Quand il faut y aller...
Je me suis finalement levée aux aurores. Rien à faire si j'étais de mauvais poil, après tout, il n'y avait personne pour me le faire remarquer ici. Je sortis des bois. Je devais avoir une tête de déterrée.
Je marchais le long de la route. Je ne savais pas où aller, mais je savais qui je cherchais. Même si mes chances de le retrouver étaient maigres, hors de question de me laisser abattre. De toutes façons, si je ne le retrouve pas, il me reste le fric que j'ai piqué, et puis je pourrais toujours me suicider en cas de craquage trop nombreux ou trop importants. Ou je pourrais mener cette vie de monstre. Ce serait si facile, je n'aurais pas à me soucier de l'argent ou de mes relations. Pour me nourrir, je puiserai directement dans mes victimes...
IL FAUT QUE ÇA CESSE !!
Si je continue comme ça, je ne pourrais pas tenir longtemps. Il ne faut plus penser à rien, sinon à des choses sans importances. Mais il faut aussi que je survive...
J'arrivais en centre-ville et m'achetais un croissant pour le petit-déjeuner. Je le mangeais en marchant.
Mes pas me menèrent vers un parc. J'allais souvent au parc avec mon frère. Quand on était petits. C'était le seul endroit où nos premiers parents nous laissaient aller. C'était d'ailleurs là qu'ils voulaient qu'on soit, pour qu'on ne traîne pas dans leurs pattes. Enfin, jusqu'à ce qu'on les réduisent au silence.
Soudain, je vis une chevelure que je connaissais bien. Des cheveux mi-longs, roux. Je m'approchais. Et il était là !!!! C'était bien lui !!!
Ces yeux noirs exprimant la colère et le mépris, sauf quand j'étais avec lui, où ils montraient plus affectueux et ce menton pointu étaient bien ceux de mon grand frère.
Quand il me vit, il avait l'air super étonné. Il ne bougea plus, et quand je fus à quelques centimètres de lui, il commença à reculer.
-Tu ne pensais pas me revoir si tôt, hein ?
-Je ne pensais pas te revoir du tout. Je croyais que tu serais restée là-bas et que tu aurais appelé la police. T'aurais eu une vie normale.
-Et depuis quand tu te barres sans me dire au revoir ?
-Et depuis quand tu me retrouves en deux-deux ?
-Je ne sais pas. Depuis que tu te barres sans me dire au revoir, peut-être ?
-Tu vas me pourrir la vie encore longtemps ?
Je lui tournais le dos. Il mit sa main sur mon épaule.
-Pardon, je... je n'aurais pas du. Mais j'aimerais savoir comment tu as fait pour me retrouver.
-Je ne sais pas. Je crois que je savais où te chercher sans vraiment m'en rendre compte. Dis-moi juste pourquoi t'es parti.
-Je croyais que tu ne voulais pas tuer, que tu voulais une vie normale...
-C'est le cas. Mais je veux vivre avec toi. Tu es ma seule famille. Et je tiens à ta vie plus qu'à la mienne.
Sans avertissement, il me prit dans ses bras et me serra de toutes ses forces.
-Hum... Touchant...
Nous nous sommes retournés pour faire face à....
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