Partie 3 - Désarmée - Chapitre 9
Serpentine
Auteur original HarmonyB
Traductrice Azzarine
Hermione Granger est envoyée par Dumbledore sous couverture comme Mangemort auprès de Voldemort. Vivant chaque jour dans la peur que sa véritable identité ne soit révélée, Hermione découvre rapidement que Voldemort a de grands projets pour elle.
Hermione/Voldemort
======================================
Serpentine
Troisième Partie : Désarmée
CHAPITRE NEUF
Quand Hermione sortit de son sommeil pour la seconde fois, ses yeux s'ouvrirent sans effort et elle fut parfaitement capable de bouger ses bras. La première chose qu'elle fit fut de porter une main à son foulard pour vérifier s'il était bien en place.
Son estomac grogna soudain et elle s'attaqua à la nourriture qui se trouvait sur la table de chevet, en mangeant le plus possible avant de poser le pied sur le sol et de tenter de se lever. Le mouvement brusque lui donna le vertige et elle du s'appuyer contre l'un des montants du lit afin d'attendre que son esprit s'éclaircisse. Lorsqu'elle pu enfin marcher sans risquer de tomber, elle s'approcha de la porte ouverte avec curiosité.
Quelques fenêtres crasseuses laissaient entrer la pâle lumière d'une aube morne. Elle se trouvait dans une pièce située au bout d'un long couloir. La jeune femme remarqua une volée de marches qui descendait à un bout du couloir, et une pièce à l'autre bout comportant une porte craquelée entrouverte.
Hermione quitta sa chambre et se dirigea silencieusement vers la chambre au bout du couloir. Lorsqu'elle s'approcha, elle remarqua le portrait d'une magnifique jeune femme brune et d'un beau jeune homme aux cheveux noirs. Ils étaient tous les deux vêtus de vêtement de riche facture et se tenaient fièrement. La jeune sorcière ne s'attarda cependant pas et le contourna pour placer une main gantée contre la porte entrouverte. Elle reconnu immédiatement la chambre.
Alors qu'elle n'était jamais entrée dans cette chambre, elle avait vu Rogue et le Maître discuter ici, la première nuit de son arrivée dans le manoir Jedusor. Elle avait du reste du mal à croire qu'il ne s'était écoulé que quelques jours depuis lors.
Le feu brulait toujours et Hermione repéra le sommet de la tête du Maître par-dessus le dossier de son fauteuil.
Comme elle s'avançait dans la pièce, la jeune femme eut l'impression d'entrer dans un endroit interdit et son cœur se mit à battre vivement. Le vacillement des flammes donnaient vie à toutes les choses dans la pièce comme elles dansaient dans l'être.
Hermione jeta un coup d'œil vers l'immense lit et réprima l'envie d'aller faire courir ses doigts sur le couvre-lit de velours qui paraissait si accueillant. Bien entendu, son propre lit avait un couvre-lit, lui aussi en velours, mais un velours tellement crasseux qu'elle ne pouvait qu'en deviner la couleur. Au moins, elle pouvait voir la somptueuse couleur verte de celui-ci...
Le Maître avait encore laissé un livre ouvert sur la petite table, mais quand elle voulu en lire la tranche, elle ne parvint pas à déchiffrer le titre. Un petit orbe vert flottait juste au-dessus, mais soudain, il s'assombrit.
Hermione contourna alors la chaise et découvrit le Maître, yeux fermés. Elle jeta un regard vers le lit. Il donnait l'impression que personne n'y avait dormi depuis quelque temps, peut-être même des années.
Regarda à nouveau l'homme, la jeune sorcière vit que le visage du Maître, d'habitude sombre et tendu, était détendu par la quiétude du sommeil. Un léger sourire étirait ses lèvres et Hermione se demanda à quoi il pouvait bien rêver.
Hermione le regarda un petit moment, n'ayant pas envie de voir disparaître le sourire, remplacé par la grimace habituelle. Mais elle savait qu'elle ne pourrait pas rester ici pour toujours, donc elle rassembla son courage et se pencha à son oreille.
Elle était suffisamment proche pour sentir l'odeur de sa peau et elle trouva cela plutôt agréable.
- Maître ? souffla-t-elle alors.
Deux orbes saphir apparurent alors comme il dégainait sa baguette magique. Le bout s'arrêta à quelques centimètres du nez d'Hermione qui bondit en arrière, surprise.
- Attendez ! s'exclama-t-elle, les mains levées devant elle en guise de défense. C'est moi...
Le visage du Lord passa de la surprise à la reconnaissance, avant de redevenir sévère comme il baissait sa baguette et se frottait les yeux de la paume des mains.
- Pardon, Maître, fit Hermione en baissant ses mains. Je ne voulais pas vous effrayer...
- Ce n'est pas le cas, répondit le Lord laconiquement. Je suis juste étonné que tu te sois réveillée aussi tôt. Je ne m'attendais pas à ce que la potion que je t'ai donnée s'estompe aussi rapidement.
La jeune femme était trop curieuse sur la potion qu'il lui avait donné pour résister à l'envie de poser des questions.
- Qu'est-ce que vous m'avez donné ? Je n'ai pas su reconnaître l'odeur ou le goût...
Il leva les yeux vers elle et répondit :
- C'est une potion permettant de faire disparaître la magie à laquelle tu as été exposée. Elle provoque le sommeil et restreint la mobilité afin qu'assurer que ca once d'énergie soit concentrée sur la réhabilitation.
- J'ai été exposée à beaucoup de cette magie ? demanda la jeune sorcière, bien qu'elle fut sûre de ne pas avoir envie de connaitre la réponse.
- Il n'en aurait pas fallut plus pour te tuer... ou pire.
- Pire ? Comment ça, pire ?
- Si les Ténèbres ne te tuent pas, tu deviens une part d'elles, expliqua Lord Voldemort. Crois-moi, je sais de quoi je parle.
Hermione fronça les sourcils et le regarda dans les yeux.
- Pourquoi... souffla-t-elle, presque pour elle-même.
- Pourquoi y a-t-il une telle magie ici ? demanda le Lord. Je te l'ai dit, cette maison est maudite à cause d'une rancune, une rancune contre moi.
Son regard se dirigea alors vers les flammes dans la cheminée. La jeune femme pouvait aisément voir son esprit égaré et elle aurait souhaité qu'il la laisse y entrer.
- Qu'avez-vous fait ? demanda-t-elle alors.
C'était une question stupide ; sans doute était-ce quelque chose d'aussi atroce que tout ce qu'il avait commit dans toute sa vie. Néanmoins, il ne lui avait toujours pas répondu. Elle pouvait voir les émotions se bousculer sur son visage, et elle réalisa qu'il y avait beaucoup de choses non dites entre eux. Elle désira alors le faire sortir de ces pensées dans lesquelles sa question l'avait plongé.
- Je ne vous ai pas encore remercié, mon Seigneur, souffla-t-elle.
Il cligna des yeux et la regarda comme s'il avait mal comprit ce qu'elle avait dit.
- Pour m'avoir sauvé la vie, je veux dire...
- C'est mon sortilège qui t'as sauvée, pas moi, répondit-il en agitant une main qu'il savait se trouver quelque part sous les vêtements de la jeune femme. Il se resserre dès qu'il sent que tu es en danger et j'éprouve la même chose. Plus je suis près, et plus je le sens. Voilà pourquoi j'ai été capable de te retrouver.
Hermione hocha la tête, comprenant pourquoi elle avait eut cette crampe au bras quand elle s'était perdue dans ce labyrinthe de couloirs. Elle se souvint soudain que le serpent, le sortilège, s'était aussi resserré quand Barty l'avait regardée, la veille. Elle n'avait pas besoin d'un rappel pour se méfier de lui.
Néanmoins, c'était grâce à lui si elle était encore en vie, et elle dit doucement :
- Je suppose que ce n'est finalement pas une si terrible malédiction...
Après un court silence, elle ajouta à contrecœur :
- Peut-être que je devrais être un peu plus reconnaissante...
Voldemort se leva alors et lui fit face. Il se tenait là, près d'elle, et cette nouvelle position jetait des ombres sur son visage qui dissimulaient ses yeux. Il avait l'air en colère, surpris, furieux et incrédule, tout en même temps, sans pour autant parler. Il donnait l'impression de vouloir faire quelque chose – lui jeter un sort, la frapper, la toucher, s'en aller – mais la jeune sorcière n'en était pas sûre. Une étincelle de peur familière s'embrasa cependant en elle...
Lorsqu'il prit la parole, sa voix était basse et grinçante.
- Tes actions sont irréfléchies. Je t'avais prévenue du danger, mais tu m'as ignoré. Tu testes ma patience, Harmony. C'est mon second avertissement, et le dernier.
Hermione regarda le sol, honteuse, mais sa tête remua sur les derniers mots. Ses émotions étaient visibles dans ses yeux, un mix entre la colère, la peur et la confusion.
- Par "la dernière", voulez-vous dire que vous allez juste vous débarrasser de moi ? Me tuer ? lâcha-t-elle sans réfléchir.
Le Maitre fut surpris de son audace mais ne dit rien. Hermione prit ce silence comme une affirmation et elle serra les dents en détournant le regard.
- Excusez-moi, mon Seigneur. Je n'en parlerais plus...
Un silence gênant s'installa alors entre eux tandis qu'Hermione ne songeait qu'au moment où elle allait pouvoir retourner dans son lit et dormir pour toujours. Un petit sourire étira les lèvres du Maître lorsqu'elle lui jeta un coup d'œil.
- Quoi ? demanda-t-elle cyniquement.
- On dirait bien que frôler la mort la nuit dernière t'as déliée la langue... répondit le Lord, moqueur.
Hermione vira au rouge carmin.
- Peut-être que j'ai comprit qu'il y avait des choses pires que la mort... souffla-t-elle.
- Oh oui... acquiesça Voldemort. De cela, j'en suis certain.
- Je souhaite continuer à apprendre, dit soudain Hermione.
- Et ce sera le cas, répondit le Maître avec un hochement de tête. On se retrouve ici au matin ainsi je pourrais te montrer comme te rendre dans la salle de classe.
Il soupira soudain et la regarda.
- Mais tu vas te reposer encore une nuit, d'abord. Le prochain sortilège que nous allons voir requière une très grande force. Reposes-toi maintenant, et tu peux utiliser ma salle de bains, en cas de besoin.
Hermione s'inclina alors et regarda ses pieds.
- Oui, mon Seigneur, répondit-elle.
- Va maintenant, répondit Voldemort. Nous nous reverrons demain matin.
Hermione retourna ensuite dans sa nouvelle chambre et décida de jeter un coup d'œil aux alentours. Quelques rais de lumière filtraient à travers un grand rideau tiré devant la fenêtre. La jeune femme en saisit un pan et le replia d'un geste vif. La lumière inonda aussitôt la pièce en chassant les ombres. Chaque grain de poussière s'illumina et tourbillonna un moment avant de retomber.
La jeune sorcière du plisser les yeux pour qu'ils s'habituent à la luminosité. La fenêtre était si sale qu'elle du l'essuyer un peu pour y voir quelque chose à travers, et le spectacle qui s'offrit à elle la laissa sans voix.
La fenêtre donnait sur l'arrière du manoir, et là se trouvait un champ de hautes herbes qui ondulait sous la brise comme de l'eau. Au loin, il y avait quelques arbres, puis d'autres et encore d'autres jusqu'à la gigantesque forêt qui semblait toucher l'horizon. Les rayons du soleil semblaient jouer dans les arbres, leur donnant l'impression d'être en feu.
Chaque arbre remuait doucement dans la brise et agissait comme s'ils étaient une partie d'une chose encore plus grande. Pendant un moment, Hermione sentit son anxiété disparaitre, mais seulement pour un moment. Elle restait pleinement consciente de tous les dangers qui l'entouraient. Sa vie entière dépendait de cette prise de conscience face à ce qui l'attendait à l'avenir.
Le Maître et Hermione travaillèrent sur le sortilège de Désarmement quelques jours encore. Parfois ils travaillaient toute la nuit sans boire ni manger : le reste du temps, il était tellement furieux qu'il en criait et que la jeune sorcière pouvait ressentir sa puissance à travers l'immense salle. Au début, elle avait pensé que ces crises la conduiraient à la mort, mais petit à petit, elle avait comprit que l'homme n'était pas fou, juste capricieux.
Ils continuèrent de faire des duels pendant une semaine entière avant qu'Hermione ne parvienne finalement à bloquer l'un de ses sortilèges. Cela arriva si rapidement que la jeune femme se figea sous la surprise. Un petit sourire étira alors ses lèvres en voyant la même surprise sur le visage de Voldemort, mais il se reprit bien vite et, avec une vilaine grimace, il lui jeta un sortilège qui la frappa juste à ses pieds.
Il sourit alors avec dérision comme Hermione bondissait en arrière, resserrant sa prise sur sa baguette. Elle voulu lancer un sort en réplique qui ferait disparaitre ce satané sourire de son visage, et elle aurait du, mais il ne leva pas sa baguette. Au contraire, il pencha plutôt la tête et dit :
- Tu viens de passer ton premier test.
Hermione ouvrit grand les yeux sous la surprise.
- Cela conclu notre leçon pour aujourd'hui. Nous continuerons demain, fit le Lord en marchant vers elle.
Lorsqu'il fut près d'elle, il la regarda dans les yeux et la scruta.
- Tu sembles surprise.
Hermione prit une profonde inspiration pour se détendre, et, elle se rappela alors les paroles de Claudia, la dernière fois qu'elle l'avait vue.
- Êtes-vous content de mes progrès, Maître ? demanda-t-elle doucement.
- Tu as progressé bien plus vite que je ne le pensais, admit-il. Ce ne sera plus très long maintenant, ajouta-t-il.
Hermione lui jeta un froncement de sourcils confus. Il se dirigea vers la porte.
- Accompagnes-moi chez moi, nous allons déjeuner là-bas.
Hermione obéit, ses bottes à quelques centimètres de l'ourlet de la longue cape noire du Lord qui flottait après lui. Elle était remontée à sa hauteur comme ils pénétraient dans le grand hall, et leurs pas étaient en parfait accord.
- Y a-t-il d'autres de vos fidèles, ici ? Je n'ai vu que Barty dans les environs, demanda alors la jeune sorcière sans le regarder.
- Ils sont là de temps en temps, mais je les envoie en mission assez souvent, expliqua-t-il. Je crois que certains d'entre eux viennent juste de revenir d'une récente excursion chez Barjow & Beurk.
Comme s'ils avaient reçu un signal, Hermione vit débarquer un groupe de personne à l'autre bout du large couloir. Ils virent aussitôt leur Maître et s'inclinèrent dans un même mouvement comme li et la jeune femme approchaient. Du coin de l'œil, Hermione vit le Maître remettre le capuchon de sa cape sur sa tête pour couvrir son visage.
Lorsqu'ils rejoignirent les autres, elle fut surprise par le nombre de personnes qu'elle découvrit. Elle reconnu immédiatement quelques visages familiers. Barty se tenait dans un coin, tandis que Bellatrix, dont les yeux noirs semblaient jeter des dagues sur la jeune sorcière, se trouvait parmi le groupe.
Une fois que Voldemort eut reconnu le groupe d'un signe de la tête, Hermione remarqua douloureusement que tous les regards étaient braqués sur elle. Beaucoup avaient la même expression que Bellatrix – colère et méfiance. Les autres ressemblaient à Barty, béats et amusés. Mais dans l'ensemble, ils étaient tous stupéfaits de découvrir une femme se tenir à côté de leur Seigneur et Maître comme si elle était son égale.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top