Partie 2 - Labyrinthe - Chapitre 8
CHAPITRE HUIT
Hermione était certaine que c'était Barty Croupton Jr qui lui livrait ses repas – Goyle avait un travail et Bellatrix aurait sûrement refusé une telle tâche – donc elle s'attendait à le rencontrer dans le couloir à tous moments. Ce moment fut justement avant le diner, et il était juste en train de refermer la porte de sa chambre à elle quand elle tourna au coin du couloir.
- Passé un bon moment avec le Maître aujourd'hui ? demanda-t-il avec un sourire moqueur.
Il se déplaça dans son chemin quand la jeune femme tenta de le contourner.
Ne lui parle pas, se dit Hermione. Ne le regarde même pas...
Barty leva soudain un bras pour entourer Hermione, mais la jeune femme se mit hors de sa portée et le contourna avant de courir se mettre en sécurité dans sa chambre. Une fois à l'intérieur, elle invoqua un sortilège sur la serrure pour l'empêcher d'entrer. Elle l'entendit jouer sur la poignée.
- Aller, ma belle... ronronna-t-il à travers la porte. Je voudrais juste connaître un peu mieux la nouvelle fille. Aller, laisse-moi entrer...
Hermione ne répondit rien, sachant que le faire ne ferait que l'exciter encore plus. Enfin, il cessa de manipuler la poignée et la jeune femme écouta ses pas s'éloigner dans le couloir.
Hermione s'adossa contre sa porte en faisant glisser son foulard sur son cou. Elle était parfaitement consciente du serpent qui se cachait dessous parce qu'elle pouvait le sentir actuellement, comme il resserrait sa prise. Elle avait perçu le changement quand Barty l'avait regardée la première fois, mais elle n'avait pas fait attention jusqu'à maintenant, comme elle se détendait.
- La leçon s'est bien passée, j'ai entendu... fit Claudia d'une voix joyeuse comme Hermione attaquait son diner. Ce ne sera plus très long avant que le Maitre ne vous teste sur le nouveau sortilège de Désarmement.
- Mais je ne me suis guère améliorée ! protesta la jeune sorcière. Comment pourrais-je passer un test si je suis certaine d'échouer ?
L'idée d'échouer à quelque chose la rendait littéralement malade. Elle avait un talent naturel concernant la magie, mais elle se sentait complètement incompétente face aux capacités de son Maître.
Claudia leva les mains pour sa défense.
- Ne tirez pas sur le messager ! grogna-t-elle. Je ne fais que répéter ce que j'ai entendu.
Hermione regarda la petite sorcière mais elle remarqua qu'elle avait à nouveau quitté sa toile. Elle était de nouveau seule. Elle termina donc son repas, agacée. Elle était nerveuse par rapport à quand et comment le Maître allait la tester sur le sortilège de Désarmement. Allait-il faire en sorte que ce soit un duel final entre eux ?
La jeune femme se reposa ensuite, l'esprit plein de questions et s'endormi par à-coups. Il était tard quand elle se réveilla. Elle rampa hors de son lit et se dirigea vers la porte. Elle retira le sort de protection qu'elle avait placé plus tôt et jeta un œil dehors. Elle fut soulagée de ne pas trouver Barty en train de fureter aux alentours pendant qu'elle dormait.
Claudia n'étant pas dans son tableau, Hermione vit là le moment parfait pour filer à nouveau. Toute la journée, pendant son sommeil, elle avait repensé à la femme perdue dans cette chambre sans personne pour l'aider avec le bébé. Hermione décida donc de la retrouver et elle avait besoin, cette fois-ci, d'un moyen pour ne pas se perdre.
Si elle pouvait s'empêcher de se perdre, elle ne serait pas en danger et pas en danger voulait dire que le Maître ne serait pas prévenu par le charme du serpent qui glissait actuellement sur ses épaules. Elle serait alors en mesure de faire ce qu'elle voulait sans problèmes.
Quand bien même elle se faisait attraper, Hermione savait qu'elle devait prendre le risque. Tout était bon pour aider cette fille et son bébé.
La jeune sorcière conjura le sort Lumos et entreprit de descendre le long couloir. À chaque porte qu'elle croisait, elle marquait un grand X rouge sur le mur afin de retrouver plus facilement sa route. Elle tourna de nombreux coins, désorientée par le nombre de couloirs identiques. Elle n'avait aucune idée de où elle allait, mais c'était le but. Moins de temps elle mettrait à se perdre, plus vite la magie la guiderait vers cette mystérieuse chambre.
Après ce qui lui sembla être le centième X rouge, Hermione sentit l'impatience s'emparer d'elle. Elle ne se perdait visiblement pas assez vite, donc elle décida de courir. Elle courut aussi vite que possible, s'arrêtant seulement ici et là pour marquer les murs de ses X rouges. Elle avait l'impression que plus elle mettait de temps à retrouver la femme enceinte, plus elle s'attirait des ennuis. Elle devait faire vite.
Elle ne s'arrêta que lorsque ses poumons la brûlèrent et qu'elle eut besoin de respirer. Rouge et en sueur, Hermione regarda désespérément autour d'elle. Sa baguette, qui diffusait toujours sa lumière, tressautait dans sa main. Elle tapota la pointe dans sa paume pour ranimer la lumière. Elle brilla un peu pour finalement s'éteindre comme une bougie qu'on avait soufflée.
La jeune sorcière savait parfaitement que les baguettes magiques pouvaient cesser de fonctionner si le sorcier ou la sorcière à qui elles appartenaient étaient trop épuisés pour contrôler leur magie, mais elle se sentait bien, outre le fait qu'elle était percluse de courbatures.
Mais maintenant, elle était engluée dans les ténèbres. Elle était plus que perdue, elle était perdue dans le noir. Sans aucune source de lumière, les marques en forme de X qu'elle avait faites pour l'aider au retour lui étaient désormais totalement inutiles.
Elle savait qu'elle devait se reposer un peu pour que sa baguette fonctionne de nouveau, mais elle ne pouvait pas rester là. Elle devait bouger ou faire quelque chose pour empêcher la Magie Noir de s'emparer d'elle. Elle avança donc avec les deux mains contre le mur. Elle sentit de nombreuses portes poussiéreuses et des toiles d'araignées tandis que ses crampes s'estompaient. Quand elle fut sûre que la douleur avait disparu et qu'elle pouvait enfin respirer calmement, elle décida d'essayer sa baguette à nouveau.
- Lumos !
Hélas, il n'y eut même pas une étincelle. La jeune femme essaya plusieurs fois encore, dépitée, mais c'était inutile. Elle allait devoir rester dans le noir...
Ça n'a peut-être rien à voir avec moi si ma baguette refuse de fonctionne... songea-t-elle. Peut-être qu'il y avait quelque chose ici. Ce devait être la même magie qui l'avait guidée dans la chambre spéciale auparavant. Hermione se demanda comme cela pouvait-il être possible. J'aurais dû plus y réfléchir, se dit-elle à elle-même en désespoir de cause.
Ses yeux se remplirent soudain de larmes de frustration et sa main gauche se crispa. Comment allait-elle bien pouvoir retrouver son chemin au beau milieu d'un labyrinthe magique ? Elle pourrait y rester éternellement. S'arrêtant, elle se laissa glisser contre un mur. Elle n'avait aucun moyen de s'en sortir.
À moins que...
- Claudia ? appela Hermione.
Sa voix sonna bizarre dans le couloir vide. Elle était certaine qu'il y avait un tableau dans les parages. La petite sorcière serait alors en mesure de la guider avec sa voix jusqu'à qu'Hermione puisse se servir à nouveau de sa baguette.
- Claudia ? Claudia ! Claudia !
Des larmes brûlantes lui coulèrent alors sur le visage, absorbées par le foulard jusqu'à ce qu'il fut complètement trempé. S'il vous plait, que quelqu'un vienne, que quelqu'un me sorte de là ! espéra-t-elle silencieusement. Elle n'avait aucun envie de mourir ici comme un intrus égaré... Elle n'était pas une intruse ! Elle n'était pas une prisonnière ! Elle avait choisi de venir ici, et maintenant elle allait mourir, pas à cause de Voldemort, comme elle l'avait imaginé, mais à cause de sa simple folie !
Hermione s'arrêta à nouveau, s'appuyant contre le mur froid. Elle éprouvait une sensation de vide, mais qui ne venait pas d'elle. Elle avait besoin de bouger. Elle n'avait aucun envie de ses crampes la tuent, elle devait bouger. Si elle bougeait, cela pourrait l'aider à penser à autre chose.
C'était agréable de sentir la fraicheur des murs sur son visage brûlant de larmes. Retrouver la fille enceinte n'était désormais plus sa priorité, bien qu'elle se demandait si elle allait pouvoir revenir n'importe quand maintenant.
À ce moment-là, elle remua ; n'écoutant rien d'autre que sa rapide respiration et le son de ses bottes sur sol. Elle se massa alors le bras gauche, qui la lançait.
Elle savait qu'à un moment, elle allait être épuisée et qu'elle allait devoir choisir l'une des chambres d'invités pour se reposer. Elle n'aurait jamais dû sortir, comme l'avait dit Claudia. C'était ce qui était supposé arriver ; c'était comme ça que fonctionnait la magie, même si ce n'é »tait pas supposé lui arriver à elle...
Hermione tenta de repousser ces pensées, et son esprit se tourna vers sa famille qui l'avait abandonnée, dans ses rêves. Elle repensa à ses amis, qui seraient très certainement choqués d'apprendre qu'elle les avait trahis pour rejoindre Lord Voldemort. C'est ce que diraient les journaux, du moins. La manchette titrerait « HARRY POTTER TRAHI PAR SA MEILLEURE AMIE. » mais elle serait sans doute morte avant qu'ils n'impriment cela...
Harry et Ron ne croiraient aucune mauvaise parole sur elle, elle le savait. Le journal avait toujours dit de mensonges sur Harry, et elle et Ron étaient restés à ses côtés. C'était ce que les amis faisaient les uns pour les autres. Hermione laissa couler quelques larmes en songeant à eux, et elle sourit tristement. Ils lui manquaient déjà.
La douleur dans son bras avait cessé d'empirer, et comme elle avait atteint son apogée, elle diminua enfin. Hermione était soulagée de ne plus souffrir – elle n'avait pas envie de ressentir la moindre douleur en allant se reposer, ce qui ne saurait tarder, d'ailleurs. Elle n'avait aucune raison d'errer dans un labyrinthe sans sorties. La Magie Noire la tenait maintenant, elle était en elle et elle n'avait aucun moyen d'échapper à ses doigts glacés.
Elle avait l'impression d'avoir marché pendant des heures et ses jambes étaient en compote. Ses yeux la tiraillaient à cause du sel de ses larmes taries et pleurer n'avait fait que l'épuiser encore plus. Elle fit encore trois pas de plus dans le noir total en suivant les murs, sentant qu'il y avait une chambre dans les parages. Tirant sa baguette, elle estima que cela ne lui couterait rien d'essayer encore une fois...
Prenant une profonde inspiration, elle songea que c'était soit cela fonctionnait, soit s'en était fini d'elle.
- Lumos ! souffla-t-elle.
Elle aurait tout aussi bien pu s'adresser à un simple bâton. Elle se retint de la balancer aussi fort que possible dans le noir du couloir. Au lieu de cela, elle la glissa calmement dans sa botte et fit face à la porte la plus proche. Au moins, ce sera une mort douce et silencieuse, songea-t-elle en tournant la poignée.
Et là, elle se figea.
La lueur commença doucement et grandit graduellement tandis qu'elle s'approchait d'elle depuis le bout du couloir. Hermione ne pouvait que regarder cette lueur bleu-gris, jusqu'à ce qu'elle l'éblouisse. La lumière formait un orbe qui flottait au-dessus d'une paume ouverte. La paume était rattachée à un bras invisible qui appartenait à...
La jeune sorcière ne parvint pas à savoir si elle devait fondre en larmes de joie ou de crainte. Elle était heureuse d'être enfin sauvée, mais désolée de voir que c'était Lord Voldemort, son sauveur. Elle pouvait à présent voir son visage, comme il s'était approché d'elle, ses yeux brillant d'une étincelle sauvage. Le problème était qu'elle ne savait pas déterminer si cette émotion était de l'inquiétude ou bien une rage sourde...
Elle ne réalisa qu'une fois qu'il fut devant elle, qu'il tenait une pile de livres dans un bras. Elle tenta alors de déchiffrer le dos d'un des livres. Défense Contre les Forces du Mal pour les Adeptes. C'était les livres qui se trouvaient dans sa chambre. Outre les vêtements qu'elle portait actuellement, ces livres étaient ses seules possessions.
Le Maître lui déposa soudain les livres dans les bras, et elle faillit s'effondrer de fatigue. Mais, de son bras, il parvint à le passer autour de sa taille pour la soutenir. Il l'entraina ensuite le long du couloir lugubrement éclairé, la portant à moitié, sans prononcer un seul mot.
Hermione était si épuisée qu'elle se fichait de savoir s'il était suffisamment furieux pour la tuer pour désobéissance. Elle avait été sur le point de mourir, quelques minutes plus tôt, de toute façon.
La tête de la jeune femme tomba soudain contre l'épaule du Lord et rebondit. Elle avait envie de fermer les yeux et de dormir, mais elle savait qu'il aurait alors à la porter, peu importe où ils allaient. Elle frémit à cette pensée – les bras de Lord Voldemort autour de son corps – et essaya de ne penser à rien sinon de continuer à remuer les jambes.
Le livre au-dessus de la pile que la jeune femme portait glissa soudain comme ils arrivaient en haut d'un escalier, et atterrit quelques marches plus bas. Trop fatiguée pour le récupérer, Hermione décida de laisser là mais le Maître fit un bref arrêt pour le récupérer de sa main libre, avant de repasser son bras autour de la jeune sorcière. Celle-ci était trop fatiguée et confuse pour prendre conscience d'un tel acte de générosité – si s'en était un.
Tout ce qui se passa ensuite devint flou comme son épuisement l'empêchait de penser clairement. Ils parcoururent encore plusieurs couloirs, montèrent des escaliers, et bientôt, Hermione fut capable de reconnaitre quelques chambres qu'ils longèrent. Le Maître la fit grimper un dernier grand escalier avant de la faire entrer dans une chambre. Il faisait trop sombre pour qu'elle remarque quoi que ce soit d'autre qu'un large lit dans un coin...
Voldemort prit alors les livres des bras de la jeune femme et la fit asseoir sur le lit.
- Couches-toi, ordonna-t-il.
- Mais la femme... souffla Hermione, se rappelant soudain ce qui l'avait amenée dans le labyrinthe. Elle est toute seule dans cette chambre...
- Harmony, écoutes-moi, fit le Lord sèchement. Tu ne pourras plus jamais retrouver cette chambre. C'est ainsi que le sort fonctionne. Maintenant, je t'ai dit de te coucher.
La jeune sorcière était trop fatigue pour désobéir cette fois-ci, et elle s'étendit avec soulagement, posant sa tête sur l'oreiller. Le Maître s'empara ensuite d'une coupe en argent sur la table de chevet, en remua le contenu puis la lui tendit. Leurs mains s'effleurèrent quand elle prit la coupe, et elle était sur le point de retirer son foulard pour boire la potion quand elle se rappelle qu'elle ne pouvait pas le faire, pas s'il la regardait.
Elle jeta alors un regard au Seigneur des Ténèbres qui la regardait. Il se raidit et se détourna. Elle attendit qu'il quitte la chambre, refermant la porte après lui, avant de retirer son foulard et d'avaler la potion sans hésitation. Elle savait que ce n'était pas empoisonné ; s'il avait voulu la tuer, il l'aurait fait depuis longtemps.
Hermione pu immédiatement dire que la potion possédait quelques qualités d'un certain type comme ses jambes s'engourdissaient. Elle parvint à rester consciente juste assez pour remettre en place son foulard sur son visage, puis ce fut le noir complet.
Pas certain d'être réveillée ou bien si c'était encore une partie de son rêve, mais lorsqu'Hermione ouvrit ses paupières lourdes, elle perçu des bruits de pas approcher. Elle entrevit quelqu'un déposer un plateau de nourriture sur une table proche. Barty. La jeune sorcière voulu alors vérifier si son foulard était bien toujours sur son visage mais elle réalisa qu'à cause de la potion qu'elle avait prise, elle était incapable de remuer ses membres.
Lorsqu'il eut déposé le plateau, Barty regarda Hermione allongée sur le lit, et une fois commencé, il ne put plus s'arrêter. Il la dévorait littéralement des yeux. Elle pouvait entendre sa respiration rapide et voir ses mains se crisper dans le désir de la toucher.
Le serpent ensorcelé devrait être autour de son cou. Hermione sentit une pression, comme si on l'étranglait, mais sa trachée n'était pas comprimée. Elle voulut parler, de lui dire de partir et de la laisser seule, lorsque Voldemort l'appela d'une pièce voisine.
Barty s'éloigna à contrecœur et s'en alla en laissant la porte ouverte. Hermione pouvait entendre leur conversation à voix basse, mais elle ne parvint pas à en comprendre le moindre mot. Elle replongea aussitôt dans le sommeil.
Hermione était certaine d'avoir dormi sans rêver, mais quand elle se réveilla de nouveau, elle se rappela quelques images : Elle était couchée sur un sol froid, blessée et faible. Derrière elle, pouvait voir une brillante lumière blanche, mais devant elle, se tenait un personnage qui lui tournait le dos. Il avait les bras écartés et sa longue cape noire claquait dans un vent invisible.
Une imposante ombre se tenait au-delà de lui, venant à eux, comme pour s'emparer d'elle. L'individu semblait tenir l'ombre à distance, et quand il tourna la tête pour regarder derrière lui, la jeune femme ne fut pas surprise de découvrir que c'était son Maître, et ses yeux bleus brillaient de larmes de frustration.
- Cours ! s'exclama-t-il tout en continuant d'affronter l'ombre.
Pensant qu'il lui avait ordonné quelque chose d'impossible, Hermione sentit soudain son corps retrouver vie et force comme elle se remettait lentement sur ses pieds. Elle jeta un regard vers la lumière blanche accueillante, prête à s'y jeter. Mais elle se figea et pivota vers son Maître en difficultés et même si son esprit voulait s'enfuir, ses pieds le lui refusaient.
Hermione se réveilla au moment où elle réalisait qu'elle ne le laisserait pas se battre seul...
À suivre...
Traduit de l'américain par Azzarine, le 9 Septembre 2013
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