Je courais le plus vite possible, malgré mes jambes tremblotantes. Je devais prendre tout ce que je pouvais et partir avant que ça en ressurgisse... ou que la police se pointe.

Je fouillais les tiroirs en prenant le plus d'argent possible. Au moins, mon frère n'était pas radin... Il ne méritait même plus que je le nomme en temps que tel, cet abruti !!!

Je pris mon sac de cours dans ma chambre et vidait son contenu sur le sol. À  la place, je mis des vêtements, une énorme besace avec tout l'argent de mes parents, même leurs cartes de crédit, dont je connaissais les codes. Je pris aussi tous mes carnets. C'était la seule chose à laquelle je tenais vraiment. Ils contenaient toute ma vie : mes dessins, mes histoires, ma façon de penser..

Ce ne sont pas des journaux intimes, mais plutôt la porte de sortie de mon imagination.

Je prévoyais aussi un sac de couchage en cas de besoin, un briquet, des stylos, une lampe torche, des objets de valeur matérielle... Et un autre de valeur sentimentale. Putain, mais pourquoi j'ai pris cette photo de mon frère ?

Mon sentimentalisme me tuera.

Je me tournais. Mon sac était plein, mais pouvait encore contenir pas mal d'objets. Et sur mon lit... cet objet maudit... qui avait finalement réussi à ma faire perdre mon humanité... une seconde fois.

Je ne pouvais pas la laisser ici. C'est quelque chose que mon frère et moi avions trouvé dans la cave, il y a longtemps, avec cette arbalète qui ne le quittait jamais. On n'en avait pas parler au parents. Il faut dire que cette étrange et magnifique épée, dans son fourreau me servait presque de doudou. Je sais, c'est pathétique. J'ai 14 ans, bordel !!!

 Je le mis sur mon dos et fouillais ce que je n'avais pas prit dans mon armoire. Je n'allais pas sortir couverte de sang. Je crois même que j'allais prendre une douche !!

Je passais devant les cadavres de mes parents, et je me retins de vomir.

Putain, mais pourquoi j'avais fait ça ?

Je suis un monstre... Un horrible monstre tueur et sanguinaire... et si je ne me reprends pas, d'autres en subiront les conséquences.

Je sortais de la salle de bain, propre, vêtue d'un col roulé noir par dessus lequel il y avait un corsage que mon frère m'avait acheté (ou plutôt piqué) pour mon dernier anniversaire, un jean bleu foncé, des bottes chaudes noires, et dans mes longs cheveux roux, presque rouge et flamboyants, un noeud écarlate, plus là pour décorer que pour m'empêcher d'avoir les cheveux dans les yeux. Un ruban que j'ai depuis aussi loin que je me souvienne.

Je pris ma veste à capuche la plus chaude sur le portemanteau et mon sac dans ma chambre.

Je ne me suis pas retournée. Sinon, j'allais gerber.

Je sortis de l'appartement. De mon ancien appartement. Je descendais dans la rue sans me faire remarquer. J'allais commencer une longue errance.

J'espère sincèrement que je ne tuerais personne