Chapitre 41
Hermione avait les mains tremblantes comme si elle venait de sortir d'une violente bataille. L'adrénaline qui courant dans ses veines la rendait irritable, en colère, effrayée aussi. Comme elle courait à travers les arbres, aussi vite que ses pieds le lui permettaient, elle jetait des regards par-dessus son épaule dans la dense forêt en direction de l'endroit où il se trouvait. Elle continuait d'imaginer qu'elle allait le voir débouler, la suivant en courant pour l'attraper et finir ce qu'ils avaient commencé.
À part elle, elle se demandait, s'il avait obéi à la demande et punit cette jeune rebelle, est-ce qu'elle aurait été plus clémente que Voldemort ? Cela leur aurait épargné cette dispute, ils auraient pu se retrouver dans leur tente, passer une soirée romantique... Mais non ! La jeune femme cessa brusquement de penser à ça.
Elle avait raison ! Pas lui ! Hermione avait bien fait de suivre son instinct et de refuser ses ordres. Elle ne ferait jamais de mal à une personne innocente, ni quand elle était encore Hermione Granger et encore moins maintenant. Jamais ! Ces sorts étaient impardonnables pour une bonne raison ! Elle ne pouvait pas laisser Voldemort l'influence dans cette direction, en dépit de ses sentiments pour lui. C'était la raison pour laquelle elle hésitait à lui révéler se grossesse. Il voulait toujours qu'elle prenne sa suite, comme le Charment Serpentine le suggérait, et il voulait qu'elle le fasse à sa manière. Son refus d'obéir la rendait défectueuse à ses yeux. Verrait-il en l'enfant une chance d'en faire le parfait dictateur ? Un qui n'hésiterait pas à tuer quand il le demanderait, là où elle avait échoué ?
Une racine sortant du sol se présenta soudain sur son chemin et elle trébucha. Elle se redressa avec un grognement. Comment pouvait-il ? elle serra les poings. Comment osait-il lui demander une telle chose ? Ses pieds frappaient le sol à chaque pas. Il est si arrogant, cruel, vaniteux et... Sa voix se brisa et les larmes lui brouillèrent la vue et soudain, elle fondit en larmes.
Hermione posa ses doigts au coin de ses yeux pour faire cesser le flot de larmes, elle ne voulait pas se montrer à la fête avec des yeux rouges et gonflés, en colère. Après une profonde inspiration, elle reprit son chemin.
Alors qu'elle approchait de l'orée du bois, le long de la colline qui séparait le camp de la forêt, ses pensées étaient tournées sur le moment où elle allait retrouver Voldemort, plus tard. Qu'allaient-ils se dire ? Que pourraient-ils dire ? Elle se souvint des quelques mots qu'ils avaient échangés avant qu'elle ne parte de la tente, mais une seule chose semblait sortir de cette dispute : les mots rebondissaient encore et encore dans sa tête, ne voulant pas se faire oublier.
Je tuerai le monde entier pour toi.
Il n'y avait aucun amour dans ses yeux quand il avait prononcé ces mots, aucune affection, pas de chaleur. Il avait lâché comme s'il avait dit que la Terre était ronde. C'était un simple fait, il le ferait. Pour elle.
Un violent secoua Hermione, pas seulement le long de son dos, mais dans son corps entier, directement dans sa moelle épinière. Elle se sentit soudain perdue et peut-être aussi un peu effrayée.
Il était prêt à tuer le monde entier...
Elle réalisa alors à quel point ces paroles étaient significatives. Cette confession du Seigneur des ténèbres en personne. À quelle fréquence avouait-il ses propres sentiments ? Avait-il déjà dit à l'un de ses Mangemorts – ou n'importe qui d'autre ! – quelque chose d'aussi rudement loyal que de tuer le monde entier pour eux ? N'y avait-il vraiment personne sur cette planète d'aussi important qu'elle ?
Peut-être... Peut-être que c'était sa manière de me dire que...
Le mot qui suivait refusa de sortir. Pourquoi cela était aussi difficile ? Hermione changea de pied d'appuis et tourna la tête dans la direction où le Lord devait se trouver.
Était-ce la manière de Lord Voldemort de dire « Je t'aime » ?
Une voix l'appela soudain et la jeune femme bondit, se retournant vers la colline. L'une de ses servantes, la plus jeune, venait de sortir de la tente principale avec des plats dans les mains et l'observait.
Hermione agita la main et la rejoignit au sommet de la colline. La jeune fille s'inclina malgré son fardeau et Hermione lui en prit une partie avant que tout ne s'écrase au sol. La servante la remercia, mais quand elle observa la jeune sorcière plus longuement, elle fronça les sourcils et pencha la tête.
— Est-ce que tout va bien, ma Dame ? demanda-t-elle en équilibrant ce qu'elle transportait dans ses bras.
— Tout va bien, répondit Hermione, non sans jeter un regard vers la forêt en contre-bas tout en passant rapidement sa main au coin de son œil.
La servante le remarqua.
— Il n'a pas été méchant avec vous, n'est-ce pas ? Oh, j'ai entendu ce qu'il s'était passé avec cette femme...
Hermione reporta son attention sur la jeune fille. Celle-ci rougit aussi et détourna le regard.
— Je suis désolée, ma Dame, dit-elle. Ce n'était pas correct de demander une telle chose.
— Ça va, répondit Hermione. J'ai entendu qu'une fête se tenait, ce soir ? Ça paraît sympa, je me disais que je pourrais venir jeter un coup d'œil.
La jeune fille hocha la tête avec enthousiasme.
— Oui ! Musique, boissons, danse. J'irais juste après avoir fini de nettoyer ici.
— Laisse-moi t'aider alors, répondit Hermione. Nous irons ensemble après.
— Vous voulez m'aider ?
— Pourquoi pas ?
La jeune fille haussa les épaules.
— Comme vous voudrez, ma Dame.
Elles transportèrent alors la vaisselle sale de l'autre côté de la colline le long du campement. Le soir, cela donnait un tableau plutôt sympathique. Sous l'immensité des étoiles, les feux de camps et les lanternes illuminaient des centaines de caravanes et de tente colorées. Discussions, rires et musique emplissaient l'air. Tout était plein de vie et contentement. Voir cela provoqua un sentiment de paix dans l'esprit d'Hermione.
— Par ici, ma Dame.
Elles suivirent un alignement de barils d'eaux et de tables. Des assiettes sales étaient empilées haut et à un bout, un groupe de personnes faisait la vaisselle. Les jeunes femmes déposèrent leurs chargements sur une table et un plongeur les remercia dans lever les yeux. La dernière chose qu'ils imaginaient étaient de voir l'héritière du Seigneur des Ténèbres aider aux tâches, donc Hermione s'éloigna avec sa servante sans se faire remarquer.
Cependant, son anonymat ne dura pas longtemps lorsqu'elles s'approchèrent de la tente où se tenait la fête. Les gens entraient et sortaient, se tenant sur l'herbe en larges groupes, discutant avec un verre à la main. Le premier sorcier qui remarqua les deux femmes venant dans sa direction, il s'inclina aussitôt. D'autres l'imitèrent ensuite et bientôt, tout ceux qui se trouvaient devant la tente lui montrèrent leur respect.
De l'extérieur, la large tente de forme octogonale surmontée d'un drapeau rouge, rayonnait d'une douce lueur orangée dans la nuit. Les ombres des personnes à l'intérieur se voyaient à travers la toile. La musique sortait par la porte de la tente maintenue ouverte pour laisser le passage des gens.
À la seconde où les deux jeunes femmes entèrent dans la tente, la jeune servante fut aussitôt happée par un bel homme et un gobelet plein fut planté entre les mains d'Hermione. Elle le porta à son nez et renifla son contenu. L'odeur agressive de l'alcool la fit grimacer et elle déposa le verre sur une table proche. Le verre fut récupéré par quelqu'un d'autre à peine avait-il touché la table.
À l'autre bout de la tente, il y avait une scène où se trouvaient des musiciens qui jouaient quelques musiques de groupes de rock sorciers. A l'instant, ils jouaient la familière chanson des Bizzar'Sisters, « This is The Night ». Un groupe de danseur remuaient près d'eux, levant les bras et sautant au rythme de la musique.
Dans un autre coin de la tente, il y avait un tas de barils, si gros que si Hermione avait tenté d'entourer ses bras autour, elle n'aurait pas pu toucher ses doigts. Une ligne de sympathisants, verre à la main, se servait eux-mêmes la bière directement depuis les barils mis en perce. Sur la table proche, il y avait un récipient d'eau. Hermione s'y rendit. Elle slaloma entre les tables et les bancs occupés. Quand elle s'excusa pour passer, des gens lui jetèrent un regard, puis une autre histoire d'être sûrs avant de s'écarter du chemin.
Une louche en bois flottait dans la cuve d'eau, elle l'utilisa pour s'en servir dans un gobelet. Quand il fut plein, elle en but une gorgée ; le liquide était chaud et un peu âcre, mais c'était toujours mieux que de la bière.
Son attention fut soudain captée quand elle surprit quelqu'un à prononcer un nom qu'elle n'avait pas entendu depuis très longtemps.
— T'as entendu ce que trafique Harry Potter ?
Cela provenait d'une des tables proches. Elle était pleine de gens donc Hermione se glissa derrière une chaise pour écouter.
— Après l'Évasion de Menkar, il est retourné à Poudlard pour les aider à monter une sorte de programme de duel avancé, dit un sorcier vêtu d'une robe bleue usée.
— Dans l'intention d'entraîner les étudiants au combat, ajouta une sorcière blonde. Au vrai combat.
— La Bataille de Poudlard les a terrifiés, dit quelqu'un d'autre. Ils entraînent ces enfants pour monter une armée, tout comme nous.
— Pas comme nous. Nous avons des professeurs qui enseignent déjà les sorts Impardonnables à nos étudiants.
Le vieux sorcier soupira.
— Oui, je suis au courant. J'ai deux adolescents qui étudient ici.
— Enseigner la Magie Noire est probablement notre seul moyen d'avoir le dessus. Surtout sur le Ministère est réellement en train d'entraîner les enfants pour faire face au Seigneur des Ténèbres.
— D'une manière ou d'une autre, le sort mortel n'est pas un sort que mes enfants ont besoin de connaître.
— Nous sommes en guerre. Regarde, l'actuel Ministre de la Magie. Rufus Scrimgeour, ancien chef du Département du Bureau des Aurors. Un Auror qui dirige notre gouvernement ! Ce n'est pas étonnant que Poudlard soit en train de devenir une fabrique à soldats. Et ils ont Harry Potter qui les aide, avec ça !
Hermione écoutait attentivement. Elle ne pouvait pas imaginer Poudlard devenir la même chose que ce qu'il se passait ici, au quartier général de Voldemort. Un programme de duel avancé ? C'était vraiment la guerre.
La jeune femme tendit un peu plus l'oreille quand le sujet changea, particulièrement concernant les Nés-Moldus.
— Il n'y a pas longtemps, une rumeur disait que le Seigneur faisait des plans pour introduire des gens au Ministère de la Magie afin de mettre en place une sorte de nouvelle disposition pour enregistre et interroger les Nés-Moldus. Une... Commission d'enregistrement des Nés-Moldus, je crois que ça s'appelle. Ça ne machera jamais, n'est-ce pas ?
— Pourquoi tu dis ça ? demanda le vieux sorcier.
— Tu ne sais donc pas ? demanda la sorcière blonde qui était assise sur la chaise derrière laquelle se trouvait Hermione. Notre Dame est une Née-Moldue. Il est clairement amoureux d'elle. Humilier et éliminer les Nés-Moldus n'est clairement plus sa préoccupation première désormais. Il a sans doute peur que la Commission d'Enregistrement s'en prenne à elle... hé !
L'un des sorciers assis non loin de la sorcière blonde venait de lui jeter un gobelet vide qui l'avait frappée à la poitrine. Une fois qu'il eut capté son intention, il lui pointa quelque chose dans son dos, vers Hermione. Quand la sorcière blonde se retourna, elle pâlit aussitôt et bondit de sa chaise. D'autres l'imitèrent aussitôt et s'inclinèrent.
— Ma Dame, je... je... ânonna la sorcière blonde.
— Vous avez raison, répondit Hermione avant que l'autre ne puisse s'excuser. Je suis une Née-Moldue. Il est amoureux de moi. Il se fiche des Nés-Moldus désormais. Et cela me ferait chier...
Elle esquissa un sourire.
— Vous n'avez rien dit de mal.
Il y eut quelques rires et se rassirent tandis qu'Hermione se rapprochait d'eux. La sorcière blonde lui offrit sa chaise et la jeune femme s'y assit.
— Qu'en pensez-vous, ma Dame, demanda le vieux sorcier. Si je puis me permettre, qu'est-ce que vous pensez du sujet des Nés-Moldus dans la communauté sorcière ? Je penserai volontiers que vous êtes de leur côté, mais avec le Seigneur des ténèbres comme mentor... Eh bien, on ne sait jamais.
— Je suis, bien entendu, de leur côté, répondit Hermione. Si j'en avais le pouvoir, j'abolirais tous les groupes pro-Sang Pur, ajouta-t-elle ensuite après avoir réfléchi quelques secondes. Comme nous avons pu le voir, ils ne font que diffuser peur et destruction à travers notre monde. Les Nés-Moldus devraient avoir les mêmes droits que les Sang-Pur. Notre gouvernement a bien progressé durant les dernières années, mais la discrimination contre eux est toujours un problème, je l'ai vu en personne à Poudlard. Tout intolérance devrait être défendue. C'est un fait qu'il n'y a aucune différence dans nos capacités magique entre un Né-Moldu et un Sang Pur.
— Bien sûr, intervint l'un des occupants de la table en agitant une main. Vous en êtes la preuve. Vous êtes l'une des plus puissantes sorcières de notre monde.
Il y eut un murmure d'approbation et Hermione rougit sous le compliment.
— Avec vos parents qui sont des Moldus, vous devez également sympathiser avec la communauté non magique, n'est-ce pas ?
— Encore plus, répondit Hermione en buvant un peu d'eau. Je pense que les deux communautés devraient être incluse dans l'ordre. Ce monde ne nous appartient pas. Mes parents, non-magiques, acceptent mes capacités.
Elle sourit doucement en se souvenant des Granger.
— Ils l'ont toujours accepté. Et ils ne doivent pas être les seuls. Les deux côtés ont besoin de l'autre pour survivre. La plupart des guerres du monde magique sont partie de l'idée que les sorciers étaient des gens supérieurs.
— Je vois où vous voulez en venir, mais d'autres diraient que les Moldus, de part leur absence de magie, ne nous sont d'aucune utilité. Dans un sens, ne leur sommes-nous pas supérieurs ?
— Dans un sens, oui, répondit Hermione. Mais comme je l'ai dit, chaque coté a besoin de l'autre ; parce que même si les Moldus ne sont pas capables de magie, ils ont d'autres talents... Je pense que c'est le seul moyen d'obtenir la paix.
La tablée demeura silencieuse un moment puis le vieux sorcier prit la parole.
— Cette cause semble vraiment idéaliste, ma Dame, si je puis me permettre. Très ambitieux.
— Peut-être idéaliste, intervint quelqu'un d'autre de la tablée. Mais tout cause cherchant à obtenir la paix vaut qu'on se batte pour elle.
— Si vous voulez bien m'excuser, je pense que beaucoup de personnes considèrent que combiner les communauté magiques et non magiques serait très dangereux. Notre Seigneur ne partage sûrement pas cette pensée, lâcha la sorcière blonde.
Avant qu'Hermione puisse répondre, une autre personne prit la parole.
— Bien entendu qu'il ne le serait pas ! Le Seigneur des ténèbres veut le contrôle total de toutes les communautés, peu importe leurs capacités magiques. Et il l'aura, avec notre aide.
Hermione prit cela en compte. C'était vrai que la seule ambition de Voldemort était de gagner plus de pouvoirs, plus de sympathisants, plus de contrôle. Mais... a quelle fin ? Sa haine envers les Moldus, à cause de son père Tom Jedusor Senior, avait macéré en lui depuis un bon moment. Grâce à elle, cette colère était contenue, mais qu'est-ce qui le faisait avancer désormais ? Peut-être avait-il un quelconque idéal qu'il suivait ou peut-être... peut-être que c'était simplement le voyage pour obtenir ce pouvoir qu'il mourait d'envie de posséder. Une fois qu'il aurait tout le monde sous son contrôle, qu'il n'y aura plus de terres à conquérir, plus de rebelles à tuer ou de gouvernements à renverser, que fera-t-il alors ?
Elle se souvint alors de ce rêve qu'ils avaient partagé il n'y a pas si longtemps, celui où était apparue Aislin, et où le monde entier brûlait, où Voldemort avait tué tout le monde et qu'il n'y avait plus rien sur Terre sinon des cendres.
Je tuerais le monde entier pour toi.
Peut-être que ce cauchemar n'était pas si loin la vérité...
— Regarde-nous, dit soudain un sorcier en baissant la voix pour que seul le groupe puisse entendre. On a un ancien Auror d'un côté, et un sorcier affamé de pouvoir de l'autre côté. La guerre est inévitable. Le monde mérite mieux que ça, non ?
Tout le monde approuva et le vieux sorcier prit la parole.
— Ce monde ne mérite pas seulement le meilleur, il mérite un bon commandant, quelqu'un qui ne leur ordonnera pas d'aller mourir sur un champ de bataille.
Un silence pensif s'écrasa sur la table, soudain, tous les regards, un par un, se tournèrent vers Hermione. Celle-ci ouvrit de grands yeux. En rencontrant chacun de ces regards pleins d'espoir, elle comprit qu'elle parlait avec un groupe de ses propres fidèles rebelles. Elle regarda brièvement ailleurs, prit une longue gorgée d'eau. Pas de pression du tout...
— Ma Dame...
Hermione se leva soudain de sa chaise, observant la piste de danse.
— Oh, cela semble amusant, dit-elle. Je me sens l'envie de danser, quelqu'un se joint à moi ?
Avant que quelqu'un puisse répondre, elle avait filé.
Hermione se mêla à la foule de danseurs en essayant d'oublier ce que leurs regards imposaient. Leur foi en elle était terrifiante, imprévue et, dans un certain sens, flatteuse. Elle n'aimait pas l'idée qu'il y ait des rebelles parmi les fidèles, causant des troubles en son nom, mais dans le même temps, quand ils l'avaient tous regardée avec cet optimisme dans leurs yeux, un sentiment étrange et plaisant c'était emparé d'elle. Aider les gens était dans sa nature, mais devenir un commandant, non. Elle n'était pas habituée à cela ; Harry Potter avait toujours été celui à qui la chose échoyait.
Mais elle n'était pas venue à cette fête pour dealer avec des sujets aussi importants, elle avait besoin de digérer tout ça et de s'aérer l'esprit.
Remuant sur le rythme rapide des basses et des tambours, Hermione était cernée par la foule. Elle les imitait, levant les bras au-dessus de sa tête en sautant. Personne ne dansait avec personne ; ils dansaient tous comme une seule personne, appréciant la musique et la passion. Cela puait la bière et la sueur, mais elle s'en fichait. Elle aimait avoir de la compagnie.
Un jeune homme, dont le visage ne lui revenait pas, lui saisit soudain les mains et la fit tournoyer autour de lui. Il posa ses mains sur ses épaules et elle dansa avec lui. Tandis qu'elle tournoyait en rythme avec la musique, elle regardait autour d'elle et observait la fête qui les entourait, les lanternes qui flottaient au-dessus de leur tête propageaient une douce lueur leur assurant quelque intimité.
Sur les bords de la piste, cependant, les lanternes étaient brillantes. Le peu qu'elle pouvait voir était des danseurs et encore des danseurs, mais son regard s'engouffra soudain dans un trou au milieu de la foule jusqu'au bord de la piste de danse. Là, près de la toile de la tente, debout avec un pied sur un banc, se tenait Barty, en train de boire une bière à grandes gorgées. Ce n'était pas surprenant de le trouver ici à avaler sa boisson favorite, appréciant la vue de jolies filles. Mais quelque chose capta soudain l'attention d'Hermione.
L'homme à la face de rat qu'elle avait rencontré un peu plus tôt, celui qui avait révélé à Voldemort ce que Barty avait fait pendant les cours et enduré la punition à sa place, se dirigeait vers le sorcier aux cheveux noirs et se mit à lui parler. Bien entendu, Hermione n'entendit rien de la discussion à cause du rugissement de la musique sur scène. Elle imagina qu'il lui parlait que Voldemort voulait le voir, plus tard, afin de lui dispenser formellement sa punition, et elle attendit que l'homme pâlisse de terreur.
Il n'en fut rien. Ce fut même l'opposée qu'il se passe.
Au lieu d'être terrorisé, Barty abattit sa main sur l'épaule de l'homme, souriant, et plongea sa main dans une poche de sa veste. Hermione ne parvint pas à voir ce qu'il en sortit pour le donner à l'autre sorcier, qui lui tournait le dos. L'homme à la face de rat semblait cependant ravi et il s'en alla après avoir glissé la chose dans sa propre poche. Barty le regarda partir puis avala une longue gorgée de sa bière. Quand le gobelet toucha ses lèvres, cependant, son regard accrocha celui d'Hermione et il se figea. Il sourit ensuite et lui fit un clin d'œil.
La jeune femme plissa les yeux, suspicieuse, jusqu'à ce que son partenaire de danse la fasse à nouveau tournoyer. Le monde se mit à tourner et quand il s'arrêta, Barty avait disparu.
Il apparut un moment plus tard sur la piste de danse, pas loin d'elle. Elle le perdit ensuite de vue plusieurs fois, et à chaque fois qu'elle le voyait, il se déhanchait avec une femme différente. Leurs regards s'accrochèrent, noir contre marron, et à chaque fois, cela le faisait sourire.
Alors que la nuit s'étirait, les gens commençaient à avoir du mal à tenir debout à cause de l'alcool. Dans le fond, vers les barriques de bière, un soudain rugissement monta. Hermione arracha son regard de Barty et observa une femme monter sur une table, remurant des hanches en rythme avec la musique. Les cris de la foule ne faisaient qu'augmenter sa passion lorsqu'elle commença à retirer ses vêtements. La scène attira l'œil du jeune homme avec qui Hermione dansait et il l'abandonna pour rejoindre le groupe.
Soudain, comme si on abaissait un bouton, l'atmosphère de la fête changea. L'air se chargez d'excitement et de luxure. Des couples sortirent de nulle part, s'embrassant et dansant si proches les uns des autres que leurs corps s'entremêlaient. Des hommes de tous âges, enivrés, se mirent à se battre pour attirer alors l'œil Hermione ; certains prenaient même des poses très suggestives, ce qui la fit rougit.
Un espace se forma alors sur la piste de danse et la jeune femme estima qu'il était temps de partir quand des bras robustes jaillirent de derrière elle et s'enroulèrent autour d'elle. Elle ne pouvait pas voir à qui ils appartenaient, ils la tenaient fermement serrée contre un torse, mais elle pouvait sentir le relent de la bière dans le souffle de cette personne quand il pressa sa joue mal rasée contre la sienne.
D'abord, elle crut que c'était Barty, mais quand elle repoussa violemment ses avances, il lui répondit d'une voix qu'elle ne reconnaissait pas.
— Tu sais que tu le veux, petite fée.
— Comment osez-vous ? gronda-t-elle.
Il pressa son visage dans le creux de son cou et prit une longue inspiration.
— Tu sens si bon... Lavande.
— Oh, si le Seigneur vous voyait... !
— Mais il n'est pas là, n'est-ce pas ?
— Ne m'obligea pas à vous faire du mal !
Il se mit à rire et ses épaisses mains poilues s'agrippèrent soudain aux seins d'Hermione.
— Laisse-là, Pavos, dit alors une femme en s'avançant, baguette levée.
Hermione reconnut la jeune femme qui avait insulté Voldemort, un peu plus tôt dans la journée, celle qu'elle avait refusé de punir d'un Doloris.
Pavos jura alors et demanda à la femme d'aller se faire voir.
— Je n'en ferait rien, répondit-elle. Pas tant que tu voudras faire du mal à ma Dame.
— Ne le prend pas aussi sérieusement, nous ne faisons que nous amuser.
Erk, songea Hermione comme elle tentait de se libérer des bras de l'homme. Il est comme Barty.
— Vraiment ? demanda la femme, dubitative.
Ses yeux se posèrent sur Hermione qui secoua vivement la tête.
— Tu es en sous-nombre, Pavos. Laisse notre Dame partir et les choses pourraient bien finir pour toi.
— Mon cul que je suis en sous-nombre, grogna l'homme.
Sa voix grave et gutturale fit sonner les oreilles d'Hermione.
— Je veux te prendre en duel et écraser ta petite face sur le sol !
— Vraiment ? répéta la femme, mais sur un ton bien différent cette fois, comme si elle le mettait au défi de tenter quelque chose. Tu crois que tu peux nous batte, nous tous ?
Elle ouvrit les bras, indiquant la foule autour d'eux et, de nulle part, sortirent des gens, baguette en avant, s »'approchant de la sorcière. Chaque homme et chaque femme, jeune ou vieux, de ce groupe particulier, fixait Pavos d'un regard meurtrier. Et à chaque personne faisant un pas vers eux, l'emprise de l'homme se relâchait un peu plus.
— Tu crois vraiment que tu peux traiter notre Dame comme n'importe laquelle de nos filles ? demanda la sorcière, encore plus impressionnante que jamais avec cette armée derrière elle. Tu oublies, Pavos, Notre Dame n'est pas une femme ordinaire. Elle a une armée de son côté.
Les bras de Pavos se relâchèrent soudain et il recula de quelques pas. Hermione se retourna alors qu'il fuyait la tente.
— Très bon choix, souffla la sorcière en rangeant sa baguette.
Les gens qui les avaient entourées reculèrent alors et se fondirent dans la foule comme si de rien n'était.
— C'était fantastique, dit alors Hermione en tendant une main.
La sorcière la prit et la serra solidement en disant s'appeler Lyra.
— Il aurait dû mieux le savoir, cet homme. Mais il est l'un des Mangemorts originaux, il n'a aucun respect pour personne excepté le Seigneur lui-même. Peu importe, n'y pensez plus. Si jamais vous avez à nouveau besoin d'aide, je ne serais pas loin, avec mes amis.
— C'est très gentil à vous, je... Je suis vraiment désolée pour ce qu'il s'est passé aujourd'hui, ajouta-t-elle en baissant la voix.
Lyra garda son sourire et balaya les excuses d'Hermione d'un rire.
— Oh, ma Dame, aucun mot ne peut expliquer à quel point ce fut satisfaisant. Je veux dire, avez-vu sa tête ? Ses jolis yeux bleus étaient prêts à sortir de son crâne ! Si je pouvais le refaire, je le ferais des milliers de fois, heureuse d'endurer la punition !
— Mais c'est dangereux, répondit Hermione, tendue. Pas seulement à cause de Voldemort, mais aussi de ses loyaux suivants. Ils vous feront vivre un enfer pour l'avoir maltraité.
— Très juste, soupira Lyra, non sans continuer de sourire. J'ai encore quelques blagues dans ma manche à servir à cette face de troll...
— Oh, non !
— Mais je vous promets de faire ce que vous direz, acheva la jeune femme en prenant les mains d'Hermione. Je me tiendrais en retrait, si c'est votre demande.
— Merci, répondit Hermione, soulagée. Vous savez, Voldemort peut être cruel parfois, mais il n'est pas si méchant qu'il n'y paraît.
Lyra marmonna.
— Il a changé d'avis concernant votre mort.
— Vrai. Remercions le ciel pour les petites compassions, je suppose.
Les deux femmes échangèrent ensuite des adieux sincères avant de se séparer. Hermione voulait partir d'ici au plus vite, l'atmosphère était toujours excitée de luxure et maintenant, encore plus de femmes se trouvaient sur les tables près des barriques de bière. Il fallait mieux partir avant qu'un autre incident n'arrive.
Comme elle quittait la tente, les hommes l'observèrent, leurs regards glissant le long de son corps. Elle regarda autour d'elle.
Je me demande où est Barty...
Il n'était pas dans la tente, pour ce qu'elle en savait. Le spectacle avec sa petite « armée » l'avait peut-être effrayé lui aussi. Cette pensée fit sourire la jeune femme.
Hermione n'avait cependant pas envie de rentrer maintenant, pas tant qu'elle serait encore en colère contre Voldemort. Elle avait utilisé la magie pour se défendre et l'empêcher d'avoir le dessus sur elle. Jamais encore elle n'avait repoussé ses avances ; il était probablement aussi confus et contrarié qu'elle l'était. Ils avaient tous les deux besoin d'un moment pour redescendre alors elle se mit à marcher, sans but distinct, mais quand ses pieds s'arrêtèrent, elle se trouva devant la cascade où ils s'étaient lavés. La brume de l'eau la rafraîchir après la chaleur de la tente ; elle retira ses chaussures et trempa ses pieds douloureux dans l'eau. La boue et le sable s'enroulèrent autour de ses orteils, l'air frais chasse le brouillard de son esprit et elle observa le soir.
La surprenant mention d'Harry Potter et de ses parents lui avait laissé un sentiment de solitude qu'elle n'avait pas éprouvé depuis un long moment. Voldemort était tout ce qu'elle avait ici, mais après ce qu'il s'était passé ce soir ? Son cœur se serrait pour avoir un peu de chaleur humaine. Elle voulait se rouler en boule sur le canapé près de sa mère et de son père et regarder leur pièce de théâtre favorite à la télévision, comme à chaque fois qu'ils avaient une mauvaise journée. Quelques semaines en arrière – cela semblait des années – elle avais promis d'envoyer un message via son Patronus à ses amis, juste pour qu'ils sachent qu'elle allait bien.
Elle pourrait le fait maintenant, mais... Ils ne voudraient rien entendre d'elle de toute manière. Le fait que chaque Auror l'ait vue sauver Voldemort – ou du moins celui qu'ils pensaient être Voldemort – de l'exécution à Menkar, ne faisait sûrement pas d'elle leur personne favorite, surtout de Harry Potter.
Ses parents, cependant...
Sortant sa baguette, Hermione assura sa stabilité avec de l'au aux chevilles. Elle ferma les yeux et se concentra sur un souvenir heureux ; célébrer Noël avec sa famille, l'odeur du parchemin neuf. De toutes les images qui lui vinrent, l'image de Voldemort au-dessus d'elle quand ils étaient au lit fit irruption derrière ses paupières... Du bout de la baguette de la jeune femme, le Patronus prit alors vie. Gardant les yeux fermés, elle chuchota le message qu'elle voulait envoyer, chargeant chaque mot avec l'amour et nostalgie. C'était un message simple, suffisant pour leur faire savoir qu'elle allait bien. Une fois fini, elle donna un petit coup de baguette pour relâcher le Patronus.
Elle rouvrit ensuite les yeux et tout son corps se congela. Ce qu'elle vit flotter devant elle n'était pas son Patronus, du moins pas celui qu'elle était habituée à avoir. D'habitude, c'était une loutre joyeuse et celui-ci n'était pas une loutre : c'était un serpent et il ressemblait beaucoup trop au Charme Serpentine. D'environ cinq pieds de long, il ondulait dans l'air en illuminant l'eau d'une puissante lumière bleue. Elle le regarda ensuite partir en ayant l'impression que la dernière étincelle d'innocente qu'elle possédait venait de disparaître.
Comment c'était possible ? Pourquoi avait-il changé ? Était-ce l'influence du Charme Serpentine ? Ou cela venait-il d'autre chose ?
Les Patronus changeaient parfois, mais uniquement si le lanceur avait éprouvé une violente émotion... du genre, tomber amoureux.
Le serpent ondula dans les airs, au-dessus de l'eau, de la berge, puis dans la forêt, mais alors qu'il franchissait l'orée du bois, sa lueur éclaira un visage caché dans les buissons. Hermione sursauta et saisit aussitôt sa baguette.
— Qui est là ? s'exclama-t-elle.
Au début, rien ne se produisit puis le buisson remua et une silhouette apparut dans la lumière. C'était Barty, mais il n'était pas seul. Un couple, un homme et une femme, apparurent après lui. Ils semblaient avoir le même âge que Barty et les trois étaient visiblement soûls. Ils riaient à l'air abasourdi d'Hermione. Le couple décida soudain de se déshabiller et avec des cris de joies, ils plongèrent dans l'eau.
Hermione était tendue, se préparant à se battre, mais le Charme Serpentine demeurait paisible en glissant sur sa peau. Ces personnes n'avaient aucune forme de menace envers elle, la jeune femme s'assit donc la berge, repliant ses jambes sous elle, et les observa. Barty se laissa tomber près d'elle dans le sable, allongea ses jambes et s'allongea en appuis sur un coude. Elle pouvait voir rien qu'à son regard qu'il avait beaucoup de mal à se concentrer sur elle tellement il était ivre.
— J'ai quitté la soirée pour m'éloigner des ivrognes, dit Hermione en observant le couple qui se poussait l'un l'autre sous le rideau d'eau.
Barty haussa une épaule et sa tête roula.
— Nous avons perdu tout intérêt pour les autres traînées.
— Alors vous m'avez suivie à la place.
Il renifla avec un rire puis avala une gorgée de sa flasque.
— Vous n'êtes pas ce que j'appelle une traînée... Oh merde. C'est sorti tout seul. Il inclina la tête mais perdit l'équilibre de son coude et s'écroula sur Hermione.
— Mes excuses, ma brave, bienveillante et magnifique Dame.
Hermione éloigna ses doigts de ses cheveux poisseux puis se décala sur le côté et la tête de Barty tomba sur le sol.
— Merci, ma Dame... dit-il, le visage dans la poussière.
Le couple n'était plus en vue, le brouillard et le rideau d'eau cascadant de la falaise les cachait. Hermione déporta son regard vers la ligne d'arbre où son Patronus avait disparu, faisant désormais route vers la maison de ses parents, à Londres.
— Barty ?
L'homme grogna, arrachant sa tête du sable.
— Quel forme prend le Patronus de Voldemort ?
L'homme soupira profondément et Hermione put sentit son haleine chargée de relents de bière.
— Qu'est-ce que j'en sais ? Je ne l'ai jamais vu, et je ne sais pas si quelqu'un l'a déjà vu.
— Pourquoi cela ?
— Eh bien, il n'en a jamais eu besoin d'un, n'est-ce pas ? Toutes les créatures malfaisantes dont il protège sont déjà sous notre contrôle, renifla Barty. Je ne sais même pas quelle gueule à mon propre Patronus, mais ce n'est pas pour la même raison. Vous savez, on entend des rumeurs... Un de mes potes Mangemort a essayé d'en invoquer un, mais y a que des asticots qui sont sortis et ils l'ont bouffé vivant !
— C'est atroce !
— C'était hilarant !
Hermione ignora son horrible rire, reportant son regard sur l'eau qui reflétait la lune. Comme il se murait dans le silence, elle en profita pour réfléchir. Peut-être que personne ne savait à quoi ressemblait le Patronus de Voldemort, mais elle imaginait, étant donné son obsession pour Salazar Serpentard, que cela serait sans doute un serpent. Et maintenant, le sien en était un également.
— Il y a un truc qui me chiffonne... reprit alors Barty en se relevant sur un coude. Pourquoi vous n'êtes pas à vous faire des câlins avec Voldemort ? Ça commence à être, je suis sûre que sa petite bouillotte lui manque.
Hermione perçut quelque chose d'étrange dans sa voix ; il semblait ennuyé. Elle baissa les yeux sur lui, son visage était figé comme de la pierre.
— Il y a des nuages au paradis, n'est-ce pas ? demanda-t-il. Vous avez une querelle d'amoureux ?
Hermione détourna le regard avec un léger haussement d'épaule.
— Tous les couples se disputent. Il voit les choses d'une façon, moi de l'autre. Il veut que j'utilise les Sorts Impardonnables sur les sympathisants...
— Mais vous ne pouvez pas, acheva Barty. Parce que... Parce que vous êtes trop bonne, n'est-ce pas ? J'imagine que vous n'avez pas une once de colère en vous, contrairement à Voldemort. Comment pouvez-vous le supporter ? Le supporte lui. Pourquoi restez-vous ?
— Je n'ai pas le choix, je dois demeurer à son côté...
Barty l'insulta copieusement, ce qui fit tressaillir la jeune femme.
— Bien sûr que vous avez le choix !
Son visage de pierre se dégela légèrement et il esquissa un sourire.
— Tout comme j'ai choisi de vous faire mienne.
Hermione claqua sa langue contre son palais.
— Il vous tuera dès l'instant où il saura que vous m'avez touchée.
Barty balança une main dans les airs.
— Exactement !
Hermione s'étouffa.
— Je ne sais même pas pourquoi je ne lui en ai pas déjà parlé.
— Bien sûr que si vous savez. Vous êtes une sorcière très intelligente. Vous ne révéler rien de mes luxueuses intentions envers vous à notre Seigneur parce que tout au fond de vous, vous me voulez...
Hermione se mit à rire et Barty sourit largement.
— C'est la vérité, n'est-ce pas ?
— Vous en êtes bien loin !
— Oh, allez !
— Vous savez, reprit Hermione en baissant les yeux sur lui. Je suis habituée à être menacée par vous, mais maintenant je sais que je n'avais aucune raison de l'être. Vous n'êtes absolument impuissant.
— Mais pas sans espoir ! répondit Barty en levant un index.
— Abandonnez, je ne vous aime pas.
— Depuis quand s'aimer est-il nécessaire ?
Hermione se releva et balaya le sable de sa robe.
— Faites-vous une faveur, Barty, et trouvez-vous une copine. De préférence une qui vous gardera dans le droit chemin et vous tiendra éloigné de moi.
Il lui saisit la main comme elle se détourna pour partir.
— J'ai plein de copines.
— Alors choisissez-en une.
— Mais je ne suis pas amoureux d'elles.
Ils s'observèrent un long moment. Toute émotion était à nouveau partie de son visage. Sa main moite serait celle d'Hermione si fort qu'elle en avait mal. Tout était silencieux mis à part le rugissement de la cascade. Même les cris de joie du couple s'étaient tus.
Hermione le secoua.
— Vous êtes ivre, Barty, dit-elle. Si vous m'aimiez réellement, vous ne seriez pas aussi cruel.
— Je suis cruel ? dit-elle. J'ai juste appris du meilleur.
La jeune femme savait qu'il parlait de Voldemort.
— Vous ne le connaissez pas comme moi, répondit-elle.
Il sauta sur ses pieds, fit quelques pas de côté puis se stabilisa. Hermione se campa sur ses pieds, anticipant une éventuelle attaque.
— Je sais comment il a réagi quand il a appris que vous aviez manqué à me punir.
— Quoi ?
— C'est vrai. Je vous ai vus tous les deux, tous contenant, vous accrochant l'un à l'autre, riant, je me suis dit, eh bien, il ne soit pas être au courant de ce qu'il s'est passé, alors vous savez ce que j'ai fait ? J'ai envoyé cet homme pour informer notre Seigneur.
Hermione sursauta. Elle se souvint alors de la fête dans la tente, pendant qu'elle dansait, elle avait vu Barty discuter avec cet homme à la face de rat. Il lui avait ensuite donné quelque chose ; maintenant elle comprenait.
— Vous... Vous l'avez payé pour dire à Voldemort que j'avais échoué à vous punir ? dit-elle d'une voix blanche, le souffle court.
Il s'approcha d'elle.
— Exactement. Et j'étais là quand il l'a fait, caché dans la foule. Vous auriez dû voir votre tête !
— Non...
— Si, je l'ai fait.
Une vilaine colère bouillait à l'intérieur d'Hermione. Elle plaqua sa main contre sa poitrine aussi fort qu'elle puisse et s'exclama :
— Barty ! Non ! Comment avez-vous pu !
Elle le repoussa de nouveau et il trébucha dans le sable.
— Pourquoi avez-vous fait ça !
— Je vous faisait une faveur !
— Comment pouvez-vous appeler ça une faveur ?!
— Parce que je sais que vous être un joli petit ange, répondit le Mangemort. Mais pas lui. Le plus tôt il comprendra que vous ne méritez pas le Charme Serpentine, mieux ce sera !
Hermione tourna les talons, incapable de supporter la présence de Barty. Elle plongea ses mains dans ses cheveux pour s'empêcher de le frapper.
— Détruire ma relation avec Voldemort est l'objectif de votre vie ? demanda-t-elle.
— Je suis fidèle au Seigneur des Ténèbres. J'étais son plus fidèle sympathisant... et vous avez débarqué et il fallait juste qu'il vous ait, n'est-ce pas ?
Barty s'approcha de la jeune femme. Il tanguait encore un peu sur ses pieds, mais la dispute l'avait désenivré.
— Je suis un meilleur homme pour lui que vous. Je connais le vrai vous. Vous n'avez pas à faire semblant avec moi.
— Alors c'est ça ? demanda la jeune femme, la voix tendue de colère. Vous vous fichez de qui a le Charme ou pas, vous êtes juste jaloux !
— Au moins je ne vous ai pas obligée à tuer ! répondit-il, le regard arrivé sur les lèvres d'Hermione.
Il se pencha soudain pour l'embrasser, mais elle l'évita et tira sa baguette.
— Ne me touchez pas ! s'exclama-t-elle. Ne parlez même pas ! Je ne veux plus jamais vous voir ! Vous avez compris ?
Elle commença un invoquer un sort.
— Si jamais vous tentez encore quelque chose contre moi, je pourrais bien vous blesser !
Barty la regarda comme s'il allait la provoquer, mais Hermione tourna les talons et disparut avant qu'il tente quelque chose. Elle le planta là, un air de trahison sur son visage.
S'échappant de la clairière, Hermione se réfugia dans les ombres de la forêt. Elle slaloma entre les arbres, le cœur battant, le souffle court, sachant pertinemment que ce ne serait pas la dernière fois qu'elle verrait Barty. Mais le moment, il n'y avait qu'un seul endroit où elle avait envie d'être.
Le tente de la forêt brillait comme un phare dans la nuit de cette lueur chaude qui l'attirait et elle pouvait déjà sentir la chaleur du feu qui brillait à l'intérieur. Juste avant de repousser le panneau de la porte, elle s'arrêta et prit une profonde inspiration. Une goutte de sueur glissa sur son sourcil et elle l'essuya d'un revers de la main. Une fois qu'elle aurait posé le pied à l'intérieur de la tente, la discussion qu'ils avaient eu n'aurait plus d'important. Ils s'embrasseraient et s'excuseraient l'un l'autre comme si rien ne s'était passé. C'est tout ce qu'elle voulait pour le moment.
Mais quand elle entra dans la tente, elle ne trouva personne. Elle vérifia le lit, il était vide, elle fouilla la pièce principale, personne. Le feu brûlait toujours, comme tout le temps, mais personne n'était là pour apprécier sa chaleur. Hermione se tenait au milieu de la tente, regardant l'endroit si tristement vide.
Il était probablement parti au cas où elle reviendrait ; il voulait sans doute être seul.
Hermione se laissa tomber sur un coussin de velours, se mordit la lèvre pour ne pas pleurer. Au bout d'un moment, elle saisit un fruit et le grignota un moment. Une heure s'écoula ensuite, peut-être deux, mais toujours aucun signe de Voldemort. Vint alors le moment où Hermione commença à s'inquiéter. C'était dingue, vraiment, ce n'était pas comme si quelque chose pouvait lui arriver, il était capable de prendre soin de lui. Mais quand même, elle était inquiète.
Ses yeux s'agrandirent soudain et elle opina une ou deux fois. Elle se leva ensuite, s'étira, et bailla. Elle devait accepter qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire, si Voldemort voulait être seul, alors qu'il en soit ainsi ; elle serait là quand il sera prêt à parler.
Se déshabillant, la jeune femme se coucha dans le lit. En dépit de la chaleur régnant dans la tente, elle s'enroula dans les couvertures et huma leurs deux odeurs mêlées, à la fois piquantes et douces. Elle posa sa tête sur son oreiller à lui, prit une profonde inspiration et se sentit rassurée. Elle s'endormit ensuite avec l'odeur de son amant l'enveloppant.
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