Chapitre 40

L'agitation dans et autour du campement dura toute la journée et même durant la soirée. Les sympathisants transportaient des fournitures, de l'eau, de la nourriture, des bagages ou des articles ménagers, à tous les coins où c'était nécessaire. Il semblait à Hermione que tout le monde allait bien, personne ne se disputait sur le fait que certaines prenaient plus de choses que d'autres, ils semblaient enchantés de tout partager avec leurs camarades Mangemorts. Si quelqu'un avait fin, il pouvait aller manger au feu de camp le plus proche et se servir lui-même dans la casserole qui frémissait au-dessus des flammes ; si quelqu'un voulait se reposer, il y avait toujours un banc, une chaise ou un coin de libre. En dépit que l'endroit soit plein de Mangemorts, il semblait que ce soit un endroit sûr. Et, bien qu'ils soient des Mangemorts, ils savaient s'amuser.

Hermione longeait une des tentes de divertissements quand elle entendit des gens faire des plans pour la soirée.

— On a cinq tonneaux de bière pour cette tente, annonça un homme qui transportait un baril sentant la viande salée. Assure-toi qu'ils ne les mettent pas en perce avant que la musique que ne commande. La nuit dernière, il était à peine neuf heures quand les jeunes sorcières ont commencé à danser sur les tables...

La musique, danser, boire, Hermione se demanda ce qu'il se passait jusqu'à qu'elle se souviennent que Mag et Barty avaient mentionné que les sympathisants aimaient organiser des soirées dans les tentes de divertissements de temps en temps. C'était leur manière de garder le moral et de se changer les idées.

— Moi, je n'ai rien contre la danse du ventre, rétorqua un autre homme, récoltant des ricanements de la part des autres hommes.

Une des femmes changea rapidement de sujet.

— Il y a aussi quelques caisses de bouffe dans ce coin, dit-elle. Et cette vieille sorcière, au sud a cuisiné toute la journée pour faire toutes les saveurs de tartes que vous pouvez imaginer.

L'un des hommes battit des mains puis les frotta.

— Oh, oh, oh je sens déjà que la nuit va être géniale !
— Essaie juste de garder ton pantalon, cette fois, reprit la femme en lui abattant une main sur l'épaule.

Hermione se sentit engourdie par l'excitement. Elle voulait montrer aux Mangemorts qu'elle était une bonne personne, et quel meilleur moyen de le faire que de passer une bonne soirée avec eux ? Elle avait besoin d'un peu de fun et d'aventure. Manger, danser, chanter, cela semblait être un bon moyen pour évacuer le stress qui l'avait perturbée récemment, mais elle ne pourrait pas se rendre à cette fête sans prévenir Voldemort. Elle ne savait pas trop comment il allait prendre l'idée d'aller à une fête, mais elle pouvait peut-être le convaincre de le rejoindre pour se détendre un peu. Les Cieux savaient à quel point il en avait besoin.

Le soleil se couchait, la fête allait commencer d'ici à une heure quand Hermione décida de chercher Voldemort. Avec les indications de plusieurs Mangemorts, elle finit par le trouver dans la tente qui servait de bibliothèque et où se trouvaient tous les livres qui avaient échappé à l'incendie du manoir Jedusor.

Avec une pointe d'hésitation, la jeune femme passa la tête à l'intérieur. Le Seigneur des Ténèbres discutait avec un Mangemort et ils avaient tous les deux la tête penchée sur une pile de livres ouverts sur la table. Hermione se glissa alors dans la tente et s'assit sur l'une des chaises recouvertes de velours vert autour de la table à dîner. Ses cheveux étaient encore humides d'avoir joué avec Aislin dans la rivière et tandis qu'elle attendait que les deux hommes finissent, elle utilisa un charme d'air chaud pour les sécher. Elles se peigna du bout des doigts pour être le plus présentable possible. Pendant tout ce temps, elle ne pouvait pas s'empêcher d'écouter la discussion entre le Lord et le Mangemort.

— Je veux que tous les étudiants soient prêts à invoquer la liste des sorts que j'ai distribuée, dit-il en pointant un long doigt vers la pile de livres. Spécialement le sort réducteur. Il est impératif qu'ils en soient capables avant la mission finale. Je vous surveillerai vous et vos étudiants en personne. Quand je les estimerais prêts, vous commencerez à leur enseigner les Sorts Impardonnables.
— Bien entendu, Seigneur, répondit le Mangemort avec un salut de la tête. Mais, mon Seigneur, il se pourrait que ce soit... difficile, pour certains, de produire un sort impardonnable. Surtout le sortilège de mort. Ils sont peut-être brutaux, mais ils sont encore jeunes.
— Je n'accepterai aucune excuse, lâcha Voldemort, faisant reculer le Mangemort. J'étais adolescent quand j'ai invoqué mon premier Avada Kedavra. Soit ils l'apprennent, soit ils ne me sont d'aucune utilité.

Le Mangemort était presque plié en deux quand il s'inclina. Voldemort se détourna alors de lui et l'homme comprit qu'il devait partir. Rapidement, il ramassa les livres puis quitta la tente. Le Lord demeura alors un moment appuyé contre la table, se frottant la racine du nez du bout des doigts. Quand il releva la tête, ses yeux remarquèrent Hermione assise là à le regarder. À le voir, elle pouvait dire qu'il ne l'avait pas du tout entendue entrer.

La jeune sorcière l'observa avec prudence, d'abord. Il était de mauvaise humeur et elle espérait vraiment qu'il n'avait rien entendu de ce qu'il s'était passé le matin-même avec Barty, mais l'expression sur son visage comme il la regardait était indescriptible. Elle quitta alors la chaise et s'approcha de lui ; il s'assit sur le bord de la table et la saisit par les hanches en l'attirant entre ses genoux.

— Pour l'amour de Merlin, soupira-t-il. Dis-moi que ta journée a été meilleure que la mienne.

Merlin... soupira Hermione pour elle-même. Il ne sait rien... Elle ne put se retenir de sourire et se serra contre lui.

— Je n'ai pas à me plaindre, répondit-elle.

Il s'appuya contre elle en retour et déposa un baiser sur la peau nue de son épaule dévoilée par le col. Elle ferma les yeux et soupira.

— Donc... Le sort de réduction ? Je n'avais pas pensé à enseigner cela à mes étudiants. Mais les sorts impardonnables ? Ce n'est pas un peu tôt pour cela ? Ils sont tellement dangereux...

Entre deux baisers, le Lord répondit :

— Ce n'est jamais trop tôt pour éduquer proprement les petits sorciers et les sorcières. Nous ne sommes pas à Poudlard, ici, nos sympathisants vont apprendre bien plus vite que les autres.

Hermione n'approuvait pas, mais elle était trop distraite par la sensation de ses lèvres pour répondre quoi que ce soit.

— Mais ce ne sera que si je peux faire en ce sorte que ces maudits Mangemorts leur apprennent les choses correctement.

La jeune femme recula alors et l'observa.

— Quelle importance ? demanda-t-elle.
— Je te demande pardon ?
— Vous avez été de mauvaise humeur toute la journée...
— Quoi ? demanda-t-il en la repoussant.

Il se détourna pour s'intéresser à une étagère.

— Ouais, répondit-elle en le suivant. Vous êtes de mauvaise humeur depuis que vous m'avez présentée aux Mangemorts. Je pensais que c'était parce que vous n'aimiez pas comment les gens regardaient vos brûlures, mais maintenant je sais que ce n'est pas entièrement ça, dit-elle en caressant doucement l'épaule de l'homme.
— Je ne suis pas de mauvaise humeur.
— Ça l'est aussi, dit-elle en souriant. La seule fois où vous ne l'êtes pas, c'est quand nous sommes ensemble au lit.

Il la regarda du coin de l'œil.

— J'ai tort ?

Il fit courir ses longs doigts sur les dos des livres, pensif.

— Je suppose... commença-t-il. Que j'ai été un peu... distant, ces derniers temps.
— Pourquoi ?
— C'est idiot, vraiment, répondit-il avec un haussement d'épaules.
— Parlez-moi, ronronna la jeune femme.
— Des choses se passent dans ce camp, des petites choses avec les sympathisants. Cependant, c'est principalement la manière dont ils te traitent, ou plutôt, l'absence de traitement envers moi.

Hermione fronça les sourcils.

— Que voulez-vous dire ?
— Depuis ton arrivée, les Mangemorts t'offrent plus d'attention qu'à moi.
— Oh... répondit la jeune femme en se redressant. Oh, eh bien, ce n'est pas surprenant, je suis juste la nouvelle fille en ville. Ils s'ennuieront de moi bien assez tôt.
— Ce n'est pas seulement ça, ajouta le Lord. C'est comme s'ils te traitaient mieux que moi. Je veux dire, ce matin...
— Quoi ?

Le Lord secoua la tête.

— Oublie.

Elle le regarda avec insistance, mais il détourna la tête et elle soupira en posant ses mains sur son torse.

— Ils vont bientôt se détourner de moi, répéta-t-elle. Et tout redeviendra comme avant.

Il ne répondit pas.

— Je crois que je vois le problème, dit-elle alors avec un sourire en enroulant ses bras autour de son cou. Vous êtes surmené. Tous ces sympathisants et ces plans à faire et les demandes... Vous avez besoin de vous détendre.
— Oh... répondit le Lord avec un haussement de sourcil intéressé. Et qu'as-tu exactement en tête ?

La jeune femme rigola.

— J'ai entendu quelques Mangemorts discuter. Ils organisent une fête ce soir dans l'une des tentes de divertissement. Musique, manger, danser... Ça pourrait être sympa.

L'homme pâlit.

— Tu veux dire... tu veux que nous y allons ?
— Oui.
— Nous ?
— Pourquoi pas ?
— As-tu entendu ce que tu as dit ? demanda-t-il en défaisant ses mains de son cou. Toi et moi, le Seigneur des Ténèbres et sa Dame, rejoignant les festivités de nos sympathisants.
— Et donc ? demanda Hermione en lui plantant ses doigts dans les côtes. Ça ne le dérangerait pas. Et vous vous amuseriez.
— Ah, vraiment ? la provoqua-t-il. Et comment le sais-tu ?
— Je me souviens parfaitement du Tournoi de Duels Clandestins quand nous avons dansé, cette nuit-là, pendant des heures. Vous sembliez ravi.

Voldemort toussa et balaya ses mots de la main.

— J'étais déguisé, personne ne devait savoir qui j'étais. J'étais libre d'être qui je voulais.
— Vous pourriez recommencer, le tenta la jeune femme. Oubliez ce que vos Mangemorts pensent. Vous êtes Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, et si vous voulez vous amuser, vous avez le droit de le faire.

Un silence s'installa durant lequel elle pouvait voir qu'il était en train de réfléchir à l'idée. Mais ses joues rougirent soudain et il secoua finalement la tête. Il se redressa et l'observa d'en haut.

— J'ai besoin de me détendre, dit-il. Mais je ne le veux pas d'un tas de Mangemorts.

Il accrocha ses doigts sur la robe d'Hermione. 

— Que penses-tu de toi et moi retournant sous notre tente dans les bois... Un peu de nourriture, un peu de musique aussi... pour nous amuser tous les deux ?

Hermione lâcha un « oh » et grimaça.

— Eh bien, cela semble intéressant, la fête était tentante, mais comment dire non à une telle offre ?
— Bien, répondit le Lord en passant un bras autour de sa taille. Notre soirée est donc fixée.

Une fois à l'extérieur de la tente, il donna quelques ordres à ses Mangemorts pour les aider à préparer leu « fête », mais le plus important et final ordre fut que sous aucun prétexte ils ne devaient être dérangés pour le reste de la soirée.

D'habitude, Voldemort était prudent et évitait toute sorte d'étalage d'affection en public quand ils étaient entourés des sympathisants, mais cette nuit-là semblait être une exception. Alors qu'ils traversaient le campement, il garda une main sur elle tout le long, dans son dos, sur son épaule, sur sa hanche, et parfois, il lui soufflait quelque chose à l'oreille, la faisant rire aux éclats. C'était comme s'il se fichait du regard des autres, comme s'il n'avait plus qu'une chose en tête et que tout le reste n'importait plus.

Hermione venait juste de se reprendre après une chose qu'il venait de lui dire et qui l'avait fait pouffer quand un homme à l'air de rat s'approcha d'eux. Il avait des cheveux brun frisés et un air très nerveux. Quand il se planta devant eux, il s'inclina respectueusement et s'excusa avant tout.

— Mon Seigneur, ma Dame.
— Qu'est-ce qui se passe encore ? demanda Voldemort avec impatience. Vous ne voyez pas que nous sommes occupés ?
— Tout ce que vous faites est important, répondit l'homme, agité. Je souhaite seulement porter à votre attention une chose de grande importance.
— Alors je vous écoute, répondit le Lord en enroulant un bras autour d'Hermione.
— Mon Seigneur, j'ai remarqué que vous n'avez pas été mis au courant de ce qu'il s'est passé aujourd'hui avec Bartimus Croupton Jr.

Hermione sentit le sang se retirer d'elle. Non ! songea-t-elle, horrifiée.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Voldemort, impatient.
— Mon Seigneur, l'un de mes enfants était au cours de ce matin, avec ma Dame quand Barty l'a brusquement interrompue. Il a lancé une de ces atroces bombes à purin et une rumeur dit qu'il a amené du Sable noir du Pérou. Il a causé par mal d'agitation et mon enfant est terrorisé. Il ne parle plus que de ça.

Voldemort était intrigué.

— Il a causé de l'agitation, vous dites ?
— Terrifiante, répondit l'homme. Mon Seigneur aurait été très mécontent s'il avait été présent, ajouta-t-il en croisant le regard un peu perdu Hermione.

Voldemort serra les lèvres, pensif.

— Barty a toujours été très fougueux, mais je ne le pensais pas aussi insolent. Je suppose que tu t'es occupée de lui, dit-il en regardant Hermione à son tour.

Hermione ouvrit la bouche pour répondre, mais l'homme prit la parole avant elle.

— Oh non, Seigneur, c'est pour cela que je viens vous en parler. J'ai entendu dire qu'il était parti sans être inquiété. Je pense qu'il faut faire quelque chose.
— Oh... souffla Voldemort, haussant un sourcil à Hermione. Il n'a pas été puni ?
— En effet, puissant Seigneur.

La jeune femme leva les yeux vers le Lord, pas certaine de quoi dire. Il l'observa un long moment avant de cligner et détourner le regard.

— Eh bien, ce n'est pas acceptable. Barty est peut-être l'un de mes plus loyaux suivants, mais il n'est pas exempté d'être réprimandé.

Il pointa la main vers l'homme devant eux.

— Jusqu'à ce que nous voyions Barty, tu auras l'honneur d'accepter sa punition.
— Bien sûr, mon Seigneur, répondit l'homme.

Il fut coupé net dans son élan par un cri de pure agonie en tombant sur le sol. Cela causa une agitation et tout le monde autour d'eux s'arrêta pour observer la scène. Hermione garda la tête tournée ; l'homme endurait ce qu'elle aurait dû faire subir Barty ce matin.

Le cri dura encore quelques secondes avant que Voldemort ne baisse sa baguette et la glisse dans sa manche. Tout le monde autour était étrangement silencieux. Hermione pouvait sentir la stupeur dans l'air.

L'homme sur le sol se tortilla alors et grogna quelque chose, le visage pressé dans la poussière du sol. Après un gros effort, il parvint à marmonner quelque chose.

— M-merci... S-Seigneur...
— Si vous voyez Barty, demain, dit alors Voldemort. Assurez-vous de me l'envoyer.

L'homme parvenait à peine à répondre. Tout ce qu'il parvint à faire ce fut d'opiner douloureusement. Voldemort lissa alors sa robe et se pencha vers Hermione.

— Je croyais qu'on en avait discuté.
— C'est le cas, répondit la jeune femme. Et j'allais le punir, je vous le promets...
— Mais ?
— Mais je n'ai pas pu. Pas devant tous ces enfants.

Voldemort soupira bruyamment.

— Je dois avouer que je suis plutôt déçu, mais pas surpris.
— Je m'en doute bien, répondit Hermione.
— Nous en reparlerons plus tard, lâcha alors le Lord en saisissant la nuque d'Hermione de ses longs doigts. Nous avons une fête à honorer, n'est-ce pas ?

La jeune femme soupira de soulagement, contente que l'histoire soit reportée. Rien d'autre n'aurait pu les déranger ce soir-là, ils auraient pu disparaître dans leur tente, passer le reste de la nuit à danser ensemble, manger de la tarte à la mélasse arrosée de jus de citrouille, faire l'amour et discuter de tout et de rien qui n'avait encore jamais partagé avec d'autres. Cette nuit aurait dû être perfectif, elle aurait pu être beaucoup de choses, mais Hermione n'allait pas avoir cette chance.

La foule se secoua soudain et des murmures choqués et terrifiés passèrent rapidement dans les rangs. Tout le monde se dispersa soudain et les gens se mirent à discuter. Voldemort et Hermione n'avaient pas fait cinq pas qu'une femme bouscula le Lord de son épaule. La jeune femme le sentit se tendre aussitôt et l'observa s'arrêter et aboyer après la femme qui l'avait heurté.

La sorcière ne semblait pas plus âgée qu'Hermione. Elle portait une robe corset peu chère et était pieds nus. Même si elle s'arrêta quand le Lord l'appela, elle ne lui jeta pas un regard quand elle se retourna. Elle regarda Hermione et s'inclina.

— Ma Dame.

Sans un mot de plus, elle tourna les talons et s'éloigna.

La baguette de Voldemort jaillit aussitôt et il la pointa sur la jeune femme. Il lui ordonna de s'arrêter et elle obéit.

— Je veux des excuses ! aboya-t-il.

La colère dans sa voix fit frissonner Hermione.

— Pourquoi ? répondit la femme. Ce n'était pas un accident.

Voldemort resta abasourdi par l'insolence de la femme. Il leva sa baguette pour lui lancer un sort.

— Insolente, petite...
— Attendez ! s'exclama soudain une autre femme.

Elle jaillit de la foule et Hermione reconnut la mère d'Aislin. Elle saisit l'insolente jeune femme et lui siffla méchamment à l'oreille. Elle l'entraîna ensuite après elle en s'inclinant devant Hermione et Voldemort.

— Elle n'ira nulle part ! rugit Voldemort en les suivant. Cette petite impertinente sera punie de mort ! Vous entendez, sale femelle ?
— J'ai parfaitement entendu, répondit la jeune femme, récoltant à nouveau une réflexion de la mère d'Aislin. Je n'espère rien de plus du Grand Meurtrier en personne !
— Il suffit ! hurla Voldemort en agitant sa baguette devant la jeune femme.

Tout le monde retenait son souffle en attente du flash de lumière qui la propulserait dans une pure agonie. Mais avant que cela n'arrive, le Lord se tourna brusquement vers Hermione qui l'observait, tendue.

— Non ! aboya-t-il alors. Tu vas le faire !
— Q-Quoi ? bredouilla Hermione en le regardant baisser sa baguette et reculer vers elle.
— Oui. Je me suis chargé de la punition de Barty alors que je n'avais à la faire. Il est temps que tu apprennes à gérer nos sympathisants de la bonne manière. Punis-là.

Hermione déglutit, incrédule.

— Êtes-vous... sérieux ?
— Considère ceci comme une nouvelle leçon. Je me souviens que tu aimais bien nos leçons. Maintenant, vas-y. Utilise le Doloris sur elle et cause-lui le plus de douleur possible.

Hermione toussa et leva une main en faisant un pas en arrière.

— Je ne peux pas.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Voldemort abruptement.
— Je veux dire, je ne peux pas. Pour lancer un Doloris, vous devez le vouloir et je ne veux pas lui faire de mal.
— Mais elle m'a manqué de respect ! Cela ne devrait-il pas être suffisant ?

Hermione secoua la tête, horrifiée.

— Si elle avait fait la même chose avec toi, je n'aurais pas hésité à la tuer ! répliqua le sorcier.
— Eh bien, je ne suis pas comme vous ! s'exclama Hermione, regrettant aussitôt ses paroles.

Le Lord l'observa alors longuement. La mère d'Aislin avait cessé de vouloir éloigner la jeune femme et maintenant, une large et silencieuse foule entourait tout le monde.

L'impatience de Voldemort avait atteint son paroxysme. Il leva alors sa baguette vers la jeune femme qui tomba sur les genoux en lui faisant face.

— Punis-là où je la tue !
— Non ! s'exclama Hermione.
— Si ! siffla le Lord entre ses dents.
— Je vous en prie ! supplia Hermione. Je ne veux pas le faire !
— Je sais que tu ne veux pas, mais tu dois le faire !
— Non !
— Harmony...
— Ça suffit ! s'écria alors Hermione en plaquant ses mains sur ses oreilles et en lui tournant le dos. Arrêtez, s'il vous plait ! Pourquoi vous nous faites ça ? Je ne veux pas le faire, je ne le ferais pas ! Arrêtez, je vous en prie !

Il ne la força pas à leur faire face. Au sol, la jeune femme se mit à parler d'une douce.

— Tout va bien, ma Miséricordieuse Dame ! Ce serait un honneur d'être à l'autre bout de votre baguette.

Hermione secoua la tête et se mit à trembler violemment. Elle refusa de regarder dans sa direction. Elle était consciente que les sympathisants les entouraient, les observant de leurs yeux terrorisés. Leur regard effrayé la rendait encore plus furieuse. Comment peut-il lui faire une telle chose ! Quel est le but !

Rien ne se passa alors pendant une minute et l'attendant devint insoutenable jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus faire autrement que de fermer les yeux et se protéger de ses bras. Au début, rien ne se passa, ensuite il y eut un flash de lumière. Même derrière ses mains plaquées sur ses oreilles, Hermione pouvait entendre les hurlements de la jeune fille. Soudain, ils se turent, Hermione baissa les mains et tourna la tête. Sur le sol, la jeune femme était prostrée, en vie et Voldemort la regardait sans émotion.

Sans un mot, Hermione se mit à courir, laissant le camp derrière elle pour se réfugier en sécurité dans la tente dans la forêt. Tout le chemin, elle entendit ses pas lourds derrière elle. Elle jaillit dans la tente en trébuchant et s'écroula sur le tapis à genoux. Le feu brûlait dans le foyer, une odorante nourriture attendait sur un plateau ''être dévoré et de la musique sortait d'un tourne-disque portable dans un coin. La scène parfaite pour une soirée romantique.

Quand elle entendit le rabat de la tente s'ouvrir, Hermione bondit sur ses jambes. Voldemort entra alors et l'observa un moment avant d'aller se réchauffer les mains au-dessus du feu. Elle se demanda pourquoi, il avait déjà le visage rouge de chaud.

Le silence demeura entre eux pendant plusieurs minutes. L'atmosphère était lourde de colère et de mots non prononcés. Hermione était sur le point de tout expliquer quand il lui coupa l'herbe sous le pied.

— Tu veux savoir ce qu'il m'est arrivé ce matin ? demanda-t-il d'une voix anormalement calme, le genre qui peut exploser à n'importe quel moment. J'étais en route pour me rendre à l'une des tentes récréatives afin de superviser un cours de Magie Noire donné par Magnus quand une jeune femme, un peu comme celle que nous avons rencontrée ce soir, m'a bousculée, droit dans l'épaule. Tu veux savoir ce qu'elle a fait ? Elle m'a jeté un regard... puis elle est partie ! Sans un seul mot ! Pas une excuse ! aucun respect pour son Seigneur ! Tout comme la jeune femme de ce soir.
— Qu'avez-vous fait ? demanda Hermione, le souffle court, terrifiée d'avance par la réponse.

Sa voix était à peine audible par-dessus le craquement du feu.

— Que penses-tu que j'ai fait ? répondit le Lord en lui jetant un regard par-dessus son épaule. Jamais avant cela, je me suis senti aussi peu respecté par quelqu'un de ma propre famille et devant tout le monde ! Et je sais ce que tu te dis : peut-être qu'elle ne m'a pas reconnue, peut-être qu'elle était distraite... Mais non. Je te le dis, il y avait du dégoût dans son regard quand elle m'a regardé ! Tout comme ce soit. Et il y en a d'autres comme elle, ici, dans ce camp. Je peux le sentir.

Hermione se souvint alors des paroles de la mère d'Aislin lui disant que sa loyauté allait à Harmony et Harmony uniquement, mais elle n'allait sûrement pas le lui dire. À la place, elle décida de prendre la parole.

— Vous pensiez qu'il se passerait quoi avec ce recrutement de masse que vous avez fait ? Ils sont des centaines là-dehors ! Quelques œufs pourris étaient à prévoir !

Voldemort secoua la tête et se mit à faire les cents pas. Il se mit alors à parler comme s'il était seul.

— Jamais. Jamais je n'avais été si peu considéré. C'est pourquoi ils doivent être punis, pour qu'ils comprennent à quel point leur insubordination est un crime.

Il la regarda soudain.

— C'est pour ça que tu dois apprendre à les punir comme je le fais !

La jeune femme lui tourna le dos et s'éloigna du feu.

— Je ne les tuerais pas. Je ne peux pas les tuer.
— Pour moi...
— Pas même pour vous !

Ils se firent alors pendant une longue seconde.

— Je suis prête à faire beaucoup de choses pour vous, reprit Hermione. J'ai enduré la plus douloureuse des tortures, la plus horrible qu'on puisse imaginer. J'ai risqué ma vie, sacrifié la moindre once de dignité qu'il me restait ! Jamais, jamais, ne tuerait pour vous !

Le Lord leva les sourcils, pencha la tête et demanda :

— Même si ma vie était en danger ?

Hermione s'étouffa.

— Ce n'est pas la même chose.
— Je ne crois pas.
— De toute façon, on n'en arrivera jamais là, rétorqua la jeune femme, irritée.
— Et quand bien même ?
— Il y a toujours un autre moyen ! Tuer n'est pas toujours la solution. Il y a toujours une autre solution.

Voldemort l'observa un moment, mâchonnant le coin de sa lèvre pour s'empêcher de parler. À la place de dire ce qu'il pensait, il souffla :

— Je tuerais le monde entier pour toi.

Hermione fut bouleversée par l'honnête de ces mots. Elle ne parvint pas à le regarder quand elle répondit :

— Eh bien, c'est sans doute ça le problème.

Ils se tenaient tous les deux, là, dans la tente, respirant lourdement, se tenant trop près l'un de l'autre. Quand l'ambiance ne fut plus supportable, Hermione tourna les talons et contourna l'homme en direction de la porte de la tente.

— Où vas-tu ?
— Là où j'ai envie d'aller, marmonna la jeune femme dans sa barbe.
— Dis-moi, insista Voldemort en la saisissant par la taille.
— Je vais à la fête avec les sympathisants, comme je le voulais.

Le Lord renfila.

— Comme s'ils étaient tes égaux ?
— Oui. Et je vais en profiter chaque minute.

Elle baissa les yeux sur le bras qui la retenait.

— Maintenant, lâchez-moi.
— Non.

Hermione lui jeta un regard noir.

— Non ?
— Tu vas ne faire qu'encourager leur rébellion. Ils ne vont plus te respecter, ils ne vont plus me respecter comme ce qu'il s'est passé aujourd'hui.
— Non, ils n'en feront rien. Ils n'ont pas peur de moi. Ils m'apprécient. Maintenant, lâchez-moi.

Il enroula son autre bras autour d'elle et elle se crispa, le repoussant. Il tenta de la retenir en lui attrapant le visage pour l'embrasser sans douceur ; elle jappa et repoussa son initiale envie de lui rendre son baiser. Soudain, il l'enleva du sol et l'emmena vers le lit. Hermione sortit soudain de transe et demanda qu'il la repose. Il l'ignora et la jeta sur le lit en l'embrassant dans le cou. À l'aide de sa baguette, Hermione invoqua un petit sort qui la traversa et le frappa, le faisant bondir. Elle s'extirpa alors de sous lui et quitta le lit en reculant d'un pas.

— Ça suffit ! aboya-t-elle d'une voix brisée par l'émotion.

Il était assis là, la bouche entrouverte, incrédule qu'elle le repousse ainsi. Il remua alors, encore sous le coup du sort qu'elle avait utilisé pour se débarrasser de lui. Au début, il la regarda avec incertitude, puis il détourna la tête, et Hermione le vit rougir légèrement. Embarras ? Honte ?

Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, la jeune femme quitta la tente à toute vitesse. Elle pensait qu'il allait la suivre, la saisir et la ramener dans la tente, mais elle se retrouva rapidement seule et se mit à courir à travers la forêt. Il ne chercha pas à la rattraper.

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