Serpentine
Auteur original Harmony B.
Traductrice Azzarine
Hermione Granger est envoyée par Dumbledore sous couverture comme Mangemort auprès de Voldemort. Vivant chaque jour dans la peur que sa véritable identité ne soit révélée, Hermione découvre rapidement que Voldemort a de grands projets pour elle.
Hermione/Voldemort
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Serpentine
Cinquième Partie : La Bataille
CHAPITRE DIX-SEPT
Hermione suivit rapidement Rogue, comblant l'écart, avant de finalement tirer le dos de son manteau. Il ralentit le pas et attendit qu'ils soient tous deux à l'arrière du groupe. Quand il fut sûr de ne pas pouvoir être entendus, il l'agrippa par l'épaule et la poussa dans l'ombre d'une porte proche.
- Qu'est-ce qu'on fait ? siffla Hermione.
Rogue jeta un regard au groupe puis la regarda.
- Vous continuez ce que vous êtes supposée faire. Vous suivez les ordres, répondit-il.
- Même maintenant ? Je croyais que nous étions des espions, répondit la Gryffondor en fronçant les sourcils comme s'il était fou.
- Pas aujourd'hui, non, fit Rogue. Aujourd'hui, vous devrez faire tout ce que le Seigneur des Ténèbres vous dira... Même si cela signifie prendre une vie, ajouta-t-il après une pause.
- Je ne comprends pas pourquoi nous sommes là si nous ne pouvons même pas aider le Ministère, protesta Hermione. Comment vous faites pour rester là sans rien faire ?
- Parce que notre heure n'est pas encore arrivée, répondit le sombre professeur avec fermeté. Nous ne pouvons pas nous permettre de révéler nos identités trop tôt. Cette mission fait partie d'un plus grand plan, nous devons patienter jusqu'à la toute dernière minute avant d'agir. Vous comprenez ?
Hermione le regarda. Elle refusait de faire face à la défaite.
- J'ai l'impression que nous laissons passer une opportunité. C'est une chance unique de capturer les Mangemorts alors qu'ils sont loin de leur QG. Je n'imagine pas meilleure occasion pour contacter le Ministère et capturer les Mangemorts à l'endroit-même où nous voulons qu'ils soient.
- Et le Seigneur des Ténèbres ? demanda Rogue en haussant un sourcil. Vous avez oublié de mentionner sa capture...
- Oui, répondit la jeune femme en se mordant la lèvre sous son foulard.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Miss Hangleton ? On deviendrait sentimentale ? demanda alors Rogue sur un ton moqueur.
- Pas du tout, répliqua Hermione avec humeur.
- C'est sûr... se moqua Rogue en regardant autour de lui. Nous ne devrions pas rester plus longtemps ici, le Maitre va remarquer notre absence.
Hermione jeta un regard à son professeur de Potions.
- Regardez-vous, fit-elle. Tellement inquiet à propos de ce que peut penser le Seigneur des Ténèbres. Je ne sais pas quoi faire de vous, expliqua-t-elle.
Rogue lui jeta un regard en biais.
- Et c'est supposé vouloir dir quoi ? demanda-t-il sombrement.
Sa façon de se tenir était devenue menaçante, dominant la jeune femme.
- Cela veut dire que je me pose des questions sur la direction de votre loyauté, répondit-elle sèchement.
Rogue se pencha alors jusqu'à se retrouver nez-à- nez avec la jeune femme et il la regarda droit dans les yeux. Il donnait l'impression de vouloir la saisir par les bras et la secouer. Quand il parla, Hermione sentit son souffle chaud sur son visage.
- Si vous n'avez plus confiance en moi – moi, votre seule connexion avec Poudlard, vos amis, votre maison, et tout ce à quoi vous tenez, alors vous êtes bien pire que je ne l'imaginais ! fit-il. Vous devez avoir confiance en moi si vous voulez sortir d'ici vivante.
Hermione fit un pas en arrière et baissa les yeux, gênée. Il a raison. J'ai besoin de quelqu'un de proche de Dumbledore. Ne pas faire confiance à Rogue me rendrait encore plus seule que jamais, songea-t-elle.
Elle pensa alors à son Maître et murmura :
- Le manque de confiance semble la seule chose qui puisse me faire tuer...
- Dans ce cas, il faut nous dépêcher, avant d'être perdus, rétorqua-t-il.
Il poussa Hermione devant lui et ils se hâtèrent ensuite de rejoindre le hall. Ils prirent la direction d'une porte arrière du Manoir.
- Qu'est-ce que nous allons récupérer de si important ? demanda Hermione en trottinant derrière Rogue.
- Vous voulez dire qu'il ne vous as rien dit ? se moqua Rogue par-dessus son épaule. Comme c'est étrange.
- Ah oui ? glapit Hermione, irritée. Pourquoi ne pas le dire, alors ?
- Il avait ses raisons, j'imagine, spécula Rogue. Je pense que je devrais plutôt le laisser s'expliquer lui-même.
- Oh ! souffla Hermione.
Elle n'ajouta rien de plus cependant. Elle venait d'apercevoir le paysage devant elle. Ils se trouvaient devant une large forêt, et le soleil couchant étirait les ombres des arbres sur l'herbe. Certaines branches gelées ondulaient dans le vent. La jeune femme s'arrêta pour contempler. Elle était surprise de trouver quelque chose d'aussi magnifique dans un endroit aussi sombre.
Rogue s'arrêta quand il remarqua qu'elle ne le suivait plus.
- Une Bierraubeurre avec ça, Miss Hangleton ? siffla-t-il.
- Va-t-on prendre un Portoloin? demanda-t-elle.
- Pas cette fois. Nous allons transplaner.
Hermione le regarda et Rogue soupira.
- C'est vrai, j'avais oublié... C'est cette année que vous étiez supposée apprendre à Transplaner...
- Oui, et si vous n'aviez pas remarqué, j'ai été légèrement absente de l'école ces derniers temps, grommela la jeune sorcière.
Rogue revint vers elle et lui agrippa le bras.
- Dans ce cas, vous allez apprendre. Mais ce n'est pas le moment, nous sommes pressés. Je n'avais encore jamais transplané avec quelqu'un, donc cela risque d'être douloureux, fit-il.
Quelques secondes s'écoulèrent et soudain, le monde entier d'Hermione se mit à tourbillonner. Son corps fut étiré comme un spaghetti, comme si un trou noir l'aspirait. Chaque souffle d'air était aspiré de sa bouche et sa tête se mit à tourner. Elle entrevit de nombreux éclats de lumière puis, morceau par morceau, les différentes parties de son corps reprirent leur place comme des pièces de métal sur un aimant.
Quand le monde cessa de tanguer et que chaque pièce fut à sa place, Hermione jeta son premier regard sur l'Allée des Embrumes. Tout était humide ici, et couvert de crasse. Des flaques de boue et des poubelles se côtoyaient sous les gouttières. Il faisait froid ; un brouillard persistant flottait dans les différentes rues.
L'endroit lui donna l'impression d'être perdue dans un labyrinthe. Chaque mètre, une enseigne était suspendue au-dessus de leur tête, et Hermione en déchiffra quelques-unes en passant : Vampire Café : Thé, A+, B-, etc... et Les Livres de Sortilèges de Damian. Un peu plus loin, elle vit même Boucherie de Dragon...
Dans l'une des vitrines se trouvait quelque chose de mort et pourrissant, mais quand Hermione s'approcha, cela remua violemment. Elle déglutit et se mit à trembler. Elle décida alors qu'il serait plus prudent de ne pas regarder dans les autres vitrines...
Les gens qui allaient et venaient dans ces rues étaient tout aussi horribles. Noir et gris rance étaient les couleurs dominantes de chaque vêtement qui pendait en lambeaux autour des corps. Plusieurs personnes ricanèrent en passant près d'elle, mais la majorité restait blottie dans leurs chauds vêtements.
Même si ses vêtements noirs lui permirent de se fondre dans la foule, la peur et l'incertitude lui permettaient de tenir le coup. Elle jeta un regard à Rogue et remarqua qu'il semblait comme chez lui dans cet environnement.
- Restez près de moi, fit-il soudain avant de prendre une rue puis de tourner rapidement dans une autre.
Hermione resta aussi près de lui que possible, l'ourlet de la cape de Rogue frôlant ses bottes. Elle gardait son regard rivé sur l'arrière de sa tête, et ne pouvait sentir que virage après virage, quand soudain il s'arrêta brusquement.
Hermione remarqua aussitôt que Rogue avait posé une main, doigts écartés, sur la porte d'une minuscule boutique avec une fenêtre noire et une enseigne vide. La main du sombre homme était posée près du heurtoir et il murmura un sort dans un souffle. La jeune femme entendit un clic et quand Rogue retira sa main, elle entendit un petit « boom » avant que la porte ne s'ouvre en craquant. Rogue glissa alors à l'intérieur comme une ombre, et Hermione le suivit de près.
À suivre...
Traduit de l'Américain par Azzarine le 10 mars 2014
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