Partie 9 - La Passion monte - Chapitre 33
Serpentine
Auteur original Harmony B.
Traductrice Azzarine
Hermione Granger est envoyée par Dumbledore sous couverture comme Mangemort auprès de Voldemort. Vivant chaque jour dans la peur que sa véritable identité ne soit révélée, Hermione découvre rapidement que Voldemort a de grands projets pour elle.
Hermione/Voldemort
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CHAPITRE TRENTE-TROIS
Seuls tous les deux dans la pièce, Hermione prit son courage à deux mains pour lever la tête et regarder Voldemort droit dans les yeux. Aucun mot ne fut échangé ; elle en était incapable. Comment allait-elle pouvoir tout lui expliquer ? Sans doute qu'un « Oh, je n'ai pas précisé que j'étais Née-Moldue ? Non ? Que je suis bête. » sonnerait absurde à présent...
Au lieu de cela, elle tenta de lui montrer avec ses yeux à quel point elle se sentait pitoyable. Elle voulait le lui faire comprendre, ou, du moins, obtenir un peu plus de temps pour trouver une explication. Cependant, elle n'obtint la réaction escomptée.
Voldemort la foudroya du regard et serra les lèvres. Il était bien trop furieux pour prononcer un seul mot.
Hermione tenta alors de prendre sur elle pour dire quelque chose – n'importe quoi. Comme rien ne venait, elle regarda juste le Lord et laissa échapper un « S'il vous plaît » dans un souffle.
C'était comme si ce simple mot avait appuyé sur la gâchette. Hermione regarda, horrifiée, la main de Voldemort agrippée sur sa baguette magique. Lentement, comme si la baguette pesait une tonne, il la pointa alors en direction du cœur de la jeune femme.
Celle-ci eut un hoquet, fixant la pointe de la redoutable arme. Elle leva ensuite les yeux vers le visage du Lord, et sa peur s'envola d'un coup.
Il lui vint alors brusquement à l'esprit qu'elle n'avait pas peur de la mort elle-même, mais plutôt que cela viendrait de lui, de son Maître. Lorsqu'elle tenta de se rappeler le nombre de fois où il l'avait menacée de mort, elle réalisa que la réponse était... jamais.
Pas une seule fois il ne l'avait menacée de la tuer, même la première fois qu'elle l'avait rencontré. Tout venait d'elle, de sa propre peur qui lui disait que la mort était à chaque coin alors qu'il n'en était rien. Maintenant, l'idée qu'elle avait un jour eut peur de Lord Voldemort la faisait presque rire. Tout ce temps, elle n'avait jamais vraiment eu peur.
Jusqu'à maintenant.
Comme le Lord l'avait dit plus tôt, il avait fait d'elle ce qu'elle était maintenant. Aujourd'hui, elle était capable physiquement, mentalement et magiquement de bien plus de choses grâce à lui. Elle était forte, et elle le savait. Elle releva donc le menton et le regarda droit dans les yeux.
Bien que la jeune sorcière du se mordre la lèvre pour l'empêcher de trembler, elle chassa toutes ses peurs de son esprit. Si elle était sur le point de mourir, elle le ferait en sachant qu'elle n'éprouvait plus aucune peur pour l'homme qui lui faisait face. Pendant une fraction de seconde, elle se demanda pourquoi le Charme Serpentine n'avait pas réagi, puis elle se rappela que Voldemort était le seul dans le monde entier contre lequel il était insensible.
Le Maître la regarda soudain, mais le regard de la jeune femme ne faiblit pas, et le sorcier prit conscience de la force qui résidait en sa protégée. N'importe quelle autre victime serait recroquevillée sur le sol tandis que lui, le Seigneur des Ténèbres, tenait levée sa baguette magique dans sa direction. À ce moment-là, le Lord trouva encore autre chose sur la jeune femme qu'il pouvait admirer.
Les mâchoires du Lord étaient serrées – une chose qu'Hermione avait remarquée qu'il faisait quand il avait une décision difficile à prendre. Sa main tenant la baguette se mit soudain à trembler, mais Hermione ne regardait rien d'autre que ses yeux. Si jamais il choisissait de la tuer – elle, son propre choix, sa seule et unique héritière – elle ne l'en empêcherait pas, et il serait alors obligé de la regarder dans les yeux pendant cela.
Voldemort prit soudain une profonde inspiration, et Hermione sut que la mort était proche. Le Lord retint cependant sa respiration jusqu'à ce que son visage devienne rouge, et la jeune femme vit des larmes de frustration aux coins de ses yeux bleus.
Juste quand Hermione pensait qu'il allait mettre fin à sa vie, Voldemort tourna rapidement les talons et disparut.
Voldemort reparut dans le hall d'entrée du Manoir après avoir dévalé les escaliers. Un groupe de quarante à cinquante Mangemorts l'attendaient anxieusement mais, en voyant son air furieux, personne n'osa prononcer un mot, excepté le brave Bartemius Croupton Jr.
- Êtes-vous prêt, mon Seigneur ? demanda-t-il.
- Allons-y, lâcha Voldemort.
- Et notre Maîtresse ? s'enquit Barty, jetant un œil vers le sommet des escaliers où il savait qu'elle se trouvait.
- Elle ne vient pas, répondit le Lord entre ses dents.
Le titre prononcé par Barty provoqua chez Voldemort une explosion digne d'une éruption solaire qui lui tortura rageusement les entrailles.
Puis, comme s'ils n'étaient qu'une masse d'ombres irrégulières, les Mangemorts et leur Maître quittèrent le Manoir et se glissèrent dans la forêt, ne devenant plus qu'un avec les ombres des arbres.
Hermione regarda par la fenêtre sale de sa chambre, tandis que les sorcières et les sorciers disparaissaient. Ses mains, dont elle avait retiré les gants, se cramponnaient au rebord de la fenêtre et elle tremblait, retenant difficilement son envie de hurler.
Soudain, une vague d'émotions la submergea, contre personne en particulier, mais contre tout le monde à la fois, de Drago à Dumbledore, Barty, Bellatrix, et Rogue, et même ses propres parents qui l'avaient abandonnée, dans ses rêves. À ce moment-là, la jeune femme aurait pu les maudire tous.
Enfin, sa colère allait à son Maître, qui l'avait abandonnée à son tour. Elle ressentit de la pitié, de la colère, de la peur et de la nostalgie. C'était comme si une partie d'elle-même avait été arrachée et qu'il n'y restait qu'un trou fragile, tout comme elle s'était sentie vulnérable quand son foulard lui avait été arraché.
Je ne peux pas simplement rester ici et ne rien faire... se dit-elle, même si elle n'avait pas envie de partir. Elle se remettait encore du choc causé par Voldemort qui avait été à deux doigts de la tuer, mais à présent, ses réflexions sur les plans prévus pour ce soir étaient plus que clairs.
Il lui sembla que des heures et des heures s'étaient écoulées depuis leur discussion au sujet du meurtre d'Harry Potter, et le plan fou que le Lord avait pour elle dans le futur. Mais elle ne parvenait pas à chasser une autre chose de son esprit, cette image qu'elle revoyait sans arrêt, quand il avait approché ses lèvres des siennes... Il ne l'avait jamais touchée de cette manière avant. Il avait été affectueux, doté d'une tendresse dont elle ne l'avait jamais imaginé capable... Le cœur de la jeune femme s'affola à l'idée du Lord l'embrassant, comme si les sentiments qu'il éprouvait alors avaient dépassé le stade mentor/élève. Comme s'il... l'aimait.
Tout le monde à Poudlard disait sans arrêt que Lord Voldemort était incapable d'aimer. Mais Hermione et le Lord n'avaient jamais abordé ce sujet – ça aurait sans doute été très gênant. Mais maintenant, elle se demandait en quoi cela aurait été embarrassant. Ce n'était pas non plus comme si elle avait espéré que le Maître tombe amoureux d'elle, du moins, s'il en était capable...
Hermione grimaça et s'admonesta elle-même pour avoir de telles pensées. Comment pouvait-elle songer à l'amour dans un moment pareil ? Et un amour impossible, qui plus est ? À peine quelques mois plus tôt, la seule pensée que le sorcier puisse l'embrasser la terrorisait. S'il était incapable d'aimer, pourquoi avait-il tenté de l'embrasser ? Hermione sentit les poils de ses bras se dresser en se demandant ce qu'il avait eu exactement derrière la tête à ce moment-là.
Assez ! décida soudain la jeune femme. J'ai assez perdu de temps à présent. Des gens vont mourir ce soir, un en particulier.
Une fois que la nouvelle répandue que les Mangemorts avaient dans l'intention de pénétrer à Poudlard, le Ministère n'allait sans doute pas hésiter à réagir. Le Ministère de la Magie enverrait probablement tous les sorciers et toutes les sorcières valides qu'ils avaient pour remettre de l'ordre. Quelle surprise ils auraient alors de ne trouver personne d'autre que le Lord lui-même à la tête de son armée !
Hermione songeait à cela depuis un moment déjà. Les armées combattent pendant les guerres et ce soir pourrait bien être le début d'une d'entre elles. Et le point central de cette guerre ne serait autre que son Maître et son meilleur ami. S'en était presque poétique.
Hermione leva les yeux étoiles avec espoir. Cette guerre l'incluait elle, évidemment, et elle ne voudrait manquer ça pour rien au monde. Avec une détermination nouvelle, la jeune sorcière tourna les talons et quitta la chambre à grandes enjambées. Elle dévala les escaliers et chercha le placard où étaient rangés les balais pour trouver un moyen de quitter cet endroit.
Comme elle avait le pressentiment qu'elle ne reviendrait pas dans ce Manoir après ce soir, elle retourna sur ses pas pour récupérer ses affaires. Dans sa vieille chambre, elle découvrit la robe de velours vert et argent qu'elle avait portée pour la Célébration de Serpentard, et elle la fourra dans son sac. Elle se rendit ensuite dans la chambre du Lord. L'endroit avait toujours été plus ou moins dépouillé, mais la jeune femme y jeta quand même un regard pour vérifier si elle n'avait pas oublié quelque chose ici.
Elle remarqua alors un fin livre vert sur la table de chevet. Elle s'en empara et déchiffra le titre à la lueur de la cheminée : Horcruxes ou Comment les Obtenir.
Avec les leçons que le sortilège Cascadia la maintenant occupée, Hermione n'avait eu que très peu de temps pour lire cet ouvrage. Elle allait pour le reposer quand quelque chose en elle l'en empêcha. Elle avait rêvé de ce livre, de celui-là exactement, et le Maître avait dit que peut-être, elle était censée le lire.
Une fois de plus, Hermione était incertaine quant à ses capacités en tant que voyante, mais quel mal pouvait-il y avoir à emmener ce livre avec elle ?
Le Maître va probablement avoir une attaque en découvrant que l'une de ses plus précieuses possessions a disparu, songea-t-elle avec amusement. Mais qui sait comment va se finir cette nuit ?
Son amusement s'évapora quand elle réalisa brusquement que le Lord pourrait ne jamais revenir au Manoir, pas si les Aurors prenaient le dessus durant la bataille...
D'un geste vif, Hermione fourra le livre dans son sac avec la robe et, après un dernier regard, elle quitta la chambre à coucher de Voldemort. Elle s'empara de sa baguette magique et dégringola les escaliers. Quand elle atteignit le hall d'entrer, elle se précipita sur la porte, déterminée à l'ouvrir.
- Harmony Hangleton, vous ne bougez plus d'un centimètre ! s'exclama soudain une voix sévère dans son dos.
Entendre la voix d'une autre personne tout près la terrorisa sur pieds. Elle laissa échapper un jappement et tourna sur elle-même pour identifier la personne qui avait parlé. Elle regarda à droite puis à gauche. Comme elle bougeait, la voix continua de lui parler :
- Tiède ! Tiède ! Chaud ! Non, froid ! Regardez sur votre droite, petite bécasse !
Hermione se tourna sur sa droite mais ne vit rien d'autre que le mur. Y était pendu une grande peinture d'une plage dans une cadre doré et, se tenant sur la plage, se trouvait une petite sorcière vêtue d'une robe violette.
- Claudia ! s'exclama alors Hermione.
- Ne vous ais-je pas déjà dis de ne pas rester bouche-bée comme ça devant moi, on dirait une morue ! Vous avez l'air stupide, répliqua Claudia, les mains sur les hanches.
Cependant, en dépit de sa gravité, sa voix sévère était teintée d'inquiétude.
- Je vous ai surveillée, jeune fille. Et j'ai un conseil pour vous.
- Un conseil ?
- Oui, et vous feriez bien d'être attentive. Vous ne devez pas rejoindre le Maître ce soir.
- Quoi ? lâcha Hermione. Ne pas aller à Poudlard ? Pourquoi dis-tu cela ? Je dois y aller, des gens sont en danger !
- Vous devez me croire, répondit Claudia avec impatience. Vous devez partir, aller aussi loin que possible.
- Mais pourquoi ?
La petite sorcière violette soupira avec colère avant d'exploser.
- Est-ce que vous souvenez de la chambre que vous avez découverte dans le Manoir quand vous vous êtes perdue ?
- Celle avec la jeune femme enceinte ? demanda Hermione. Bien sûr que je m'en souviens.
Elle avait du mal à comprendre où la petite sorcière voulait en venir.
- Dans ce cas, écoutez-moi bien. Si vous rejoignez le Maître ce soir, alors ce que vous avez vu dans cette chambre sera votre destin.
- Pardon ? s'exclama la jeune sorcière, surprise. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Cette chambre n'est pas seulement une pièce aléatoire conjurée par la magie. Cette chambre est spéciale : elle est là depuis que la mère du Maître, Mérope, habitait le Manoir. Cette chambre montre à celui qui l'ouvre, un aperçu de son avenir.
- Une minute... la coupa Hermione. Tu es en train de me dire que cette femme, la femme enceinte, c'était moi ? C'est mon futur ?
- C'est exactement ce que j'ai dit.
Hermione grommela et se passa les mains sur le visage.
- Oh, Claudia, tu n'aurais pas pu choisir un moment plus pire que celui-là pour ça. J'ai bien trop à penser pour ce soir, déjà. Ce que j'ai vu dans cette chambre aurait pu être n'importe quoi. Je n'ai pas vu le visage de cette femme, de toute façon. Ça pourrait être n'importe qui !
Elle jeta un regard suppliant à la sorcière du tableau.
- Je dois aller à Poudlard, Claudia. J'ai besoin d'y aller, et rien de ce que tu pourras dire ne me fera changer d'avis.
Hermione tourna alors les talons et se rua sur la porte. Comme elle jaillissait dans la nuit, elle entendit la voix de Claudia lui hurler après.
- C'est la vérité ! C'est votre destin, et si vous le rejoignez maintenant, vous n'aurez plus aucun moyen de l'éviter !
Traduit de l'Américain par Azzarine le 25 juin 2014
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