Chapitre 6
Durant de longues minutes, Marinette resta assise par terre, regardant sans le voir l'écran de son téléphone. Mille pensées tourbillonnaient sous son crâne, s'entremêlant et s'entrechoquant en une tempête assourdissante.
Elle n'arrêtait pas de penser à ce qu'il avait pu se passer.
Elle n'arrêtait pas de penser à lui.
Chat Noir. Adrien. Son coéquipier. Son meilleur ami. Son grand amour.
Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ?
Et soudain, alors qu'elle se repassait en boucle toutes les conversations qu'elle avait pu avoir avec lui, tous les évènements étranges auxquels il avait été lié, une illumination la frappa.
« Chat Noir avait raison ! », s'exclama-t-elle brusquement.
« Comment ça ? », lui demanda Tikki depuis le bureau où elle s'était perchée.
« Il avait raison pour les univers fusionnés ! », précisa Marinette en bondissant sur ses pieds. « C'est la seule explication possible ! », poursuivit-elle en se mettant à arpenter sa chambre de long en large et en agitant les mains dans tous les sens. « Ça explique pourquoi j'ai des souvenirs d'un monde sans Chat Noir et que lui a des souvenirs d'un monde sans Ladybug. Je mettais ça sur le compte d'une perte de mémoire mais là ce n'est clairement pas une histoire d'amnésie, il s'est littéralement volatilisé ! », s'exclama-t-elle, bras levés dramatiquement vers le ciel. « Donc, Chat Noir avait raison. On vient tous les deux de deux univers différents. Une minute », s'interrompit-elle en pilant net. « Est-ce qu'au moins ça existe, les univers parallèles ? »
« Oh, oui, bien sûr », répliqua Tikki sans hésiter une seconde. « J'en ai même créé deux ou trois sans faire exprès. »
Bouche bée, Marinette la fixa avec des yeux ronds comme des soucoupes.
Est-ce qu'elle avait vraiment bien compris ce qu'elle pensait avoir compris ?
« Hein ? Tu as créé deux ou trois univers parallèles ? »
« Oui », confirma Tikki en se tortillant nerveusement, visiblement gênée. « Enfin, trois ou quatre. Peut-être cinq. Pas plus de neuf, en tout cas ! Écoute, j'étais jeune, je ne savais pas encore très bien ce que je faisais ! », se défendit-elle devant le regard halluciné de son amie. « C'était un accident, ça arrive à tout le monde ! »
Marinette n'était pas d'accord.
Les accidents, c'était laisser déborder l'eau des pâtes. Emboutir l'arrière d'une voiture. Commander par erreur un album de XY au lieu de celui de Jagged Stone.
Pas créer des myriades d'univers entiers.
« Tu as créé des univers parallèles... », reprit-elle en fixant Tikki comme si elle la voyait pour la première fois.
« Oui », confirma son kwami. « Ça, et les ornithorynques. »
« Les ornithorynques », répéta faiblement Marinette.
Elle commençait à avoir la tête qui tourne.
« Quoi ? Tu sais à quoi ils ressemblent ? », répliqua Tikki. « Tu crois vraiment que des animaux pareils sont apparus de façon naturelle ? »
« Je crois que je ne me sens pas bien... », balbutia Marinette en posant une main contre le mur.
« À cause des ornithorynques ? Il ne faut pas. Ils se sont très bien intégrés, tu sais ? Beaucoup mieux que les baleines terrestres. »
« Mais ça n'existe pas, les baleines terrestres », protesta Marinette.
« Oui, c'est bien ce que je disais », approuva tristement Tikki. « Les pauvres... ça a été d'un tragique... »
Finalement, non, Marinette n'avait pas de vertiges. Elle commençait plutôt à avoir une migraine carabinée.
« Mais que... Mais comment... », balbutia-t-elle, incapable de trouver les mots pour formuler la gigantesque montagne de questions que nécessitait de pareilles révélations.
Tikki laissa échapper un soupir résigné.
« C'est pour ça que nous autres, les kwamis, avons besoin d'un porteur », lui expliqua-t-elle calmement. « Nos pouvoirs sont quasiment impossibles à maîtriser sans quelqu'un pour nous aider à les canaliser. C'est comme ça qu'on se retrouve avec des civilisations qui disparaissent ou avec un monde fait de guimauve violette. »
« C'est complètement fou... », laissa échapper Marinette en se laissant tomber sur sa chaise.
« Tu sais, quand tu commences à avoir plusieurs milliers d'années comme moi, tu te rends compte que peu de choses sont réellement impossibles », la consola sa minuscule amie. « Tu verras, si un jour tu atteints le même âge que moi, tu penseras certainement la même chose. »
« Je doute que ça puisse arriver », répliqua Marinette en souriant faiblement.
« On ne sait jamais », riposta malicieusement Tikki. « Comme je te le disais, peu de choses sont réellement impossibles. »
« Stop, on s'égare », l'interrompit Marinette en levant une main suppliante.
Elle avait déjà suffisamment de mal à se concentrer sur Adrien et sa disparition brutale. Elle n'avait pas besoin d'ajouter à ça les insondables mystères du monde.
« Revenons à Chat Noir, enfin à Adrien », reprit-elle. « Qu'est-ce que tu penses de sa théorie ? Du fait qu'on viendrait de deux univers différents ? »
« Avant de te répondre, est-ce que tu peux me parler un peu plus de lui ? », lui demanda Tikki. « Je ne me souviens pas de lui non plus », lui rappela-t-elle d'une voix contrite.
Marinette sentit de nouvelles larmes lui piquer les yeux à ce rappel, mais hocha la tête malgré tout.
Pendant de longues minutes, elle raconta à Tikki tout ce qu'elle savait sur ce garçon qui avait bouleversé son existence. Elle lui narra leurs combats, leur complicité, leur amitié indéfectible. Elle mentionna la bague du Chat Noir dont il était porteur. Elle expliqua l'étrange manière dont leurs chemins s'étaient télescopés, sa brutale apparition au cours d'une bataille, cette absence de souvenirs qu'ils avaient mis sur le compte d'une mystérieuse amnésie et le fait que personne d'autre ne semblait avoir réalisé que quelque chose d'étrange s'était produit. Elle parla d'Adrien, son camarade de classe, rencontré le lendemain même du jour où elle avait fait la connaissance de Chat Noir.
Elle raconta tout, tout, jusqu'à ce terrible combat au cours duquel son coéquipier s'était fait toucher par son propre Cataclysme.
« Maintenant que j'y repense, j'ai vu un flash blanc quand Chat Noir a disparu », fit-elle remarquer en tapotant nerveusement des doigts contre son bureau. « Il s'était produit la même chose quand je l'ai vu pour la première fois. Tu crois qu'il pourrait y avoir un lien ? »
« C'est probable », répondit pensivement Tikki. « Plus j'y réfléchis, plus je me dis que Chat Noir avait raison en pensant à des univers parallèles. Ce garçon a l'air d'avoir un bon instinct », ajouta-t-elle d'un ton approbateur.
Le sourire qui se dessina sur les lèvres de Marinette était à la fois teinté de fierté et de tristesse.
« Ça oui... », murmura-t-elle d'une voix à peine audible.
« Si tu veux mon avis, vous venez tous les deux de deux univers presque identiques. Il ne doit y avoir quasiment aucune différence à part vous deux, c'est pour ça que la frontière entre vos mondes est si fine », poursuivit son kwami. « Mais plus important encore : il n'y a pas de Chat Noir dans ton monde et il n'y a à priori pas de Ladybug dans le sien. Ça, ce n'est pas naturel. »
« Une fois, Maître Fu m'a dit que ne pas activer nos miraculous en même temps reviendrait à mettre en péril l'univers tout entier », se rappela soudain Marinette.
« Exactement », acquiesça fermement Tikki. « Les boucles d'oreille de la Coccinelle et la bague du Chat Noir sont fait pour être activés ensembles, c'est une question d'équilibre. Vos deux univers étaient instables. C'est pour ça que quand mon pouvoir s'est combiné à celui d'un vilain créant des portails dans l'espace-temps, ils ont... »
« ... fusionné », compléta Marinette dans un souffle.
« Exactement », approuva fièrement Tikki. « Vos miraculous respectifs ont attirés vos mondes l'un vers l'autre. Ils se sont amalgamés, et l'équilibre a été rétablit. »
« Mais du coup, pourquoi est-ce que personne d'autre n'a rien remarqué ? », demanda Marinette avec curiosité. « Pour autant que je sache, il n'y a que Chat Noir et moi qui étions conscients que quelque chose s'était passé. On croyait que c'était une amnésie, parce que tout le monde autour de nous affirmait que Ladybug et Chat Noir étaient là depuis le début. Ça veut dire que tous ces articles parlant de nous avant, tous ces souvenirs qu'avaient les gens, toutes ces photos... Tout était faux ? »
« Je dirais plutôt... réarrangé », nuança Tikki.
Marinette haussa un sourcil dubitatif.
« Est-ce que ça ne veut pas dire la même chose ? »
« Tu sais, la magie et les mondes parallèles sont des choses mystérieuses, même pour moi », éluda Tikki avec un haussement d'épaule évasif. « Je pense que lorsque vos deux univers ont fusionné en un seul, ils se sont réarrangés pour former un tout cohérent. Chat Noir et toi avez probablement gardé vos souvenirs parce que vous étiez au centre de tout. »
« Genre... comme être dans l'œil du cyclone ? », demanda prudemment Marinette.
« Exactement », approuva Tikki.
Poussant un profond soupir, Marinette se passa la main sur le front. Une migraine pulsait sous son crâne, lourde et violente, et ce déluge d'informations ne l'aidait en rien.
« Ok, admettons. On vient de deux univers différents quasi identiques qui ont sauté sur la première occasion de fusionner afin de tendre vers je ne sais quel équilibre cosmique. Et là, si Chat Noir a disparu, c'est parce que nos univers se sont de nouveau séparés ? »
« Oui », approuva Tikki. « Certainement à cause du fait qu'il ait été touché par son propre Cataclysme. »
Surprenant le regard interrogateur de Marinette, Tikki poursuivit son explication.
« Nos pouvoirs peuvent donner des résultats complètement imprévisibles s'ils ne sont pas correctement utilisés. Par exemple, vos univers ont fusionné quand ton Lucky Charm a été combiné avec le pouvoir d'un vilain », précisa-t-elle. « Là, Chat Noir a été frappé alors qu'il portait son miraculous. Il était le seul à pouvoir en maîtriser la puissance. Dès l'instant où il a été touché, plus rien ne pouvait contenir la force de destruction de son Cataclysme. Ça a certainement été suffisant pour séparer de nouveau vos univers... », conclut-elle sombrement.
La gorge nouée, Marinette déglutit péniblement. Elle sentait revenir la bouffée d'angoisse qui l'avait saisie un peu plus tôt, plus insistante à chaque seconde. Rester concentrée devenait de plus en plus difficile.
C'était comme se tenir en équilibre au bord d'un précipice, bras tendus pour lutter contre les éléments alors que tout la poussait vers la chute. Il suffirait d'un rien pour qu'elle se fasse aspirer vers le bas.
« Mais à la fin du combat, pourquoi est-ce que mon pouvoir n'a pas... je ne sais pas, recollé nos univers entre eux ? », demanda-t-elle malgré tout.
« Je ne saurai pas te le dire... », répondit Tikki d'une voix désolée. « Le pouvoir que je te donne est très puissant, mais il a ses limites. Réparer les déchirures entre les mondes, c'était probablement trop... »
Mais Marinette refusait de croire que les choses pouvaient en rester là. Ce n'était pas possible. Chat Noir et elle gagnaient à chaque fois. Ils trouvaient toujours une solution.
« Mais si nos univers sont si proches, est ce que ça veut dire qu'ils pourraient fusionner, encore ? », demanda-t-elle d'une voix suppliante. « Et faire revenir Chat Noir ? »
Le regarde que Tikki posa sur Marinette était d'une infinie tristesse.
« Je ne sais pas. »
Marinette passa les jours qui suivirent dans une sorte de torpeur hébétée.
La disparition d'Adrien lui faisait l'effet d'un coup de massue. Elle était sonnée. K.O. debout.
Elle n'arrivait toujours pas à réaliser.
Son coéquipier était parti. Il avait été effacé de son monde, arraché de son univers. Elle n'avait plus aucun moyen de le voir, de le contacter, ou même de s'assurer tout simplement qu'il allait bien. Il ne lui restait même pas une photo de lui sur laquelle se recueillir ou un message à écouter en boucle pour entendre le son de sa voix.
Rien.
Absolument rien.
Toute trace de lui avait été purement et simplement annihilée. Il n'existait plus que dans ses souvenirs, qu'il hantait jour et nuit tel un fantôme.
Parfois, penser à lui faisait tellement mal à Marinette qu'elle n'arrivait plus à respirer. La tristesse qu'elle éprouvait formait une masse compacte au creux de sa poitrine, une boule noire indélogeable qui écrasait ses poumons et appuyait impitoyablement sur sa gorge. Elle avait l'impression qu'elle allait exploser de l'intérieur.
Souvent, la colère et l'incompréhension se mêlaient à sa douleur.
Comment ? Comment la vie avait-elle pu lui jouer un tour aussi cruel ? Après l'avoir gratifiée du meilleur des partenaires, du plus adorables des amis, voilà qu'elle le lui avait arraché sans pitié.
Elle n'était désormais plus qu'une ombre. Une boule d'émotions écorchées vives, une âme amputée de la meilleure part d'elle-même. Elle ne savait même plus comment vivre correctement sans lui.
Elle était dysfonctionnelle. Incomplète.
Parfois, prise d'un élan de nostalgie, elle montait au sommet de la Tour Eiffel pour s'asseoir sur la plate-forme métallique où Chat Noir et elle avaient leurs habitudes. Le regard perdu au loin, elle se plaisait à l'imaginer assis ici, au même instant, dans son monde à lui. Elle avait presque la sensation de sentir sa présence à ses côtés.
Elle lui racontait alors ses journées, ses espoirs, ses craintes. Seul le murmure de la circulation parisienne lui répondait au loin, mais elle n'avait aucun mal à entendre l'écho de sa voix dans sa tête. Il rirait à ses remarques, sans le moindre doute. Son immense sourire dévoilerait ses dents, plisserait légèrement ses yeux, et il se fendrait d'un joyeux « c'est tout à fait chat-rmant, ma Lady ».
Ces jours-là, elle revenait chez elle les joues mouillées de larmes.
Lorsque Marinette était en cours, les choses étaient tout aussi difficiles.
Il lui fallait toute la volonté du monde pour ignorer le siège situé devant elle et le fait qu'Adrien ne s'y trouvait plus. Elle avait passé tant de temps à l'observer là, consciencieusement penché sur ses devoirs ou bavardant gaiement avec Nino, qu'elle avait l'impression de le voir encore. Sa silhouette était une comme une image imprimée sur sa rétine.
Ce souvenir lui donnait sans cesses envie de pleurer. À force, elle finit même par s'inventer une allergie pour justifier les larmes qui venaient trop souvent lui piquer les yeux.
Mais hélas, toutes les excuses du monde ne pouvaient rien contre la cruelle vérité.
Adrien avait disparu, et elle ignorait si elle le retrouverait un jour.
Naturellement, Alya ne mit guère longtemps à réaliser que quelque chose n'allait pas avec sa meilleure amie. Elle la confronta un soir, après être venue chez elle sous prétexte de lui montrer son dernier article pour le Ladyblog.
« Ne me raconte pas de bêtises, je vois bien que tu n'as pas le moral en ce moment ! », affirma-t-elle quand Marinette tenta de la convaincre qu'elle se faisait des idées. « Je m'inquiète pour toi, tu sais ? », poursuivit-elle doucement. « Tu... tu te refermes complètement sur toi-même, ces derniers temps. Ne crois pas que je ne l'ai pas remarqué. Je sais que quelque chose ne va pas. »
Marinette était partagée entre contrariété, culpabilité et reconnaissance.
D'un côté, elle était irritée d'avoir été percée à jour aussi facilement. Elle était une héroïne, après tout. Réussir à dissimuler des pans entiers de sa vie devrait être un jeu d'enfant pour elle.
D'un autre, elle se sentait profondément touchée par l'inquiétude d'Alya. Alya était une personne profondément loyale et toujours prête à venir en aide à ceux qu'elle aimait. Elle avait une chance extraordinaire d'avoir une amie comme elle.
(Ce qui, hélas, ne rendait le fait de lui mentir que plus difficile. Marinette s'en voulait de lui cacher la vérité alors qu'elle ne voulait que l'aider.)
Mais tout ceci ne réglait pas le sujet de l'inévitable interrogatoire qui attendait la jeune héroïne.
Marinette connaissait Alya par cœur. Elle savait que rien ne pourrait l'arrêter tant qu'elle n'aurait pas de réponse à ses questions - surtout s'il s'agissait de s'assurer du bien-être de sa meilleure amie.
Alors, à défaut de mieux, elle décida de lui raconter une semi-vérité.
Elle lui parla d'un garçon dont elle était tombée éperdument amoureuse, d'un jeune homme extraordinaire qui s'était emparé de son cœur avec tant de force qu'elle doutait que quiconque puisse le reprendre un jour. Elle lui raconta sa gentillesse, son courage, ses sourires, ces milles et une choses qui faisaient de lui la personne la plus importante à ses yeux.
Marinette avait le cœur serré en voyant Alya l'écouter patiemment alors qu'elle décrivait Adrien. Elle ne savait même pas qu'elle parlait de leur ami, et qu'elle l'avait perdu elle aussi.
« Mais c'est fini », confessa-t-elle finalement, les larmes aux yeux. « J'ai raté ma chance et maintenant, je... je ne le verrai plus jamais. »
« Oh, Marinette... », laissa échapper Alya d'une voix compatissante.
La gorge nouée, Marinette hocha mécaniquement la tête. Sa vision se troublait de plus en plus et une sensation d'humidité venait baigner ses joues.
Et lorsqu'Alya passa doucement ses mains autour d'elle pour la serrer dans ses bras, ce fut comme si un barrage cédait quelque part en elle. Elle éclata en lourds sanglots, laissant échapper toute la douleur qu'elle avait réussi à contenir jusque-là.
Elle pleura, comme elle n'avait jamais pleuré.
Elle pleura, encore, encore, doigts compulsivement crispés autour des bras de son amie.
Combien de temps resta-t-elle ainsi, submergée par un immense déluge d'émotions ? Elle ne saurait le dire. Les minutes se dissolvaient dans ses larmes, lui faisant perdre toute notion de l'heure. C'était tout juste si elle entendait les paroles réconfortantes d'Alya et si elle sentait sa main apaisante dans ses cheveux.
Puis, au bout d'un long moment, Marinette réussit finalement à retrouver son calme. Elle se sentait vidée de toute énergie. Elle s'écarta d'Alya, un sourire humide aux lèvres, et accepta avec reconnaissance le mouchoir que son amie lui tendit pour essuyer ses pleurs.
« Je dois ressembler à un panda », fit-elle remarquer en notant les taches de mascara qu'elle laissa sur le tissu.
« Ne t'inquiète pas pour ça », rétorqua gentiment Alya.
Un instant de silence passa, avant qu'Alya ne pose doucement sa main sur celle de Marinette.
« Tu sais, tu n'es pas obligée de traverser ça toute seule », lui dit-elle. « Si tu as envie de parler, je suis là. »
Pour toute réponse, Marinette hocha silencieusement la tête. Elle attendit anxieusement de nouvelles questions, mais à son grand soulagement, son amie ne chercha pas à en savoir davantage. Alya croyait-elle que Marinette avait essuyé une rebuffade après avoir déclaré son amour ? Pensait-elle que cet Adrien dont elle lui avait parlé avait définitivement déménagé au fin fond de la Patagonie ?
Marinette l'ignorait, et peu lui importait.
Alya n'avait pas besoin de savoir qu'elle était une super-héroïne et que le garçon dont elle était amoureuse était son coéquipier renvoyé dans son propre monde.
Son amie était là pour la soutenir dans sa peine de cœur, et ça lui faisait un bien fou.
Note :
Bon, voilà enfin l'explication de la mystérieuse « amnésie » de Chat Noir et Ladybug. Chat Noir avait raison, ce n'était pas une amnésie mais bien une histoire d'univers parallèles. Ils viennent chacun d'un univers où tout est quasiment identique, à ceci près qu'il n'y a pas de Marinette/Ladybug dans l'univers d'Adrien/Chat Noir et inversement.
(Oui, je sais, logiquement d'autres différences plus ou moins grandes auraient dû commencer à apparaître à partir de la naissance de Marinette et d'Adrien, et surtout à partir du moment où ils sont devenus des héros, mais pour le bien du scénario on dira que jusque-là tous les évènements se déroulaient de façon à peu près similaires dans leurs univers respectifs ^^' )
Ces 2 univers se sont mélangés pour n'en faire qu'un seul quand le pouvoir de Ladybug a réagi de façon incontrôlable avec celui du vilain qui créait des portails, et se sont de nouveau séparés quand Chat Noir a été touché par son Cataclysme.
J'espère ça vous a plu, et surtout j'espère que je ne vous ai pas perdus avec mes explications ! J'ai rarement eu autant de mal à écrire un chapitre que celui-là ! J'avais le scénario en tête, mais de là à réussir à l'expliquer de façon simple et vaguement logique... ^^' Donc voilà, j'espère que ce chapitre ne vous a pas trop embrouillés et que l'explication de ce qu'il se passe reste globalement cohérente ^^' (au moins dans les grandes lignes ^^')
A bientôt pour la suite et pour la réponse à la grande question : Marinette et Adrien réussiront-ils à se retrouver ? Il faudra encore quelques chapitres pour avoir la réponse ^^
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