Chapitre 35

Hermione voulait reculer, mais elle le sentit dans son dos. D'un autre côté, cette partie d'elle qui était liée à son vieux maître, avait envie de courir droit dans les bras de cette armée de Sorcières et de Sorcier comme s'ils avaient été sa famille perdue de vue depuis longtemps.

La main du Lord se pressa dans son dos, comme s'il percevait son hésitation. Il la poussa doucement en avant et Hermione n'eut pas le choix que d'avancer. Elle quitta la tente et se tint au sommet de la colline, observant cette marée humaine. Elle sentit alors Voldemort près d'elle et lui jeta un regard en coin comme il portait sa baguette à sa gorge.

Sonorus, souffla-t-il. Sorciers et Sorcières ! clama-t-il ensuite d'une voix forte. J'ai l'immense plaisir de vous présenter... votre Dame !

Le son qui suivit l'annonce noya totalement la voix puissante du Lord. Des centaines de personnes se mirent à encenser Hermione d'une seule voix tout en lançant des sortilèges dans les airs comme des feux d'artifice. Le sol sous leurs pieds se mit même à trembler et des frissons envahirent Hermione.

Quand il avait dit qu'il avait recruté lorsqu'il se cachait sous le masque de Marek, Hermione n'aurait jamais imaginé une telle chose ! Pas de cette ampleur ! Ce n'était rien à comparer de l'attaque sur Poudlard ; cette armée solide et loyale... Hermione se rappela ce qu'elle avait vu depuis la fenêtre de sa chambre, ce groupe de Mangemort de taille normale quittant le manoir pour se rendre à Poudlard. Mais là...

Hermione secoua là tête, incrédule. Elle leva les yeux vers Voldemort et elle pu alors discerner le ravissement qui brillait dans son regard. Elle avait envie de lui dire « Qu'avez-vous fait ? » mais quand elle ouvrit la bouche, ce fut un « Qu'ai-je fait ? » qui sortit dans un souffle.

Elle reporta son attention sur la marée de sorciers qui hurlaient de joie et se demanda : Ces gens sont-ils vraiment ici à cause de moi ?

Pourquoi Voldemort avait-il recruté autant de personne aujourd'hui, avec autant de « facilité », de toute sa vie ? La seule différence entre avant et maintenant, et qu'elle était impliquée, elle. C'était la seule explication possible.

Soudain, Hermione éprouva un étrange sentiment de but. Elle regarda à nouveau le Lord et se demanda si elle ne serait pas en train d'absorber ses émotions. Il était compliqué de définir la différence entre ses sentiments et les siens ; être dans ses environs était comme être à côté d'une altération d'elle-même. Il n'était pas elle, mais leurs esprits étaient les mêmes.

Leurs regards s'accrochèrent alors et la jeune femme ressentit un coup au ventre.

— Vas-y, lui dit-il en faisant un signe de tête vers la foule.

Hermione ouvrit de grands yeux. Voldemort insista.

— Ces gens pensent que tu es leur dame, ils savent déjà que tu es mon lieutenant, maintenant il est temps de le leur prouver.
— Que voulez-vous dire ? demanda Hermione.
— Descends là-bas, ordonna le Lord. Et présente-toi à eux. Ils ont besoin de te voir en personne.
— Je vous en prie... siffla alors la Gryffondor. Peut-être devrions-nous en parler d'abord...

En une seconde, il fut à son oreille, ses lèvres proches et il pressa sa main dans le creux de ses reins.

— Il y aura tout le temps de parler plus tard. Fais-moi confiance, siffla-t-il. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, à présent... vas-y !

Hermione tourna alors la tête pour le regarder. Elle savait qu'elle n'avait pas intérêt à désobéir, en particulier devant tout le monde, donc elle déglutit pour faire passer le nœud qui s'était formé dans sa gorge et pivota face à la foule. Une brise souleva ses cheveux et joua avec l'ourlet de sa robe verte, cette robe qui avait appartenu à Mérope Gaunt-Jedusor, descendante de Salazar Serpentard.

Quand elle entama sa descente de la colline pour aller saluer ces gens, la foule explosa en exclamations de joie. Hermione perçut les pas du Lord derrière elle et se sentit soulagée. Au moins il ne la laissait pas les affronter seule.

La foule s'approcha alors lentement d'elle, intéressés, mais hésitants. Attendaient-ils d'elle qu'elle soit un tyran sans merci comme leur maître ? Elle ne pouvait pas leur en vouloir si c'était le cas, mais elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour leur montrer qu'elle n'était pas une affamée de pouvoir comme Voldemort. Elle allait leur montrer qu'elle était différente, gentille, même si le Lord n'allait pas apprécier.

Lorsqu'elle atteignit le bas de la colline, les gens se séparèrent devant elle comme un océan, leurs têtes se tournant sur son passage comme une vague afin de la voir du mieux possible. Hermione scanna rapidement la foule, à la recherche d'une seule personne qu'elle pourrait reconnaître. Pourtant, ils étaient des centaines, tous d'âge variés, depuis le vieux sorcier branlant avec une longue barbe blanche, jusqu'à l'enfant, yeux grands ouverts.

Une petite fille aux boucles noires lâcha soudain la main de sa mère et s'approcha d'Hermione avec une pointe d'hésitation. Celle-ci l'observa et sourit aussitôt. Elle allait pour se pencher et la saluer quand la mère la saisit brusquement et l'enleva dans ses bras en adressant un sourire désolé à Hermione.

Le silence avait duré trop longtemps et Hermione releva le nez en reniflant et des effluves rustiques lui parvinrent, telles que l'odeur du feu de camp, de la nourriture, de la sueur ou de l'herbe mouillée. Les gens embaumaient cela, mais malgré tout, ils étaient là à lui sourire... La jeune femme les admirait, mais avait pitié d'eux en même temps. Comment pouvaient-ils avoir tant de foi en un tel tyran et une jeune femme adolescente qui n'avait jamais lancé de Sortilège Impardonnable ? Cela donna à la jeune femme un sentiment de supériorité, et quand elle se mit à parler, tout ce qu'elle voulait, c'était leur assentiment, et celui de Voldemort.

— Mes chers fidèles, commença-t-elle d'une voix un peu hésitante, embarrassée. Ma famille, reprit-elle après avoir dégluti. Je suis sûre que beaucoup d'entre vous ont voyagé depuis loin pour venir ici. Et rien que pour cela, vous avez toute ma gratitude.

Et après ? Qu'est-ce que je dis après ? s'affola la jeune femme.

— Je... Et si seulement, Salazar Serpentard pouvait nous voir à présent.

Il y eut des acclamations dans la foule, quelques étincelles vertes montèrent. Hermione opina et leva la main pour réclamer le silence. Soudain, elle éprouva cette sensation familière quand Voldemort lui partageait ses propres émotions. Sa fierté lui donnait de la force, et avec une voix solide, elle ajouta :

— Je n'avais jamais vu une armée d'une telle ampleur ! Avant, il n'y avait que des fidèles, des croyants, mais à présent...

La jeune femme ouvrit les bras comme si elle voulait embrasser cette marée humaine.

— À présent, tout a changé, reprit-elle. Comme le Lord m'a dit une fois, avec suffisamment de gens, tout est possible.

Elle inclina alors la tête et les hourras explosèrent deux fois plus fort que précédemment. Quand Hermione se redressa, elle jeta un coup d'œil à Voldemort. Son regard était posé sur elle, d'une fierté qu'elle n'avait encore jamais chez lui. Il lui décocha un sourire content et inclina la tête.

Parfait, il est content, songea-t-elle. C'est tout ce qui compte. Et maintenant ?

Hermione reporta son attention sur la foule. La petite fille avec les cheveux noirs avait quitté les bras de sa mère et était cachée entre ses jambes. Elle brisa soudain le rang et se rua sur Hermione qui se baissa devant elle et l'observa à hauteur. La petite s'arrête à un bras d'elle, ses grands yeux rivés sur Hermione. Elle la regarda un long moment, comme se demandant si elle devait avoir peur d'elle ou pas. Hermione sourit alors et, comme par magie, un sourire apparut sur le visage de l'enfant juste avant qu'elle n'enroule ses bras autour du cou d'Hermione. Celle-ci l'enlève du sol. Il y avait quelque chose chez cette petite fille qui attirait la Gryffondor comme un petit trou noir. Peut-être parce qu'elle cherchait désespérément à ce que tous ces gens sachent à quel point elle était bonne comparé à leur Maître... ou peut-être parce que la petite fille aux cheveux noirs lui rappelait une autre enfant, celle qu'elle avait vue dans ses rêves.

Secrètement enceinte, Hermione avait une nouvelle fascination pour les enfants. Elle n'en avait jamais vraiment eu autour d'elle quand elle vivait chez les Moldus, mais elle avait fait un peu de baby-sitting, ses petits voisins, occasionnellement, quand elle revenait de Poudlard pendant l'été. Timothy et Emmett étaient remuants, comme tous les enfants de leur âge et Hermione croyait pouvoir les canaliser comme tout baby-sitter le pensait, mais apparemment, devenir maman était totalement différent. Serait-elle une bonne mère ?

La petite fille défit ses bras du cou d'Hermione et la regarda droit dans les yeux. Elle inclina sa petite tête, faisant bouger ses boucles noires, puis dit, d'une toute petite voix :

— Ma Dame.

Le cœur d'Hermione se délita devant de douceur, et elle rigola, pivotant vers Voldemort pour savoir s'il avait entendu. En revanche, quand ses yeux se posèrent sur elle, son rire se tut aussitôt et elle fronça les sourcils. Il la regardait d'une manière étrange, comme si un millier de pensées avait envahi son esprit, remplissant son cerveau d'idées bizarres. Curieuse, Hermione se connecta à lui et éprouva une totale perplexité. Ses yeux bleus se posèrent alors sur la fillette comme si elle était une petite chose d'une autre planète, puis il regarda à nouveau Hermione, le regard vide.

— Mon Seigneur ?

Il cligna et haussa les sourcils à la question.

— Tout va bien ? demanda Hermione, pas assez fort pour que les autres entendre, mais assez pour couvrir le son de la foule.

Le coin de sa bouche se tordit comme si Hermione avait raconté une blague amusante.

— Bien sûr que je vais bien, répondit-il. Va te mêler aux autres, je reste là.

Hermione le regarda un moment puis s'avança vers la foule avec la fillette dans les bras. Comme un seul homme, la foule se scinda, créant un large passage. La jeune femme hocha la tête et sourit aux gens du premier rang, dont certains lui retournaient son salut en tombant sur un genou.

— Ma Dame.

Ces deux mots se répercutaient dans toute la foule tandis qu'elle remontait le chemin ouvert par les fidèles. Certains baissèrent la tête, d'autres sourirent à la jeune sorcière avec curiosité, et certains qui étaient descendus sur un genou, tentèrent de toucher l'ourlet de sa robe. Hermione maintint son menton parallèle au sol, tentant de montrer un peu de confiance. Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'ils ne voient à quel point elle était terrifiée.

Bien entendu, elle ne pouvait pas remonter toute la marée humaine jusqu'à l'autre bout du campement, cela lui aurait pris au moins une heure. À la place, quand ils se trouvèrent près de la ville de tentes, Voldemort lui souffla à l'oreille de se rendre à la tente la plus proche, la plus grande. Sa voix était un peu agacée, peut-être qu'il était un peu énervé par le fait que personne ne lui prêtait attention... Hermione ne souvenait pas d'avoir entendu un « Mon Seigneur » sur leur passage à travers la mer de gens. Ou peut-être était-ce la manière dont les gens le regardaient ? Plus précisément cette brûlure qu'il jetait une large plaque magenta le long de sa mâchoire et dans son cou. Il portait ses robes noires habituelles, mais le col cachait à peine les dommages causés par le feu. Hermione se demanda s'il essayait de prendre son conseil au pied de la lettre quand elle disait qu'elle admirait les cicatrices, mais le léger rosissement de ses joues lui indiquait qu'il n'était pas habitué à ce genre d'attention. Elle le vit alors remonter son col autour de son cou alors qu'ils se dirigeaient vers la grande tente.

Afin de laisser le Seigneur et sa Dame entrer dans la tente, la foule recula pour faire un espace. À l'intérieur, un petit groupe de personne s'inclina profondément à leur arrivée. Hermione remarqua la petite fille aux cheveux noirs qui, après avoir jeté un regard apeuré à Voldemort, se cacha derrière les jambes de la jeune femme.

Voldemort jeta un œil sur l'enfant, puis reporta son intention sur le groupe de personnes fit signe à trois femmes d'approcher. La plus jeune des trois semblait plus jeune qu'Hermione, et la plus âgée devait avoir dans les trente ans. Chacun portait la même robe vert émeraude avec des rubans argentés noués dans les cheveux. Quand Voldemort leur fit signe, elles s'inclinèrent devant Hermione et entreprirent de se présenter.

— Elles ont été spécialement embauchées pour toi, expliqua le sombre sorcier en nouant ses mains dans son dos. Tu vas être occupée à partir de maintenant, donc tu auras besoin tout l'aide possible concernant les choses féminines et autres.

Il opina sèchement pour les trois femmes qui se placèrent en silence au côté d'Hermione. Un groupe plus large s'approcha alors ; la jeune femme les estima à quinze ou vingt en tout.

— Et eux, reprit Voldemort en indiquant les sorciers qui les entouraient. Ce sont nos plus loyaux adeptes. Ils travailleront exclusivement pour toi et moi en vue du prochain coup que nous préparons contre le monde sorcier.

Hermione découvrit Mag dans le groupe des loyaux adeptes, parmi d'autres qu'elle connaissait plus ou moins. Elle nota une tête familière, cheveux bruns, qui se tenait dans le fond. Barty capta son regard alors qu'elle se détournait, mais quand Voldemort déporta son attention sur Mag, Barty fit un clin d'œil à la jeune femme et lui envoyer un baiser volant. Hermione se renfrogna aussitôt et Barty se mordit la lèvre pour ne pas exploser de rire. Quand Voldemort s'éloigna de Mag, la tête de Barty se détourna aussitôt de la direction d'Hermione...

— Étant donné que le nombre compte plus que tout, je n'ai pas eu à choisir quand il s'est agi de recruter plus d'adeptes. Cependant, nous avons des sorciers et des sorcières qui vont du débutant total au plus aguerri, souffla Voldemort à la jeune femme.
— Ce n'est pas un peu risqué ? lui demanda-t-elle.
— Sans doute. Et comme nous voulons que tous soient prêts pour l'acte final, nous avons décidé qu'il serait bénéfique de créer une sorte d'endroit où les adeptes pourraient venir s'entraîner à invoquer des sorts, peut-être en apprendre de nouveaux à utiliser pendant les combats.

Hermione haussa les sourcils, incrédule, avant d'indiquer du doigt la foule massée devant la tente.

— Comment allez-vous préparer ces gens ? Ils sont des centaines.

Voldemort observa les adeptes devant eux.

— C'est à ça qu'ils vont servir, répondit-il en regardant Mag.

Le Mangemort leur tendit un rouleau de papier et y donna un petit coup de baguette magique. Il se déplia de lui-même et flotta entre eux. Semblable à la carte qu'Hermione avait vue dans la tente sur la colline, celle-ci avait des personnages en mouvements représentant les gens et les locations des tentes des nouveaux quartiers généraux. Jetant un œil sur un coin du papier, Hermione évalua la taille du camp à plusieurs kilomètres de large...

D'un nouveau coup de baguette, Mag transforma plusieurs des larges tentes qui se mirent à briller d'un rouge vif à travers la carte.

— Nous sommes ici, dit-il en montrant l'une des tentes à l'intérieur des bords de la carte. Nous avions des sites tout autour du camp pour les activités de divertissement comme l'entraînement, les leçons, les duels...
— Les fêtes, souffla quelqu'un tout fort.

Tout le monde se tourna vers Barty qui leur offrit un rictus par-dessus le col de sa robe. Mag laissa échapper un rire.

— Oui, nous avons également pensé que ce serait bon pour le moral de laisser les gens se rassembler le soir.
— C'est autorisé, répondit Voldemort. Du moment que cela n'interrompt pas les entraînements.
— Bien entendu, Mon Seigneur, répondit Mag avant de hocher la tête pour Hermione tout en indiquant la foule. Chacun d'entre nous est rassemblé en petits groupes d'instructeurs, installés dans les diverses tentes pour aider les sorcières et les sorciers avec leurs questions et surtout, le plus important, s'occuper des entraînements tout au long de la semaine.
— Je vois, répondit Hermione.
— Je serais occupé la majeure partie du temps à ramener encore plus de nouveaux adeptes et à maintenant les choses en ordres, dit alors le Lord en regardant Hermione. Désires-tu rejoindre les instructeurs ? Ta présence pourrait tous les garder bien disciplinés, je l'espère.

Hermione ouvrit de grands yeux.

— Enseigner ? Leur enseigner des choses, moi ?

Elle regarda la foule massée en dehors de la tente.

— Tu es mon élève depuis une année à présent, fit remarquer Voldemort avec une pointe de fierté dans la voix. Tu es plus que capable comparé au reste de ces magiciens, ajouta-t-il en se penchant vers elle.

La jeune femme serra les lèvres, pensive. Ce ne devrait pas être trop difficile. Mag avait dit qu'un petit groupe de personnes allait s'installer dans chaque tente, donc elle ne serait pas seule. Cela lui rappelle alors quand elle avait aidé Harry Potter avec l'Armée de Dumbledore, durant leur cinquième année, préparant les élèves pour affronter l'homme qui se tenait présentement à ses côtés...

Hermione déglutit pour repousser un nœud de culpabilité devenu trop familier. Elle était allée si loin ! Elle sentit alors quelque chose s'accrocher à sa robe et se serrer contre sa jambe. Elle baissa les yeux et remarqua la petite fille aux yeux bleus.

— Qu'en penses-tu... commença-t-elle.
— Aislin, répondit la petite fille dans un tintement.
— Qu'en penses-tu, Aislin ? acheva Hermione.

L'enfant opina avec un sourire timide. Hermione reporta alors son attention sur Voldemort.

— C'est entendu.

Il la regardait et la jeune femme nota qu'il était un peu perplexe, mais il se reprit rapidement et sourit doucement.

— Parfait. Lequel d'entre vous serait volontaire pour rejoindre votre Dame pour les cours ?

Une sorcière à l'apparence sérieuse aux longs cheveux bruns s'approcha.

— Ce serait pour moi un honneur, Mon Seigneur, Ma Dame.

Voldemort grogna un assentiment ; Hermione savait pertinemment qu'il avait déjà envie d'être ailleurs.

— Et moi, intervint alors une voix.
— Très bien, répondit le Lord. Vous allez pouvoir programmer les cours dès demain. Le plus tôt sera le mieux.

Il fit quelques pas, ses yeux rivés sur la petite fille accrochée à Hermione, puis avec une envolée de capes noires, il fut hors de la tente.

— Excellent ! s'exclama soudain Mag.

Il frappa dans ses mains et la carte se referma. Il prit le rouleau sous son bras et décocha un sourire à Hermione.

—  J'ai hâte d'apprendre aux gars comment vraiment se battre en duel, dit-il.
— Tu veux dire, utiliser le sortilège Crucio jusqu'à ce qu'ils cèdent, railla une sorcière en bousculant Mag comme ils sortaient tous de la tente.
— Faut bien que je m'amuse d'une manière ou d'une autre, répondit Mag.

Hermione écouta leur rire mourir alors qu'ils s'éloignaient dans la foule. La sorcière brune qui s'était portée volontaire pour aider Hermione à donner ses cours s'approcha alors d'elle et s'inclina profondément.

— Je vous rejoindrai demain matin, Ma Dame. Je serais honorée de créer le planning ; je vous fais confiance pour ce qui est des enseignements.
— Je m'en occupe, répondit Hermione avant de renvoyer la sorcière.

Quand elle fut partie, la jeune femme remarqua Barty et son visage se tordit aussitôt en une grimace. Avec un regard autour d'elle, elle remarqua qu'elle était seule, excepté Aislin et les trois servantes.

Barty la rejoignit alors et s'inclina.

— Et je serais ravi de travailler avec ma Dame demain...
— Vous ?
— Moi.
— Pas vous.
— Si, moi.
— Vous allez m'aider avec les cours ?
— Entre autres choses, répondit Barty en la regardant à travers sa frange sombre.
— Vous n'avez donc rien de mieux à faire que de m'ennuyer ?

Barty jeta un regard à la ronde dans l'espoir de cacher son rictus. Il fit un pas en avant, provoquant chez Hermione un réflexe de protection instinctif. Quand il porta son regard noir sur elle, il souffla :

— Eh bien, comme Mag l'a dit, je dois bien m'amuser d'une manière ou d'une autre...

Hermione se força à lui retourner son regard malgré la colère qui venait de lui piquer les entrailles. Quand il se mit à rire, Barty s'inclina de manière grotesque et quitta la tente. Hermione laissa échapper un profond soupir, son cœur battant la chamade. Elle baissa les yeux sur Aislin, s'obligeant à lui sourire, avant de la hisser dans ses bras.

— Tu es d'accord, Aislin ? lui demanda-t-elle. Est-ce que tu crois qu'on va s'amuser ?

La petite fille plissa son petit nez de dégoût. Hermione rigola et observa la porte de la tente.

— Je ne crois pas non plus...

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