♫ RICH SPIRIT - KENDRICK LAMAR

MARCHANT DANS LES VASTES COULOIRS AUX MURS BLANC NEIGE, où seuls ses pas accélérés balayaient le silence s'y étant logé, Naruto Namikaze se rendait, comme à son habitude, dans son bureau. Étant le PDG de l'entreprise Namikaze dirigée auparavant par son défunt père, le blond demeurait au sommet de la hiérarchie du business.

En plus d'être hautement placé dans la société, son charme envoûtant ne laissait personne indifférent, même si son succès auprès de la gente féminine ou masculine était embelli par la richesse dans laquelle il se noyait.

               Ce matin-là, il portait un ensemble noir et blanc élégant et parfaitement ajusté. Son veston noir embrassait sa carrure imposante, où se logeait en-dessous de cette dernière une chemise moulante révélant un buste divinement sculpté, accompagnée d'une cravate noire allant jusqu'à son bas ventre.

Arrivé à destination, le blond ôta sa veste pour la déposer sur le dossier de son siège, permettant à ses bras musclés d'être visibles. À présent assis à son bureau, le dos collé au dossier de sa chaise et les jambes croisées, Naruto s'était livré à ses pensées et à ses scénarios à l'eau de rose. Un de ses employés, Sasuke Uchiha, travaillant depuis quelques temps pour le business Namikaze, habitait constamment ses pensées d'où en découlaient des scénarios où le script traduisait ses désirs enfouis. Ses yeux ébènes, sa chevelure de jais ruisselant jusqu'à ses épaules imposantes, et ce sourire, cette bouche si insolente et maîtresse de paroles dédaigneuses, le rendaient dingue. Sans oublier, qu'il était joueur. Ses sourires et ses regards rendaient le blond fou.

— Putain de merde, faut que j'arrête d'y penser.

                 Il se détacha de ses pensées illustrant ses convoitises, avant de les remplacer par des pensées plutôt liées au travail qui l'attendait devant lui. Ses perles océan se plongèrent dans la paperasse conséquente, pendant que ses dents mordillaient légèrement sa plume dorée. Soudain, son travail fut interrompu par quelques bruits se succédant provenant de la porte de son bureau. Quelqu'un venait pour l'interrompre dans son travail. Il s'attendait à l'arrivée d'un employé en détresse ou prêt à lui demander une augmentation de son salaire. La situation lui déplaisait déjà.

— Entrez, dit-il d'un ton grave.

                  Il s'agissait bien d'un employé, cependant pas n'importe lequel. Les pas de son fantasme avaient été guidés jusqu'à son bureau, et Naruto était ennuyé juste à l'idée de s'imaginer que la raison qui l'amenait jusqu'ici concernait uniquement le travail. Il se mordit nerveusement l'intérieur de la joue lorsque ses yeux rencontrèrent les yeux ébènes de Sasuke Uchiha, alias l'homme qui habitait constamment ses pensées ces derniers temps.

— Qu'est-ce qui vous amène, M.Uchiha ?

— Bonjour à vous aussi. J'ai une proposition à vous faire, M.Namikaze, concernant l'entreprise.

— Je vous écoute, répondit le Namikaze, en joignant ses mains sur son bureau, cependant incapable de demeurer immobile et de maintenir sa respiration à un rythme régulier, la pied tapant sur le sol nerveusement.

Après une discussion de quarante-cinq minutes, où le noiraud exposa son idée pour améliorer le fonctionnement de l'entreprise Namikaze, le blond valida sans plus attendre sa proposition, essayant de rester professionnel malgré que ses yeux ne pouvaient se détacher de sa bouche d'où en sortait des paroles convaincantes. Il attendait dès à présent que l'Uchiha quitte son bureau après cet échange professionnel, quand soudainement, le ténébreux posa ses mains sur le bureau du PDG, rapprochant par la même occasion son faciès du sien. Les joues du blond prirent une teinte vermeille qu'il peinait à dissimuler. L'odeur de sa cologne vint s'imprégner dans ses narines, embrasant ses désirs qu'il s'efforçait de maintenir silencieux.

— Et après ça, est-ce que j'aurais droit à une augmentation de salaire, M.Uzumaki ?

Une expression d'incompréhension naquit sur le faciès du Namikaze. Il avait pourtant saisi ce que souhaitait le ténébreux. Or, ce qui le rendait confus et par la même occasion, nerveux, c'était le sourire malicieux qui s'était dessiné sur son visage de porcelaine et la proximité réduite entre eux. Avaient-ils besoin d'être aussi proches ?

Si une augmentation de son salaire lui permettrait d'accéder à ses lèvres blêmes et arrogantes, il était prêt à tripler sa somme mensuelle. Son désir ardent se débattait en lui comme un individu enfermé dans une cage de verre. Était-il conscient de l'effet qu'il lui faisait, auquel il était sur le point de succomber ? Se moquait-il de lui ?

— Je verrais, dit Naruto tentant de garder son professionnalisme.

Naruto se redressa, quittant son siège et fit quelques pas, invitant le noiraud à le suivre pour l'amener à la sortie, car leur entretien imprévu était à présent terminé. Avant de poser la main sur la poignée, le Uchiha se tourna légèrement vers le PDG, arborant un léger sourire narquois. Naruto préféra éviter de communiquer la convoitise habitant son regard océan dans ce silence de marbre, en détournant ses prunelles de son fantasme. Ses yeux bleutés emplis de désir trahissaient l'image confiante et sereine qu'il s'efforçait de maintenir aux yeux ébènes de l'Uchiha. Une lueur enflammée de concupiscence y brûlait. Non, il ne pouvait guère succomber à cette luxure, encore moins avec un de ses employés.

Perdu dans sa tempête intérieure, les lèvres crispées et ses paroles asphyxiées, l'Uchiha l'interrompit dans son conflit psychique lorsque sa main rencontra de son plein gré sa nuque. Suite à ce contact physique, un long frisson s'empara du blond, et son cœur négligea un battement.

                 Ne pouvant résister à cette invitation sans mots, les lèvres du Namikaze s'unirent à celles du ténébreux, si provocatrices, pourtant si douces à la fois. Son baiser fut promptement accompagné de ses mains, ses doigts suivant de manière suave les traces de son corps, mises en valeur par sa chemise bleu foncé. Sasuke ôta sa veste avant de la laisser terminer sa trajectoire sur le sol, à leurs pieds. Le regard fiévreux, il s'empara à nouveau des lèvres solitaires du blonds, laissant ses doigts se balader dans la chevelure d'or négligée du Namikaze. Leurs corps se rapprochèrent, s'unirent à l'abri des regards extérieurs. Le noiraud descendit jusqu'au cou du blond avant déposer quelques baisers sur sa peau basanée. À présent, la tension s'était emparée de la pièce, augmentant leur température corporelle, les rendant haletants. Les mains baladeuses de l'Uchiha parcourraient les membres divinement dessinés du blond à travers ses vêtements, avant qu'il n'empresse de déboutonner maladroitement sa chemise.

                Leur échange intense fut soudainement interrompu par la sonnerie du téléphone du Namikaze. Il aurait aimé l'avoir mis en ne pas déranger en rentrant dans son bureau, afin d'éviter d'être interrompu pendant ses heures de travail.

— Satané téléphone, pensa-t-il à voix haute.

                 Sasuke Uchiha ôta ses lèvres de celles du PDG, mettant fin à leur symbiose enflammée. Insatisfait par les évènements, les lèvres embrasées et haletant, Naruto fronça les sourcils et croisa les bras sur son buste. Allait-il véritablement sortir de son bureau sans terminer ce qu'il avait débuté ? Ou laisser le blond démuni d'explications ?

— On se retrouve plus tard, M.Namikaze, dit-il en ouvrant la porte, le sourire aux lèvres.

                Sur ces dernières paroles accompagnées d'un sourire en coin que le blond connaissait bien, et en croisant à nouveau ses yeux ébènes, Naruto Namikaze comprit que cet incident professionnel était le premier, or, sûrement pas le dernier, et il n'en était guère contrarié.