Partie 6 - Transplanage - Chapitre 23


CHAPITRE VINGT-TROIS

Il sembla qu'Hermione ait ramené un rhume en retour de sa première mission si catastrophique. Elle se réveilla en effet le lendemain matin dans l'incapacité de respirer par le nez, mais elle ne dit rien en s'asseyant et en replaçant son foulard sur son visage ; elle se doutait cependant bien que ça n'allait pas arranger les choses d'avoir ce fichu truc sur le nez et la bouche en ayant un rhume.

La jeune femme évita soigneusement de regarder Voldemort lorsqu'il quitta le lit pour aller s'habiller. Elle enfila plutôt ses bottes en essayant d'ignorer la douleur de sa tête et de ses sinus. Quand il fut prêt, ils quittèrent la chambre.

Comme ils se rendaient dans le hall d'apprentissage, Hermione songea qu'elle n'aurait jamais le temps ou les ingrédients nécessaires pour se préparer une potion qui pourrait l'aider avec son rhume.

Dans le grand hall, Hermione allait transplaner pour la première fois quand un violent, douloureux et bruyant éternuement la déconcentra.

- Et berde ! s'exclama-t-elle d'une voix nasale.

- Tu es malade, nota alors le Lord avec amertume tout en invoquant un mouchoir de soie verte qu'il lui tendit. Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

- Je ne voulais pas vous déranger avec ça, répondit Hermione en se reprenant, prête à continuer.

- Que tu sois malade est le dernier de tes soucis, fit Voldemort en lui prenant l'épaule et en essayant de l'entrainer plus loin.

Hermione ne bougea pas.

- Aller, viens, tu vas être incapable de faire quoi que ce soit jusqu'à ce que tu ailles mieux. Tu vas retourner te coucher, jusqu'à ce que je dise le contraire.

Sur un ton déterminé, Voldemort ajouta ensuite :

- Soit tu coopères, soit je t'y emmène moi-même.

- Non ! s'exclama Hermione en rougissant comme le sorcier se mettait à rire. Qu'est-ce qui est si drôle ?

- Toi, répondit-il avec un léger sourire en se rapprochant d'elle. Tu sais parfaitement que si j'ai envie de faire une telle chose, je le ferais et que tu serais incapable de m'en empêcher. Et pourtant, tu essaies encore de sauver ta fierté.

- Je ne suis pas fière, protesta Hermione en se redressant de toute sa hauteur.

Voldemort semblait soudain très grand à côté d'elle ; cela en rajouta à son attitude menaçante. Lorsqu'elle toussa violemment, cependant, l'effet fut complètement gâché.

- Alors pourquoi ne retournes-tu pas te coucher ? demanda le Lord d'une voix de velours, comme s'il essayait de la séduire.

- Parce que... Parce que j'ai besoin de m'entrainer. Je ne peux pas... Je n'ai jamais manqué une leçon, répondit Hermione. J'ai tellement à améliorer, tellement à faire, je...

Sa voix mourut dans sa gorge quand elle vit les yeux bleus perçants qui la fixaient. Elle savait qu'il voyait clair à travers sa faible protestation. Louper une leçon n'était pas le vrai problème. En réalité, elle n'avait aucune envie de retourner au lit dans l'éventualité où il déciderait de passer toute la journée au lit avec elle. Elle n'avait aucune idée de comment feindre l'indifférence toute une journée durant...

Comme s'il pouvait lire dans ses pensées, Voldemort lui répondit :

- Je te laisserais dormir. J'ai d'autres choses à faire – bien que moins importantes – mais quand même.

Il lui saisit alors l'épaule et la fit pivoter. Hermione se détendit, mais elle ne bougea pas pour autant de là où elle se trouvait.

- Je parie que je te trouverais bien un livre à lire, lâcha alors le Lord sur un ton moqueur. Là, je sais que tu seras incapable de résister, n'est-ce pas ? Toi le petit rat de bibliothèque...

Hermione serra les dents. Elle n'aimait la façon dont il commençait à la connaitre, connaitre ses faiblesses. Elle le suivit finalement et il franchit les portes du fond, la conduisant à travers des pièces privées pour la ramener à l'étage.

- Tu auras ton livre après avoir dormi un peu, décida Voldemort comme ils entraient dans sa chambre à coucher.

Il s'approcha du lit et l'ouvrit. Il regarda ensuite la jeune femme retirer ses bottes et s'installer dans le lit. Il ramena les couvertures sur elle et se pencha ensuite sur elle, posant une main pâle sur son front. Sa peau avait le toucher de la glace.

- Tu es chaude, fit-il.

Hermione essaya de ne pas rire à ces mots. Elle trouva très étrange de sentir une sorte de joie bouillonner en elle. Ma maladie doit me faire délirer se dit-elle en fermant les yeux.

Elle s'enfonça sous les couvertures, prête à apprécier l'idée d'avoir enfin un moment pour être seule, quand Voldemort, qui restait planté là, lui darda un regard très solennel.

- Hm, après tout, une sieste ne peut pas me faire de mal, fit-il alors.

Hermione grommela mentalement comme il contournait le lit et s'installait dans son dos. Comme elle se sentait partir, la jeune femme se demanda si les « autres choses à faire » avaient un jour existé...

Hermione se réveilla en sursaut quand elle entendit le Lord murmurer à son oreille.

- C'est l'heure du diner...

La jeune femme jeta un œil par-dessus les couvertures pour voir que le soleil se couchait de l'autre côté de la fenêtre

- Vous m'avez laissé dormir toute la journée ? gémit Hermione en constatant que sa gorge était si douloureuse qu'elle pouvait à peine parler.

- Apparemment, tu en avais besoin.

La nourriture posée sur la table parut soudain très attirante comme Voldemort y conduisit la jeune femme. Ils dinèrent alors en compagnie du silence, et à un moment, leurs pieds se heurtèrent sous la table. Ils se jetèrent aussitôt un regard.

- Tu iras prendre une bonne douche chaude quand nous aurons terminé, fit le Lord. La vapeur d'eau t'aidera à mieux respirer. J'ai envoyé quelqu'un te trouver quelque chose de plus pratique pour la nuit, donc tes vêtements pourront être lavés. Tu n'as rien mit d'autre depuis que tu es ici.

Hermione hocha la tête, incapable de répondre à cause d'une boule dans la gorge.

Ca. Elle n'avait imaginé ça. C'était comme s'il se sentait concerné par elle, comme s'il se préoccupait soudain de quelqu'un d'autre que lui-même. Hermione imagina alors que c'était toute la « gentillesse » dont il est capable et elle se sentit alors presque coupable d'être ce qu'elle était – l'espion de Dumbledore. Le fait étant que Voldemort était convaincu qu'elle ne l'était pas...

Mais en fait, je n'ai rien fait de spécial en matière d'espionnage, se défendit la jeune femme en elle-même. Elle pouvait facilement imaginer à quel point elle n'avait été d'aucune utilité à Dumbledore, après tout ce qu'il s'était passé ici depuis son arrivée. Tout ce qu'elle avait fait jusqu'ici, avait été de se rapprocher d'un assassin qu'elle devrait pourtant haïr de tout son être.

Après le repas, Hermione prit son temps dans la douche, laissant la chaleur s'insinuer jusque dans ses os. Le tatouage de serpent semblait aimer la douche chaude, lui aussi. Il se promenait sur sa peau, lézardant sous la chaleur qui en émanait. D'un doigt, Hermione suivit son tracé, dessinant une ligne savonneuse sur sa peau. Le serpent tatoué s'arrêta alors, comme un vrai serpent qui aurait voulu être caressé. Hermione sourit doucement. Depuis qu'elle avait ce charme, elle en était venue à réaliser qu'il n'était pas seulement qu'une extension du Maître, mais qu'il possédait en plus une partie de sa personnalité.

Parfois, c'était comme si l'esprit du Lord entrait dans le Charme Serpentine – comme s'il était le charme. Par exemple, en ce moment, elle savait exactement quand la personnalité de Voldemort intervenait : les mouvements du serpent devenaient plus langoureux – des caresses plutôt qu'une danse endiablée.

Le bout de la queue du serpent était enroulé autour du nombril d'Hermione tandis que sa tête reposait entre ses seins. Cela terrifia la jeune femme de penser que Voldemort pouvait la voir avec son esprit, tout en étant dans l'autre pièce. Ce n'est pas qu'elle se sentait violée, non, juste impuissante quant à l'empêcher de faire ce qu'il voulait.

Hermione se rinça rapidement et quitta la douche. Après s'être séché les cheveux, elle s'enroula dans une serviette et ramassa ses vêtements sales. Elle jeta ensuite un œil par la porte de la salle de bains, dans la chambre. Le Maître se tenait face à la cheminée, comme elle le supposait. Elle vit alors quelques vêtements qui l'attendaient, sur une chaise. Elle retourna ensuite dans la salle de bains et remit son foulard sur son visage.

Comme elle commençait à trembler de froid, Hermione sortit de la salle de bains et s'approcha du foyer. Voldemort lui jeta un regard et ses yeux descendirent le long de la serviette. La jeune femme déglutit, serrant ses vêtements sales contre sa poitrine. Voldemort lui fit alors un signe de tête en direction du canapé et elle y déposa ses vêtements sales. Il prit ensuite les affaires propres – un pyjama de coton vert pâle – et les lui tendit. Lâchant une main, Hermione les prit mais Voldemort hésita une seconde avant de les lâcher. Elle leva alors les yeux sur lui mais il regardait plus bas. Ses épaules et le haut sa poitrine brillaient sous la lueur des flammes, et bien qu'elle soit proche du foyer, la chair de poule hérissa sa peau. Libéré du poids de ses vêtements noirs, la finesse de ses bras montrait une force insoupçonnée.

Hermione prit alors les vêtements propres des mains du Lord et retourna rapidement dans la salle de bains pour s'habiller. Le pyjama s'avéra bien trop grand pour elle. Il avait été coupé pour un homme de toute évidence.

De retour dans la chambre, la jeune femme prit place sur le canapé, face au feu. Voldemort l'y rejoignit, la surprenant grandement. D'habitude, il préférait le confort et l'intimité de son fauteuil. Soudain, il s'appuya contre le dossier et son genou s'appuya contre celui d'Hermione. Celle-ci baissa les yeux en sentant quelque chose lui fouailler le ventre.

- Tu parais... satisfaite, souffla alors le Maître avec une pointe d'hésitation.

- Je n'en doute pas, répondit Hermione en baissant les yeux vers les bas du pantalon bien trop larges autour de ses pieds.

Voldemort attrapa alors le tissu et le remonta jusqu'à apercevoir les orteils de la jeune femme. Elle allait pour protester en reculant mais le Lord lâcha le tissu et recula le premier.

- Environ un pied trop long, je dirais, répondit Voldemort comme s'il dirigeait une expérimentation.

Hermione toussa en guise de réponse et se couvrit la bouche par-dessus son foulard. Elle sentit que Voldemort la regardait et quand elle le regarda à son tour, son regard était fixé sur le tissu noir qui lui mangeait la moitié de la face. La lèvre supérieure du sorcier indiquait son mécontentement.

- Pourquoi est-ce que tu n'enlèves pas ce truc ? demanda-t-il sur un ton qui laissait à penser qu'il était à deux doigts de le lui enlever ici et maintenant. Ce doit être bien difficile pour respirer, surtout avec ton rhume.

- Ça va, assura Hermione rapidement en regardant vers le feu. La douche m'a fait du bien, de toute façon, comme vous l'aviez dit. Je respire très bien maintenant.

Un malaise s'installa alors suite à son refus et elle se demanda s'il s'inquiétait vraiment qu'elle puisse respire convenablement, ou bien s'il voulait juste voir ce qui se cachait sous ce foulard. Hermione savait bien qu'il arrivait toujours à ses fins, donc s'il le voulait vraiment, il pourrait la forcer à lui montrer son visage ? Elle serait bien incapable de lui tenir tête de toute façon ; elle devrait le faire ou bien il le ferait pour elle.

Mais il n'ajouta rien à ce sujet. Il serra simplement les lèvres et se détourna ensuite, comme si son esprit était soudain préoccupé par d'autres choses.

Afin de détendre l'atmosphère, Hermione pointa son pyjama.

- C'est le vôtre, j'imagine ?

- En effet, répondit le Lord.

- Il est très confortable. J'imagine que vous n'achetez que la meilleure qualité.

- C'est un cadeau en réalité, répondit Voldemort. L'un de mes fidèles l'a volé à un riche sorcier il y a quelques mois de cela. Il avait été interrogé sur le lieu où se trouvait un collier d'opales dont la rumeur disait qu'il le possédait. Ce sorcier était plutôt friand de bijoux ; si je me souviens bien, il ne s'est pas laissé faire. Je crois bien que c'est une vieille tache de sang, juste là.

Il pointa une petite tache sombre sur sa cuisse.

Hermione eut un mouvement de recul, dégoûtée.

- Il a été volé sur un homme mort ?

Voldemort la regarda de travers.

- Eh bien, il a été lavé, avant que je le reçoive.

- Mais quand même...

Hermione gratta la tache du bout de l'ongle.

- Désires-tu toujours dormir avec ? demanda alors le Lord.

- Par opposition à... ?

- Dormir sans.

- Vous voulez dire... complètement dénudée ?

- C'est ainsi que je préfère dormir.

Hermione remua sur le canapé.

- Non, ça ira... Comme vous avez dit il... eh bien, il a été lave.

- Très bien.

Hermione soupira alors et changea aussitôt de sujet.

- Au fait, vous m'aviez promis un livre...

Voldemort se leva alors et s'approcha d'une bibliothèque. Il la parcouru et attrapa deux livres, dont un pour lui. Cette fois-ci, il prit place dans son propre fauteuil, et Hermione poussa un soupir de soulagement en ouvrant Les Contes de Beedle le Barde avec un sourire reconnaissant.

À suivre...

Traduit par Azzarine, le 16 mars 2014

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