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Le lendemain, elle se leva de bonne heure pour entamer ses recherches de travail.

Elle demandait à tout le monde, au passant et au commerçant s'il n'avait pas besoin d'aide ou de quelqu'un pour une quelconque besogne mais c'était toujours des réponses négatives.

Comment allait-elle faire ?

Ayant déjà laissé longtemps sa mère toute seule, elle décida d'arrêter ses recherches là et de rentrer.

Elle essuya vite fait les larmes qui parlèrent au coin de ses yeux et engagea le chemin du retour.

Plus que préoccupée par la situation de sa mère, elle ne fit pas attention et bouscula une personne sur son passage.

- Je suis vraiment désolée, s'excusa t'elle, gênée.

- Faites plus attention.

Elle se contenta d'hocher la tête et l'homme se stoppa puis plissa les yeux.

- Vous êtes la jeune fille que j'ai aidé hier ! reconnut-il. Comment va votre mère ?

Levy secoua la tête.

- Elle ne s'est toujours pas réveiller et je ne sais pas comment faire, j'ai besoin d'argent pour lui faire suivre un traitement. Ce qui me reste n'est pas suffisant.

L'homme hocha la tête en posant sa main sur son menton.

- Je... Est-ce que vous pouvez m'aider à trouver quelque chose ? Je vous en prie j'ai vraiment besoin d'aide. Je peux faire n'importe quoi.

- Tu as quel âge ?

- J'ai dix-huit ans pourquoi ?

- Tu es plutôt jeune pour ton âge. Bref je connais quelqu'un qui travaille au château impérial et ils sont à la recherche de nouvelles servantes, tu as tout juste l'âge.

- Ça ne me dérange pas de travailler comme servante, se résigna t'elle.

- Si tu es d'accord on peut aller voir mon ami. Ta mère est toute seule ?

- Oui, j'étais justement en train de rentrer pour rester avec elle.

- Elle ne devrait pas rester seule. Je peux prévenir ma femme pour qu'elle veille sur elle.

- Vous êtes sûr ? Ça ne vous dérange pas ? Et votre femme aussi ?

- Je pense pas que ça va lui déranger.

- Vraiment merci de faire tout ça pour moi.

- C'est rien. J'ai pas eu la chance d'avoir un enfant alors ça me fait plaisir de t'aider.

Levy vit passer de la tristesse dans le regard de l'homme et ne sut quoi répondre pour apaiser cette douleur frappante.

- Bon on devrait aller prévenir ma femme ensuite on ira voir mon ami, se raisaisit-il en conduisant Levy.

*

La jeune fille était on ne peut plus rassurée de ne pas savoir sa mère seule lorsqu'ils se dirigerèrent vers le château.

Le monsieur lui conduisant lui fit prendre un détour alors qu'ils étaient tout proche des portes du palais.

- On n'est pas censé aller au château ? demanda Levy, intriguée.

L'homme se mit à rire.

- Non. On ne peut pas entrer de cette façon. Je te rappel que c'est la résidence impérial.

- Et comment on va faire pour voir votre ami ?

- Par ici, suis moi.

Il entraîna Levy non loin dans un bâtiment à l'extension du château.

Levy ne put s'empêcher de jeter des coups d'oeil à l'empire. C'était si grand et beau qu'il s'étendait plus loin qu'on ne saurait les limites, rien à voir avec ce qu'on décrivait dans les livres. C'était impressionnant et encore vu de près.

- Reste près de moi. Au fait tu t'appelles comment ?

- Levy. Et vous ?

- La plupart des gens m'appelle Gin.

Il y'avait plutôt du monde ici avec des gardes et Gin lui demanda de l'attendre sur place.

Elle bouillait d'impatiente et d'appréhension, se demandant si tout se passera bien et que son ami serait bien d'accord de la prendre. Mais cette situation lui paraissait vraiment irréelle.

Levy le vit revenir avec un homme ayant presque le même âge que lui avec une étoffe sur la tête. Les deux hommes se postèrent devant elle et l'inconnu se mit à la fixer puis fronça les sourcils.

- Elle n'est pas un peu jeune ?

- En fait elle a tout juste l'âge.

- Bon laisse moi voir s'il y'a une place, dit-il avant de partir.

- Reste calme, lui intima Gin quand son ami s'éloigna.

- J'ai vraiment besoin de ce travail et s'il y'a plus de place de libre comment je vais faire ? Je n'ai plus que ma mère.

- Le voilà qui revient, soit positive.

L'homme affichait un regard neutre empêchant à la jeune fille de savoir si sa réponse serait positive. Il se positionna devant elle, la regardant avant d'ouvrir enfin la bouche.

- Désolé mais nous avons recruté toutes les servante dont ils restaient ce matin.

Levy crut défaillir, ça ne pouvait pas être possible. Elle se mit à serrer le tissu de sa jupe dans ses mains, déçue et pour ne pas sombrer dans la panique.

Comment allait-elle gagner un peu d'argent ? Elle ne pouvait pas perdre sa mère, elle ne le voulait pas. D'abord son père et maintenant sa mère ?

Allait-elle rester seule ?

La famille de son père les avait rejeté et sa mère n'en avait plus.

Monsieur Gin posa une main réconfortante sur son épaule voyant qu'elle était mal et il discuta avec son ami mais elle ne les écoutait pas, réfléchissant à une solution.

Gin essayait d'être convaincant. Il voulait vraiment aider cette fille.

- On ne peut pas ajouter une personne de plus ? demanda t'il, conciliant.

- Gin j'aimerais vraiment mais les ordres sont les ordres.

Levy leva les yeux vers eux à l'arrivée d'une nouvelle personne qui chuchota quelque chose à l'oreille de l'ami de Gin et s'en alla par la suite.

Ce dernier afficha un regard troublé suite à ce qu'on lui avait annoncé.

- Un problème ? demanda Gin.

- Pas en tant que tel. Ça devrait vous arranger.

Gin et Levy se regardèrent avant de reporter leur attention sur leur interlocuteur.

- Je viens d'apprendre qu'on aura besoin d'une nouvelle servante pour le prince.

- Pour le prince ? retourna t'elle, surprise.

- Et bien, l'ancienne vient juste d'être humm... Renvoyer, ajusta t'il.

- Pourquoi ?

- Le prince en a décidé ainsi faut pas poser des questions. Bon maintenant es-tu prête à servir le prince ?

- Je...

Elle trouvait ça tellement invraisemblable. Le prince ? C'était beaucoup trop. Mais elle avait besoin de cet emploi.

- Je suis d'accord, accepta t'elle, contrainte.

Les yeux fermés, elle se dit que ça devrait aller vu que ce n'était que pour un temps.

- Parfait, veuillez me suivre.

Levy suivit l'ami de Gin qui lui parlait tout en se dirigeant vers un kiosque où reposait plusieurs documents. Il déroula un papier et posa des questions à Levy en remplissant ledit document de ses réponses avant de déposer le sceau royal dessus.

- Parfait. Un contrat.

- De combien de temps ?

- En temps normal ils sont d'un an.

- Un an ?

Mais c'était beaucoup trop, elle ne comptait pas mettre long ici. Juste le temps de payer un traitement à sa mère puis ils retourneront chez eux. Mais elle capta qu'il avait dit en temps normal.

- En temps normal ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Mon contrat n'est pas d'un an ?

- Non. Il n'a pas de période définie.

- Ça veut dire que je pourrais démissionner quand je le désire ?

- Pas tout à fait.

- Vous pouvez expliquer ? demanda t'elle, n'ayant pas comprit.

- Vous êtes désormais la servante du prince ce qui veut dire que votre période de travail dépends du temps qu'il vous garde comme servante.

Levy pâlit. Et si le prince décidait de ne pas lui laisser s'en aller quand elle désirait ?

- Mais je ne peux mettre autant de temps dans la capitale.

- D'habitude le prince ne garde pas ses servante plus d'un mois parfois moins.

Moins d'un mois ? Recevra t'elle sa paie du moins ?

- Vu cette situation, votre paie se fera par semaine et le montant s'élève à cinquante mille joyaux. Et en cas de renvoi la paie est doublé.

Cinquante mille Joyaux ? Si elle restait pendant un mois, la somme sera largement suffisante pour couvrir le traitement de sa mère. Il fallait juste qu'elle soit gardée pendant un mois.

- Si vous êtes d'accord venez signé ici.

Levy récupéra la plume qu'il lui désigna et accepta son contrat.

- C'est fait. Vous commencez maintenant.

- Maintenant ? Mais je ne peux pas je dois résoudre un problème.

- Impossible.

- Je... Je dois résoudre la situation de ma mère, essaya t'elle d'expliquer.

L'ami de Gin était catégorique. Le contrat royal était signé et il prenait pouvoir à cet instant.

Levy ne pouvait pas aller de cette façon sans arranger la situation de sa mère.

Gin constata son état d'inquiétude et s'approcha d'eux.

- Un problème ? demanda t'il.

Levy hocha la tête expliquant son problème. Il essaya alors de convaincre son ami, lui demandant de leur laisser du temps pour résoudre un problème urgent.

- Elle pourrait revenir ce soir, je lui conduirai moi-même.

- Humm... C'est d'accord mais juste parce que c'est toi, dit-il, la laissant s'en aller pour quelques heures.

Levy était très pressée de rentrer, se demandant si sa mère s'était au moins réveillée. Elle entra en trombe dans la pièce, se jetant au pied du lit de sa mère.

La bleutée vit une jeune femme au côté de sa maman, sûrement l'épouse de monsieur Gin. Cette dernière se présenta à Levy et elle en fit de même.

- Merci d'avoir pris soin de sa mère, remercia Levy.

- Ça ne m'a pas dérangé.

- Est-ce qu'elle s'est réveillé de la journée ?

- Malheureusement non, répondit Élise, la dénommée épouse.

- Ne t'en fais pas, maintenant qu'elle pourra suivre un traitement c'est sur qu'elle ira mieux, rassura Gin.

- Oui peut-être, souffla t'elle.

Levy serra la main de sa mère fermement dans la sienne et elle se crispa, venant de se rappeler d'un énorme soucis.

- Un problème Levy ? demanda l'époux.

- Oui, ma mère, avec qui elle va rester ? Je n'ai pas envie de la laisser seule mais je devais accepter ce travail.

- Je vois. C'est vrai qu'on ne se connait pas assez mais ma femme et moi pouvons rester avec elle pendant qu'elle suit son traitement.

- Vous serez prêt à faire cela ?

- On dirige une auberge. On pourra l'installer dans l'une des chambres.

- Vous être sûr ? Mais... Pourquoi vous faîtes tout cela pour moi ?

Levy vit Elise tenir fermement la main de son mari.

- On avait perdu notre fille, elle était morte peu après sa naissance. Pour nous c'est comme rendre hommage à notre fille en aidant les enfants en besoin. On le fait souvent.

Levy ne savait pas quoi leur répondre, attristée pour eux.

- Je suis désolée pour vous.

Gin et Élise sourirent.

- Si tu es d'accord ma femme va prévenir le médecin et on l'installera chez nous.

- Mais dans son état on ne pourra pas la déplacer. C'est risqué, elle devrait rester au repos.

- On n'habite pas loin d'ici.

- Et bien c'est d'accord.

Gin avait loué une calèche pour la déplacer en toute sécurité et le transport roula tout doucement. Levy était avec elle, serrant sa main qu'elle sentait tellement faible dans la sienne.

- Maman, je te promets que tout ira bien. On sera de nouveau ensemble. Je ne veux pas te perdre, murmura t'elle, laissant quelques larmes couler.

La soirée tomba sur la ville quand on fit coucher sa mère dans son nouveau habitat. Il ne manquait plus que l'arrivée du médecin pour qu'elle puisse causer avec lui.

Quand le médecin vint enfin, il réexamina de suite sa mère. Toujours de même, si on agissait pas au plus vite son état allait être critique.

La maigre somme qui lui restait convainquit le médecin de commencer le traitement. Heureusement, il s'était montré compréhensif et accepta que Levy lui règle la dette à chaque fois qu'elle recevra sa paie.

Le traitement pouvait être long, ça dépendra de comment luttera sa mère.

Levy était assise dans le lit, caressant les cheveux de sa maman. Elle la vit bouger, puis murmurer son nom.

- Levy...

- Maman ! Enfin tu te réveilles, dit-elle réjouis, à la fois inquiète.

- Ma chérie...

- Ne force pas à parler, je te promets que tout ira bien. Je vais te payer un traitement.

Sa mère ferma encore lentement les yeux. Elle était si pâle et faible.

- Surtout repose toi. Ne t'inquiètes pas, je ne laisserai rien t'arriver.

Levy fit un sourire triste quand l'heure de partir sonna. Elle laissait sa mère aux mains de personnes qu'elle ne connaissait pas. Mais ils s'étaient montrer d'une grande aide alors elle devrait sans doute les faire confiance.

- Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous faites pour moi, dit-elle, s'inclinant devant eux.

- On prendra bien soin de ta maman, rassura Élise.

- Merci mille fois.

- Maintenant, on devrait y aller, avertit Gin.

Ils sortirent tous les deux sans que Levy ne cesse de jeter des coups d'oeil derrière elle. Elle ne voulait pas laisser sa mère comme ça, se séparer d'elle en général.

- Levy n'ai pas peur. Ce n'est sans doute pas facile de laisser ta mère avec des personnes dont tu ignores l'existence mais crois moi, ta mère sera entre de bonnes mains.

- Oui mais je suis inquiète.

- C'est normal que tu le sois. On comprend parfaitement que tu sois méfiante mais je veux quand même que tu te rassures. Regarde moi tu crois que je suis une personne douteuse ?

- Non, vous m'avez beaucoup aidé alors pour ça je veux vous faire confiance.

Ils se depêchèrent pour se rendre au même lieu que tout à l'heure, ayant toujours aussi du monde qui faisait des va et vient.

Levy aperçut l'ami de Gin et se dirigea vers lui en courant presque.

- Je suis là, lui dit-elle.

Il lui jeta un coup d'œil en lui disant de se mettre de côté, ce qu'elle fit.

Quelques instants plus tard, il revint vers elle accompagné d'une jeune femme.

- Elle va se charger de toi, lui dit-il.

Levy jeta un dernier coup d'œil à Gin qui lui sourit d'un regard rassurant.

La jeune femme lui demanda de la suivre et lui fit prendre un couloir.

Odette était son nom.

Levy avança le cœur lourd, et quand la porte se referma derrière elle, elle avait la vive impression d'avoir abandonné sa mère.

- Excusez moi ?

- Oui ?

- Je sais que l'empereur a deux fils. Duquel je serais la servante ?

- Du fils aîné, le prince Gajeel Redfox.

- Très bien.

- Il faudrait que tu saches maintenant. Toujours garder la tête baissée face à la famille royale, faire preuve de politesse, respect, obéissance et combler toutes ses exigences.

- Oui c'est compris

En gros elle devait juste se plier aux quatres volontés du prince.

Le couloir déboula vers une grande cour et Levy tourna sur elle-même, c'etait si grand et il y'avait des palais à perte de vue, des gardes partout. On aurait dit un tout autre monde pour elle.

- Suit moi, dit la jeune femme.

Levy la suivit, ils entrèrent dans un vaste bâtiment où il y'avait plein de monde et elle remarqua qu'il y'avait que des femmes.

- Où loge tous les employés femmes du palais. Je vais vous montrer la chambre qui vous a été attribué.

Plusieurs couloirs furent traversés. Il devait y avoir des milliers de pièces, elle s'imaginait bien que le château comptait plusieurs employés.

Odette ouvrit une porte et fit entrer Levy et d'un oeil perplexe, elle la détailla.

- Vous n'avez pas d'affaires ?

Elle n'avait pas eu le temps d'en prendre, non en fait elle était tellement absorbée par la situation de sa mère qu'elle n'avait pas songé à cela. Le seul bien qu'elle possédait à cet instant était la chaîne que lui avait offert son père de son vivant, elle ne s'en séparait jamais.

- Je n'en ai pas, je ne les ai pas apporté.

- Très bien. De nouveau vêtements vous seront attribués. Mais vous devez porter vos vêtements de servante, dit-elle en les désignant, posés sur une armoire.

Levy acquiesça et se mettant à un angle mort, elle les enfila.

- Maintenant il est temps d'aller vous présenter au prince.

Si on lui avait dit qu'un jour elle entrera au château impérial et encore, dans les appartements royaux, elle n'aurait jamais cru cela. Dommage que se soit dans des circonstances mauvaises.

C'était si irréel de se trouver à cet endroit, elle avait toujours l'impression d'être dans un rêve. Elle allait rencontrer l'un des prince impérial et devenir sa servante.

On sentait une grosse différence entre le quartier de la famille royale et ceux des employés.

Les bâtisses étaient immenses avec des gardes postés comme des statuts. Les portes étaient aussi grande qu'on aurait pu les confondre à un mur. Déjà qu'elle était petite, c'était encore plus qu'impressionnant. Elle ne pouvait s'empêcher d'admirer.

Qui avait bien pu réaliser ces merveilles ?

Odette s'arrêta devant une porte où était posté deux gardes. Après quelques mots échangés on les firent entrer.

Grand, non immense était les seuls mots qu'elle pouvaient dire.

Était-ce seulement les appartements du prince ? C'était plus grand que la maison de leur village. A vrai dire il y'avait même pas à comparer.

Il y'avait un grand mais très grand lit, des longs et très larges pouffes qui pouvait faire office de couchage, une secrétaire et plusieurs sortes de meubles confectionner sûrement par les meilleurs artisans, des rideaux haut et large et une grande porte fenêtre

- Le prince ne saurait tarder, veuillez l'attendre. Je dois vous laisser j'ai des choses urgentes à terminer.

- Attendez s'il vous plaît. J'ai une question, s'empressa t'elle de l'arrêter.

- Laquelle ?

- Est-ce que j'ai droit aux visites à l'extérieur ?

- Vous avez le droit d'envoyer des lettres et d'en recevoir mais ils sont tous lu d'avance. Pour les visites si vous voulez aller hors du château puisque vous êtes la servante personnelle du prince, il y'a que lui qui peut vous attribuer une autorisation. Est-ce tout ?

- Oui merci.

Odette s'en alla après lui avoir expliqué certains trucs.

- Prince Gajeel Redfox, répèta t'elle tout bas, attendant sa venue.

Elle se demandait bien à quoi il ressemblait. Dans les livres on décrivait très peu la famille royale. Elle savait qu'il y'en avait dédié uniquement sur eux mais elle n'avait pas eu l'occasion de s'en acheter un.

Un tableau recouvert d'un drap attira son attention. Elle s'approcha de ce dernier mais elle entendit des pas et se stoppa donc dans sa lancée, se retournant pour voir de qui il s'agissait.

Elle vit une porte s'ouvrir et quelqu'un en sortir en se frottant les cheveux. Il était humide et une serviette était enroulée autour de ses reins. On aurait dit qu'il sortait d'un bain.

Est-ce que c'était lui le prince ?

Constatant une présence, le nouveau venu releva les yeux et vit une jeune fille.

Une gamine ?

- T'es qui ?

Elle sursauta par l'intonation brusque et forte de sa voix puis baissa automatiquement les yeux en faisant la révérence.

- Vous êtes le prince Redfox ? Je suis votre nouvelle servante et je m'appelle Levy Mcgarden.

Il haussa un sourcil. On l'avait déjà trouvé une ? C'était plutôt rapide.

Il continua à avancer et se positionna devant son lit.

Voyant qu'il n'avait pas répondu, elle leva les yeux et cria de surprise, se retournant automatiquement toute rouge.

Il était nu.

Il n'allait quand même pas s'habiller devant elle sans lui avoir demander de le laisser.

Le prince se mit à rire face à son comportement.

- T'as jamais vu un homme nu ?

- N-Non, bégaya t'elle.

Il rit à nouveau avant de s'arrêter et de murmurer quelque chose qu'elle n'avait pas compris.

Levy ne pouvait pas rester là, elle chercha donc à sortir pour lui laisser de l'intimité.

- Où tu vas ?

Sa voix résonnait dans la pièce de façon si grave.

- Je... Je vous laisse terminer.

Elle était gênée de le savoir nu alors qu'ils étaient dans la même pièce.

- T'es pas ici pour me servir ? Cherche moi des vêtements.

- Euh... Bien d'accord.

Où gardait-il ses vêtements ?

Elle arpenta la pièce car il n'avait pas l'air de vouloir lui indiquer. Mais bon elle avait finalement trouvé.

Faisant attention de ne pas foutre un désordre dans son rangement, alors soigneusement, elle prit au hasard ses vêtements.

Devait-elle aller les lui donner ? Mais il était nu, elle ne voulait pas le voir ainsi.

- Vous... Vous voulez les prendre ? demanda t'elle.

- Approche toi.

Non elle ne voulait pas mais son ton était ferme ne lui laissant aucun refus.

Contrainte, elle se mit à avancer la tête baissée. Elle arriva face à lui et rougit légèrement car elle pouvait voir ses jambes nu.

Levy leva ses bras vers lui pour qu'il saisisse ses vêtements tout en gardant la tête baissée.

Cette petite scène l'amusa et il voulut faire perdurer le moment.

- Et si tu m'aidais à m'habiller ?

- Non ! hurla t'elle.

Elle plaqua immédiatement une main sur sa bouche, se rendant compte qu'elle venait d'hurler sur le prince.

- Désolée mon prince mais je ne peux pas vous habiller, s'excusa t'elle docilement.

Le prince prit les vêtements qu'elle lui tendit et elle se retourna vite fait mais il lui saisit le bras.

- J'adorerai vraiment sentir tes mains sur mon corps, murmura t'il.

Les joues en feu, elle retira sa main pour s'échapper de lui au plus vite.

Il rit à nouveau, il avait vraiment toujours cet effet sur elles. C'était vraiment trop facile, pensa t'il, en enfilant un pantalon.

- Retourne toi, ordonna t'il.

Obéissant à l'ordre qu'il lui donna, elle commença tout doucement à se retourner, priant qu'il s'était déjà vêtue.

Elle remonta alors lentement les yeux et vit qu'il avait un pantalon mais bien vite elle constata qu'il n'avait pas enfilé de haut.

Oh.

Il est grand.

Bien bâti.

De long cheveux noirs, yeux rubis et piercings de toute part.

C'était lui le prince ?

Il est séduisant.

Sa pensée la fit rougit.

Constatant sa bêtise, elle baissa le regard se souvenant des recommandations d'Odette.

Levy le vit s'avancer et se tenir devant elle.

- Sais pas quel ordre on t'as donné mais je préfère qu'on me regarde.

Il souleva son visage pour qu'elle puisse le regarder puis il fronça les sourcils

- Je savais pas que l'empire recrutait des gamines. T'as quel âge ?

- J'ai... J'ai dix-huit ans, bégaya t'elle, intimidée par la proximité du prince.

Il haussa un sourcil, étonné et elle l'entendit souffler.

- Petite.

Il lâcha enfin son visage et alla s'assoir dans le lit sans rien ajouter et un silence s'installa.

Levy ne savait pas quoi dire non plus et les silences gênant lui était insupportable.

- Puis-je vous poser une question ? demanda t'elle.

- Va s'y.

- Et bien euh... Pourquoi avez-vous renvoyé votre ancienne servante ?

- Je m'en lasse vite, répondit-il.

Il sourit à son regard plein d'incompréhension et se mit à la regarder de la tête au pied, comme un prédateur en face d'une nouvelle proie.

Son regard lui gêna et elle baissa les yeux mal à l'aise.

Le prince se leva à nouveau et vint vers elle, relevant son visage par son index.

- Mignonne.

Il se mit à la contourner et elle sentit son regard sur son corps.

Qu'est-ce qu'il faisait ?

- Je doute que ça puisse me satisfaire.

- Pardon ? De... De quoi vous parlez ? demanda t'elle, de moins à moins calme.

- Tu peux disposer, dit-il, sans répondre.

Levy sortit de ses appartements reprenant ses esprits, peut-être qu'elle se faisait juste des idées.

Elle essaya tant bien que mal de se souvenir du chemin pour revenir dans le bâtiment réservé pour les employés.

Après avoir prit un détour qui n'était pas le sien, elle se retouva enfin. Elle avança dans les couloirs bondés et se retrouva devant sa chambre mais une main se posa sur son épaule lorsqu'elle poussa la porte pour y entrer.

La bleutée se retourna et vit une jeune fille blonde.

- Tu es nouvelle ? demanda l'intruse.

- Oui, je viens juste d'arriver.

- Moi c'est Lucy et toi ?

- Levy.

- C'est ta chambre ici ? Tu es donc une servante du prince.

- Oui. Comment tu sais ?

- Parce que cette chambre et la mienne sont ceux attribués au servante personnelle des princes.

- Je vois. Tu es la servante du second fils de l'empereur alors.

- Exact, du prince Rogue et toi du prince Gajeel.

- Oui.

- Et pourquoi tu es ici ? demanda la blonde, curieuse

- Il m'a demandé de disposer.

- Je vois. Le prince Rogue était absent donc je n'ai rien fais de la journée. Je faisais la chasse aux nouvelles allez vient, je vais te présenter aux autres.

- Et bien c'est p...

- Tu ne vas pas rester enfermer dans ta chambre.

Lucy entraîna Levy malgré son refus et elle se mit à lui poser des questions.

- Dit t'as quel âge ? Tu as l'air plus petite.

- J'ai dix-huit ans.

- Waouh et bien moi de même mais je travaille ici depuis trois mois.

Lucy conduisit Levy dans une grande salle tout aussi bondé de gens.

- On va dire qu'ici ça fait office de pièce principale. Dit t'as faim ? On pourra aller en cuisine d'abord.

- Non ça va.

- D'accord. Voilà les autres. On s'entend à peu près bien mais bon c'est mieux que de rester seules. C'était comment ? Je veux dire le prince était comment avec toi ?

- On va dire qu'il était taquin et nu aussi.

- Pardon ?

- Et bien il était nu et j'étais dans sa chambre. J'ai jamais été aussi gênée.

- Quel accueil.

Lucy la fit assoir au milieu et plusieurs filles d'à peu près son âge et peut-être plus.

Elles se mirent à lui poser des questions sans oublier la fameuse, quel âge avait-elle.

Elle en avait assez de répondre à cette question depuis ce matin. C'est vrai qu'elle était petite mais ça commençait déjà à l'agacer.

Les filles jettèrent à Levy un regard étrange lorsqu'elle annonça qu'elle était la servante personnelle du prince Gajeel Redfox.

- Pourquoi vous me regarder comme ça ?

- Tu risques de finir dans son lit.

- Pardon ? Pourquoi vous dites ça ?

- T'es pas au courant ? Il met toutes ses servantes dans son lit.

- N'abuse pas Cana. Pas toutes, juste ceux qu'il juge satisfaisante, comme il le dit souvent, rectifia une des filles.

Je doute que ça puisse me satisfaire.

Ça lui revenait maintenant, il lui avait dit cette phrase.

- Il n'était pas bizarre avec toi ? demanda Lucy.

- Il... Il m'a dit que je ne serais pas satisfaisante.

- Tu n'as pas en t'en faire alors, rassura une autre fille.

- Ce qui veut dire qu'il va te renvoyer.

- Cana !

- Pourquoi ? demanda Levy.

- Si tu ne vas pas le divertir pourquoi est-ce qu'il te gardera ?

- Mais j'ai besoin de ce travail.

- T'es tombé sur la mauvaise personne. Au mieux il n'aura qu'à te mettre dans son lit et tu resteras mais bon pas longtemps, vu qu'il s'en lasse vite

Ça aussi il lui avait dit, qu'il s'en lassait vite.

- Mais arrêtez de l'effrayer, peut-être qu'il sera différent cette fois-ci, dit Lucy.

- Ouais ouais continue de rêver, dit Cana.

- Mais je peux pas faire ça, paniqua Levy.

- Ne les écoutes pas, calma Lucy.

Elle était venue ici pour gagner de l'argent, et non perdre sa virginité avec un homme qui ne se rappelera certainement plus d'elle le lendemain.

Elle était loin de sa mère et elle se demandait si Gin et sa femme prenait bien soin d'elle.

Levy se leva disant qu'elle préférait rester seule.

- Je t'accompagne, proposa Lucy.

- Non ça va, je vais me retrouver, dit-elle, s'en allant au plus suite.

- Vous l'avez fait fuir, dit Lucy aux autres filles.

- Il fallait bien qu'elle le sache.

Arrivée dans sa chambre, Levy se débarrassa de ses vêtements de servante pour porter ceux qu'elle avait en journée.

Elle se coucha dans son lit bien qu'il était tôt, vraiment tôt pour s'en dormir et elle serra sa chaîne entre ses mains.

- Papa, tu me manques.

Elle qui se sentait soulager d'avoir trouvé ce travail maintenant il y'avait un autre problème.

Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça l'arrive à elle ?

Elle n'avait aucune envie de laisser le prince coucher avec elle, elle ne pouvait pas le faire. Mais le traitement de sa mère était vraiment coûteux, si elle se faisait renvoyer avant un mois, sa paie ne couvrira pas tous les frais.

- Qu'est-ce que je vais faire ?

Trouver un autre travail ? Mais où ? Et le temps d'en trouver un autre la maladie de sa mère ne fera que s'empirer.

Dans quoi elle s'était embarquée ?


..........

Vos avis ?

27 décembre.

Marie

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