Chapitre 10
Les gendarmes avaient installé deux projecteurs car la nuit était cette fois tombée.
Servant salua les hommes de son groupe, qui étaient tous là, et leur présenta Caroline Balard.
Grangier n'avait pas menti : la scène était dantesque.
Dans la lumière blanche des projecteurs, il y avait une tente type canadienne à la lisière des pins et des dunes.Elle était grande ouverte, la fermeture éclair arrachée, et l'intérieur était une véritable boucherie.
Du sang avait giclé partout, comme si on avait arrosé avec un jet. Le corps d'une fille vêtue d'un haut de pyjama à petits points bleus gisait à l'intérieur, sur le dos. On devinait, malgré l'horrible blessure qu'elle portait sur le crâne, qu'elle devait être très jeune. La position indécente de cette pauvre gamine ne laissait aucun doute sur ce que l'agresseur lui avait fait subir, surtout qu'il y avait un préservatif collé de façon grotesque sur le pan intérieur gauche de la tente.
A l'extérieur, à environ 5 mètres de la tente, on voyait un autre corps, gisant sur le ventre celui-là, vêtu aussi d'une sorte de pyjama, et qui semblait être celui d'une fille plus âgée. On ne pouvait être plus précis sur ce point car sa tête avait littéralement explosé sous les coups.
Dans le sable blanc devenu tout marron-rouge par endroits, on devinait à côté du corps des traces de lutte, ou de pieds, comme des sillons.
Servant, perdu dans ses pensées, entendit vaguement une voix qui lui disait :
- Capitaine, ça va aller ?
C'était Caroline. Il la regarda à travers une brume surréaliste. Elle tenait un stylo et un carnet où il vit un croquis et des notes.
- On a passé un cran, lui dit-elle.
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