(Et oui, bien sûr, Marinette avait considéré cambrioler le vieil homme. Elle n'était juste pas résolue à en arriver à une pareille extrémité.)
(Pas encore.)
En attendant, elle rongeait son frein à la recherche d'une hypothétique source d'informations fiable.
Pour garder courage, elle se raccrochait à ses souvenirs d'Adrien. Elle se rappelait de ses éclats de rire lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux au sommet tour Eiffel, de ce sourire timide qu'il arborait souvent à l'école, de la façon qu'il avait de passer régulièrement sa main derrière sa nuque.
À la fin d'une longue journée de recherches infructueuse, Marinette se laissa tomber sur sa chaise de bureau en soupirant. Elle sorti son carnet de croquis, déterminée à se changer les idées quelques minutes. Se plonger dans ses créations avait toujours été un excellent moyen d'évacuer le trop-plein de pensées qui tempêtait sous son crâne.
L'esprit perdu dans le vide, elle laissa son crayon courir machinalement sur le papier. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle réalisa qu'au lieu d'une robe, d'une veste ou n'importe quel autre vêtement, elle était en train d'esquisser un portait d'Adrien.
Un sourire triste se dessina sur ses lèvres.
Décidément, qu'elle le veuille ou non, ce garçon était incapable de quitter ses pensées.
C'est avec le cœur serré que Marinette se repencha sur son carnet. Cette simple esquisse l'emplissait d'un sentiment doux-amer. D'un côté, elle lui procurait une sensation de mélancolie si poignant qu'elle en avait la gorge nouée. Mais d'un autre, elle avait quelque chose de curieusement... réconfortant. Dans ce monde où il n'existait plus la moindre image de Chat Noir ou d'Adrien, elle avait l'impression de le retrouver un peu.
Marinette laissa échapper un léger soupir et se remit à la tâche. Durant de longues minutes, elle s'attacha à parfaire son portait d'Adrien. Elle traça amoureusement chaque ligne de son visage, gommant le moindre trait qui dépassait et veillant à rester aussi fidèle que possible au souvenir qu'elle avait de son coéquipier.
Au bout d'un moment, elle releva la tête et jaugea son œuvre d'un œil critique. La ressemblance avec Adrien était frappante, mais il manquait d'un petit quelque chose. De la couleur, peut-être.
Suivant cette impulsion, Marinette s'empara d'un crayon jaune. Ce dernier faisait pâle figure en comparaison de l'or de la chevelure d'Adrien, mais il ferait l'affaire pour apporter un peu d'éclat à son portait. Elle passa de nouveau de longues minutes à apporter de soigneuses touches de couleur, mèche par mèche, nuance par nuance.
Une fois satisfaite, elle jeta un nouveau coup d'œil à son dessin.
C'était déjà mieux. Il ne manquait plus qu'une dernière touche de couleur pour souligner l'éclat de ses yeux et ce serait parfait.
Le regard rivé à la feuille, Marinette tendit machinalement son bras par-dessus son carnet.
Ses yeux...
Sa main de se figea brusquement au-dessus du pot de crayons.
Minute.
De quelle couleur étaient ses yeux déjà ?
Une soudaine bouffée de panique envahit Marinette. Elle ne pouvait pas ne pas se rappeler de la couleur des yeux d'Adrien. Elle avait écrit des poèmes entiers dessus. Des dizaines et des dizaines de vers à leur seule gloire.
Mais là, rien. Étaient-ils bruns ? Bleus ? Verts ? Elle était absolument incapable de le dire. C'était comme si l'information avait été aspirée hors de son cerveau.
Pourquoi ne se rappelait-elle pas ?
Les mains agrippées au rebord de son bureau, Marinette se concentra de toutes ses forces. Adrien avait-il le regard clair ? Foncé ? Statistiquement il y avait des chances pour que ses yeux soient marrons, c'était le cas de la plupart des personnes de son entourage. Mais est-ce que c'était aussi vrai pour Adrien ?
Minute.
Adrien avait à peu près les yeux de la même couleur que ceux de Chat Noir. Ça, elle s'en souvenait. Elle se rappelait très bien s'être fustigée pour ne pas avoir noté cette énième ressemblance entre ces deux garçons.
Ce qui voulait dire que ses yeux étaient...
Mais là encore, rien. Adrien, Chat Noir, le problème restait le même. Son cerveau refusait de lui restituer une information aussi basique que la couleur des yeux de l'amour de sa vie.
Prise entre panique et désespoir, Marinette respirait de plus en plus vite.
Soudain, une illumination se fit dans son esprit. C'était comme si on avait arraché un drap qui recouvrait jusque-là un pan de sa mémoire, dévoilant brusquement au grand jour ce qu'il avait dissimulé.
Vert.
Vert comme les feuilles d'un arbre par un beau jour de printemps.
Vert comme l'herbe caressée par le soleil.
Vert, vert, vert.
Il avait les yeux verts.
« Tikki ! », s'exclama brusquement Marinette.
Alertée par le ton de sa voix, son amie se précipita vers elle.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Il vient de m'arriver un truc bizarre », répondit Marinette en se tournant vers elle, paniquée. « Je... je n'arrivais plus à me rappeler de la couleur des yeux d'Adrien. Je sais que ça a l'air idiot, mais je n'aurais pas dû oublier », insista-t-elle devant l'expression confuse de Tikki. « C'est impossible. Je sais qu'il a les yeux verts aussi bien que je sais que j'ai les yeux bleus. Mais là, pendant quelques minutes, c'est comme si l'information littéralement disparu de ma mémoire ! », conclut-elle en agitant les mains dans les airs.
« Mmm... », laissa échapper Tikki avant de se plonger dans un silence songeur.
Durant de longues minutes, elle croisa et décroisa les bras, secoua la tête, laissa échapper quelques « Mmmm » pensifs avant de se replonger dans ses réflexions. Marinette attendit un instant, puis, n'y tenant plus, se pencha vers son amie.
« Tikki, qu'est-ce qu'il se passe ? », lui demanda-t-elle d'une voix pressante. « Je sais que ce n'était pas qu'un simple trou de mémoire. Il y a autre chose. »
Tikki la regarda d'un air sombre.
« J'ai peut-être une idée, mais ça reste une simple hypothèse », confessa-t-elle d'une voix hésitante.
Marinette sentit sa gorge se serrer. L'expression de Tikki ne lui disait rien qui vaille. Une expression peinée et coupable, une expression qui lui faisait deviner que son amie n'avait rien d'autre que de mauvaises nouvelles à lui annoncer.
« Dis-moi toujours », répliqua-t-elle malgré tout. « Et ce n'est pas la peine de prendre des précautions », en voyant Tikki ouvrir la bouche pour protester. « Je veux savoir tout ce que tu as à dire. »
Tikki laissa échapper un profond soupir, mais s'exécuta sans chercher à argumenter.
« Et bien, je pense qu'Adrien est en train d'être effacé de ta mémoire », déclara-t-elle.
Le sang de Marinette se glaça dans ses veines.
« E...effacé ? », répéta-t-elle, horrifiée. « Comment ça, effacé ? »
« Et bien, je pense que toute trace de lui est en train de disparaître de notre monde », expliqua Tikki.
Marinette secoua obstinément la tête de droite à gauche.
« Il n'y a déjà plus aucune trace de lui, Tikki », protesta-t-elle. « Officiellement, Gabriel Agreste n'a jamais eu d'enfant et il n'y a jamais eu de Chat Noir. Adrien n'existe plus nulle part ! »
« Pas tout à fait », répliqua son amie. « Il existe encore dans tes souvenirs. »
Prise de court, Marinette ne put que la fixer sans réussir à articuler le moindre mot.
« Tu te rappelles d'un garçon qui n'existe pas dans notre monde, et ça, ce n'est pas quelque chose de normal », reprit Tikki d'un ton pressant. « Je pense que notre univers cherche à retrouver un état aussi naturel que possible. Il a effacé toute trace de Chat Noir pour effacer toute trace d'un monde qui ne serait pas le nôtre. Tes souvenirs de lui sont... une anomalie. Une anomalie que l'univers essaye visiblement de corriger. »
Sous le choc, Marinette vacilla.
Ce n'était pas possible. Alors qu'elle pensait que rien ne pouvait être pire que sa situation actuelle, voilà qu'elle s'enfonçait encore plus loin dans le cauchemar. Mais comment lutter quand son propre monde se mettait manifestement à conspirer contre elle ?
Il devait bien y avoir une solution. Une échappatoire. N'importe quoi pour se sortir de ce désastre.
« Qu'est-ce que je peux faire ? », demanda-t-elle d'une voix suppliante.
« Je ne sais pas... Je... J'ai peur que ce ne soit que le début », confessa tristement Tikki. « Il est probable que tes souvenirs d'Adrien continuent de disparaître petit à petit, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. »
Marinette se sentit brusquement envahie par un violent sentiment de colère. N'avait-elle pas déjà payé assez chèrement son rôle d'héroïne ? Après avoir perdu son coéquipier, voilà qu'elle risquait désormais de perdre aussi ses souvenirs de lui ?
Non.
C'était hors de question.
Marinette n'était pas du genre à abandonner sans se battre. Si possible, ce nouveau coup du sort ne faisait que raffermir sa volonté.
« Allons-y, Tikki », lança-t-elle en se levant brusquement.
« Où ça ? », lui demanda son amie, surprise.
« Chez Maître Fu », répliqua Marinette. « J'ai été assez patiente jusque-là et maintenant je n'ai plus le temps d'attendre qu'il se décide. Je lirais le Livre Sacré, avec ou sans sa permission. »
« Et comment est-ce que tu comptes t'y prendre ? », poursuivit Tikki d'une voix intriguée – et non désapprobatrice, comme aurait pu le craindre Marinette. Peut-être son amie était-elle lassée elle aussi de l'éternelle paranoïa du Grand Gardien.
« J'ai un plan », expliqua la jeune fille en s'emparant d'une feuille de papier et d'un feutre. « Ça, c'est chez Maître Fu », commença-t-elle en traçant furieusement une série de traits. « Le couloir de l'entrée, le salon, la cuisine. »
Une goutte s'écrasa lourdement sur le papier, faisant baver l'encre.
Marinette essuya les larmes qui roulaient sur ses joues d'un geste rageur. La colère, la détresse et la frustration qu'elle éprouvait menaçaient de la priver de ses dernières bribes de self-control, mais il fallait qu'elle se ressaisisse.
Elle devait tenir bon. Pour Chat Noir.
« Il y a un coffre-fort au fond de la cuisine », reprit-elle en raffermissant sa prise autour de son feutre pour dessiner des cercles agressifs autour de l'un des angles de la pièce. « C'est là que Maître Fu garde sa tablette avec la copie du livre. Je vais faire diversion dans le salon et pendant ce temps, tu iras dans la cuisine avec mon téléphone. Il faudra que tu ouvres le coffre-fort, que tu allumes la tablette et que tu trouves le dossier avec les photos des pages du livre et les traductions. Ensuite, tu n'auras qu'à tout prendre en photo avec mon téléphone et tout remettre en place. »
« La tablette ne risque pas d'être verrouillée ? », demanda Tikki, visiblement peu perturbée d'être ainsi réquisitionnée pour une mission d'espionnage.
« Si, tu fais bien d'en parler. Le mot de passe est Marianne, avec deux n », répliqua Marinette sans hésiter. « Ça fait déjà quelques temps que j'ai ce plan en tête, du coup j'ai surveillé Maître Fu chaque fois qu'il sortait sa tablette devant moi et j'ai fini par noter son mot de passe. J'aurai préféré ne pas en arriver là, mais il ne me laisse pas le choix », conclut-elle en reposant son feutre.
« Fait ce qu'il te semble juste », la rassura Tikki. « Je fais confiance à ton jugement. »
Marinette sentit son cœur se gonfler de reconnaissance. En l'absence de Chat Noir, elle n'avait personne d'autre que son kwami vers qui se tourner. Si Tikki n'avait pas été là pour la soutenir, elle aurait été définitivement perdue.
Sans perdre davantage de temps, Marinette se saisit de son sac et se mit en route. Le temps était un luxe qu'elle n'avait plus. Il fallait qu'elle agisse maintenant.
Elle parcourut d'un pas rapide les rues la séparant du domicile du Grand Gardien. Une fois arrivée à destination, elle sonna à la porte d'un geste péremptoire. Une fois, deux fois, jusqu'à ce que Maître Fu lui ouvre enfin. Seul un sourcil poliment levé trahissait la curiosité du vieil homme face à tant d'impatience.
Ledit sourcil se haussa encore un peu plus lorsqu'il découvrit qui sonnait chez lui avec un tel acharnement.
« Bonjour, Marinette », la salua-t-il aimablement. « Que me vaut le plaisir de ta visite ? »
« Je voulais vous prévenir que j'ai trouvé des failles de sécurité concernant les itinéraires 13 et 28 pour venir chez vous », annonça-t-elle de but en blanc. « Venez, je vais vous montrer », poursuivit-elle en déployant un gigantesque plan de Paris qu'elle étala sur la table du salon, prenant soin de tourner le dos à la cuisine.
Comme elle s'y attendait, Maître Fu se précipita à ses côtés d'un pas alarmé. Rien de tel que la peur d'une brèche dans ses sacro-saintes règles de sécurité pour le faire réagir.
« Wayzz, vient voir, j'aimerais bien avoir ton avis aussi », lança-t-elle au kwami de son mentor. « Alors voilà, vous voyez ce quartier ? », reprit-elle ensuite en posant un doigt sur la carte. « J'ai remarqué que cette rue et celle-là longeaient toutes les deux un bout de l'itinéraire numéro 13. L'une des deux est à sens unique alors normalement on ne peut pas me suivre en voiture, mais à vélo c'est possible. Ce qui n'est pas forcément problème en soit, on est d'accord, mais là on est quand même à deux pâtés de maison de chez vous. Je trouve que ça serait plus prudent de bifurquer d'abord vers le nord, vous voyez, vers cet immeuble, puis de... »
Alors qu'elle poursuivait son discours, Marinette sentit le petit sac qu'elle portait en bandoulière changer de poids de façon à peine perceptible.
Bien.
Tikki était en route pour sa mission.
Le pouls de Marinette accéléra brusquement. Une brusque bouffée de chaleur enfla en elle et ce n'est que par la force de la volonté qu'elle réussit à empêcher ses mains de se mettre à trembler de toutes leurs forces.
Elle ne pouvait plus reculer désormais.
Mais plus important encore, elle ne pouvait pas se permettre de laisser la moindre chance à ses interlocuteurs de comprendre ce qu'il se tramait sous leurs nez. Si Tikki et elle se faisaient prendre, elle perdrait la confiance de Maître Fu, son rôle d'héroïne et toute chance de retrouver Chat Noir.
De la diversion qu'elle offrait à Tikki dépendait le succès de leur entreprise.
Elle devait tenir son rôle, quoi qu'il arrive.
La boule au ventre, Marinette reprit ses explications avec une ardeur renouvelée. Elle parla, parla, parla encore, noyant ses interlocuteurs sous une déferlante de mots. Fausses inquiétudes, hypothèses farfelues, prétendus conseils... Tout était bon pour réussir à accaparer leur attention. Il fallait qu'elle réussisse à tenir suffisamment longtemps pour que Tikki puisse photographier les précieux documents dont elle avait besoin.
Au bout de ce qui lui parut une éternité, un nouveau changement de poids dans son lui indiqua le retour de son kwami. À peine une seconde plus tard, une légère pression contre sa hanche lui confirma que son imagination ne lui jouait pas de tour et que son amie était bien là, lui signalant sa présence par une petite poussée.
« Enfin voilà, c'est tout ce dont je voulais vous parler ! », s'exclama-t-elle en fourrant brusquement sa carte dans les mains d'un Maître Fu stupéfait. « Je vous laisse réfléchir à ma proposition de nouveaux itinéraires, on en reparle la prochaine fois. Sur ce, je file, je dois aller promener mon poisson rouge. Au revoir ! »
Elle tourna les talons sans attendre de réponse et sorti sous le regard effaré du Grand Gardien. À peine avait-elle fait un pas dehors qu'elle se penchait vers son sac.
« Alors ? », demanda-t-elle à Tikki d'une voix tendue.
« J'ai pu tout prendre en photo ! Les pages du livre et même les notes de Maître Fu », se rengorgea fièrement son amie. « On a réussi. »
Le sentiment de soulagement qui s'abattit sur Marinette était indicible.
« On a réussi. »
Note :
C'est avec une certaine résignation (mais pas vraiment de surprise ^^ ) que je vous confirme que cette fic fera bien au moins 12 chapitres, et non 11 comme je le pensais au début (ni 5 ou6 comme je l'avais planifié à la base)(on ne se refait pas ^^)
Et encore, le chapitre 12 est parti pour être un bon gros pavé par rapport à ce que je fais d'habitude, je vais peut-être finir par le couper en 2 pour arriver à un joyeux total de 13. Enfin bon, avant ça, il faut que je finisse le chapitre 8... (si ça vous intéresse un jour je vous parlerais peut-être de ma façon d'écrire, je vous assure c'est un désastre xD. Un des seuls trucs constants c'est que c'est complètement chaotique xD )
Sur ce, à une prochaine !
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