Partie 8 - Complots et Plans - Chapitre 30


CHAPITRE TRENTE

Hermione découvrit son Maître dans la bibliothèque, fouillant du regard le contenu de l'une des étagères devant lui. Elle vint se placer près de lui sans un mot.

- Ce livre est l'un de mes biens les plus précieux, dit alors Voldemort. Cela m'a pris plusieurs années pour l'obtenir donc manie-le avec prudence.

- Je le fais toujours, lui rappela Hermione.

Le Lord leva alors sa baguette magique au-dessus de sa tête et l'agita. Un livre à environ cinq étagères de là glissa hors de son logement et descendit vers eux.

- Et sinon, pourquoi menaçais-tu Barty de ta baguette ? demanda-t-il comme le livre descendait lentement.

Comme Hermione hésitait à répondre, il reprit :

- La baguette d'un sorcier ou d'une sorcière est sa meilleure arme, et tu ne dois pas hésiter à t'en servir – mais Barty est l'un de mes plus loyaux fidèles ; il a mieux à faire que de te causer des ennuis. Il n'en a pas intérêt. Et s'il le fait quand même, il sait que je le punirais.

Hermione garda le silence. Barty était pénible, mais pas de façon très sérieuse. Il n'était pas plus agaçant qu'un moustique qui bruissait autour de sa tête. Elle pouvait en plus traiter avec lui dès qu'elle en avait le besoin.

- Ah, le voilà, fit soudain Voldemort.

Il tendit la main et prit le livre dans les airs. Il en retira la poussière d'une main rapide et le tendit ensuite à Hermione. Il était relativement petit et léger et quand Hermione déchiffra les lettres dorées sur les couvertures, ses yeux s'agrandirent de surprise.

- Je crois bien que j'ai déjà vu ce livre... dit-elle doucement. Hm, pas pour de vrai, dans... dans un rêve.

Elle montra la couverture au Lord, puis lu le titre.

- Horcruxes et Comment les Obtenir, dit-elle. Oui, c'est ça, c'est bien ce livre.

Le Maître fronça les sourcils, pensif.

- Peut-être que tu étais destinée à le lire, dans ce cas, dit-il.

- Hein ? Quoi, je suis un genre de voyante, maintenant ? se moqua Hermione. Je n'ai jamais été très bonne en classe de Divination. Je pensais que tout ça, ce n'était qu'un ramassis de conneries.

- Et maintenant ?

Hermione serra les lèvres et tourna les pages du petit livre avec délicatesse.

- Je ne sais pas...

- Jettes-y un œil et n'hésite à poser des questions, répondit Voldemort.

Hermione hocha la tête.

- Tu es chanceuse, tu sais ? reprit le Lord en l'entourant d'un bras autour de ses épaules. Quand j'ai voulu en savoir plus sur les Horcruxes, tout le monde a tenté de me décourager de le faire. Ils ont même essayé de m'arrêter.

Ses doigts s'enfoncèrent dans l'épaule d'Hermione qui grimaça.

- Tu dois en savoir plus sur eux, et je te le promets, je ne laisserais personne t'en empêcher.

Le jour qui suivit fut le pire et le meilleur de toute la vie d'Hermione.

- Tu ressembles à un pétard mouillé ! s'écria le Maître pendant la leçon de la jeune femme.

Ça avait été comme ça toute la journée, essayant sans pitié de la provoquer pour qu'elle puisse produire un Cascadia Maxima.

- Je ne suis pas faible ! rétorqua Hermione, les yeux pleins de larmes qu'elle avait retenues toute la journée.

Elle avait complètement laissé tomber la promesse qu'elle s'était faite de tenir sa langue sous les insultes de son Maître. De toute façon, peu importait ce qu'elle disait, il continuait de l'insulter.

- Tu es quoi, au juste ? Une Née-Moldue ? Recommence !

Là, il avait dépassé les bornes. Elle commençait à sentir son sang bouillir dans ses veines. À chaque mot qui passait les lèvres du Lord, Hermione était prête à lever sa baguette et envoyer le sorcier dans les oubliettes. Elle lui grogna dessus en guise de réponse. Elle en avait assez !

Voldemort se rua alors sur elle pour lui hurler dessus.

- C'est quoi ton problème ? Est-ce que je t'ai offensée ? Eh bien, qu'est-ce que tu vas faire, hein ? Sais-tu seulement faire quelque chose ?

Hermione se mordit la lèvre au sang. Il était trop près d'elle, beaucoup trop près. S'il ose seulement me toucher, il va le regretter, marmonna la jeune femme dans sa tête. Ses poings étaient serrés, prêts à prendre de l'élan si elle en sentait le besoin. Elle grinça alors les mots qu'elle détestait dire.

- J-je ne peux pas !

- Tais-toi ! s'exclama Voldemort si fort qu'Hermione tressaillit. Si tu abandonnes maintenant, alors tu laisses tomber tout ce que nous avons déjà fait ensemble ! « Je n'y arrive paaaaaas ! » se moqua-t-il alors. Ce n'est pas une excuse !

Il s'éloigna ensuite et se mit à tourner autour d'elle, comme un lion encerclant sa proie. Hermione regarda le sol, accablée par la frustration. Elle pouvait sentir la puissante enfler en elle. Elle était juste là où il fallait. La jeune sorcière se sentait ivre de concentration.

Minute, songea-t-elle soudain en relevant les yeux.

Elle avait perdu le Lord des yeux. Elle le chercha dans la pièce et, tournant la tête, elle le découvrit dans son dos, quand soudain, il l'entoura de ses bras, la serrant brutalement contre son torse. Hermione hurla de surprise puis, le choc passé, elle senti la colère s'emparer d'elle.

- Lâchez-moi ! s'écria-t-elle en se tortillant pour échapper à l'étouffante empoignade.

- Le veux-tu vraiment ? siffla le Lord.

Plus la jeune sorcière se débattait, plus sa prise se resserrait sur elle.

- Alors, fais-moi dégager ! lâcha Voldemort.

- Oh ! s'exclama Hermione.

Elle tenta alors de le griffer mais ses gants rendaient ses ongles totalement inutiles. Elle tenta ensuite de lui coller un coup de coude dans l'estomac, mais sa prise sur elle était trop solide. Hermione hurla alors, utilisant chaque once de colère qu'elle avait engrangée depuis son arrivée au manoir Jedusor.

- Je vous hais ! hurla-t-elle.

- Bien, répondit Voldemort, propulsant son souffle sur la nuque de la jeune femme. Utilise ça comme motivation pour me forcer à reculer. Libère-toi !

- Je ne peux pas ! gémit-elle.

- Tu le peux, Harmony. Nous le savons tous les deux, libères-toi de moi.

Hermione tenta de botter et de crier, mais à la place, elle plongea profondément en elle-même pour puiser dans la puissance qu'elle voulait désespérément. Et la puissance était là, mais la proximité du Maître arrêta la jeune femme. C'était là, en train de bouillir en elle, mais si elle forçait cette puissance à sortir, elle risquerait de réduire le Lord en lambeaux. Hermione s'obligea alors à cesser de lutter entre les bras du sorcier et elle déglutit.

- Je... Je n'ai pas envie de vous tuer...

Voldemort se rapprocha de son oreille.

- Si c'est ce qui doit se passer, alors tues-moi, fit-il. Vas-y. Fais-le !

Hermione inspira profondément au contact de la bouche du Lord contre son oreiller, puis elle souffla profondément, comme si elle était sur le point de plonger sur des kilomètres de profondeur dans l'océan. À la respiration suivante, elle brisa la barrière magique, et elle éclata comme une vitre. Une incroyable lumière enfla alors en elle, et avec une nouvelle inspiration, la jeune sorcière obligea le pouvoir à jaillir de son corps.

De la même manière que son premier Cascadia, Hermione sentit la lumière la traverser, à l'instar de flammes. Étrangement, le Cascadia Maxima fut totalement silencieux, mais elle ressentit la moindre parcelle de puissance. La lumière jaillit à l'unisson des battements de son cœur. Elle était hypnotisée par la magnificence de ce bleu, aveuglant, et elle sourit comme les larmes lui remplissaient les yeux, le regard rivé dessus.

Mais la jeune sorcière réalisa rapidement qu'avec chaque battement de magie qui sortait d'elle, son énergie était également drainée. Dans une tentative d'arrêter que son énergie physique ne soit pompée, Hermione prit une profonde inspiration et détendit chaque muscle de son corps. La brillante lumière bleue laissa alors place au hall d'apprentissage et tout fut replongé dans l'obscurité.

Le corps d'Hermione devint brutalement mou et elle s'effondra sur le parquet, à quatre pattes. Délestée de la majeure partie de son énergie, elle avait l'impression que ses entrailles avaient été évidées. Hermione se laissa alors tomber sur le flanc sur le parquet glacial et sentit le sommeil venir la chercher.

Elle entendit vaguement Voldemort lui crier quelque chose mais les mots étaient lointains comme dans un rêve brumeux, et elle réalisa soudain qu'il la tenait toujours dans ses bras. Elle pouvait l'entendre lui parler d'une voix forte.

- Ne ferme pas les yeux, Harmony ! Ne t'endors pas !

Oh, s'il vous plait... supplia la jeune femme en elle-même. Laissez-moi... laissez-moi juste dormir...

Ses yeux se fermaient alors qu'elle sentait le sommeil la prendre dans ses bras. Voldemort l'enleva soudain du sol. D'une voix soulagée et fière, il lui chuchota à l'oreille :

- Tu es vivante.

Hermione eut un rire faiblard.

- Je suis vivante... marmonna-t-elle, satisfaite.

- Mais comment est-ce que je peux dormir maintenant ? s'exclama Hermione lorsque le Lord l'assit sur leur lit. Je ne me suis jamais sentie aussi bien ! C'est comme si je pouvais invoquer cinquante Cascadia Maxima !

- Cela te tuerait à coups sûrs, répondit le sorcier.

Hermione avait du mal à croire que seulement une demi-heure s'était écoulée depuis que Voldemort l'avait ramenée dans leur chambre. Elle était alors complètement épuisée, mais maintenant, elle se sentait dix fois plus forte que le matin-même. C'était comme si elle s'était réveillée d'un sommeil d'un siècle, complètement régénérée.

Ils avaient mangé un délicieux dîner, puis Voldemort avait insisté pour qu'Hermione se repose. L'idée lui paraissait maintenant totalement délirante. Dormir était tout simplement une perte de temps alors qu'elle voulait explorer le monde qui l'entourait. Tout semblait différent : les couleurs semblaient plus vivantes et brillantes ; ses sens de l'odorat et de l'ouïe étaient plus aiguisés. Tout cette puissance l'écrasait presque. Elle se sentait comme une fusée amorcée, prête à faire exploser murs et plafonds. Elle avait l'impression que le moindre pore de sa peau étaient remplis de magie. Ce qui lui donnait une impression d'invincibilité.

Incapable de tenir en place, il fallut trios tentative à Voldemort pour la faire enfin asseoir sur le lit puis s'allonger.

- Reposes-toi, Harmony, insista-t-il. Tu vas finir par te blesser toi-même.

- Je sens la magie qui coure sous ma peau, lui dit la jeune sorcière en s'asseyant. C'est comme si je devais en utiliser une partie, sans quoi je risquerais d'exploser.

Elle se mit alors à rire et sauta sur ses pieds.

- Tu es totalement hystérique, fit le Maître avec inquiétude en l'attrapant et en la ramenant vers le lit. Je serais très impressionné si tu pouvais battre tous mes fidèles en duel avec toute cette puissance.

- J'y arriverais, répondit Hermione. Mais pourquoi les défier l'un après l'autre ? Maintenant je peux les faire pêter tous ensemble. Oh !

Elle tenta de se lever une nouvelle fois mais cette fois-ci, le Maître fut plus rapide qu'elle. D'un coup de baguette magique sur son front, elle s'effondra et il la prit dans ses bras. Délicatement, il la remit au lit.

- Ce n'était pas sympa, ça... gargouilla vaguement Hermione.

- C'est pour ton propre bien, répondit le Lord. Tu dois te reposer avant de te tuer toi-même.

Hermione roula des yeux et grogna dans sa tête. Elle grogna ensuite en sentant une étrange sensation à l'endroit où la baguette du Lord l'avait touchée. Pendant un moment, elle crut qu'elle avait un mal de tête mais elle se sentit bientôt engourdie. L'engourdissement gagna rapidement le reste de son corps, et elle se sentit soudain très fatiguée.

Elle soupira alors profondément, marmonnant pour elle-même. Juste avant qu'elle ne sombre dans le sommeil, Hermione loucha vers son Maître comme il la regardait. Elle lui décocha un large sourire fatigué et lui gargouilla quelques mots.

- Je ne vous déteste pas, en fait, vous savez ?

- Et je ne pense pas que tu sois un petit pétard mouillé, répondit Voldemort avec un petit sourire en coin.

Il la regarda fermer les yeux et sa tête roula sur les draps. Quand il fut certain qu'elle ne se réveillerait pas, il la déplaça de façon à ce que sa tête repose sur les oreillers, puis il la regarda dormir.

- Elle est vivante, souffla-t-il avec un petit sourire en lui effleurant la frange du bout des doigts.

À suivre...


Traduit de l'Américain par Azzarine le 22 mars 2014


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