Partie 3 - Désarmée - Chapitre 11
CHAPITRE ONZE
Hermione claqua la porte de sa chambre, frustrée, souhaitant pouvoir jeter un sort à Barty. Le charme sur son bras atténua un peu les choses mais elle était toujours en colère contre Voldemort et elle s'inquiétait de le voir débarquer pour lui demander ce qui n'allait pas. Mais il n'en fit rien. Hermione imagina alors qu'il pensait sans doute qu'elle était simplement contrariée par leur dernière conversation et qu'il allait la laisser décompresser tranquillement.
La jeune femme regarda autour d'elle afin de trouver quelque chose qui pourrait l'aider à se reprendre, ou du moins faire taire son esprit. Elle força donc les portes d'une vieille armoire dans l'un des coins. Les vêtements à l'intérieur étaient démodés et rongés aux mites, et Hermione plissa le nez à l'odeur.
Un couple de mites blanches s'envola quand elle déplaça une veste. Dans le fond de la penderie, Hermione découvrit une grande boîte et l'emmena à la lumière. Bien qu'elle soit à la hauteur de sa hanche, elle n'était pas plus large que sa main. Il y avait un centimètre de poussière dessus qui disparut quand Hermione ouvrit le couvercle et tira de la boîte une grande toile. Elle la déroula et eut un hoquet de surprise.
La peinture semblait représenter le Maître. Il portait un costume bien coupé bleu marine, ses cheveux étaient peignés sur le côté, et à une main, il portait un anneau qu'Hermione imagina être les armes de la famille Jedusor. Cependant, cela lui parut étrange que le Voldemort qu'elle connaissait puisse porter une telle chose, surtout un anneau de famille. Elle se rappela alors qu'il lui avait dit qu'il avait fait disparaître toutes les peintures représentant son père.
Mais quand elle regardait le père, elle ne pouvait voir autre chose qu'une sorte de Lord Voldemort alternatif. Il était bel homme, charmant, et très riche. Aucun doute sur le fait que sa mère ait été séduite. Plusieurs autres peintures de l'homme se trouvaient dans la caisse, et elle les regarda toutes.
Quand elle se sentit plus calme, Hermione retourna près du lit et dîna. Lorsqu'elle eut terminé, elle déposa le plateau dans le couloir pour Barty. Peut-être que si elle ne lui donnait aucune excuse pour entrer dans sa chambre, il resterait loin d'elle.
Ce faisant, Hermione remarqua avec un gros soupir que la porte du Maître était fermée. Elle décida donc d'aller prendre une douche et se rendit dans la salle de bains, qu'elle partageait avec le Maître, et s'assura que la porte qui donnait de son côté était fermée à double tour.
Bien que cela ne soit en rien une salle de bains moderne, celle-ci offrait un peu plus d'intimité, contrairement à celle de la chambre qu'elle avait avant. Il y avait un petit réservoir contenant de l'eau, et le tuyau n'était pas juste un trou mais une pomme de douche avec de petits orifices. La douche en elle-même était entourée d'un rideau fantaisie suspendu par de gros anneaux à un cercle en métal, entourant l'occupant une fois fermé et gardant l'eau à l'intérieur.
Hermione frissonna de froid quand elle ouvrit l'eau et du attendre un petit moment qu'elle chauffe. Elle dénicha alors un gros morceau de savon sur une étagère et en approcha son nez. Le savon sentait les épices et l'océan – l'odeur qu'elle avait repérée sur le Maître la veille.
Elle termina ensuite de se laver et retourna dans sa chambre pour regarder le coucher de soleil depuis sa fenêtre. Encore un jour de passé, songea-t-elle. Et encore un jour à prétendre que je suis quelqu'un d'autre que moi-même. Elle se dirigea alors vers son lit, se glissa entre les couvertures et le sommeil vint à elle dans une grande vague de fatigue.
Hermione se réveilla en sursaut en entendant des pas dans la chambre. Il faisait encore nuit noire et ses yeux se braquèrent vers la fenêtre lorsqu'elle vit Barty entrer dans la lueur de la lune.
- Tu as l'air tellement tranquille quand tu dors... fit l'homme. Tu es tellement tendue d'habitude. Je déteste quand les femmes sont méfiantes...
- Uniquement quand vous êtes dans les parages, répondit Hermione en s'asseyant dans son lit.
- Oh, c'est rude, répondit Barty avec une grimace. J'aime ça...
Il se dirigea vers le bout du lit et s'appuya contre l'un des poteaux.
- Je veux que vous partiez, maintenant, dit Hermione en cherchant sa baguette magique.
- C'est ça que tu cherches ? demanda soudain Barty en agitant une baguette magique.
Hermione tenta de s'en emparer mais Barty la leva juste au-delà de sa portée.
- Je veux juste m'assurer que nous ne serons pas dérangés pendant notre discussion, ajouta-t-il.
Hermione sentit son cœur s'affoler. Elle sauta hors des couvertures et tenta de gagner la porte mais Barty l'entoura de son bras et la retint.
- Allons, tu es une grande fille. Réglons ça et discutons comme de grandes personnes.
Sa main remonta vers le visage de la jeune femme et tenta de lui retirer son foulard.
- Mais j'ai envie de le faire en face à face. Il n'y a rien que tu aies besoin de cacher à ton serviteur.
- Lâchez-moi !
Hermione hurla comme son foulard lui était arraché et elle sentit alors une bouffée d'air frais lui entrer dans la bouche.
- Nous y voilà, chuchota Barty avec satisfaction. Voyons voir ce joli visage...
Il saisit Hermione par les épaules et la fit pivoter vers lui mais Hermione avait déjà un genou de prêt pour lui. Elle le frappa entre les jambes et il la lâcha en laissant échapper un gémissement de douleur.
Hermione remit alors rapidement son foulard sur son visage, arracha sa baguette des mains de Barty et la lui pointa dessus. Il roula en position fœtale sur le sol et leva ses mains en défense.
- Je suis désolé, gamine, je suis désolé, gémit-il. Je faisais que m'amuser. Je ne veux pas de problèmes avec la fille qui appartient au Seigneur des Ténèbres.
- Je n'appartiens à personne, lâcha Hermione en agitant sa baguette.
Barty grimaça.
- Dis-le à ton Charme Serpentine, fit-il. Tu n'en sais sans doute pas assez pour apprécier sa signification, mais cela ne veut pas dire que les autres n'en savent rien. Mais ce qui m'a perturbé, c'est pourquoi il te l'a donné à toi, une fille si quelconque.
- Et parce que vous croyez que je le sais ? demanda Hermione, surprise. Pourquoi ne m'a-t-il pas donné une Marque des Ténèbres, comme aux autres ?
- Il doit vraiment penser que tu vaux quelque chose.
Tous deux entendirent alors la porte de la chambre du Maître s'ouvrir puis celui-ci appeler :
- Barty ? Barry ? Debout !
- Merde ! grommela Barty en se remettant sur ses pieds. L'appel du devoir, fit-il à Voldemort en retournant dans le hall. Je récupérais juste le plateau, mon Seigneur.
- Il ne faut pas dix minutes pour récupérer un plateau, répondit le Maître.
Mais quoi qu'ils ajoutèrent, Hermione ne l'entendit pas après avoir fermé la lourde porte de sa chambre. Elle retourna alors dans son lit, mais le serpent sans repos sur son corps l'empêcha de trouver le sommeil.
- Bonjour Maître, fit Hermione avec une certaine raideur comme elle rencontrait l'homme près de leurs chambres, le lendemain.
Elle se sentait toujours mal en sa présence. Son expression ne lui fournissait aucun indice sur ses pensées, et elle était certaine qu'il allait agir comme s'il ne s'était rien passé la veille.
- Harmony, fit-il comme ils descendaient tous les deux et se dirigeaient vers le hall. Je voulais te parler de la célébration de Serpentard hier, mais il semblerait que je l'ai zappé. En as-tu entendu parler ?
- Oui, mon Seigneur, répondit la jeune femme en fouillant sa mémoire. J'ai entendu dire que cela rassemblait des centaines de sorciers et sorcières chaque année. C'est une fête pour les Sang-Purs et la doctrine de Salazar Serpentard par rapport à l'éducation magique dans le monde sorcier.
- Oui. Habituellement, je n'attends rien d'un tel festival, mais depuis que je suis un descendant de Salazar Serpentard lui-même, j'ai l'impression d'avoir un devoir envers lui. Ta présence est requise, d'ailleurs.
- Moi ? demanda Hermione avec surprise. Pourquoi voudrais-je y aller ?
- Parce que je te le demande, répondit Voldemort sèchement. Il n'y a aucune autre raison à cela.
Hermione serra les dents. L'idée-même d'assister à des fêtes célébrant l'assassinat de personnes comme elle – les Nés-Moldus –, la rendait malade de rage. Mais elle savait qu'elle devait céder. Il était le Maître et elle était son serviteur, qu'elle le veuille ou non.
Entre deux leçons défensives, Voldemort lui enseigna quelques contre-sorts et contre-maléfices ; dont certains avec lesquels Hermione était déjà familière, mais contre Lord Voldemort lui-même, ils semblaient les plus difficiles au monde. Ils s'entraînèrent jusqu'à tard le soir, la laissant comme toujours complètement épuisée.
Mais malgré les difficultés, Hermione éprouvait une étrange satisfaction à lancer sort après sort sur le redoutable Lord Voldemort, autant qu'elle le voulait. Elle n'avait jamais été autant fatiguée et dynamisée à la fois.
Après une heure ou deux, ils passèrent à la vitesse supérieure et il lui enseigna le sortilège Absoerbeo
- Absoerbeo ? demanda la jeune femme avant qu'ils n'entament leur duel. J'avoue n'avoir jamais entendu parler de ça...
- Il est utilisé pour absorber le pouvoir des sortilèges de l'ennemi plutôt que de simplement le dévier, expliqua Voldemort tout en s'approchant de la jeune femme.
Il leva sa main dans sa direction pour lui montrer le léger ajustement qu'elle devra effectuer avec son poignet. Il la toucha alors et le laissa faire sans arrière-pensée.
Il recula ensuite lorsqu'elle eut compris, retournant à sa place.
- Lorsque le sort t'atteint, pense que ta baguette est une paille et attire-le.
Lorsqu'il invoqua un Expelliarmus dans sa direction, le rayon rouge fut aspiré du premier coup. La puissance du sortilège la fit frissonner et lui passa à travers le corps. D'instinct, elle renvoya le même sort dans l'autre sens.
Le Maître ne pensa pas à ce que la jeune femme renvoie le sortilège et fut projeté sur le dos avec une violente secousse. Hermione attendit alors, faisant tourner sa baguette innocemment, comme il se relevait prestement. La jeune femme pu voir sa fierté blessée sur son visage, mais elle n'en prit pas ombrage pour autant.
- Très bien, fit le Lord. Pour une débutante, ajouta-t-il.
Hermione le regarda. Il s'éclaircit alors la gorge.
- C'est l'heure du dîner. Arrêtons là pour aujourd'hui, fit-il. Ah, et Harmony, ajouta-t-il comme elle tournait les talons. À partir de maintenant, tu prendras tes repas avec moi.
Hermione s'inclina et se sentit soudain gênée de l'accompagner dans sa chambre. Comme ils marchaient, elle se demanda pourquoi il voulait qu'elle prenne ses repas avec lui. Elle se souvint d'un dîner qu'elle avait pris avec ses parents et repensa à toutes ces familles qui devaient dîner entre elles.
C'est donc ce qu'il pense de moi, songea-t-elle. Suis-je supposée devenir une sorte de substitut de famille parce qu'il n'en a pas ?
Elle éprouva alors quelque chose d'étrange dans le fait à être la seule personne vivante à espérer partager un repas avec le sorcier le plus haï du monde.
Traduit de l'américain par Azzarine, chapitre fait le 18 septembre 2013
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