Chapitre 3
-Layla Heartfilia restera à jamais dans nos cœurs, annonce le prêtre.
Je crois qu'aujourd'hui est le pire jour de ma vie. Je suis à l'enterrement de ma maman. Jamais je n'aurais cru que ça arriverait aussi tôt. J'ai encore du mal à y croire, tout ça parait tellement irréaliste. J'aimerais tellement que ce soit irréel... Ça fait trois jours que je pleure presque non-stop et mes larmes coulent toujours. Je n'ai presque pas dormi ni mangé et, pourtant, j'arrive encore à tenir debout.
Il n'y a vraiment pas beaucoup de monde. En même temps, personne ne nous connait ici. Il y a Lévy bien sûr puis Gajeel et Natsu, ce qui m'a beaucoup étonné mais Lévy m'a dit qu'ils ont insistés pour venir. Ça me fait tellement chaud au cœur, au moins ils sont tous les trois-là. Il y a aussi quelques habitants de Magnolia et des dames d'églises.
Pendant trois jours, il ne s'est rien passé d'extraordinaire. J'ai rempli un tas de papier avec le notaire de ma mère pour que je devienne propriétaire de l'appartement et d'autres choses que je n'ai pas trop comprises mais qui étaient indispensable pour devenir indépendante et autonome. Par contre, je n'ai pas voulu retourner dans l'appartement depuis ce qu'il s'est passé, c'est au-dessus de mes forces. Gajeel m'a alors hébergé pendant ces trois jours. Il est vraiment super gentil, Lévy et lui se sont vraiment très bien trouvés ! Natsu est venu, chaque jour, pour prendre de mes nouvelles, ce qui m'a beaucoup étonnée étant donné qu'on ne se connaît pas et qu'on ne s'était jamais parlé au lycée, mais ça nous a permis de nous rapprocher et de faire connaissance. Depuis l'hôpital, lorsqu'il m'a tenu, j'ai l'impression que quelque chose a changé. C'est comme si un lien c'était créé.
-Tu viens Lucy ? me dit Lévy, me faisant sortir de mes pensées.
Elle a les yeux tout rouges, tout comme moi d'ailleurs. Je la serre dans mes bras un court instant avant de regarder une dernière fois le cercueil. Je m'approche de ce dernier, j'embrasse ma main et je caresse la plaque gravée dessus. Mes larmes coulent à flot et je chuchote : je t'aime, repose en paix, maman.
Dans un grand effort, je rejoins les autres qui m'attendent, nous commençons à marcher pour rentrer...
-Tu as froid, demande soudainement Natsu avec une voix assez douce.
-Non, je réponds d'une petite voix, un frisson me trahit.
Un petit sourire moqueur apparaît sur son visage, mes joues chauffent. Mes yeux dérivent vers sa tête, il est tellement beau. Jamais je ne l'avais remarqué. Pour me réchauffer, il passe son bras autour de mon cou et me colle à lui. Comme par magie, le froid s'évapore. Pourquoi fait-il tout ça pour moi, alors qu'il ne me connait pas ?
-Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je mal à l'aise.
-Tu crois que je ne t'ai pas vu frissonner, dit-il avec un sourire mesquin.
-Pourquoi tu fais ça, murmuré-je à moi-même.
Je me demande vraiment pourquoi il fait tout ça pour moi, pour une fille qu'il ne connait pas, pour une inconnue. Ce n'est pas que ça me dérange, je suis bien comme ça, avec lui, mais il ne devrait pas perdre son temps avec moi, une fille malheureuse qui ne fait que pleurer et qui a une vie de merde...
Il regarde devant lui comme si de rien n'était, comme si tout était normal. Nous marchons en silence, tous les quatre, jusqu'à l'appartement. Lorsqu'on arrive Natsu rentre avec nous. Gajeel a décidé que son meilleur ami dormirait ici car il commence à faire nuit et il fait très froid.
Depuis presque trente minutes, nous sommes dans le salon, tous les quatre, assis, en silence. Cette ambiance devient lourde, très lourde. Je me lève brusquement en ayant marre. Tout plein de questions, de pensées envahissent ma tête, entre Natsu, l'accident, la mort de maman et tant d'autres choses, je sature complètement. Je lance un regard insistant à Natsu et me dirige dans la chambre où je réside depuis trois jours. Je ne sais pas s'il a compris que je voulais lui parler mais bon, ce n'est pas grave au pire s'il n'a pas compris.
Tandis que je suis assise sur le lit, le porte s'ouvre doucement, me laissant l'apercevoir.
-Qu'est-ce que tu as Lucy ? demande la personne qui est entrée.
-Pourquoi ? dis-je subitement le laissant au dépourvu.
-Pourquoi quoi ? me demande-t-il confus et inquiet.
Il s'assoit près de moi. Il ne comprend rien ce que je dis, ce qui m'énerve encore plus.
-Pourquoi tu fais tout ça ? demandé-je les larmes aux yeux, si c'est par ce que tu as pitié de moi, une larme coule sur ma joue, tu peux te la garder ta pi...
Natsu me coupa en agrippant mes épaules assez brusquement. Nos regards restèrent encrés l'un dans l'autre plusieurs secondes. Il me regarde avec un air si sérieux qu'il me ferait presque peur.
- Ça n'est pas de la pitié, annonce-t-il enfin.
Une phrase, des paroles me viennent à l'esprit : Tu ne seras jamais seule.
-Alors pourquoi ? insisté-je.
-Lucy, on t'aidera, je vais t'aider à surmonter tout ça, dit-il en m'enlaçant.
-Mais tu ne sais rien de moi, hoqueté-je émue par ses paroles.
-Peut-être mais sache que...tu n'es pas la seule à avoir vécu la mort de tes parents, annonce-t-il, hésitant.
Je m'écarte de lui, curieuse. Je le fixe bizarrement.
-Natsu ? m'inquiété-je en le voyant la tête baissée.
Il ne répond pas, il a l'air triste. Je pose une de mes mains sur son épaule. Il a vraiment perdu ses parents ?
-Tu...tu veux en parler ? proposé-je, hésitante.
Il ne répond pas et fixe la porte. Son expression de visage a changé. Il a l'air complètement brisé, comme si ce monde ne lui apportait plus rien de joyeux. Son absence de réponde m'angoisse, le voir comme ça, est bizarre, c'est la première fois que je le vois dans un état pareil !
- Si tu veux tout savoir, commence-t-il, mes parents sont morts dans un accident de voiture, alors qu'ils venaient me chercher au collège. On allait partir en vacances ! Lorsqu'ils sont morts, j'avais douze ans. Après ça j'ai commencé à me droguer, à boire pour oublier et à traîner avec les mauvaises personnes. Tout ça a duré trois ans, il marque une pause, c'est allé loin et ça aurait pu déraper si, en seconde que je n'avais pas rencontré Gajeel. Heureusement pour moi, il m'a remis dans le droit chemin, deuxième silence, sans lui, je crois qu'à l'heure qu'il est je serais au fond d'une cellule en tain de moisir. Il m'a aidé à remonter la pente, il m'a soutenu dans les moments durs et, depuis, il est toujours présent quand ça ne va pas.
Je le regarde, vraiment très étonnée. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Je ne sais pas quoi lui dire, aucun mot ne sort de ma bouche, je suis encore sous le choc. Je ne pensais pas que sa vie avait été aussi dure. Je me sens conne, moi la pleurnicheuse qui ne sait que pleurer. Je baisse la tête honteuse, je me sens mal.
-Je suis désolé, je ne savais pas, dis-je la tête toujours baissée, tu es fort, tu parais si heureux pourtant et moi, je suis là à pleurer dans retenue, je voudrais être comme toi...
-Non pas de ça, dit-il avec un ton plus dur en relevant la tête et en me coupant la parole, ne dit jamais que tu es faible, ça arrive à tout le monde de pleurer ou d'avoir peur et puis, tu sais, ce n'est pas parce que je parais fort extérieurement lorsque je suis entouré que je ne craque pas quand je suis seul. La vraie force, selon moi, c'est quand tu ne te caches pas pour montrer tes larmes, tes vrais sentiments. C'est pour toutes ces raisons que je veux t'aider, je ne veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi et crois-le ou non mais je tiens à toi Lucy. Je ne veux pas te perdre.
Je relève la tête, ces paroles étaient vraiment belles. S'il savait combien il compte aussi pour moi, je ne veux pas le perdre non plus. Dans un certain sens, il a raison mais ça ne change pas le fait que j'aimerais être comme lui, à ne pas pleurer vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
-Merci, dis-je finalement en l'enlaçant.
-Merci pour quoi ? demande-t-il, ne comprenant pas mes paroles.
-Pour tout, le remercié-je.
Notre étreinte dure encore quelque seconde. Cette conversation, mine de rien, m'a fait beaucoup de bien. Je suis comme apaisée.
-Et bein dites donc ça ne joue pas aux cartes par ici, fait une voix moqueuse qui vient de la porte.
On sursaute et on se sépare soudainement. Qu'est-ce qu'il fait là ? Depuis quand est-il là ? Non mais je rêve où il nous espionnait ?
-Gajeel ? Depuis quand t'es là ? l'interroge Natsu, on peut sentir de la colère dans sa voix.
-Ne t'inquiète pas je n'ai rien vu de ce que vous avez fait, il marque une pause et son sourire s'agrandit, il nous fait un clin d'œil, vous auriez pu nous le dire quand même, il finit sa phrase dans un fou rire.
-Tiens prend ça dans ta gueule, hurle Natsu en lançant un oreiller sur Gajeel qui se décala pour l'éviter.
-Aïe !!!! crie une jeune fille qui venait d'arriver et qui se trouvait derrière Gajeel au mauvais moment.
-Lévy, commence Natsu, je suis désolé je visais l'autre abru...
Natsu fut coupé par le même oreiller qui atterrit cette fois sur son visage. Il cria de surprise et quand il s'aperçut que le lanceur n'était autre que Gajeel, une bataille commença entre les deux protagonistes.
-HEY HO C'EST PAS BIENTÔT FINI CE BORDEL LA-DESSUS, hurle le voisin du dessous énervé par le comportement des jeunes gens.
Un fou rire retentit dans la pièce devenue silencieuse. Natsu puis Gajeel et enfin Lévy partirent dans le même fou rire que leur amie. Ils étaient heureux qu'elle rigole, l'atmosphère était plus détendue que dans le salon tout à l'heure.
-Celui-là c'est un vrai casse-couille, affirme Gajeel en essayant de calmer son fou rire.
Après quelques minutes de rigolade on se calma enfin.
-En fait pourquoi tout ça a commencé ? s'interroge Lévy.
-Gajeel a fait de faux sous-entendus, répond Natsu en fusillant ce dernier du regard.
-Bah attend j'ai le droit de me poser des questions, vu dans la position dans laquelle je vous ai retrouvé, se défend-t-il.
-Ce n'est pas parce que tu nous as retrouvé enlacés que tu dois croire des choses, argumenté-je.
-Ah c'est donc pour ça, dit Lévy avec un sourire indéchiffrable sur le visage.
-Lévy, à quoi tu penses ? s'inquiète soudainement Natsu.
- Oh, moi, je ne pense à rien, répond-t-elle un peu trop vite à mon goût.
Après cette petite scène flippante de Lévy, elle nous annonce que le repas est prêt. Je n'ai pas du tout faim, comme ces derniers jours, mais Natsu me fait une leçon de morale comme quoi il faut manger pour bien grandir, alors j'éclate de rire en entendant ces paroles absurdes. Enfin bref, ce garçon peut dire des trucs intelligents comme il peut sortir de ces conneries...
Ils partent tous les trois, je leur assure que j'arrive dans quelques secondes. Ils sont à peine sortis de la chambre que la tristesse et toutes ces émotions négatives refont surface. Pour ne pas me laisser complètement envahir, je les rejoins vite à table.
Le repas se passe sans encombre, malgré le fait que Gajeel n'arrête pas de me charrier avec Natsu. D'ailleurs, Natsu a failli sauter sur son meilleur ami plus d'une fois mais Lévy et moi faisons tout pour les calmer. Malgré Natsu qui montrait son épuisement face aux paroles de Gajeel, j'aurais juré l'avoir vu rougir une fois, mais peut-être que je me fais des films...
Après ce repas, je vais directement me coucher.
Au milieu de la nuit, un des nombreux cauchemars que je fais vient, une fois de plus me terroriser. La scène se passe lorsque nous habitions encore à Hargeon, dans cette immense demeure froide. Je la vois être ruée de coups par cet homme que je hais tant.
-Chut Lucy ça va aller, me rassure une voix.
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