Chapitre 17

Les flics sont revenus chez Giani. Cette fois ils fouillent partout, encore pire que la première fois. Les journaux ont déballé toute l'affaire : Giani est inculpé du meurtre de Stella et des deux campeuses, très fortement soupçonné de ceux de Marina et d'Aurélie, la profileuse est repartie à Paris via Poitiers...

Que veulent-ils trouver de plus ?

Ou alors, il faudrait que je leur dise que Stella, c'est moi qui l'ai tuée...

Oh, ça n'a pas été bien difficile.

D'ailleurs, c'est presque de sa faute : un midi, vers fin mai début juin – il faisait déjà très beau, je m'en souviens car elle s'était baignée dans la piscine le matin – j'ai remarqué qu'elle se tordait le cou par dessus le mur mitoyen pour essayer d'apercevoir la volière qui se trouve dans ma véranda.

Giani était parti travailler depuis un moment. Je décidai d'engager la conversation :

- Vous aimez les oiseaux ? lui demandai-je de mon air le plus avenant.

Elle sursauta légèrement.

- Oui, les vôtres sont magnifiques me dit-elle.

- En fait il y a quatre espèces différentes mais mes préférés sont les verdâtres que vous voyez là. Ce sont des canaris bronzes, excellents chanteurs.

- Ils sont bien, dans cette véranda à la lumière, et la volière est grande, dit-elle.

- Ah, vous savez, ces oiseaux qu'on croit exotiques craignent souvent la chaleur et d'ici quelque temps, je les rentrerai au frais.

Il me vint de sales idées.

- J'ai aussi un superbe mainate mais, par ce soleil, il est d'ores et déjà mieux dans le salon.

Elle trouvait les oiseaux jolis mais en réalité ne connaissait rien du tout en ornithologie. Je lui expliquai gentiment ce qu'était un mainate et les facultés que possède cet oiseau pour imiter le langage humain, ce que savait très bien faire le mien.

Elle prit un air mi-enfantin mi-incrédule.

Je souris et lui laissai poser la question que j'attendais :

- Je pourrai le voir, à l'occasion ?

Elle portait un bikini noir et, depuis mon poste d'observation dans la chambre, surplombant la piscine, j'avais à plusieurs reprises pu apprécier ce qu'il cachait.

Depuis le temps que j'avais ces fruits délicieux à portée de main toute la journée sans pouvoir y toucher...

Une pensée folle m'envahit, irrépressible. Je décidai alors de la violer, immédiatement, conscient que pour demeurer impuni, il fallait aussi la tuer.

- Passez un vêtement et venez ? lui dis-je d'un ton assuré, sa cage est juste là dans le living.

Elle hésita un court instant. Je la sentais se dire qu'elle n'avait sans doute rien à craindre de ce sympathique voisin de Giani mais que le mainate pouvait tout aussi bien attendre le retour du garçon.

Si je lui avais dit alors « Allons je ne vais pas vous mordre », c'était foutu.

Je dis alors d'un air qui se voulait benêt :

- C'est un oiseau, il n'a pas de dents, il ne va pas vous mordre !

Elle éclata de rire :

- OK, j'arrive dans 30 secondes.

Elle revint aussitôt, vêtue d'une robe légère. Je la fis entrer par le petit portail.Il n'y avait personne dehors, les gens déjeunaient. Nous traversâmes le terrain et entrâment dans la véranda où elle admira un instant les canaris.

- Par ici, lui dis-je en lui montrant l'entrée.

Elle passa le seuil et entra, me précédant.

Il y avait dans la véranda un panier à coquillages et, dedans, un piochon que j'utilisais pour la pêche à pied.Je me baissai, empoignai le piochon et sans réfléchir le lui plantai de toutes mes forces dans le dessus de la tête puis le retirai.

Elle tomba dans le couloir en poussant une sorte de cri étouffé et ne bougea plus. Je reposai le piochon dans son panier et la traînai par les aisselles le plus vite que je pus jusqu'à la chambre du bas.

Je l'allongeai sur le lit. Son visage était totalement ensanglanté, aussi je l'essuyai avec l'épaule de sa robe.

Elle vivait encore, heureusement, vu mes intentions...

Je la dénudai complètement.

Elle avait les yeux vert clair. J'y regardai le tréfonds de son âme pendant qu'elle mourait.


Une fois tout cela terminé, je fis le ménage. La nuit tombée j'enveloppai le corps dans un grand sac poubelle noir, le lestai avec un gros moëllon attaché à un bout de cordelette et offrit à Stella sa dernière balade en voiture. Enfin, dans mon coffre.

Je n'avais pas envie qu'on la retrouve, ça aurait pu compliquer les choses, alors comme je savais qu'elle aimait se baigner, les abords du môle d'escale m'ont paru tout indiqués.

Lorsque je rentrai ce soir là, le mainate semblait me regarder ironiquement avec ses yeux tout ronds en résine. Il était mort et empaillé depuis 20 ans. Ma femme n'avait pas voulu qu'on l'enterre et l'avait fait naturaliser.

Je le brûlai le lendemain dans le barbecue avec la robe, les sandales et le bikini de Stella.




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