Chapitre 9
PDV Raphaël
Astrée viens de partir à son prochain cours, me laissant seul sur le toit. Je reste encore un peu avant de redescendre à mon tour.
Je ne fais pas deux pas dans les couloirs que quelqu'un m'arrête.
- Hey Raphaël, où étais-tu ce midi encore? Tu n'es pas venu avec nous au café, s'exclame cet personne.
La personne en question, c'est Marc, mon ami de jeunesse, suivit par le reste de notre gang. On se connait depuis la garderie et rien ne nous à jamais séparé. Jeune, on se voyait tellement souvent que nos parents ont fini par devenir amis. Le nombre de mauvais coups qu'on fait ensemble en grandissant est indénombrable et le nombre de conséquences qu'on à reçu est presque aussi grand. C'est juste impossible imaginer s'éloigner l'un de l'autre.
Le reste de nos amis sont avec nous depuis notre troisième secondaire. Ce sont plus ceux de Marc, mais je traine avec eux très souvent. On se salue rapidement avec des poignées de mains et des tapes dans le dos.
- Désolé, j'avais quelque chose à faire.
Le groupe part à rire quand je leur dis ça. Ils croient tous que je drague une fille. C'est la version officiel que je leur donne. Seul Marc sait ce que je fais réellement. Ce n'est pas que je ne leur fait pas confiance, mais ils ne comprendraient pas mon acharnement, alors à quoi bon leur expliquer. C'est beaucoup plus facile gérer leurs piques comme ça.
- Alors, est-ce que tu vas enfin nous donner son nom? demande Simon.
- J'espère qu'on la connaît, ajoute Seb.
- Montre-nous à quoi elle ressemble. Tu dois bien avoir une photo, renchérit Antoine.
Voici l'exemple exacte de ce à quoi je faisais référence. Ils sont super, mais côté maturité, il leur en manque encore une peu.
- Nan! Comme si j'allais vous le dire. Vous allez la suivre, la harceler comme les idiots que vous êtes et me faire perdre toutes mes chances avec elle si vous saviez c'est qui.
Comme je le disais, beaucoup plus facile à gérer de cette manière. Ils commencent à se défendre de l'insulte que je leur ai lancé en me frappant légèrement, ce qui dégénère en bagarre amicale.
- Bon! C'est pas contre vous les gars, mais nous on doit aller chercher nos choses pour notre prochain cours, nous coupe Marc qui observait jusqu'à maintenant.
On s'éloigne et il commence à me questionner dès qu'ils sont assez loin.
- Alors, ça c'est passé comment? demande Marc en passant un bras autour de mes épaules.
- Bien. Je lui ai parlé de moi et elle a accepté de manger un peu.
On continue d'avancer vers nos casier en étant tout de même plus discret.
- Tu vois, je te l'avais dis. Elle ne te fait pas confiance, mais tu l'intrigues. Dans ces conditions, c'était sûr qu'elle allait accepter, même si ça te paraissait complètement ridicule.
C'est tellement lui ça ; être fier et se vanter de ses exploits. Il ne le fait jamais très sérieusement, mais c'est son petit trait à lui.
- Mais qu'est-ce que je ferais sans toi ? Dis-je en exagérant.
- C'est ça, moque toi. Je tiens tout de même à dire que tu en serais toujours au même point avec elle si je ne t'avais pas aidé. Réplique-t-il en feignant de se vexer.
On part à rire devant notre ridicule. Tout est tellement simple avec lui.
- Alors ? Reprend-t-il avec plue de sérieux. Est-ce que tu en sais un peu plus ?
Je débarre et ouvre mon casier pour prendre mon manuel et on se dirige vers la classe de M. Sallor, le prof de math.
- Non... Elle ne veut toujours pas me parler. Je ne connais même pas encore son nom. Ajouté-je légèrement déçu.
Tu sais que tu n'as qu'à me le demander et je te le trouve. Je n'ai qu'à demander à quelques personnes et tu aurais ta réponse. Ce n'est pas...
- Non ! C'est bon, je préfère qu'elle me le dise elle-même. Lui dis-je en entrant dans la classe déjà ouverte.
On se dirige vers notre place habituelle au fond de la classe et on s'installe en attendant le début du cours.
- Bon, c'est toi qui vois, mais tu sais que tu peux me le demander quand tu veux. En attendant, est-ce que tu viens ce soir ? Il y a une fête chez Étienne et ça fait plus que longtemps depuis la dernière fois où tu nous as accompagnés.
Je soupire à cette affirmation. Je sais qu'il a raison, mais je ne veux plus y aller. J'ai perdu l'intérêt relié à toutes ces sorties. Je n'ai rien contre, il peut continuer à y aller comme il veut, mais elles n'ont plus aucun sens selon à mon avis. J'essaie d'y aller avec mes amis de temps en temps, mais c'est vraiment pour eux, parce qu'ils me le demandent. Se saouler au point de tout oublier, faire toutes les conneries du monde, flirter avec tout ce qui bouge, ce n'est plus pour moi.
- Pas cette fois-ci, je vais rester à la maison avec Olivier. Je dois l'aider à réviser son examen de math.
Il se moque un peu de moi, du fait que je préfère rester à la maison à réviser des formules avec mon frère que d'aller m'amuser avec plein de jeunes de mon âge. Il sait pourquoi donc il n'insiste pas trop, mais il aime bien me châtier un peu avec ça. Le cours finit par commencer et on se tait.
***
Couché dans mon lit, je repense à ce qu'il s'est passé ce midi. Elle a enfin réagi à ma présence. Elle ne m'a pas parlé, c'est vrai, mais au moins elle a recommencé à manger. C'est un bon point pour elle et une belle avancé pour moi. Ça se voit qu'elle a perdu le goût de vivre, quelque chose la retient encore ici, mais ce n'est pas le plaisir de la vie.
- Raphaël ! Je ne comprend rien ! Arrête de rêver et viens m'expliquer ou je vais couler mon examen.
C'est ce que clame Olivier qui vient de débouler dans ma chambre avec ses cahiers et son air catastrophé. J'essaie de l'aider du mieux que je peux, mais même si je me débrouille bien en math, je ne suis pas fort pour expliquer.
On va s'installer sur le comptoir de la cuisine et je commence à essayer de faire mon professeur.
- Regarde, ce n'est vraiment pas sorcier. Pour résoudre une parabole, tu dois utiliser la formule du deuxième degré. C'est écrit textuellement dans ton cahier comment appliquer la formule.
Je me décourage aussi rapidement que lui. Moi de lui expliquer de manière cohérente et lui de réussir à comprendre.
Si seulement Élora était là. Elle aurait su comment m'expliquer, ELLE ! s'exclame-t-il plus que découragé.
Mes muscles se contractent en entendant ce nom. Il est vrai qu'elle était vraiment plus à l'aise avec la vulgarisation que moi. Elle a toujours su comment nous aider. Elle a toujours été la meilleure d'entre nous.
- Je le sais ça, mais elle n'est pas là pour t'aider. J'essaie de faire de mon mieux, mais ce n'est pas ma force. Tu ne peux plus constamment dépendre d'elle maintenant. Il faut que tu passes à autre chose. Elle ne reviendra pas ! Elle ne reviendra jamais et tu le sais !
Je lui cris dessus et le secoue par les épaules, hors de moi. Je sais que je ne devrais pas, qu'il est aussi affecté que moi par la situation, mais le sujet est trop sensible, je perds la tête. Je n'arrive juste pas à accepter qu'elle soit partie.
- Arrête de dire ça ! Tu ne peux pas, tu n'as pas le droit... dit mon frère en se recroquevillant sur lui-même et pleurant.
L'entendre pleurer me fait réaliser mes gestes que j'arrête aussi rapidement que j'avais commencé. Je le lâche et il retombe sur sa chaise, les larmes roulant encore sur ses joues. Je le prend alors dans mes bras. On s'installe au sol et il s'accroche à moi autant que je m'accroche à lui. On est dans le même état, en larme la gorge serrée et traversée de sanglots. C'est dur pour nous deux. Ça l'est depuis deux ans.
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