Seule dans la foule
Je suis là, entourée par tout ces gens autour de moi, ils rient aux éclats, discutent de choses et d'autre et moi, je suis au milieu de tout ça. Je suis là sans être là, quelque part au milieu de nul part, absente mais pourtant bien plantée là entre tout ces gens. Je n'en connaît aucun, et aucun ne me connaît, et je vois des humains que je ne reverrai jamais, le temps d'une seconde, je vois des visages. Nous sommes si nombreux sur la terre. Je cache ma tête dans les épaules et me laisse bousculer par la dense circulation, car moi je ne veux pas bouger. J'observe. Parfois j'en viens à me demander si j'existe réellement, où si ce n'est qu'une illusion, un rêve d'images et de sensations. C'est agréable de voir des milliards de personnes défiler sans m'observer, je me sens comme...inexistante. Et ça me fais du bien. Personne ne me vois, je suis là sans l'être réellement. Déjà partie loin dans le néant. Trainant derrière moi mon corps et mon cœur que je sens mourants. Je me rétracte dans le peu d'espace que je m'approprie, je me recroqueville sur moi-même pour me mettre à l'abris. Voyant ce monde d'activités et d'absurdités, de croyances et de rêves sans moindres fondations, je me sens comme extérieure, autre part, je suis rangée au fond de moi et à l'intérieur je laisse mes pensées s'aventurer, me parcourir et me tester, dans mon étaux qui ne cesse de se resserrer. À l'intérieur, me voilà libre, personne ne peux entrer dans ma tête et c'est tant mieux. Je préfère ça, je peux laisser mon imagination danser, mes interprétations de ce monde chanter, je laisser mon âme peindre et me surprendre. Mais la barrière froide qu'est ma peau me coupe du monde dans lequel ces gens semblent s'épanouir. J'ouvre ma bouche mais aucun sons ne sort, mon monde est enfermé là pour toujours. Je l'emmènerais dans ma tombe, sous terre dans ma boîte minuscule se cachera la grandeur infinie de mon monde mort, et jamais personne ne le retrouvera. Tout les sons résonnant dans la rue font vibrer mes oreilles et je ressens en moi les pinceaux de ma tête se mettre en action. Dans mes pensées et mon monde intérieur, le temps est arrêté. Non, ce pas exactement ça. C'est juste qu'il n'y existe pas. Autour de moi, je vois des images que je ne reverrai jamais. Le présent existe-t-il vraiment? Où n'y a-il que la passé et le futur, chaque action glissant directement de l'un à l'autre? Le présent est chose abstraite. On utilise ce mot aussi bien pour parler d'une seconde, d'une heure, d'une journée, d'une année où même d'une époque. Tout est abstrait. C'est ce que tu vois des choses qui a du sens, les choses n'en ont pas en tant que choses. Tu donne vie à un objet, une parole ou un mot, de part l'interprétation que tu en fait, c'est tout. Je suis donc là et sans bouger, je vois, je vois des images que jamais personnes d'autre ne verra. Je pense des choses que jamais personne d'autre ne pensera. Je ne suis pas de ce monde là, je viens du mien et n'en sortirai pas. Je ne suis pas là, personne ne me vois. Et pourtant, dans la foule de petits mondes cachés en chaque cœur qui bat autour de moi, je suis plantée là...
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