Partie 8 - Complots et Plans - Chapitre 31


CHAPITRE TRENTE-ET-UN

Quand Hermione se réveilla, le soleil entrait par la fenêtre de la chambre. Elle s'assit et serra entre ses mains sa tête douloureuse. J'ai dû être inconsciente pendant plusieurs heures, songea-t-elle.

Elle s'approcha ensuite de la fenêtre pour jeter un œil dehors. Son ouïe et sa vision améliorées s'étaient un peu calmées, mais elle se sentait encore comme si elle pouvait combattre en duel une centaine de Mangemorts. Alors qu'elle regardait au-delà des jardins du Manoir, Hermione aperçu un petit groupe de personnes encapuchonnées qui se dirigeait vers la porte d'entrée.

Dès qu'ils furent entrés, Hermione constata qu'elle pouvait entendre de nombreuses voix à l'étage inférieur. Elle plaqua rapidement son foulard sur son visage et alla jeter un œil par la porte de la chambre. À travers la balustrade des escaliers, la jeune sorcière remarqua que le Manoir était plein de monde. Elle aurait pu croire que c'était une fête si personne n'allait ici et là en marmonnant d'une voix anxieuse.

D'un coup d'œil, elle reconnut certaines personnes dans le groupe, comme Barty, Goyle, Bellatrix ou encore Darius, mais la majorité des autres personnes lui était inconnue.

Elle ne vit Voldemort que lorsqu'il émergea des escaliers devant elle. Plusieurs Mangemorts le regardaient et jetèrent un œil sur Hermione dans la foulée. Ils la pointèrent alors à leurs compagnons en discutant à voix basses.

- Parfait, tu es réveillée, dit le Maître en s'approchant de la porte.

Hermione recula pour le laisser entrer dans la chambre. Quand il eut refermé la porte après lui, il prit la jeune femme par surprise en l'enlaçant brusquement et en posant son front contre le sien. Hermione posa machinalement ses mains sur la large poitrine et sentit son souffle chaud sur son visage quand il reprit la parole.

- C'est ce soir, Harmony, dit-il de sa voix sombre habituelle, teintée d'une légère excitation. Lucius a envoyé un message et mes fidèles vont se rendre là-bas d'une minute à l'autre.

La jeune sorcière ressentit l'excitation du Lord, et un frisson lui secoua tout le corps comme Voldemort resserrait sa prise sur elle.

- Ce soir, nous allons marquer l'histoire ! reprit le Lord en reculant légèrement pour la regarder dans les yeux. Ce soir, tout ce que tous ont toujours connu va changer...

- Comme ça ? Si soudainement ? demanda Hermione doucement.

- Notre descente au Ministère devra être brève et sans accros. Moins il y a de personnes qui en savent, mieux ce sera. Nous aurons tout le temps plus tard quand nous seront arrivés.

- Arrivés où ? demanda Hermione sérieusement.

Le Maître lui décocha un petit sourire et Hermione inclina la tête.

- Vous n'avez pas confiance en moi ? demanda-t-elle.

- Tu possèdes mon Charme Serpentine, le seul et unique jamais créé, lui rappela le Lord. Bien sûr que j'ai confiance en toi.

Hermione leva les yeux vers lui avec espoir et le Lord la regarda un moment avant de reprendre la parole.

- Tu as tellement changé depuis ton arrivée ici...

- Tout comme vous, nota Hermione, amusée.

L'expression de ravissement de Voldemort s'atténua alors et il la relâcha de son étreinte. Il s'approcha de la fenêtre et déposa ses mains sur le rebord. Hermione vit quelques scintillements dans le ciel provenant des premières étoiles de la nuit. Le Lord garda le silence un moment encore et Hermione se demanda si elle ne l'avait pas contrarié.

- J'imagine que le début est un bon moment pour commencer... dit soudain Voldemort tout en regardant la nuit au dehors. Il y a environ dix-sept ans, je suis allé recruter un couple de sorciers particulièrement doués. La femme était une Née-Moldue, mais j'étais prêt à regarder au-delà de cela à cause de leurs extraordinaires capacités magiques. Ils s'appelaient James, et Lily... et ils avaient un fils.

- Harry Potter... souffla Hermione.

Prononcer le nom de son meilleur ami lui fit un drôle d'effet, d'autant plus qu'elle s'était retenue de le dire depuis tout le temps qu'elle vivait dans le Manoir...

- Je n'avais jamais été autant confus quant au fait qu'un si petit enfant puisse me détruire. Cela n'avait aucun sens ! reprit le Lord en serrant les poings. On n'a aucune idée de l'horreur de la mort jusqu'à ce qu'elle nous regarde dans les yeux. Mais j'ai été capable de revenir à la vie encore et encore pour en finir avec ce garçon, mais il semblerait qu'il soit bien trop chanceux. Jusqu'à maintenant, il a toujours su s'en sortir. Il a toujours été en travers de mon chemin dans ma quête à la puissance. Potter est tout simplement un obstacle qui doit être éliminé.

Voldemort pivota alors vers Hermione.

- Tout a commencé il y a dix-sept ans et cette nuit, j'ai bien l'intention de terminer ce que j'ai commencé, acheva-t-il.

- Vous avez l'intention de tuer Harry Potter... ce soir ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.

- C'est exact, acquiesça Voldemort.

Hermione sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.

- L'Armoire à Disparaître... dit-elle doucement. Vous allez l'utiliser pour pénétrer à Poudlard !

- Exactement, répondit le Maître avec un sourire mauvais.

La gorge d'Hermione lui sembla tout à coup très sèche. Elle se garda de déglutir en songeant à sa propre situation. Elle était sur le point d'assister, aux premières loges, à ce qui n'était que purement et simplement qu'un massacre. Une quarantaine – sans doute plus – de Mangemorts, aux côtés du sorcier le plus puissant du monde, était sur le point de faire une entrée dans la plus prestigieuses des Écoles de Sorcellerie au monde...

Cela n'allait pas bien se terminer, elle en était certaine. Hermione ne s'était encore jamais sentie à ce point à court de moyens. Elle n'avait aucune envie de voir encore quelqu'un mourir cette nuit, de ce fait, les fidèles du Lord Noir devaient être arrêtés coûte que coûte.

Cependant, quand Hermione regarda vers son Maître, elle sentit le fantôme de ses bras autour d'elle. Il était convaincu qu'il était le premier que les Aurors chercheraient, non pour le blesser, mais pour le tuer. Mais Hermione savait qu'elle ne pouvait pas rester là et regarder les siens mourir, encore moins Harry, son meilleur ami. Elle avait besoin de faire quelque chose, et son esprit vif dénicha une chose que le Lord prendrait sans doute en considération.

- Et concernant Albus Dumbledore ? demanda-t-elle. Vous pensez sérieusement qu'il va juste se tenir là et vous regarder prendre votre victoire sur lui ?

Voldemort eut un sourire qui fila un frisson à la jeune sorcière.

- Le vieux Dumbledore est mort.

Hermione sentit ses entrailles se glacer. Elle secoua la tête, incapable de croire que ce qu'il disait était la vérité. L'idée que Dumbledore soit mort était tout simplement inconcevable. Pendant une seconde, la jeune femme voulut des explications, mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, tout ce qu'elle fut capable de dire fut un « Quoi ?».

Voldemort ricana en voyant l'expression choquée de sa protégée.

- Peux-tu imaginer ma surprise, lorsque j'ai reçu la nouvelle ? demanda-t-il. Tu vois, il y a environ un an maintenant, Lucius Malefoy m'a demandé d'autoriser son fils, Drago, à me rejoindre. J'étais d'accord, mais je voulais que le garçon fasse ses preuves, donc je lui ai donné quelques tâches à faire qui aideraient grandement ma cause. L'une de ces tâches était de réparer l'Armoire à Disparaître se trouvant entre les murs de Poudlard, ce qui me garantirait un accès à l'école quand l'heure sera venue. L'autre tâche était bien plus dangereuse, mais s'il parvenait à s'en acquitter, je saurais alors que je pourrais avoir confiance en lui.

Hermione s'accrocha au montant du baldaquin pour rester debout tandis qu'elle réalisait ce que le Lord était en train de lui dire.

- La tâche de Drago était d'assassiner Dumbledore, reprit le Maître avec un simple haussement d'épaules. Et à présent que le vieil homme est mort, j'ai le champ libre pour accéder à Harry Potter...

- Merlin... souffla Hermione en fermant les yeux.

Voldemort eut un léger ricanement pour lui-même comme il approchait de la jeune femme.

- Je sais, c'est incroyable – au-delà de la pensée, mais c'est la vérité, dit-il. J'ai invité Drago à monter lorsqu'il arrivera ici, afin de pouvoir le féliciter en personne pour son spectaculaire succès.

Hermione ne pouvait pas y croire. Elle était au courant qu'une attaque était en attente – dont elle n'avait aucune idée pour l'arrêter. Mais Dumbledore était mort, et celui qui l'avait tué n'était autre de l'un de ses camarades de classe qu'elle venait juste de ne plus haïr. Est-ce que tout cela était réel ?

Hermione enfonça ses doigts dans le bois du montant du lit en essayant de se concentrer sur sa respiration saccadée. Le Lord s'approcha alors d'elle et elle le regarda dans les yeux.

- Des questions ? demanda-t-il.

Hermione inclina le menton et toucha le Charme Serpentine qu'elle sentait sur sa poitrine.

- Vous savez ce que je veux savoir, dit-elle. Qu'est-ce qui fait que ce truc est si important ?

Voldemort sourit en détournant son regard des yeux suppliants de la jeune femme. Il alla ensuite s'asseoir à la tête du lit.

- Oui, j'avais promis de te le dire...

Il leva les yeux vers le regard inquisiteur d'Hermione et, satisfait de ce qu'il y trouva, il hocha la tête.

- Je crois que tu es prête à présent. Depuis que je suis enfant, j'ai toujours eut une étrange fascination pour l'immortalité. Vivre pour toujours signifie pour moi d'avoir des années et des années pour augmenter mon pouvoir encore et encore, autant que je le désire. J'ai tout essayé pour y parvenir, des Horcruxes au Sang de Licorne en passant par la Pierre Philosophale.

- Et aucun n'a fonctionné ? demanda Hermione avec surprise.

Elle n'avait jamais entendu parler de personnes qui en étaient venues à de telles extrémités – tuer une Licorne était un crime très grave, de plus, elles étaient tellement compliquées à capturer !

- Eh bien, concernant la Pierre Philosophale, je ne sais pas ; Potter m'a stoppé avant que je ne puisse l'obtenir, répondit le Maître d'une voix tendue.

Hermione avala sa salive nerveusement, sachant parfaitement que sans son aide, Harry n'aurait jamais pu arrêter le Lord.

- Mais le sang de Licorne ne fait que prolonger la vie pendant un temps, et c'est un processus terriblement douloureux. Et bien que les Horcruxes aient été très utiles – car c'est grâce à eux que j'ai pu revenir à la vie plus d'une fois – il faut être très habile pour les cacher, pour faire en sorte qu'ils ne puissent pas être détruits. Malheureusement, presque tous mes Horcruxes ont été détruits, et je n'en avais que sept.

Hermione grimaça.

- Pourquoi vous n'en recréez pas, tout simplement ?

Voldemort regarda la jeune femme dans les yeux et secoua la tête.

- Il n'y a qu'un nombre limité de fois que l'âme d'un homme peut être partagée, reprit-il. Actuellement, je me sens comme rapiécé, comme si certaines parties de moi-même étaient déjà mortes. C'est terriblement fatiguant, mais dans l'expectative de vive éternellement, j'imagine qu'on peut accepter de laisser partir quelques morceaux de soi-même.

Quel est le but de vivre si vous ne pouvez pas vivre comme un homme complet ? voulu demander Hermione. Elle savait cependant que le Lord ne prendrait pas bien sa question aussi retint-elle sa langue.

- J'ai essayé, encore et encore, de me réconcilier avec moi-même. Je... ne vivrais pas éternellement. Cela devient plus clair chaque jour que ma mort est finalement inévitable. Peu importe le temps que je mettrais à rendre mon dernier souffle, peu importe combien je veux continuer à chercher la réponse...

- Vous avez peur... souffla Hermione, sa voix chargée d'émotion.

Le Maître se mordit la joue, mais quand il regarda la jeune femme, celle-ci put y voir de la reconnaissance dans ses yeux. Hermione eut du mal à y croire. Le Seigneur des Ténèbres avait vraiment peur. Il était vraiment humain après tout...

Le fait d'avoir eu accès aux pensées et sentiments personnels du Lord, fit monter les larmes aux yeux d'Hermione. Elle avait envie de lui dire qu'il n'était pas seul, que tant d'autres personnes partageaient cette peur de l'inconnu. Mais c'était Lord Voldemort, il ne voulait ni consolation ni pitié, donc elle cligna des yeux pour refouler les larmes brûlantes, avant d'attendre qu'il ne reprenne la parole.

- Outre cette pensée du moment où ma vie s'achèvera, je me suis demandé comment j'allais faire pour que mon règne puisse continuer malgré tout. Qui voudrait prendre ma place ? En qui pourrais-je avoir suffisamment confiance pour mener des fidèles ?

Voldemort se tut un moment.

- Bien évidemment, je sais parfaitement lequel de mes fidèles aimerait prendre ma place, et Lucius serait un choix logique tant il est loyal et intelligent, et de plus, il vient d'une très ancienne famille de Sang-Purs. Mais cet homme est trop soucieux de sa famille. J'ai crainte qu'entre choisir entre ma cause et son fils et sa femme, il ne choisisse ces derniers. Barty et Bellatrix, quant à eux, sont solides quand il s'agit de loyauté et de puissance, mais ils n'ont pas suffisamment de sang-froid. Des choix irrationnels seraient sans doute faits si l'un de ces deux-là était à la tête des Mangemorts.

Le Lord compta sur ses doigts et étendit le quatrième.

- Severus Rogue est évidemment le meilleur choix, mais à quel point prend-t-il au sérieux le fait de devenir un meneur d'hommes ? Il a été digne de confiance, certes, mais il a passé beaucoup de temps dans l'entourage de Dumbledore. Comment puis-je être sûr que le vieux sorcier n'a pas trouvé un moyen de retourner Rogue contre moi ?

Voldemort se tut alors, comme s'il attendait une réponse de la part d'Hermione, mais celle-ci resta silencieuse.

- Mais je ne peux avoir confiance en aucun d'entre eux autant que j'ai confiance en moi, reprit-il. Donc... j'ai eu une idée.

Il fit un sourire satisfait à l'adresse d'Hermione.

- J'ai alors décidé de faire venir un nouveau fidèle, quelqu'un de jeune et avide d'apprendre. Je lui enseignerais tout ce que je sais – pour faire de lui le leader que je voudrais qu'il soit. Mais cette personne devra être différente de tous les autres fidèles que j'ai déjà eus. Elle n'aura pas à sortir ou à faire des tâches insignifiantes, mais devra rester à mes côtés à chaque moment pour apprendre comment je pense, comme j'agis et décide. Dans un sens, je voudrais lui apprendre à être moi. Et afin de faire comprendre au monde que cette personne est unique, elle recevrait une marque distinctive, différente de la Marque des Ténèbres. Cette marque serait une sorte de charme protecteur : le Charme Serpentine.

Le Maître se leva et posa ses mains sur les épaules d'Hermione avant qu'elle ne puisse reculer. Les jambes d'Hermione devinrent molles lorsqu'elle réalisa ce que le Lord avait dit. Elle agrippa le devant de sa robe de ses doigts tremblants. Voldemort, ses mains sur ses épaules, l'attira alors à lui et lui donna une secousse.

- Depuis la première fois que je t'ai vue, je savais que toute ta vie était sur le point de changer, dit-il. Bien sûr, j'avais quelques doutes, mais la première fois que nous nous sommes rencontrés, lorsque tu m'as dit que tu connaissais tous les sorts de ce livre, et quand j'ai découvert que nous partagions la même passion pour le savoir, j'ai su que j'avais fait le bon choix.

Voldemort repoussa les cheveux d'Hermione de devant son visage et la regarda.

- Mais ce n'est pas uniquement tes compétences, Harmony. C'est la flamme en toi, la façon dont tu as surmonté ta peur de la mort ainsi que la méchanceté des autres. Ce sont des qualités que je veux chez un leader. Toi seule as été capable d'endurer la responsabilité du Charme Serpentine.

Hermione eut l'impression de suffoquer. Elle, la Maîtresse des Mangemorts ? Ce ramassis de criminels abhorrant les Moldus ? C'était complétement insensé, délirant. Lord Voldemort lui faisait confiance, elle une Née-Moldue, sur sa vie. C'était incroyable ! Non, ce n'était pas réel. Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait voulu ! Elle se demanda si Dumbledore l'avait vu venir avec son imagination délirante...

Puis elle se souvint : Dumbledore était mort. Elle laissa échapper un petit sanglot et eut l'impression que ses poumons étaient incapables de se remplir d'air. Voldemort eut un rictus, et s'imaginant que le sanglot était dû à une intense gratitude, il avança une main douce vers le visage voilé de la jeune femme.

- Je ne peux pas ! s'exclama alors Hermione avec le peu d'air qu'elle avait encore. Je ne suis pas prête pour de telles responsabilités !

- Je t'enseigne depuis longtemps, ma chère, et tu as encore bien des années d'apprentissage. Mais après ce soir, quand Harry Potter sera mort, il ne causera plus de problèmes et tu seras en mesure de devenir correctement un vrai leader. Tu es mon héritière, Harmony.

Merlin, Harry ! songea Hermione avec désespoir.

Si jamais elle prenait la place de leader de Lord Voldemort, Harry et elle ne seraient alors plus qu'une seule chose, ennemis. Non, c'était une chose inconcevable.

- Vous ne pourriez pas... Et si quelque chose m'arrivait, si je mourrais ? Ne pourriez-vous pas créer un autre Charme Serpentine ? Un à donner à quelqu'un d'autre ? demanda-t-elle.

Voldemort secoua la tête.

- Ce serait trop compliqué. Quand bien même je parviendrais à trouver de nouveau tous les éléments nécessaires à la composition de ce charme, cela me prendrait toute une vie sinon plus pour les rassembler, et le temps n'est pas une chose dont je dispose.

- Mais... Imaginons que vous découvriez quelque chose à mon sujet qui vous déplaît ? Que feriez-vous ?

Le ton d'Hermione était désespéré. Il n'y avait aucun moyen qu'elle ne fasse ce qu'il voulait.

Le Maître eut un ricanement et lui adressa un rictus. Il se pencha ensuite vers elle et approcha ses lèvres de son oreille.

- Tu es parfaite, Harmony.

Hermione en fut paralysée. Trop choquée, elle ne réalisa qu'après quand le Maître lui dénoua les cheveux, tombant en longues mèches bouclées sur ses épaules. La jeune sorcière ouvrit la bouche pour protester mais Voldemort prit la parole avant elle, ses lèvres tout près de son oreille.

- Je te donnerais tout ce que je possède, murmura-t-il. Tous mes livres, le Manoir Jedusor, tout mon savoir... tout t'appartiendras.

Le cœur d'Hermione battait la chamade contre sa poitrine. Elle se sentait prise au piège et toutes les pensées qui lui venaient n'étaient pas dignes de confiance. Que devait-elle faire ? Elle leva lentement les mains, toujours agrippées à sa robe, et les posa à plat sur le torse du Lord pour le repousser. Il bougea à peine, trop occupé à caresser les mèches brunes et à en respirer l'odeur comme s'il s'agissait de l'Élixir de Vie.

- Ça a toujours été ton destin, Harmony, reprit alors Voldemort. Tu étais destinée à venir à moi. Tu m'as toujours appartenu.

Ces mots firent sursauter la jeune sorcière. Appartenu ? Donc, c'est pourquoi il se permettait de faire avec elle tout ce qu'il désirait. Il devait penser qu'elle réclamait son attention, parce qu'il pensait qu'elle était à lui. Les pensées d'Hermione firent un bond dans le passé quand elle repensa à sa première altercation avec Barty. Qu'avait-il dit exactement ? Je ne voudrais pas d'ennuis avec la fille qui appartient au Seigneur des Ténèbres. Cela semblait si lointain à présent, mais l'irritait néanmoins.

Le Maître attira soudain Hermione contre lui et avança une main vers son foulard. Sa tête se pencha ensuite comme il allait pour l'embrasser sur les lèvres.

Utilisant sa colère comme moteur, Hermione le repoussa une nouvelle fois, avec plus de force, et replaça rapidement son foulard sur son visage. L'expression sur le visage du Lord passa aussitôt de l'avidité à la fureur. Sa bouche se plissa en un rictus de colère.

- Tu devrais montrer plus de respect pour ton Seigneur, surtout après tout ce que j'ai fait pour toi. N'as-tu donc aucune reconnaissance ?

- Je...

Hermione ne trouva rien à lui répondre. Elle lui en était reconnaissante à un certain niveau, parce qu'il désirait lui donner tout ce dont elle avait toujours rêvé, mais elle était définitivement la mauvaise personne à qui il devait donner tout cela.

- Oui, dit-elle alors. Mais toutes les personnes ici, tous vos Mangemorts, ont fait un choix avant que vous ne leur appliquiez la Marque. J'estime que vous devriez avoir la même courtoisie me concernant, même si ma marque est la plus importante de toutes. Vous devez avoir mon autorisation avant de... faire ça.

Voldemort secoua la tête de façon innocente.

- Comme je te l'ai déjà dit, Harmony, je suis un homme patient. J'obtiens toujours ce que je veux, acheva-t-il alors comme s'il ne disait que la vérité pure.

Hermione prit ces mots comme une odeur âcre, et elle plissa le nez de dégoût. Cette façon qu'il avait d'être aussi sûr de lui, la mit en rage encore plus. Il croyait réellement pouvoir avoir tout ce qu'il voulait.

La jeune sorcière se pencha alors au plus près de lui.

- Pas tout, dit-elle d'une voix mauvaise.

Elle se tut ensuite juste assez longtemps pour que les mots fassent leur effet puis, incertaine de ce qu'il fallait dire ensuite, elle tourna les talons et quitta la pièce.

À suivre...


Traduit de l'Américain par Azzarine le 15 juin 2014

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top