Chapitre 1
On arrive à l'hôpital après quelques minutes de trajet, je ne sais pas trop. Tout s'emmêle dans ma tête. Il doit être aux alentours de dix-huit heures. On m'a placé dans une chambre, j'ai passé un scanner et d'autres examens, pendant au moins deux heures mais je n'ai apparemment rien, ils disent que j'ai eu beaucoup de chance. Je n'appelle pas ça de la chance.
Je n'ai pas arrêté de demander comment va ma mère mais personnes n'a répondu. Je suis inquiète, quand vont-ils me donner des nouvelles ? Je commence sérieusement à en avoir marre !
Une infirmière et le docteur qui m'a fait passer les examens arrivent dans ma chambre. J'espère qu'ils viennent me donner des nouvelles de maman !
-Comment vous sentez vous ? me demande gentiment l'infirmière.
-Ça peut aller, j'ai juste un mal à la tête, mais ça ira mieux si vous me donniez des nouvelles de ma mère, dis-je avec un ton assez dur.
- Les examens prouvent que vous n'avez rien de grave donc votre mal de tête va passer et tout va rentrer dans l'ordre, m'annonce le docteur en feuilletant les documents qu'il avait dans les mains et en ignorant la fin de ma réplique.
-Arrêtez d'ignorer ce que je dis !!!m'écrié-je en m'énervant, et non ! Tout ne va pas rentrer dans l'ordre !
-Calmez-vous mademoiselle Heartfilia ! s'énerve le docteur, sachez que si nous ne répondions pas à vos questions, c'est que nous ne savions pas comment allait votre mère.
-Ça veut dire quoi ça ? demandé-je avec peur.
-Ce que vous devez comprendre c'est que votre mère n'était tout simplement pas sortie des soins intensifs, alors nous n'avions aucunes nouvelles, m'avoue l'infirmière.
-Et là dites-moi que vous en avez ? Dites-moi qu'elle va bien s'il vous plait, supplié-je avec les larmes aux yeux.
Je vois qu'ils s'échangent un regard, ce qui amplifie mon inquiétude. Mais qu'est-ce qu'il se passe bon sang ? J'ai peur, très peur, mon estomac se tord dans tous les sens. Je n'en peux plus d'attendre comme ça !
-Mais parlez-moi !!! crié-je les larmes coulant sur mon visage.
-Et bien, commence tristement l'infirmière, votre mère est toujours inconsciente. Ses résultats montrent qu'elle a une hémorragie cérébrale. Lors du choc, sa tête a dû percuter le volant et une artère du cerveau a éclaté.
-Va-t-elle survivre ? osé-je demander.
-Sachez que l'hémorragie cérébrale se soigne, mais seulement lorsqu'elle n'est pas trop avancée, hors, celle de votre mère est vraiment importante, avoue le docteur.
-Je dois prendre ça pour un non alors ? articulé-je entre deux sanglots.
-Concrètement, annonce le docteur, elle a cinq pourcents de chance de survivre, on a déjà eu des cas comme votre mère, explique-t-il.
-Et ? Qu'est-il arrivé ? m'impatienté-je de plus en plus mal.
-La plupart sont décédés, quelques jours voire quelques heures après leur admission à l'hôpital. Mais ...je vois que le docteur hésite.
-Qu'y a-t-il ? demandé-je alors que mes larmes se font plus nombreuses.
-Mademoiselle, il faut savoir que certains patients qui étaient dans la même situation que votre mère se sont réveillés près d'une minute juste avant de décéder....avoue enfin le docteur.
Je ne réponds pas, trop secouée par ce qu'il vient de me dire. Je vais vraiment finir seule ? Qu'est-ce que je vais devenir sans ma mère ? Je ne pourrais pas survivre longtemps, j'ai encore besoin d'elle, elle ne peut pas me laisser, m'abandonner...J'ai envie de hurler, de sortir cette peine, cette souffrance. Je voudrais ne plus rien ressentir et retourner aux jours heureux. Là où je la voyais sourire sincèrement, là où nous étions heureuses.
-Puis-je la voir, s'il vous plaît, les supplié-je.
-Hum je ne sais pas si c'est une bonne idée, vous pourriez être choquée de son état, hésite l'infirmière.
-Vous venez de me dire que les personnes dans le même cas que ma mère sont mortes quelques temps après leur admission à l'hôpital et vous ne voulez pas que j'aille la voir ? pleuré-je.
Je vois bien qu'ils hésitent, mais merde ils me disent qu'elle va sûrement mourir dans quelques heures et ils ne veulent pas que j'aille la voir, c'est du grand n'importe quoi. De toute façon, je n'ai pas besoin de leur autorisation pour aller la voir, j'irais la voir qu'ils le veuillent ou non !
-C'est d'accord, accepte enfin le docteur.
Le docteur part mais pas l'infirmière, elle est en train de vérifier mes documents d'analyse. Qu'est-ce qu'elle attend pour partir ?
Je suis soulagée mais en même temps angoissée d'aller la voir. Me dire que c'est la dernière fois que je vais la voir me fait trembler, mais je dois y aller, avec un peu de chance elle reprendra conscience, je pourrais voir son visage éveillé une dernière fois...Peut-être, qui sait, qu'elle va se rétablir ?
-Ah avant, m'explique l'infirmière en me montrant un sac plastique, dans ce sac il y a tous vos effets personnels et il y a votre téléphone à l'intérieur, je crois qu'il marche encore, me sourit-elle.
Je ne réponds pas et lui sourit en guise de réponse. Comment peut-il encore marcher ? C'est vraiment incroyable s'il marche encore !
-Voulez-vous de l'aide pour aller voir votre mère ? me demande-t-elle gentiment.
-Non ça va aller, je vous remercie, lui dis-je en me relavant doucement sous l'œil bienveillant de l'infirmière.
Je fais quelques pas et je n'ai pas de tournis rien, je peux voir quelques égratignures sur mes bras et mas jambes ainsi que des hématomes. Je me dirige vers le miroir. Une égratignure avec un bleu sont présents sur ma tempe droite. Je suis habillée en short et t-shirt blanc. J'arrive à peine à me reconnaître, je suis très pâle et mes lèvres sont très gercées.
-Je vois que ça va, je vais juste vous accompagner pour vous montrer dans quelle chambre est votre mère, me propose-t-elle, vous êtes une jeune femme solide !
-Merci ! lui dis-je avec un tout petit sourire.
On se dirige vers le couloir, des docteurs des infirmières courent dans tous les sens. Je vois aussi des personnes tristes, des patients en fauteuil roulant et d'autres attendre je ne sais quoi. Ça me fait mal au cœur de voir toutes ces personnes tristes. L'hôpital est un endroit si triste, fade et malheureux.
On avance jusqu'à une porte qui est fermée, elle s'arrête et me regarde, c'est là que je comprends qu'on est arrivé.
-Je préfère vous prévenir que votre mère a des fils d'un peu partout et elle à des égratignures au visage, vous allez peut-être être choquée, me prévient-elle.
Je ferme les yeux et me concentre, une larme coule sur mes joues. Qu'elle soit mal en point ou méconnaissable, elle reste a mère. Je dois la voir avant que ce soit trop tard.
-Ça va aller, la rassuré-je en essuyant une larme.
Elle ne dit rien de plus et ouvre la porte. J'entre dans la pièce et je remarque qu'il fait beaucoup plus chaud que dans le couloir. Je pense que c'est normal mais il doit faire au moins trente degrés.
-La température est volontairement augmentée pour pas que son corps se refroidisse, m'annonce-t-elle comme si elle lisait dans mes pensées.
J'avance sans répondre, je tourne la tête et je l'aperçois enfin. Je n'imaginais pas ça du tout... Mes larmes coulent à flot, je m'approche petit à petit.
Elle est allongée dans ce lit, des fils de partout, elle a un masque à oxygène, un bip retentit dans la chambre silencieuse. L'infirmière qui est toujours à l'entrée de la chambre me dit que ce bip prouve qu'elle vit, que son cœur bat. Elle a une grosse coupure sur la joue et un énorme bleu sur le front. Je m'effondre sur la chaise qui se situe à côté de lit et pleure encore et encore.
Je sens une main douce caresser mon épaule.
-Vous n'avez personne à qui téléphoner ? me demande l'infirmière avec un ton doux qui se voulait rassurant et réconfortant.
-Lé...Lévy, sanglotais-je.
Elle me tend mon téléphone et me sourit.
-Allez l'appeler, vous en avez besoin, me dit-elle tendrement.
Je me lève et sors de la chambre. Je m'assois sur une des chaises qui trône dans le couloir et je compose le numéro de Lévy.
LEVY
Ça fait quelques heures que je suis arrivée chez mon petit copain à Magnolia. Il est aux alentours de vingt heures. Je suis venue passer les vacances de Noël avec lui et je suis aussi venue voir Lucy. Je ne lui ai rien dis parce que je veux lui faire une surprise. J'ai trop envie de la voir, ça fait tellement longtemps qu'on se s'est pas vues. J'espère qu'elle et sa mère vont bien !
-Alors comme ça tu es le meilleur ami de Gajeel ? demandé-je au garçon qui était arrivé à l'improviste.
-Ouaip moi c'est Natsu et toi tu es donc sa petite amie dont il me parle tout le temps ? dit-il mesquinement en regardant Gajeel.
-Mais arrête, n'importe quoi, je ne te parle pas tout le temps de Lévy, rougit-il mal à l'aise.
Je rigole face à sa gêne. Ils sont en train de se disputer, gentiment bien sûr. J'ai comme l'impression de me voir avec Lucy, on dirait nous deux. Comme si c'était nous, mais en garçons. Mon portable sonne, lorsque je vois le nom affiché dessus, je souris de toutes mes dents et je réponds. Les garçons arrêtent de crier et tournent la tête vers moi lorsqu'ils entendent la sonnerie de mon téléphone.
-Allô ? dis-je avec une voix joyeuse, Lucy c'est toi ? Je suis tellement contente de t'entendre je voulais te garder la surprise mais je suis à Magnolia pour les vacances de Noël. Ce n'est pas génial ça ?
-Lévy, me répondit-elle avec une voix anormale et brisée comme si quelque chose de grave c'était produit.
Je perds mon sourire et l'inquiétude monte en flèche. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? J'ai peur de ce qu'elle va me dire.
Les garçons me regardent maintenant curieusement à cause de mon changement de comportement.
-Lucy ? Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Tu es où ? lui demandé-je de plus en plus inquiète.
-Je...elle arrête de parler, j'entends des sanglots, ses sanglots.
-Lucy ? Mais parle-moi ! Je suis là ne t'inquiète pas. Dis-moi où tu es et j'arrive, la rassuré -je.
-Je...Je suis à l'hôpital, articule-t-elle entre deux sanglots.
Je raccroche direct puis je me lève mets ma veste, mes chaussures. Je m'apprête à partir la rejoindre mais une main me retient. Je me retourne et vois deux têtes bizarres.
-Gajeel ce n'est pas le moment, m'énervé-je, je dois y aller.
-Aller dans les rues à cette heure ? Il est vingt heures trente et il fait déjà nuit, ce n'est pas sûr, refuse-t-il.
-Mais je ne suis pas une gamine ! crié-je, et puis ma meilleure amie a besoin de moi en ce moment.
-Ta meilleure amie ? demande-t-il.
-Oui ma meilleure amie, crié-je de plus en plus impatiente, Lucy !!!
-Attends, intervient Natsu, Lucy Heartfilia?
-Euh oui pourquoi ? demandé-je perdue.
-Alors c'est elle ta meilleure amie, rigole Gajeel en regardant Natsu mesquinnement.
-Et je peux savoir pourquoi ça te fait rire ? m'énervé-je.
Natsu est en train de rougir comme une tomate. Ils connaissent Lucy ?
-Tout simplement parce que Natsu, depuis le début d'année, à des vues sur elle, explique-t-il en rigolant.
Je reste muette face à cette révélation plus qu'inattendue mais je reprends vite mes esprits. Il y a plus urgent pour le moment.
-C'est bien beau tout ça mais je dois y aller, annoncé-je en ouvrant la porte et en coupant Gajeel dans son fou rire.
-Attends, reprit Gajeel sérieusement, si c'est important pour toi, nous t'accompagnons, on ne sait jamais.
-D'accord, accepté-je finalement, mais dépêchez-vous ! crié-je inquiète pour Lucy.
-Et où va-t-on ? me demande Natsu.
-A l'hôpital, annoncé-je.
Nous partons de chez Gajeel puis j'explique la conversation que j'ai eu avec Lucy. J'ai ressentis de l'inquiétude chez Natsu lorsque j'ai décrit l'état de Lucy.
LUCY
Je ne sais pas combien de temps est passé depuis que j'ai appelé Lévy mais j'ai l'impression que ça fait des heures. Je ne cesse de pleurer c'est horrible. Mes yeux me brûlent et me font mal lorsque je les ferme. Ils sont tous gondés et mes joues sont trempées. Je suis toujours assise dans le couloir, recroquevillée sur moi-même et j'attends qu'elle arrive. Je n'ose pas retourner la voir dans la chambre seule, si j'y retourne je ne tiendrai pas.
J'entends mon prénom, je ne réagis pas. Je sens qu'on me secoue alors je lève la tête. Elle est enfin là. En temps normal, je lui aurai sauté dessus pour l'enlacer puisque ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue mais, j'ai juste envie qu'elle m'enlève cette douleur que je ressens.
-Lucy, oh mon Dieu Lucy qu'est-ce qu'il s'est passé ? fait Lévy très inquiète en voyant mon état.
Mes larmes coulent toujours. Je suis incapable de prononcer quoi que ce soit, je suis prise de spasmes. Mon regard dérive derrière elle, je vois deux têtes que je connais mais que font-ils là ? Pourquoi ils sont avec Lévy ? Je ne comprends plus rien là.
-C'est Gajeel mon petit copain et Natsu son meilleur ami, m'annonce-t-elle en voyant mon regard insistant sur les garçons, j'étais chez lui quand tu m'as appelé.
Je ne réponds pas. Choquée que son copain soit un garçon de ma classe que je vois tous les jours. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
-Lucy que s'est-il passé ? insiste-t-elle, tu t'es faite agressée et ta mère, où est-elle ?
Elle a dit la phrase qu'il ne fallait pas et je me remets à pleurer comme une gamine.
-Non je...j'ai eu un accident de voiture avec ma mère, pleuré-je, je n'ai rien de grave mais maman, maman elle va...Je vais être seule Lévy.
Je ne peux plus parler, aucun son ne sort de ma bouche à part des spasmes, mon corps était parcouru de tremblement violents. Pourquoi tout ça arrive maintenant ? Pourquoi nous ? Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?
Lévy m'enlace et me dit des mots doux, elle tremble je sais qu'elle pleure aussi.
-Ça va aller Lucy, tu ne vas pas être seule, je suis là d'accord ? elle essaye de me rassurer.
Je racontais, avec beaucoup de mal, ce que les docteurs m'avaient dit. Tout ça sortait de ma bouche et j'avais l'impression que ce n'était pas la réalité, que tout ce que je racontais était faux? Malheureusement, tout est vrai et rien n'est inventé...
-Tout ça à cause de cette voiture noire Lévy, elle nous a barré la route, révélé-je.
-Quoi ? Tu veux dire que quelqu'un a provoqué cet accident ? elle marque une pause et semble réfléchir, tu crois que c'est lui ?
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