Chapitre 1
Note :
Hello !
Woaw, ça fait longtemps que je n'avais rien posté ! ça fait bizarre de m'y remettre, je n'ai plus l'habitude x) . Je n'ai jamais fait de pause aussi grande depuis que j'ai commencé à publier des fanfics ici, ça me fait vraiment drôle de revenir.
Pour info il s'agit de la fic que j'ai brièvement mentionné dans ma note de fin de « Nouvelle venue ». Je l'avais laissée en plan depuis pas mal de temps mais ça y est, je m'y remets enfin !
Toujours pour info : cette histoire se déroule dans un univers alternatif : J'ai pris quelques libertés avec la chronologie de certains évènements (et avec certains évènements tout court, d'ailleurs ^^). Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler, mais du coup ne vous étonnez pas si certaines choses ne sont pas cohérentes avec l'univers de Miraculous Ladybug tel qu'on le connait.
Côté longueur, on est sur une histoire qui fera 11 ou 12 chapitres, ça reste encore à voir.
Sinon, comme d'habitude, merci de ne pas me spoiler les futurs épisodes de la série dans les commentaires. Je ne veux voir AUCUN élément concernant les épisodes non diffusés dans les commentaires. Pas de noms, pas de titre d'épisode, pas d'événement de grande ou moindre importance, RIEN.
Et faites aussi attention pour les épisodes déjà diffusés, il est possible que je ne sois pas à jour (à l'heure où j'écris ces lignes c'est même certain que je ne le suis pas, il y a au moins 3 épisodes de la saison 4 déjà sortis que je n'ai pas encore vu). Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant de parler d'un des nouveaux épisodes. Promis, je ne mords pas ^^ .
J'estime que ce n'est pas trop demander, alors s'il vous plait faites attention.
Et enfin, toujours comme d'habitude, j'espère que cette fic vous plaira ^^ . N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire !
Bonne lecture !
Note 2 : J'ai imaginé cette fic quand il n'y avait que la saison 3 de sortie, du coup s'il y a quoi que ce soit qui rappelle la saison 4 ce n'est qu'une coïncidence ^^.
Ladybug tomba violemment contre un toit d'ardoise.
Elle se releva en laissant échapper une bordée d'injures, le regard rivé à la silhouette de son ennemi.
Ladybug avait l'habitude des super-vilains agressifs. Imprévisibles. Coriaces. Son adversaire du jour avait le mauvais goût de cumuler les trois à la fois.
Le pouvoir de ce super-vilain particulièrement difficile à combattre consistait en l'invocation de portails, de véritables trous dans l'espace-temps qui lui permettaient aussi bien de se téléporter que d'y faire passer objets et innocentes créatures. Ladybug ne comptait plus le nombre de fois où son ennemi lui avait échappé en plongeant dans l'un de ces portails violet foncé, pas plus qu'elle ne comptait le nombre d'objets improbables qu'il avait fait apparaître au-dessus d'elle pour tenter de l'écraser.
(Entre autres deux baignoires en fonte, une tondeuse à gazon, quelques chaises de bureau, un yacht – ancre incluse –, une armoire en bois massif et un petit chapeau festif en forme de cône.)
(Le dernier n'étant probablement qu'une erreur de calcul.)
(Si non, la logique de ce vilain lui échappait vraiment.)
Le pire étant que les portails invoqués ne semblaient pas particulièrement limités en nombre. Ils pullulaient dans tout Paris, semant le chaos partout autour d'eux. Des voitures se retrouvaient sur les toits des immeubles, d'innocents promeneurs disparaissaient on ne sait où, une gigantesque pile d'horloges comtoises bouchait la circulation d'une avenue...
Même la faune parisienne n'était pas épargnée. Coincé entre deux portails, un malheureux pigeon répétait en vain le même trajet, ne sortant de l'un que pour se précipiter de nouveau dans l'autre. Il ne restait plus qu'à espérer que Monsieur Ramier ne s'en rendrait pas compte, faute de quoi Paris subirait certainement les foudres de Monsieur Pigeon pour la 3ème fois de la semaine.
Ladybug n'avait pas signé pour ça.
(Techniquement elle n'avait même rien signé tout court, mais c'était un détail.)
Refusant de se laisser abattre, la jeune héroïne se lança de nouveau à l'assaut. D'un geste vif, elle envoya son yo-yo droit dans les jambes du vilain.
Peut-être allait-elle enfin réussir à le neutraliser.
Mais hélas, ses espoirs furent vite déçus.
Son adversaire invoqua un portail en une fraction de seconde avant de bondir dedans, évitant le yo-yo de quelques centimètres. Il réapparut ensuite une trentaine de mètres plus loin, un ricanement moqueur aux lèvres.
Ladybug laissa échapper un nouveau juron en constatant que son ennemi se trouvait désormais hors de portée de la moindre contre-attaque immédiate. Comme souvent depuis qu'elle avait accepté les boucles d'oreille de la Coccinelle, elle regretta amèrement de ne pas avoir de partenaire pour l'aider dans sa mission. Les choses auraient été beaucoup plus simple pour elle si elle avait ne serait-ce qu'un autre héros pour se battre à ses côtés.
Mais non.
Maître Fu était quelqu'un que l'on pouvait qualifier au mieux d'infiniment prudent, et plus objectivement de complètement paranoïaque. Il vivait dans la crainte perpétuelle que quelqu'un ne s'empare de ses miraculous, au point d'imposer à sa protégée un protocole de sécurité des plus stricts.
Règle 1 : personne ne devait connaître sa véritable identité. Règle 2 : personne ne devait connaître l'existence du Grand Gardien. Règle 3 : elle ne devait jamais, en aucun cas, sous aucun prétexte, se séparer de ses précieuses boucles d'oreilles. Règle 5 : ne jamais mettre plus de miraculous en circulation que nécessaire. Règle 8 : ne venir chez Maître Fu qu'en cas d'extrême nécessité. Règle 9 : ne jamais emprunter le même chemin pour venir chez Maître Fu (voir règles 27 à 34 pour le protocole à suivre dans ce genre de cas). Règle 73 : ne jamais consommer d'alcool ou tout autre substance pouvant altérer ses capacités ou son jugement. Règle 74 : les huîtres sont aussi considérées comme des substances incapacitantes. Règle 75 : si l'ingestion d'une huître s'avère absolument inévitable (lire : vitale), s'assurer impérativement qu'elle soit bien fraîche avant de la consommer.
Et la liste était encore (beaucoup trop) longue.
Résultat, Ladybug était seule.
Seule pour lutter contre les super-vilains.
Seule pour porter sur ses jeunes épaules la sécurité de Paris.
Mais heureusement pour elle, elle n'était pas à court de ressources.
« Lucky Charm ! », hurla-t-elle en lançant son yo-yo dans les airs.
L'arme fila droit vers les cieux, tournant vite, plus vite, toujours plus vite.
Et à l'instant précis où elle commençait à former une boule brillante, annonciatrice d'un formidable pouvoir de création, le super-vilain invoqua un nouveau portail.
À l'endroit exact où se trouvait le yo-yo de Ladybug.
Horrifiée, Ladybug regarda le nouveau portail fusionner avec la boule d'énergie lumineuse. Il l'absorba, encore, encore, jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement.
Et le pire semblait encore à venir.
Le portail se replia un instant sur lui-même, se tordit de façon grotesque. Une lumière de plus en plus vive brillait en son centre et pendant un terrible instant, Ladybug se demanda s'il n'allait pas tout simplement exploser et tout détruire autour de lui.
Finalement, au bout d'une longue et terrifiante minute, le portail reprit sa forme initiale.
Mais sa couleur n'était plus d'un violet si sombre qu'il aurait pu le faire passer pour une tache d'encre flottant dans les cieux.
Non.
Ce nouveau portail était désormais rouge.
Rouge à pois noirs.
« Mais qu'est-ce que tu as fait ? », glapit le vilain d'une voix affolée.
« Pardon ? Qu'est-ce que tu as fait », s'indigna Ladybug en tapant furieusement du pied contre le sol.
Les vilains étaient décidément tous les mêmes.
D'abord le Papillon l'accusait d'entretenir le chaos qu'il provoquait sous prétexte qu'elle refusait de lui donner gentiment son miraculous, et maintenant, voilà que ce super-vilain osait prétendre que ce phénomène étrange auxquels ils assistaient était de sa faute à elle.
Non mais, sérieusement. Ils ne manquaient pas de culot.
Ladybug ouvrit la bouche pour expliquer au vilain sa façon de penser. Mais alors qu'elle s'apprêtait à parler, une lumière vive attira son attention.
Le portail rouge et noir s'était mis à briller.
Et soudain, sans aucun autre signe avant-coureur, un violent flash blanc explosa sous le regard de Ladybug.
Aveuglée, la jeune fille porta instinctivement ses mains à ses yeux et laissa échapper un cri de douleur. La lueur avait été si vive et brutale qu'elle avait l'impression qu'un éclair avait traversé sa rétine. Des taches iridescentes dansaient à présent derrière ses paupières closes, tandis qu'une sensation de chaleur lui semblait venir de derrière ses yeux. Une vague de nausée lui retourna l'estomac alors qu'une impression de vertige lui faisait tourner la tête.
Les larmes aux yeux, Ladybug battit furieusement des paupières pour tenter de retrouver le contrôle de sa vue.
Elle était en plein combat.
Elle ne pouvait pas se permettre de se passer du moindre sens.
Rapidement, les formes indistinctes qui entouraient Ladybug retrouvèrent des contours nets. Et alors que sa vision achevait de s'éclaircir, la jeune fille se figea brusquement de stupeur.
Devant elle se trouvait un garçon.
Un garçon blond, masqué de noir, dont le costume (de héros, de vilain ?) rappelait les caractéristiques d'un chat.
Un garçon, qui, elle en était sûre, n'était pas là avant.
« Qui es-tu ? », s'écria-t-elle à l'instant même où l'inconnu laissait échapper la même exclamation effarée.
« Qui, moi ? », répondirent-ils tous les deux dans un magnifique ensemble, avant de tourner brusquement la tête sur le côté lorsque le super-vilain s'invita dans leur conversation.
« Ladybug, Chat Noir ! », leur hurla-t-il en pointant dramatiquement le doigt vers eux. » Je ne sais pas ce que vous comptez faire, mais c'est inutile ! Vous ne m'arrêterez jamais ! »
Ignorant royalement les vociférations de leur adversaire, les deux jeunes gens se tournèrent de nouveau l'un vers l'autre.
« Il te connaît ? », s'exclamèrent-ils, avant de répliquer machinalement « Mais bien sûr qu'il me connaît, je me bats contre lui depuis tout à l'heure ! »
C'en était trop pour Ladybug.
« Stop ! », lança-t-elle en levant une main exaspérée, alors que le vilain leur criait un « Arrêtez de m'ignorer ! » rageur. « On tourne en rond. Chat Noir, je suppose ? Je propose qu'on se débarrasse d'abord de lui », poursuivit-elle en désignant son adversaire du pouce. « On discutera plus tard. »
« D'accord ! », approuva le garçon en passant sa main derrière son dos pour en sortir un bâton télescopique qu'il fit tournoyer entre ses doigts. « Juste une dernière chose : toi, c'est Ladybug, c'est ça ? »
« C'est ça. »
« Enchantée, Ladybug », répliqua-t-il avec un immense sourire. « Ah, et tu as raison : je suis Chat Noir », conclut-il en posant dramatiquement sa main libre à plat sur son torse.
« C'est noté », répondit sobrement la jeune fille. « Allons-y ! »
À ce signal, les deux jeunes gens s'élancèrent vers le super-vilain.
Alors qu'elle bondissait de toit en toit pour s'approcher de son ennemi, Ladybug faisait de son mieux pour ignorer son sentiment de malaise croissant.
La situation était désastreuse.
Elle n'avait plus de yo-yo pour se battre. Elle ignorait comment le pouvoir du super-vilain avait pu affecter le sien. Et par-dessus tout, elle se retrouvait contrainte de faire équipe avec ce "Chat Noir" sorti de nulle part mais que son ennemi semblait connaître.
Elle n'aimait pas ça.
Elle n'aimait pas ça du tout.
Mais à moins qu'il ne s'agisse d'une ruse, le vilain considérait visiblement aussi ce mystérieux Chat Noir comme un adversaire. C'était suffisant pour forger une alliance, même temporaire.
Et c'était le seul atout qu'elle avait.
La suite du combat fut expédiée avec une facilité déconcertante.
Faisant preuve d'un travail d'équipe absolument exemplaire, Chat Noir et Ladybug ne mirent qu'une poignée de secondes à neutraliser leur ennemi. Il restait encore trois points sur les boucles d'oreille de Ladybug lorsque Chat Noir réussit à se faufiler derrière le vilain pour l'assommer d'un solide coup de bâton.
« Il faut détruire sa montre ! », s'écria Ladybug en se précipitant à ses côtés. « C'est là que se trouve l'akuma. »
« Je m'en charge », riposta Chat Noir sans hésiter. « Cataclysme ! »
Sidérée, Ladybug vit une nuée de particules noires se mettre à danser entre ses doigts. Une fraction de seconde plus tard, le jeune homme abattait sa main sur la montre du vilain. L'objet se désintégra en un nuage de particules de couleur rouille, libérant au passage l'akuma qui y était logé.
En temps normal, Ladybug se serait ruée sur cet insecte maléfique.
Mais là, la surprise la paralysait.
Elle ne connaissait que peu de choses sur les autres miraculous, mais elle connaissait cette incantation.
Cataclysme.
Non.
C'était impossible.
Comme attiré par un aimant, son regard se riva à la bague qui ornait l'un des doigts de Chat Noir.
Impossible.
C'était rigoureusement impossible.
« Ladybug ! », lui lança Chat Noir d'une voix pressante. « L'akuma ! »
Cet appel fit à Ladybug l'effet d'un choc électrique. Elle secoua machinalement la tête de droite à gauche, se maudissant pour sa torpeur. Ce n'était pas le moment de perdre inutilement du temps. Elle avait un akuma à purifier. Elle avait un devoir à accomplir.
Et pour ça, elle avait besoin de son yo-yo.
Ladybug n'avait qu'une seule idée pour récupérer son arme. Sans s'attarder davantage, elle se dirigea d'un bon pas vers le portail rouge et noir toujours accroché dans les cieux de Paris.
« Bon, voyons si ça marche... », murmura-t-elle en se positionnant directement en dessous de lui.
Elle prit une profonde inspiration et tendit son bras vers les cieux, droit vers le portail.
« Miraculous Ladybug ! », hurla-t-elle à pleins poumons.
Le portail explosa en une myriade de coccinelles.
Elles se déversèrent dans les rues de Paris en des nuées tourbillonnantes et scintillantes, réparant tout sur leur passage. Quelques-unes d'entre elles vinrent virevolter près de Ladybug, et c'est avec un immense soulagement que la jeune fille sentit aussitôt le poids familier de son yo-yo peser de nouveau contre sa hanche.
Il ne lui fallut ensuite qu'une seconde pour capturer l'akuma qui tentait de s'envoler au loin.
Alors qu'elle relâchait le papillon désormais purifié, Ladybug jeta un regard en contrebas.
À sa grande surprise, Chat Noir était toujours là.
Hum.
Bizarre.
À défaut d'une meilleure explication, Ladybug s'était dit que ce garçon inconnu n'était peut-être qu'une étrange manifestation de son pouvoir. Une sorte de Lucky Charm insolite, une espèce d'apparition temporaire causée par la fusion du portail avec l'énergie créatrice insufflée par la magie de son miraculous. Mais visiblement, ce n'était pas le cas.
Résolue à percer ce mystère, Ladybug bondit vers Chat Noir.
Elle eut à peine le temps d'arriver à son niveau qu'une foule de curieux fondait déjà sur eux.
Ladybug laissa échapper un soupir résigné et se tourna vers les nouveaux arrivants, prête à accueillir l'inévitable déluge de questions qui allait s'abattre sur elle. Elle n'allait pas y couper. Les badauds et les journalistes allaient certainement l'interroger sur son étrange camarade - interrogations auxquelles elle ne pouvait pas offrir de réponses, d'ailleurs. Ils allaient lui demander d'où son coéquipier du jour venait, ce qu'il faisait là, si on pouvait lui faire confiance, pourquoi est-ce qu'il-
« Ladybug ! Chat Noir ! », s'écrièrent les parisiens en se pressant autour des deux jeunes gens.
Ladybug se figea.
Hein ?
"Chat Noir" ? Ils connaissaient Chat Noir ?
Inconsciente de la détresse de son héroïne, la foule continuait de la bombarder de phrases plus perturbantes les unes que les autres.
« - vous nous avez encore sauvés de - »
« - et est-ce que vous avez trouvé ce vilain particulièrement difficile à battre, par rapport à d'habitude ? Parce que – »
« - votre superbe travail d'équipe -»
« Ladybug, est-ce que vous-»
« Et vous, Chat Noir ? Pouvez-vous nous dire si -»
« Et est-ce que vous pensez que le Papillon -»
« - voulais vous remercier encore pour votre aide, sans vous deux, nous -»
Ladybug ouvrit la bouche, la referma, ne sachant que dire. Les questions et félicitations continuaient de fuser autour d'elle, chacune la plongeant un peu plus profondément dans les abîmes de la perplexité.
Tout Paris avait l'air de connaître son coéquipier du jour.
Plus étrange encore, personne, absolument personne ne semblait s'étonner de les avoir vu se battre tous les deux contre le super-vilain. C'était comme si le fait qu'ils combattent côte à côte pour protéger Paris était quelque chose d'habituel.
Ladybug jeta un coup d'œil effaré à Chat Noir. Visiblement tout aussi perdu qu'elle, le jeune homme haussa les épaules d'un air confus.
Ladybug ouvrit de nouveau la bouche quand un bip strident la fit brusquement sursauter.
La jeune fille porta une main affolée à son oreille. Avec toute cette agitation, elle avait failli en oublier le plus urgent.
Plaquant un sourire artificiel sur son visage, elle se tourna vers la foule qui se pressait toujours autour d'elle. Elle ignorait ce qu'il se passait, mais il était inutile d'inquiéter inutilement son auditoire.
Personne n'avait l'air de remarquer quoi que ce soit d'anormal, alors elle jouerait le jeu.
Le temps d'enquêter. Le temps de comprendre.
D'une voix ferme, elle leur confirma que l'alerte était finie et leur annonça qu'il était temps pour Chat Noir et elle de s'éclipser. Alors qu'elle se saisissait de son yo-yo et s'éloignait de quelques pas, regard rivé aux crêtes des immeubles à la recherche d'un point d'accroche, elle passa devant Chat Noir.
« Rendez-vous au sommet de la Tour Eiffel dans un quart d'heure », lui glissa-t-elle à voix basse.
Chat Noir hocha brièvement la tête en signe d'approbation.
Satisfaite, Ladybug lança son yo-yo autour d'une cheminée et s'élança dans les airs.
Trente secondes plus tard, Ladybug se détransformait au fond d'une ruelle déserte.
« Qu'est-ce qu'il se passe, Tikki ? », s'exclama-t-elle dès l'instant où son kwami épuisé se posa dans ses mains. « C'est quoi cette histoire avec Chat Noir ? »
« Comment ça ? », répondit Tikki d'une voix fatiguée, tout en s'emparant du cookie que lui tendait mécaniquement son amie. « Il y a un problème avec lui ? »
« Et bien, déjà, il existe », répliqua dramatiquement Marinette.
Tikki lui jeta un regard perplexe.
« Oui ? Je ne vois pas ce qu'il y a de bizarre à ça », répliqua-t-elle entre deux bouchées. « Marinette, est-ce que tu vas bien ? », ajouta-t-elle d'une voix inquiète.
« Oui. Non. Je ne sais pas », répondit la jeune fille en se passant une main fébrile le long du visage. « Tikki, je ne sais pas d'où sort ce "Chat Noir". Je ne sais pas qui c'est, je ne l'ai jamais vu de ma vie. Mais pourtant tout le monde à l'air de le connaître ! »
L'expression de Tikki passa de légèrement intriguée à franchement alarmée. Elle s'envola de la paume de son amie pour venir voleter devant son visage et plongea son regard dans le sien, comme pour tenter d'y chercher une explication à son étrange comportement.
« Marinette, Chat Noir est ton coéquipier depuis le tout début », lui affirma-t-elle d'un ton posé, comme un médecin qui tenterait de convaincre un patient en plein délire. « Vous avez reçu vos miraculous au même moment. Vous êtes un duo, depuis toujours. »
Sous le choc, Marinette recula d'un pas.
« Non. Non, pas du tout », répondit-elle en secouant machinalement la tête de gauche à droite. « J'ai toujours été seule, depuis le début. Maître Fu a toujours refusé de mettre le miraculous de la Coccinelle et celui du Chat Noir en circulation en même temps. C'est trop risqué, selon lui. »
L'air de plus en plus en plus inquiète, Tikki secoua la tête à son tour.
« Ce n'est pas possible », assena-t-elle d'un ton catégorique. « Le miraculous de la Coccinelle et du Chat Noir sont indissociables. Ils sont comme les deux faces d'une même pièce. Comme le Yin et le Yang. Ils se complètent, ils s'équilibrent. Ne pas les activer en même temps, cela reviendrait à mettre en péril l'équilibre de l'univers tout entier. »
« Mais c'est impossible ! » s'exclama Marinette. « Regarde le Ladyblog », poursuivit-elle en pianotant furieusement les touches de son téléphone pour ouvrir le blog de son amie. « Tu verras bien qu'Alya n'y parle que de Ladybug, pas de ce Chat Noi... »
La phrase de Marinette mourut dans sa gorge.
Elle reconnaissait la page d'accueil du Ladyblog. Le titre soigneusement conçu par Alya, la mise en page sur laquelle avait tant travaillé son amie, les différentes catégories qui s'étaient dessinées au fil des mois, tous ces éléments qu'elle connaissait par cœur pour les avoir aperçus des dizaines et des dizaines de fois depuis qu'elle avait mis ses boucles d'héroïne.
Mais sur la photo qui trônait glorieusement sur la page d'accueil, cette photo d'elle - de Ladybug - qu'elle avait vue si souvent qu'elle avait fini par la connaître aussi bien que le dos de sa propre main, se trouvait désormais une autre silhouette.
Celle d'un garçon masqué de noir et aux yeux verts.
Celle d'un autre héros, debout à ses côtés.
Celle de Chat Noir.
Marinette avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds.
« Ce... Ce n'est pas possible », balbutia-t-elle, abasourdie.
Elle avait toujours été seule.
Depuis le début.
Pourtant, l'univers entier semblait lui hurler le contraire.
Il fallut à Marinette toute la force de sa volonté pour arracher son regard à cette image qui venaient de faire basculer ses certitudes.
« Je... Pourquoi ? Pourquoi je ne me souviens pas de lui ? », demanda-t-elle en levant un visage désemparé vers Tikki.
« Le super-vilain contre lequel tu t'es battue a peut-être modifié ta mémoire ? », suggéra sa minuscule amie en venant frotter contre sa joue en signe de réconfort.
« Ce n'est pas logique ! C'était un super-vilain qui créait des portails ! », répliqua Marinette en levant dramatiquement les bras au ciel, alors que Tikki s'écartait précipitamment pour éviter une claque accidentelle. « En plus, je l'ai battu ! En admettant qu'il ait vraiment modifié mes souvenirs, mon pouvoir aurait dû tout remettre en ordre, non ? »
« Je suppose que oui », reconnu pensivement Tikki. « Mais c'est difficile d'en être complètement sûrs. Les pouvoirs des miraculous peuvent être mystérieux, même pour nous, les kwamis. Il se produit parfois des phénomènes complètements imprévisibles. »
« Et donc, ma perte de mémoire pourrait faire partie de ces "phénomènes imprévisibles"? », demanda Marinette en baissant de nouveau les yeux vers l'écran de son téléphone - vers cette photo de Chat Noir et elle, qui semblait la narguer.
Rien de tout ceci n'avait de sens.
Comment ?
Comment aurait-elle pu oublier son propre coéquipier ?
« Je ne sais pas », lui répondit Tikki d'une voix peinée. « Je suis désolée, Marinette... Je voudrais vraiment pouvoir t'aider, mais... »
Le regard toujours rivé à son téléphone, Marinette laissa échapper un soupir défait.
« Ne t'en fais pas, Tikki », répondit-elle en souriant tristement à son kwami. « Je me doute bien que tu m'aiderais si tu le pouvais. »
Tikki revint aussitôt se frotter contre sa joue.
« Peut-être que tu y verras plus clair en parlant avec Chat Noir ?», reprit-elle d'un ton encourageant, dans une volonté évidente de remonter le moral de son amie. « Il sait peut-être ce qu'il se passe. »
Une moue dubitative se dessina sur les traits de Marinette. Vu comme Chat Noir avait eu l'air aussi perdu qu'elle, elle doutait qu'il puisse lui apporter des explications claires sur ce qu'il se passait.
« Je ne parierais pas là-dessus, mais je n'ai pas vraiment d'autre option », répondit-elle en soupirant. « Tikki, transforme-moi ! »
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