Chapitre 45

Les Aurors étaient retenus dans un petit recoin à la lisière du camp, loin des autres. Hermione et Voldemort se glissèrent dans l'entrée et furent accueillis par les regards de cinq Mangemorts entourant un jeune homme attaché au sol, comme des vautours. A la tête de leur otage, il avait déjà subi des violences intenses, tortures et coups. L'un de ses yeux était gonflé, et l'autre, injecté de sang et larmoyant. Du sang et de la sueur couvraient ses cheveux blonds. Lèvres éclatées, corps battu, vêtements déchirés. Hermione refoula un hoquet d'empathie ; le jeune Auror s'était battu vaillamment pour sa cause. Elle aimait peut-être Lord Voldemort, et avait sympathisé avec ses fidèles, mais elle savait qu'ils seraient toujours les "mauvais gars" du monde sorcier, désireux d'en prendre le contrôle.

Le regard de l'Auror était baissé, le menton contre la poitrine. Des gouttes de sang tombaient de sa bouche sur son t-shirt, mais quand Hermione et Voldemort entrèrent, ils furent annoncés et les yeux de l'Auror se fixèrent sur eux. Il regardait Voldemort avec terreur et méchanceté, mais quand son regard glissa sur Hermione, son regard s'adoucit et il détourna ensuite les yeux.

— Que vous-t-il dit ? demanda le Lord.
— Rien encore, répondit Mag.

Ses manches étaient remontées et du sang maculait ses poings.

— Mais ça ne devrait plus être long, ajouta-t-il. N'est-ce pas, mon cher Auror ? Tu es prêt à partager ce que tu sais avec notre glorieux Seigneur ?

Mag fit un pas en avant et le jeune homme se roula en boule pour se protéger. Mag le saisit par le col et le remit sur ses genoux avant de lui enfoncer le visage dans le sol.

— Montre un peu de respect ! hurla-t-il. Incline-toi devant notre Seigneur !
— Merci, Magnus, soupira Voldemort. Laisse-le parler, maintenant.

Tout le monde pivota vers l'Auror, attendant patiemment. Le pauvre homme n'était qu'une masse sanguinolente posé sur des membres tremblants. Ses lèvres enflées étaient entrouvertes, mais aucun son n'en sortait sinon de pitoyables sanglots brisés.

— Comment savais-tu pour l'endroit de ramassage ? demanda Voldemort.

L'Auror frissonna au son de la voix du Lord. Il gardait son regard fixé sur le sol et son nez était écrasé contre, mais il ne disait toujours rien. Mag lui colla soudain sa botte dans les côtes et Hermione grimaça. L'homme grogna en tomba sur le flanc.

— Parle quand le Seigneur Noir te demande de parler !

Un gémissement répondit à Mag. Il tira soudain sa baguette magique et la lui pointa sur le visage.

— Je peux retirer la chair de tes os si ça peut t'aider à parler ! siffla-t-il.

Hermione eut un hoquet et se détourna, sachant parfaitement que Mag était sérieux et que Voldemort ne ferait rien pour l'en empêcher. Elle eut soudain une idée et saisit le bras du Lord.

— Laissez-moi lui parler, dit-elle.
— Je t'en prie...
— Je veux dire, seule.
— Pourquoi ?
— Regardez-le, il est terrorisé, répondit-elle en agitant la main vers l'Auror.
— C'est le but, ricana Voldemort. La terreur pousse à dire la vérité.
— Pas quand on peut à peine prononcer un mot. Il a besoin de se calmer et le menacer ne servira à rien, dit-elle en jetant un regard lourd à Mag.
— Hm, grogna Voldemort. Je vais rester avec toi.
— N'y voyez pas d'offense, mon cher, mais vous n'êtes pas la présence la plus rassurante, répondit la jeune femme avec un sourire en coin. Croyez-moi, s'il parle, je vous dirais tout.

Voldemort soupira profondément par le nez puis hocha la tête. Hermione fit alors un pas vers Mag qui se tenait au-dessus de l'Auror comme un vautour.

— Retirez-vous, dit-elle durement au Mangemort.

Il jeta un regard lourd à sa victime avec son regard noir avant de relever sa baguette et de s'éloigner. Un par un ils quittèrent ensuite la tente puis il ne resta plus que Hermione et l'Auror. Elle s'approcha alors de lui mais, en dépit des menaces évidentes ayant quitté la tente, il continuait à la regarder avec méfiance. Elle s'agenouilla devant lui sortit sa baguette. Il inspira brièvement, fermant les yeux.

Vulnera Samentur, souffla alors Hermione en agitant doucement sa baguette devant ses pires blessures.

Les plaies se refermèrent, stoppant le flot de sang et, pour un maximum d'effet, la jeune femme maintint le sort jusqu'à ce que le sang disparaisse totalement. Quand elle eut terminé, l'Auror soupira de soulagement et lui adressa un sourire de gratitude.

— Je sais qui vous êtes, dit-il alors avec plus de force dans la voix à mesure sur ses blessures guérissaient. Il y a cette rumeur comme quoi la meilleure amie d'Harry Potter serait sous le contrôle de Vous-Savez-Qui, mais je n'y croyais pas, jusqu'à maintenant.
— Les rumeurs sont fausses, répondit Hermione en s'asseyant près de l'homme. Je ne suis pas sous son contrôle, je suis ici de ma propre volonté.

L'Auror renifla.

— Bien sûr...

Il se tut aussitôt, ramena ses genoux contre son torse et frissonna. Hermione se pencha alors vers lui.

— Ecoutez-moi, souffla-t-elle. Je sais ce que vous pensez. Vous vous dites que c'est fini, que peu importe ce que vous allez dire ou faire, vous êtes un homme mort, mais je veux vous assurer que si vous me dites tout ce que vous savez au sujet de l'attaque d'hier, je vous ferais sortir d'ici vivant.

L'Auror inspira par le nez et la jeune femme comprit qu'elle avait devoir être plus convaincante.

— J'ai un certain pouvoir, ici, reprit-elle. Les gens écoutent ce que j'ai à dire, ils écouteront si je leur dis de vous laisser partir, croyez-moi.
— Pourquoi je devrais vous croire ? Vous êtes un traitre pour le Ministère de la Magie, pour le monde sorcier entier !
— Le Ministère de la Magie est dans un état de délabrement avancé, à l'heure où nous parlons, et vous le savez très bien. Qui est le Ministre, d'ailleurs, je ne sais pas. Le poste a été tellement transféré que je doute même que les sorciers savent. Vous pouvez me faire confiance parce, malgré le fait que je me tienne aux côtés du Lord Noir, je suis toujours loyale à moi-même et je suis la seule personne qui se tienne entre vous et votre chance de partir d'ici vivant.

L'homme resta silencieux un moment et Hermione se demanda s'il songeait à la manière dont elle avait soigné ses blessures.

— Je ne suis pas comme eux, dit-elle alors doucement. Vous l'avez sûrement remarqué.

Il hocha la tête.

— Très bien. Je n'ai rien à perdre sinon ma vie, et je sais que j'étais déjà mort à la seconde où j'ai été amené ici. Alors pourquoi ne pas vous parler ?

Hermione lui adressa un sourire reconnaissant.

— Depuis que nous avons brûlé le dernier quartier général du Seigneur des Ténèbres, nous avons cherché la localisation du nouveau. Il y avait des rumeurs comme quoi un groupe de personne conséquent s'était rassemblé loin dans la campagne, à distance de tout autre sorcier, et nous savions que c'était l'endroit où le Seigneur Noir rassemblait son armée pour la prochaine bataille à venir. Rufus Scrimgeour - qui est le ministre de la magie du moment, au cas où vous vous poseriez la question - a décide que, avant de faire quoi que ce soit, nous avions besoin de connaître la position exacte de ce camp. Nous devions être prêt pour le prochain assaut, contrairement à la Bataille de Poudlard. Alors nous avons attendu et gardé les oreilles grandes ouvertes pour n'importe quelle information et... bien plus tôt que nous le pensions, ce que nous attentions est arrivé, acheva-t-il avec un petit sourire au coin de ses lèvres amochées.

Hermione était un peu mal à l'aise par ce petit sourire satisfait sur son visage.

— Quelle info ? demanda-t-elle.
— Vous vous souvenez du jour où vous avez aidé à s'échapper ce que nous pensions tous être un Seigneur des Ténèbres diminué, de Menkar ? Juste avant exécution programmée ?

Hermione le regardait avec une pointe d'effroi, craignant de savoir où la conversation se dirigeait. L'Auror haussa les épaules.

— Nous avons sombré dans le chaos le plus total. Le Ministère de la Magie ressemblait à des poules sans têtes courant partout. Mais il y a une chose que nous avons faite : Harry Potter et ses gardiens nous ont rejoints au Ministère et Scrimgeour l'a autorisé à rester, pour le garder en sécurité. Avec eux, il y avait deux Moldus, un couple. Les Granger.

Hermione eut un hoquet de surprise.

— Mes parents ?! Mes parents sont avec Harry ?
— En effet, ils le sont. Maintenant que vous identité a été révélée, Potter et ses gardiens sont allés les récupérés avant qu'ils ne puissent être enlevés et utilisés contre vous.

Hermione imprima l'information. Harry voulait que ses parents soient en sécurité. Est-ce que cela signifiait qu'il tenait toujours à elle ? Qu'il pensait qu'elle était toujours son amie en dépit de tout ce qu'elle avait fait ?

— Qu'est-ce que mes parents ont à voir dans tout ça ? demanda-t-elle alors, soudain nerveuse.
— Vous devriez connaître la réponse, répondit l'Auror. Peut-être vous souvenez-vous d'avoir envoyé un message par Patronus avec vos chers vieux parents ? ajouta-t-il comme elle demeurait silencieuse.

Le sang d'Hermione se figea dans ses veines. Sa prise de conscience dû se voir sur son visage car le sourire de l'Auror s'agrandit, pas sans un spasme, cependant, comme le moindre mouvement le faisait souffrir. Elle se souvenait de ce message, oui, cette nuit-là, quand Voldemort et elle s'étaient sérieusement disputés et qu'elle avait quitté la fête avec les fidèles... Elle s'était sentie si seule cette nuit-là, qu'elle avait eu besoin de se reconnecter avec quelqu'un ; elle avait alors envoyé un Patronus à ses parents. Ce serpent avait glissé de sa baguette et s'était enfui comme une flèche à travers les arbres de la forêt pour trouver son destinataire... Comment avait-elle pu être aussi distraite !

— Le Patronus s'est rendu directement au Ministère, où se trouvaient vos parents, reprit l'Auror avec une sorte de joie dans la voix en remarquant la détresse de la jeune femme. Sachant que le Patronus venait de vous et sachant que vous étiez avec le Seigneur des Ténèbres, il nous a été facile de savoir d'om venait le Patronus. C'était même facile, en fait. Tout ce qu'il nous a fallu fait, était de suivre cette étrange histoire de serpent de lumière volant dans le ciel que les Moldus et les Sorciers racontaient. Une équipe d'inspecteurs s'est alors rendue de ville en ville, à chaque fois plus proche, jusqu'à ce qu'ils finissent par arriver droit... ici.

Hermione fronça les sourcils, pas sûre d'avoir bien compris.

— Vous voulez dire que le Ministre de la Magie connait emplacement de ce camp ? demanda-t-elle.

L'Auror eut un rictus et hocha brièvement la tête. Hermione bondit sur ses pieds.

— Vous mentez ! s'exclama-t-elle. Le Ministère ne peut pas savoir ! Ça n'a aucun sens ! Pourquoi monteriez-vous une telle mascarade, vous faisant passer pour des fidèles, si vous connaissiez déjà l'emplacement de ce camp ? Ce n'est pas le but d'être sous couverture ? Pour que nous vous conduisions directement ici ?

L'homme secoua la tête.

— Vous vous souvenez de ce que vous ait dit au sujet de Scrimgeour ? dit-il. Il a juré que la prochaine fois que nous ferions face au Seigneur des Ténèbres, nous serions prêts. C'est pourquoi, malgré les craintes de certains Aurors, nous avons fait des recherches sur votre façon de recruter des fidèles et nous nous sommes glissés parmi vous. Pourquoi, demandez-vous ? Pour en savoir plus cet endroit. Mes compagnons et moi n'étions pas juste sous couverture, nous étions des espions pour le Minsitère, assignés à tout apprendre sur cet endroit, sa taille, le nombre de personne qui vivaient ici, vos forces et vos faiblesses... En fait, on nous a simplement demandé de trouver comment détruire ce camp aussi rapidement et efficacement que possible, ainsi que de prendre le Seigneur des Ténèbres, mort ou vivant.

Hermione se redressa, les bras croisés. Elle n'était pas bien certaine de vouloir entendre la réponse à sa prochaine question.

— Que se passera-t-il si le Ministère ne reçoit aucune information de vous ?
— Ils sauront que nous avons été compromis. Ils ont déjà anticipé le fait que l'un d'entre nous soit capturé vivant et interrogé. Le Ministère de la Magie s'est dit qu'une fois que vous auriez su comment ils ont découvert l'emplacement du camp, le Seigneur des Ténèbres se mettrait immédiatement au travail avec son armée et essaierait de s'enfuir.
— S'enfuir ? Que voulez-vous dire ? demanda Hermione.
— Quitter le camp. Avant que le Ministère n'arrive.
— Qu-quoi ? demanda Hermione, abasourdie.

L'Auror rigola autant qu'un homme à moitié mort puisse, crachotant des gouttelettes de sang.

— Eh oui, miss Hermione Granger ! A la seconde où le Ministère saura que nous avons été compromis, ils enverront leur armée. Cela prend un peu de temps pour rassembler autant de monde, cependant, donc je dirais que vous et votre précieux Seigneur des Ténèbres avez quoi... quarante-cinq minutes avant leur arrivée ?

Hermione le regarda, abasourdie par l'horreur et l'incrédulité.

— Vous pouvez me dire merci, répondit l'Auror avec un rictus. Je viens de vous donner une avance de trois quart d'heures...

Une étincelle secoua soudain Hermione qui se releva. Elle se rua hors de la tente comme si ses jambes avaient leur propre libre-arbitre. Voldemort se tenait non loin, entouré de ses hommes, discutant tranquillement entre eux. Quand ils entendirent Hermione arriver, les Mangemorts se séparèrent comme la mer et elle se jeta sur Voldemort. Malgré l'adrénaline qui noyait ses veines, elle parvint à faire fonctionner sa bouche suffisamment pour parler.

— Ils arrivent ! Le Ministère !

Voldemort la regarda d'en haut. Il se pencha tant vers elle que leurs nez se touchaient presque.

— Quoi ? siffla-t-il. Qu'est-ce que cet homme t'as dit ?
— Ce que je viens de dire ! répondit Hermione.

Elle serra les poings ; ils perdaient leur temps, il était peut-être trop tard. Elle lui raconta alors ce que l'Auror avait dit, sur le fait que la tentative d'infiltration n'était qu'un moyen pour le Ministère d'en savoir plus sur le camp, et aussi sur le fait qu'ils connaissaient déjà son emplacement.

— Comment ? demanda Voldemort, furieux et confus, la voix chancelante comme s'il était sur le point de pousser un hurlement de fureur.

Hermione secoua la tête, retenant les larmes qui voulaient jaillir de ses yeux.

— C'est ma faute, répondit-elle entre ses dents. J'ai envoyé un Patronus à mes parents et ils sont pu remonter sa trace jusqu'ici... C'était stupide ! Stupide !
— Tu... quoi ?! 

Voldemort haussa les sourcils, plantant son visage face au sien.

— Vous avez entendu ! s'exclama la jeune femme en regardant autour d'elle. 

Elle pouvait sentir la déception qu'elle leur inspirait, mais cela n'avait aucune importance actuellement.

— nous n'avons pas le temps de nous disputer, dit-elle. Nous avons moins d'une heure avant qu'ils ne soient là, nous devons faire quelque chose !

Voldemort cligna puis tourna les talons.

— Tu as raison. Ce jour devait arriver tôt ou tard. Ça aurait été mieux plus tard, mais nous n'avons pas entraîné nos fidèles pour rien, n'est-ce pas ?

En un clin d'œil, Voldemort était passé en mode leader. Il se mit à aboyer des ordres à ses Mangemorts, les envoyant aux quatre coins du camp avec chacun des tâches particulières, menaçant ceux qui ne se bougeaient pas assez vite. Ils bondirent tous comme si leurs pieds avaient été sur des charbons ardents.

— Viens avec moi, dit alors le Lord en prenant la main de la jeune femme.

Il la conduisit jusqu'à la tente principale sur la colline et, une fois a sommet, il fit face au camp et pointa sa baguette dans les airs. Une étincelle jaillit de la pointe, s'envolant au-dessus des têtes, et explosa comme un feu d'artifice. La foule se tut aussitôt et tous les visages se tournèrent vers la colline. Voldemort pointa ensuite sa baguette contre sa gorge en soufflant un Sonorus avant de reprendre la parole.

— Ecoutez tous ! Le jour est enfin arrivé pour vous où votre loyauté pour votre Seigneurs va être mise à l'épreuve ! Dans moins d'une heure, le Minsitère sera là pour tous vous tuer ! Ils s'opposeront à moi et à quiconque se tiendra à mes côtés ! Allez-vous les laisser faire, tuer vos femmes et vos enfants, ou allez-vous vous battre ?

Un rugissement d'approbation monta de la foule avec des poings levés vers le ciel. Les gens se remirent aussitôt à courir dans tous les sens.

— Vous savez pourquoi vous êtes là, reprit Voldemort, la voix amplifiée par la passion. Vous êtes ici parce que, comme moi, vous voulez que le monde sorcier change ! Comme moi, vous savez que le temps est venu pour qu'un nouveau Ministre de la Magie se lève !

La foule rugit à nouveau. Hermione pouvait sentir les vibrations de leurs voix faisant vibrer le sol sous ses pieds. Voldemort ordonna alors à ses plus fidèles Mangemorts de se rassembler dans les temps. tout le monde avait sa tâche à accomplir. Certains devaient rassembler les enfants et les vivres ; d'autres les soldats dans leurs différents bataillons comme une véritable armée... Lorsque Voldemort eut terminé de parler, tout le monde s'égailla calmement mais avec determination. C'etait un chaos ordonné, comme s'ils savaient exactement tout ce qu'ils avaient à faire. Cela impressionna Hermione.

— Quand tous les combattants seront rassemblés, mes Mangemorts viendront me faire leur rapport, dit alors Voldemort pour la jeune femme en ramenant sa voix à un volume normal. Nous allons peut-être pouvoir transformer ce bordel en opportunité, bien que je n'en sois pas certain encore. Nous devons discuter avec le groupe, donc ne va pas trop loin ; par les boules d'une gargouille, qu'est-ce que cette pense faire, là ?

Hermione suivit le regard du sorcier et remarqua une silhouette familière aux cheveux noirs escaladant la colline pour les rejoindre. Elle la reconnut ensuite comme cette femme ayant insulté Voldemort en le bousculant et qu'il avait condamnée à être tuée par Hermione. Elle avait heureusement refusé de le faire et la femme avait sauvé Hermione d'une situation embarrassante un peu plus tard dans l'une des tentes d'amusement avec cet horrible Pavos. C'était quoi son nom, déjà ? Lyra ?

— Ma Dame, dit alors celle-ci quand elle fut devant le couple.

Elle s'inclina profondément devant Hermione puis se tourna vers Voldemort.

— Et... Mons Seigneur.

Elle avait dit cela comme si c'&tait une chose amère dans sa bouche, mais Hermione fut satisfaite, elle n'avait aucune envie que le même incident se reproduise une fois de plus. La dernière chose dont elle avait besoin actuellement était que Voldemort fasse un caprice à cause de l'insubordination d'un fidèle... Il ne répondit même pas au salut de la femme se contentant de la toiser de son regard bleu glacier comme s'il voulait percer sa chair de son regard.

— Qu'y a-t-il ? demanda alors Hermione rapidement.
— J'ai une requête à faire, si vous voulez bien, dit Lyra.
— Allons, parle ! claqua Voldemort. Nous n'avons pas toute la journée !

Lyra serra les mâchoires mais elle resta concentrée sur Hermione.

— Certaines d'entre-nous voudraient protéger personnelle notre Dame. Peu importe ce qu'il se passe avec le Minsitère, nous voudrions rester à vos côtés et vous protéger de tout ce qu'ils pourraient nous envoyer.
— Et qu'est-ce qui vous fait croire que vous pourriez avoir ce privilège ? cracha Voldemort, mauvais.
— Nous voudrions donner notre vie pour elle, répondit Lyra sans une once d'hésitation. Ce ne serait pas un privilège, mais un honneur.

Voldemort leva un sourcil, surpris et impressionné. Hermione se demanda alors de qui parlait Lyra, ceux qui voulaient donner leur vie pour elle ? Elle devait sans doute parler de ces fidèles qui lui étaient loyaux à elle et uniquement à elle. La mère de la petite voyante, Aislin, avait mentionné ces personnes. Hermione avait été effrayée, à l'époque, que si Voldemort apprenait pour eux, il serait furieux, mais quand elle leva les yeux vers lui, il semblait intrigué à l'idée que des fidèles soient loyaux à sa compagne, tellement qu'ils donnaient leur vie pour elle.

— Je serais honorée d'avoir votre protection, dit alors Hermione avec un grand sourire pour Lyra.

Voldemort opina lentement.

— Nous risquons d'être séparés à n'importe quel moment, dit-il. Je me sentirais mieux en sachant quelqu'un te protège.

Lyra s'inclina pour le Lord et cette fois, sa réaction semblait sincère.

— Merci, mon Seigneur. Ma Dame. Je vais de ce pas nous rassembler.

Elle dévala ensuite la colline disparaissant la foule désordonnée des fidèles.

— Eh bien, voilà qui est intéressant, dit soudain Voldemort.
— Pardon ? répondit Hermione.

Il se tourna vers elle avec un sourire satisfait.

— Les Mangemorts semblent apprécier.
— Cela vous plaît ?
— En effet, répondit l'homme avec un sourire qui se mua en grimace. Heureusement, ils ne sont pas tous comme cette femme.
— Du calme, souffla Hermione en l'embrassant sur la joue. Tout ira bien.

Elle s'éloigna ensuite pour vérifier comment les préparatifs avançaient, principalement concernant les enfants. Tous ceux qui étaient bien trop jeunes pour se battre avaient été rassemblés dans une tente avec des sorcières veillant sur eux comme des poules. Hermione avis Aislin et sa mère dans le groupe et soupira de soulagement. Cela la rassura de savoir que la petite voyante allait fuir le camp en sécurité avant que la bataille ne commencer. Le plan était de conduire tout le monde au plus profond de la forêt pour attendre la fin du carnage puis revenir une fois que ce serait terminé. Ils seraient à la merci des vainqueurs, mais Hermione ne voulait pas y penser. Elle devait avoir foi en Voldemort et ses fidèles. Tout allait bien se passer. Ils avaient une armée, après tout.

Hermione allait pour quitter la tente des enfants quand elle remarqua le visage d'Aislin ; l'horreur se lisait sur le petit visage pâle de l'enfant. Sa mère était cramponnée à elle, tremblante de la tête aux pieds. Hermione les rejoignit et elles sursautèrent.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Hermione doucement. As-tu... As-tu vu quelque chose Aislin ?

La petite fille, les cheveux noirs en vrac et les yeux écarquillés, marmonnait dans sa barbe, enroulée dans le manteau de sa mère.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Hermione en s'agenouillant devant elle. Tout va bien, ma puce, tu peux me parler ; qu'est-ce que tu as vu ?

L'enfant ne répondit pas, au début, fixant seulement quelque chose, les yeux pleins de larmes roulant sur ses joues. Hermione était sur le point de lui reposer sa question quand les grands yeux bleus de l'enfant clignèrent soudain et s'accrochèrent aux seins, révélant une intelligence cachée terrifiante à voir dans les yeux d'un enfant.

— Pourquoi tout le monde doit mourir ? demanda alors la fillette de sa petite voix.

Hermione recula avec effroi.

— De... De quoi tu parles ? C'est ce que tu as vu dans ta vision ? demanda-t-elle.
— Ma Dame ! s'exclama soudain quelqu'un à l'entrée de la tente. Hermione pivota pour reconnaitre une de ses dames de compagnie. Le Seigneur vous attend à la tente principale !
— Juste un moment, je...
— Il a dit que c'était urgent !

Hermione se mordit la lèvre et jeta un dernier regard à la mère et la fille terrorisées avant de quitter la tente rapidement. Dehors, les gens couraient dans tous les sens, tous les ordres avaient été oubliés, il n'y avait plus qu'une chose dans l'esprit des gens, et c'était de survivre. Hermione se mit alors à courir comme si elle était en feu, les mots d'Aislin qui rebondissant dans la tête. Pourquoi tout le monde doit mourir ? 

La tente principale était bondée tandis que tout le monde se rassemblait autour de Voldemort et de la table de commandement. Hermione se fraya un chemin jusqu'à lui et il lui fit un signe de tête pour la saluer.

— Bien ! Tout le monde est là, dit-il alors. Combien de temps avons-nous ? demanda-t-il ensuite.
— Quinze ou vingt minutes, mon Seigneur, répondit Mag de l'autre côté de la table, face au couple. Des sources disent qu'ils sont déjà en train de traverser le village le plus proche.
— Combien sont-ils ?
— Une quantité incroyable, Seigneur... répondit Mag, mal à l'aise. Sans doute bien plus qu'ils ne l'étaient à la Bataille de Poudlard.

Un sombre sourire apparut sur le visage du Lord.

— Excellent, souffla-t-il.

Un frisson d'horreur descendit dans le dos d'Hermione.

— Excusez-moi, dit-elle alors en attirant toute l'attention sur elle. En quoi est-ce excellent ?
— Parce que, ma chère, cela veut dire que le Ministre envoie la totalité de son armée ici pour le combat... laissant le Ministère totalement vide et sans surveillance !

Le Coeur d'Hermione fit un looping, pas bien sûre de ce qu'elle venait d'entendre.

— Je savais bien que nous serions capables de tourner tout ceci à notre avantage, dit alors Voldemort en lui soulevant le menton de ses longs doigts fins. Et c'est grâce à toi. ton Patronus les a envoyés droit sur nous, mettant en scène tout ce stratagème. Un peu plus tot que je ne l'avais imaginé, mais nous devons prendre toutes les opportunités qui se présentent, n'est-ce pas ?

Hermione tremblait. Elle craignait de s'évanouir devant tout le monde.

— Pour que tout fonctionne, nous devons tous partir dans les quinze prochaines minutes, Mag annonça alors. Nous partirons à l'opposé de leur arrivée, afin d'éviter la confrontation directe. Ils doivent croire que nous sommes toujours là, afin que nous ayons le temps d'infiltrer le Ministère.
— Notifiez nos informateurs au Minsitère, répondit Voldemort. Je veux qu'ils soient prêts pour notre arrivée ; je veux prendre le contrôle avec le moins d'effort possible.
— Oui, mon Seigneur, répondirent certains Mangemorts en s'inclinant avant de partir.
— Il y en reste encore quelqu'un qui vont nous attendre au tournant, dit Mag d'un ton grave. rufus Scrimgeour est determine, mais il n'est pas idiot.
— Ils n'auront aucune chance face à nous, répondit Voldemort, aussitôt approuvé par plusieurs autres Mangemorts. Nous régleront le problème de la manière que nous connaissons.

Il y eut une robuste acclamation à travers la tente, et l'estomac d'Hermione se contracta. Tandis qu'ils continuaient à discuter de leur plan pour prendre le contrôle du Ministère, et changer l'Histoire pour toujours, tout ce qu'elle pouvait penser était les mots d'Aislin : Pourquoi tout le monde doit-il mourir ?

Tout se remit alors en mouvement. Tous les fidèles valides furent rassemblés dans un coin du camp, une ruche immense de frelons prêts pour l'action. Avec la permission de Voldemort, ils commencèrent à transplaner pour Londres où ils attendraient de nouvelles instructions. Les enfants étaient déjà partis se cacher dans les tréfonds de la forêt et en un rien de temps, le campement devint une ville fantôme parsemée de tentes et de caravanes vides.

Hermione ne resta pas non plus longtemps dans le coin ; à la seconde où la tente principale fut vide, elle se rua dans la forêt pour récupérer ses affaires dans leur tente. Ses savons, ses huiles, ses livres, ses vêtements, tout ce qu'elle pout fourrer dans son sac à la hâte. Elle était en train de jeter son sac sur son épaule quand Voldemort entra dans la tente. Ses yeux bleus étaient larges et vibrants. Elle ne l'avait pas revu aussi excité depuis la Bataille de Poudlard quand il lui avait révélé la vérité sur le Charme Serpentine. Elle était trop habituée à ce regard, l'anticipation, cette soif pour le pouvoir ! Son ultime désir était enfin à portée de main, la domination totale du monde magique !

La prenant dans ses bras, l'homme l'embrassa solidement.

— Nous y sommes, dit-il. C'est le moment pour lequel nous avons travaillé si longtemps !
— C'est la fin... souffla Hermione, les yeux pleins de larmes.
— Non ! répondit aussitôt Voldemort en la prenant par les épaules. Ce n'est que le début ! C'est le début d'une nouvelle ère, ma chère ! Ne le sens-tu pas ?

Elle secoua la tête.

— Tu verras, tu verras, répondit-il en posant son front contre le sien. En parlant de commencement... ajouta-t-il avec un sourire mauvais.

Il se précipita sur un coffre près du lit, fouilla dedans puis revint vers la jeune femme. Lui saisissant la main droite, il glissa un anneau à son doigt. Il était froid et plutôt lourd, mais il stoppa l'air d'entrer dans les poumons d'Hermione. Contrairement aux bagues classiques des Moldus, cette-ci avait une large pierre verte enchâssée sur anneau d'or. Au premier abord, il était trop grand, mais en quelques secondes, il s'ajusta parfaitement à son doigt.

— Il appartenait à ma mère, dit alors Voldemort. Le vieux Dumbledore l'avait, mais je l'ai récupéré pendant la Bataille de Poudlard. J'ai failli le perdre dans l'incendie du manoir...

Hermione eut un bref sursaut en réalisant ce qu'elle venait d'entendre.

— C'est pour ça que vous êtes retourné dans le manoir en flammes ? demanda-t-elle.
— Cela en valait la peine, répondit-il en effleurant la brûlure dans son cou.

Hermione observa la bague ; elle avait envie de pleurer, mais pas pour la bonne raison.

— Je ne sais pas quoi dire, dit-elle alors.
— Tu n'as rien à dire, répondit-il. Garde là pour le moment, quand la bataille sera terminée, et que le Ministère sera à nous, tu pourras me la rendre. Comme une promesse.
— Une promesse ?
— Oui. Car peu importe ce qu'il se passera aujourd'hui, nous trouverons toujours le moyen de nous retrouver.
— C'est mignon, répondit Hermione avec un sourire.
— Ou bien... Tu peux la garder et me faire une promesse différente, dit-il en posant une main sur sa joue.
— Quel genre ? demanda la jeune femme en fronçant les sourcils.
— Celle de devenir ma femme.

Hermione eut un hoquet de surprise. Toute la pièce se mit à tourner tandis que son esprit tentait d'enregistrer ce qu'il venait de dire. Sa femme ?

— Vous... Vous voulez m'épouser ? souffla-t-elle, soudain submergée.
— Nos corps et nos âmes sont déjà étroitement liées. Dans mon esprit, nous sommes unis autant que deux personnes puissent l'être. Mais je voudrais que tous voient ce lien, je veux qu'ils sachent que nous nous appartenons l'un à l'autre. Comme un époux et sa femme.

Un rire nerveux secoua la poitrine d'Hermione, bombardée par les émotions, les siens à lui et les siens à elle mélangés. Désire, luxure, doute, espoir... Elle ne savait pas où ses émotions s'arrêtaient et où les siennes commençaient. Ils étaient une seule et même personne qui ressentait tout à la fois. Et c'est ainsi qu'elle voulait que cela reste, elle ne voulait rien éprouver d'autre. Hermione serra sa main contre sa poitrine, des larmes de joies dévalant ses joues.

— Je ne vous la rendrait pas, dit-elle. Je veux la garder pour toujours.

Soudain, il fut sur elle pour l'embrasser avec ardeur, un baiser comme ils n'en avaient encore jamais partagé depuis. Ils se comprenaient désormais entièrement l'un l'autre ; à part de maintenant, plus rien au monde ne pourrait les séparer, il n'y aurait plus l'un sans l'autre, ce serait eux deux ou personne.

La jeune femme ressentit soudain son impatiente pour elle et il l'aurait jetée sur leur lit s'il n'y avait pas eu cet appel au dehors.

— Ils sont là !

Les amants se séparèrent avec regret.

— Les Aurors, dit-il. Nous devons partir.
— J'aurais voulu avoir plus de temps... répondit Hermione en passant ses mains dans les cheveux du sorcier.

Il l'embrassa.

— Une fois que le Minsitère sera à nous, nous aurons tout le temps du monde, répondit-il.

Il lui prit une main et ils sortirent rapidement pour rejoindre leurs fidèles qui les attendaient. A l'écart, un groupe d'une quinzaine de sorciers et de sorcières s'inclinèrent pour Hermione quand elle s'approcha. Lyra se tenait devant eux.

— Votre garde, dit-elle en indiquant le groupe derrière elle.

Hermione hocha la tête, croisant le regard de chacun. Tous ceux gens, loyaux à elle et personne d'autre. C'était un sentiment étrangement satisfaisant. Ce devait être cela que Harry ressentait, avoir la confiance de tellement de personnes qui étaient prêt à se battre pour lui... Elle aurait dû être dépassée par tout ça, la responsabilité, mais elle au sommet du monde après la proposition de Voldemort. Lui jetant un coup d'œil, la jeune femme remarqua à son sourire que lui aussi, pensait encore à eux deux...

Une explosion dut soudain trembler le sol et tout le monde sortit de ses pensées. Ils pivotèrent tous vers le camp où des flammes élevaient et où des sortilèges jaillissaient déjà de partout. La bataille avait commencé et les Aurors allaient avoir un brutal réveil...

Voldemort hurla soudain à tous de transplaner ; Hermione saisit les mains de ceux l'entourant, la seconde suivante, elle était aspirée dans un trou noir comme ils disparaissaient tous dans un craquement sonore.


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