26.Midfield🏋🏻

Après avoir quitté Hyunjin, les deux amis s'étaient dirigés vers la maison du brun. Dans la chambre en désordre, Félix s'allongea sur le lit, les yeux parcourant distraitement les vêtements éparpillés et quelques magazines ouverts. À ses côtés, le propriétaire des lieux avait opté pour le sol, s'étendant sur son tapis où il jouait avec une balle, la lançant vers le plafond avant de la rattraper à chaque fois qu'elle retombait.

L'ambiance dans la pièce était détendue, les deux amis discutant de tout et de rien avec une aisance confortable.

Finalement, Félix dit d'une voix aussi naturelle que s'il évoquait un sujet banal. "Tu penses qu'il s'est passé quoi avec Min pour qu'il soit irrité comme ça tout à coup ?" Sa question était teintée d'une curiosité légère.

Le guitariste arrêta son jeu, laissant la balle rouler à côté de lui sur le tapis. Il se redressa, son visage mélangeant surprise et un soupçon d'indignation. "Je ne comprends pas, sérieux. Encore avant la pause de midi, il était super adorable comme à son habitude. Et là, il parle comme si j'étais le responsable de tous les maux, y compris la guerre avec le Nord !"

Le jeune australien ne détacha pas son regard de son ami, observant les nuances de son expression avec une tendresse évidente. Après une courte pause, il ajouta : "Pauvre chou... J'ai le malheur de t'annoncer qu'ils sont pareils, lui et son pote."

"Comment ça ?" demanda Jisung, intrigué.

"Ils pensent qu'ils peuvent tout gérer seuls, mais au final, ils finissent toujours par s'excuser pour leurs sales caractères" marmonna le plus jeune avec un mélange d'amertume et de sarcasme. Sa remarque arracha un rire à son ami.

Celui-ci, un sourire taquin aux lèvres, riposta : "On parle de Minho et moi, ou de toi et Hyunjin, et vos déboires ? Parce que là, on dirait du vécu." Son ton était léger, mais il y avait un défi dans ses yeux, comme pour inviter son ami à révéler plus.

Le blond répliqua avec un sourire, faussement agacé : "Ne ris pas, ils me font chier, tous les deux."

Jisung rit, secouant la tête avec amusement. "Pour commencer c'est à moi d'être agacé par mon mec, et toi par le tien. Ensuite, allez, dis-moi, qu'est-ce qui te fatigue autant avec monsieur l'artiste qui te décore ta chambre avec ses œuvres because il t'aime beaucoup trop ?"

Regardant au plafond, l'australien laissa son sourire s'effacer légèrement. "Il est épuisant, par moments. C'est comme s'il n'arrivait jamais à parler quand il le faut. Quand quelque chose te dérange, tu le dis, on en discute et on trouve une solution, normalement c'est comme ça. Mais lui, il semble trouver ça trop demander. Et voir Minho agir pareil, ça m'exaspère parce qu'ils sont censés se tirer vers le haut mutuellement, non ?"

Le guitariste s'inclina vers lui, son visage prenant un air sérieux. "Ça semble plus sérieux que ce que tu laisses paraître. Quel est le fond du problème ?"

Prenant une profonde inspiration, son ami confia : "C'est juste que... on va bientôt finir le lycée, et je sais pas... tout est flou."

"Tu parles de l'avenir ? Mais mec, on n'a même pas fini notre premier semestre," rétorqua le musicien, fronçant les sourcils en tentant de comprendre son interlocuteur.

"Ça fait plus d'un an que lui et moi sommes ensemble. J'essaie de soulever la question, mais j'ai l'impression qu'il évite le sujet. Il pense pouvoir tout résoudre seul, mais... je ne veux pas rester dans une relation où l'avenir est incertain, tu vois ?"

Jisung acquiesça, son regard s'adoucissant. "Je comprends... C'est important pour toi d'avoir une direction claire. Et pour l'instant, il évite le sujet parce qu'il sait que vous avez des visions différentes pour l'avenir. C'est bien ça ?"

Un sourire mélancolique se dessina sur les lèvres de Félix. "Ouais, du coup, on n'avance pas... Un peu comme toi, qui veux pas dire à Minho qu'il a pour ex le con avec qui il s'embrouille quasiment tout le temps." Sa voix était légère, mais ses yeux trahissaient son point de vue.

"Je ne vois pas de quoi tu parles", rebondit le brun assez rapidement avec un grand sourire.

"Finalement c'est vous trois le problème , je suis le seul avec un minimum de sagesse" blagua à moitié l'invité.

Jisung éclata de rire, mais son sourire semblait faussé. "Peut-être que tu as raison, peut-être que nous avons tous besoin d'un peu plus de sagesse."

"Non mais sérieusement, tu penses pas qu'il serait temps de clarifier les choses avec lui ? Surtout s'il doit rencontrer ton père et tout le tralala ?"

Le concerné détourna le regard, son expression devenant plus sérieuse. "Peut-être... Mais c'est compliqué. Je ne veux pas faire d'embrouille pour une vérité qui ne changerait pas grand chose entre nous."

Félix se redressa, se penchant légèrement vers son interlocuteur. "C'est pire de laisser les non-dits s'accumuler... Et imagine le, dire fièrement qu'il est avec toi à ses collègues de jeu et se manger des commentaires sûrement immatures de ton ex, alors qu'il ne l'aurait même pas appris de toi que ce type là, c'est ton ex. Ça pourrait finir par exploser et faire encore plus de dégâts."

"Je sais que tu as raison. Il vaut mieux qu'il l'entende de moi plutôt que ça éclate plus tard dans des circonstances moins contrôlées."

"Sage décision ! Va chez lui après. Ta mère ne va pas chipoter, on est vendredi."

De son côté, lorsqu'il était entré dans les vestiaires, Minho échangeait des saluts détendus avec les autres joueurs : un check ici, un signe de la main là. La normalité apparente des interactions le rassurait légèrement, dissipant une partie de la tension qui nouait ses épaules. Bien que Joon-ho, lui ait affirmé plus tôt que l'équipe était derrière lui, le fait de s'en être assuré de lui-même apaisait son esprit, même s'il restait une part de lui qui redoutait que les choses puissent basculer.

Sur le terrain, l'énergie était habituelle. Les joueurs s'échauffaient, le cuir du ballon claquait contre la pelouse, résonnant dans l'air frais du début de soirée. Le quaterback observait son wide receiver, dont les réactions ne changeaient plus depuis un moment maintenant : lent, hors du jeu, ignorant ses instructions. Voulant éviter de laisser ses émotions prendre le dessus, le leader de jeu décida d'ajuster sa stratégie comme il avait commencé à le faire, privilégiant sa gauche plutôt que de compter sur sa droite.

Le coach surveillait de près. Il remarqua les ajustements de l'un et la nonchalance de l'autre. Il savait que malgré les tensions, ces deux là savaient mettre de côté leurs différends lors de vrais matchs, leur performance pendant le premier match en était la preuve. Cependant, il savait que sur le long terme cela affecterait l'équipe, il était temps de clarifier les choses avant que les rancœurs ne s'accumulent.

Sifflant fort, il arrêta l'entraînement après seulement une quarantaine de minutes. "Tout le monde, regroupement !" cria-t-il, son ton ne laissant place à aucune réplique. Les joueurs, haletants et surpris, se rassemblèrent autour de lui. "Asseyez-vous, sur le terrain." Sa voix, ferme et sans appel, résonna. Les joueurs, obéissants, se rassemblèrent en cercle et s'assirent sur l'herbe fraîche.

Le coach se tenait au centre, balayant du regard son équipe. "Je sais que ce que je vais dire peut paraître vieux jeu, mais c'est important." Il marqua une pause, assurant le sérieux de son message. "On est ici pour se défouler et savoir s'imposer comme des vrais hommes, vous comprenez ? Alors, j'ai besoin que chacun de vous prouve sa virilité, qu'il montre qu'il a le courage de tenir tête aux autres et de parler franchement."

L'homme d'âge mûr focalisa son regard sur deux de ses éléments. "Je veux que chacun se lève et dise clairement ce qui le tracasse. Pas de détours. Peut-être que vider votre sac pourra nous aider à trouver cette cohésion qui nous fait défaut."

Les joueurs échangèrent des regards. Le grisonnant comprit où le coach voulait en venir et, sentant le poids des regards sur lui, se leva le premier.

"Je me donne à fond, pour l'équipe," commença-t-il, sa voix claire et forte. "Mais parfois, je sens que certains d'entre nous ne sont pas complètement présents. Ça nous affecte tous. Je veux qu'on règle ça, qu'on soit tous à 100%." Après s'être rassis, il fut acclamé de tous, ou presque, espérant que son message soit clairement passé.

Suite à plusieurs interventions, dont celle de Joon-ho qui avait exprimé vouloir être invité à manger par les autres, ce qui avait bien faire rire tout le monde,l'ambiance était respectueuse et bonne enfant. Mais le climat se refroidit brusquement lorsque Yeon se leva.

"J'ai un problème avec les mecs qui se tapent d'autres mecs," lâcha-t-il sèchement, les mots coupant l'air comme une lame. "Ça me dérange de jouer avec des personnes comme ça."

Un silence glacial tomba sur le groupe. L'entraîneur, visiblement mal à l'aise et pris au dépourvu, se racla la gorge. "Je peux comprendre que chacun ait ses opinions, mais je ne pense pas qu'on ait de ces gens-là dans notre équipe," dit-il, essayant de désamorcer la situation sans chercher à connaître l'histoire.

Le wide receiver rit amèrement, son rire sonnait faux dans le calme soudain. "Ah, je peux vous assurer que si. En plus, vous mettez tous vos espoirs en cette personne."

Les joueurs échangèrent des regards nerveux, bien conscients de la référence à Minho. Ce dernier, qui avait jusqu'alors réussi à se contenir malgré l'accumulation de frustrations, sentit son sang bouillir. Il s'efforçait de rester maître de lui-même, ses poings serrés trahissant à peine la colère qui montait.

Réalisant que la situation lui échappait, l'adulte parmi eux tenta de reprendre le contrôle. "Ce n'était pas l'intention de cet exercice," commença-t-il, mais il fut interrompu par son quaterback qui se leva brusquement.

"Dis-le clairement : j'ai un putain de problème avec Lee Minho ! Dis-le !" ordonna-t-il directement à Yeon, son regard fixe ne laissant place à aucun doute sur son mécontentement.

Intervenant rapidement, le quarantenaire leva les mains en signe d'apaisement. "Les garçons, attendez, ce n'est pas le but. On est là pour renforcer l'équipe, pas pour créer des divisions."

Mais il était trop tard. Les deux joueurs se faisaient face. Minho, malgré son effort pour rester calme, avait craqué, tandis que Yeon, provocateur, semblait prêt à en découdre.

L'atmosphère sur le terrain était électrique, chargée d'une tension qui ne demandait qu'à éclater. Les joueurs formaient un cercle autour d'eux, anticipant le conflit imminent qu'ils espéraient encore éviter. Le coach avait à peine fini de parler afin d'éviter la bagarre, que Yeon s'approcha brusquement de Minho. Les mots qui s'échappèrent de ses lèvres étaient empreints de mépris et de provocation.

"Est-ce qu'il gémit avec toi comme il a imploré de douleur avec moi ?" murmura-t-il, son visage à quelques centimètres de celui de son ainé.

Ces mots furent la goutte qui fit déborder le vase pour celui-ci. Chaque syllabe résonnait comme une confirmation de ses pires craintes. Sans même un instant de réflexion, poussé par un mélange explosif de colère et de protection, il frappa. Son poing se connecta avec la mâchoire de son vis à vis avec une force brutale, le son du coup résonnant clairement dans l'air.

Les joueurs autour reculèrent d'un coup, leurs yeux écarquillés alors que le jeune qui reçut le coup, secoué par la violence de l'impact, chancela en arrière. Toutefois, il conservait un sourire narquois. Ce rictus, Minho le percevait comme un affront personnel, un rappel de ce qu'il avait probablement infligées à son copain. Il semblait presque se vanter silencieusement de sa conquête passée et des dégâts émotionnels laissés dans son sillage.

Submergé par la rage, Minho ne pouvait plus se contenir. Il l'agrippa par le col de son maillot, le projetant avec une violence plus brutale qu'un plaquage. Le choc contre la terre battue fut sourd, mais le quaterback ne laissa pas le temps à son adversaire de récupérer. Il se mit à le rouer de coups, ses poings s'abattant implacablement sur lui, chargés de toute la colère et la frustration accumulées.

Ce dernier, tentant désespérément de se protéger le visage avec ses bras, essayait aussi de riposter, mais ses gestes étaient faibles et désordonnés face à l'assaut furieux du lycéen qui le dominait. L'adrénaline masquait la douleur, poussant le grisonnant à continuer, aveuglé par une fureur qui ne demandait qu'à exploser depuis trop longtemps.

Le coach hurlait, tentant désespérément de reprendre le contrôle de la situation. "Arrêtez! ARRÊTEZ ÇA ! MAINTENANT!" Mais ses mots se perdaient dans le chaos.

Un coup particulièrement violent frappa le nez de Yeon, et un son craquant se fit entendre, presque couvert par les cris des autres joueurs et du coach. Le sang commença à couler abondamment, tachant le sol et les mains de Minho d'une couleur écarlate vive.

Les autres joueurs, témoins de la scène, étaient paralysés un instant par l'intensité de la violence, avant qu'un d'entre eux, un peu plus grand de taille, ne décide de se jeter enfin dans la mêlée pour séparer les deux combattants. Il attrapa le jeune Lee par l'arrière, le tirant en arrière avec force. "Il a eu son compte ! Ça suffit !" criait-il, tentant de calmer la tempête qui semblait consumer son coéquipier.

Le wide receiver, le visage ensanglanté et marqué par les coups, tentait de se relever, son rire sardonique ayant disparu, remplacé par une grimace de douleur. Malgré cela, il cracha "Quoi, c'est tout ce que t'as ? Je suis un peu comme lui, tu sais. J'aime quand ça fait mal. C'est ce qui t'excite aussi, non ? C'est pour ça que t'es avec, non? Espèce de psychopathe !" Sa provocation était glaciale, calculée pour infliger le maximum de dégâts émotionnels.

Minho, les yeux brûlants de colère, répondit d'une voix chargée de mépris. "Retiens bien que même si tu étais le dernier trou du cul du monde, je ne voudrais pas de toi, même en vide-couilles." Repoussant violemment le coéquipier qui le retenait, il jeta ses protections au sol et, sans un regard en arrière, quitta le terrain.

Le silence qui retomba était lourd, tous prenant pleinement conscience de l'impact de cette explosion de violence.

Lorsqu'il eut quitté l'entraînement, il franchit la porte d'entrée sans s'arrêter pour saluer les habitants déjà présents, qui étaient tranquillement installés dans le séjour. À peine un murmure pour bonsoir, il se dirigea directement vers l'escalier, les monta rapidement et claqua sa porte.

Ses parents échangèrent un regard empreint d'incompréhension. Son père fit mine de se lever pour aller voir ce qui se passait, mais ce fut sa mère qui, le retenant d'un geste, décida d'agir. Elle monta les escaliers avec empressement, son cœur pressentant que quelque chose n'allait pas.

Arrivée devant la porte de la chambre, elle frappa doucement. Pas de réponse. Elle frappa une seconde fois, insistant : "Minho, peux-tu m'ouvrir, s'il te plaît ?" Silence. Elle tenta de tourner la poignée, trouvant la porte verrouillée. "Je peux te laisser de l'espace. Mais si tu as besoin de parler, je suis là, et c'est maintenant."

Un long moment s'écoula avant que des pas lourds ne se fassent entendre derrière la porte.

Après avoir tourné la clé dans la serrure, le lycéen l'ouvrit lentement. Sans un mot de plus à sa mère qui attendait de l'autre côté, il retourna à son lit et s'effondra de tout son long. La femme prit une profonde inspiration avant de pénétrer dans la pièce, refermant doucement la porte derrière elle.

Elle s'approcha et s'assit délicatement au bord de la couchette, son regard se posant sur son fils. Minho semblait s'être recroquevillé sur lui-même, une posture de protection autant physique qu'émotionnelle. La lumière de la chambre révélait des égratignures sur son visage et ses mains, rougeâtres et gonflées, ainsi que des taches sur son nez.

Le jeune femme détaillait silencieusement ces marques de conflit, son cœur se serrant à la vue de son fils ainsi meurtri. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais avant qu'elle ne puisse formuler ses pensées, il la devança, sa voix tremblante trahissant sa détresse imminente.

"C'est vraiment pas le moment de me faire la morale, sur la violence, maman." Sa voix trahissait un bord de larmes, un mélange de regrets et de douleur émotionnelle clairement perceptible.

Sans attendre, elle l'attira dans ses bras. "Oh, mon chéri..." murmura-t-elle en le serrant fort, sentant son corps trembler sous le poids de ses émotions. "Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Minho, le visage enfoui contre l'épaule de sa mère, laissa échapper un sanglot étouffé. "C'est juste qu'il y a un con dans l'équipe de foot... Il a manqué de respect à Jisung. Et avec tout ce qui s'était accumulé, je... je n'ai pas su gérer."

"Et avec Jisung , vous êtes...?" demanda doucement sa mère, cherchant à comprendre sans pour autant le presser.

Minho acquiesça, le visage toujours caché. "On est ensemble."

Sa mère l'entoura de ses bras, le berçant doucement. "C'est compréhensible, mon ange. C'est humain de ressentir de la colère et de réagir de la sorte, surtout quand les gens qu'on aime sont concernés."

Le jeune homme laissa échapper un petit sanglot, se laissant bercer par le réconfort de sa mère. "Merci, maman... je... je sais que je devrais mieux gérer."

"Tu apprendras, avec le temps. Pour l'instant, laisse-toi aller. Tu es en sécurité ici, avec moi," dit-elle, sa voix emplie d'une tendresse inébranlable.

Après quelques instants, elle se redressa légèrement et le sportif soupira profondément, un frisson parcourant son corps. "Maman, tu veux bien me faire couler un bain ?"

"Bien sûr, mon cœur." Elle se dirigea vers la salle de bain attenante à sa chambre, ouvrit le robinet et prépara un bain chaud pour apaiser les tensions de son fils.

En sortant, elle annonça, "Il sera prêt dans quinze minutes." Elle marqua une pause, ajoutant, "Je redescends, mais je reviendrai te voir, d'accord ?"

Minho, maintenant assis sur son lit, hocha la tête, ses yeux fixés sur ses pieds, tandis que le son de l'eau coulante remplissait doucement l'espace. Sa mère lui offrit un dernier regard empreint de tendresse avant de fermer doucement la porte derrière elle, laissant son fils avec ses pensées et le bruit apaisant de l'eau qui continuait de couler.

Après avoir parlé à son fils, Madame Lee redescendit les escaliers, son esprit encore préoccupé par la détresse qu'elle avait perçue chez ce dernier. Elle retourna au salon et s'affala à côté de son mari, posant sa tête fatiguée sur son épaule, puis laissa échapper un long soupir, attirant l'attention de son cher et tendre.

"Ils sont ensemble" murmura-t-elle enfin. "Et je pense que ça fait un petit moment."

Monsieur Lee haussa les sourcils, un mélange de surprise et de joie éclairant son visage. "Je le savais," répondit-il avec un sourire en coin.

"Calme-toi," répliqua-t-elle doucement, "Il n'est pas très bien."

"Qu'est-ce qui se passe ?" s'inquiéta-t-il, son ton s'élevant avec préoccupation.

"Des problèmes d'ado, j'imagine. Un jeune homme de son équipe a manqué de respect à Jisung, et Il n'a pas tout expliqué, mais ça a dégénéré."

"Dégénéré comment ?" demanda son mari, le front plissé.

"Il pourrait se faire exclure, je pense qu'ils se sont battus," expliqua-t-elle avec une pointe d'angoisse dans la voix.

Son mari semblait moins enjoué à cette nouvelle. "On devrait peut-être..."

"Non," coupa Madame Lee. "Laissons-le gérer ça. Il doit apprendre. C'est comme ça que fonctionnent les relations humaines."

Ils acquiescèrent mutuellement et tentèrent de reprendre leur activité précédente, regardant la télévision en essayant de se détendre. Près d'une heure plus tard, la sonnette retentit, rompant le calme du foyer. Monsieur Lee se leva pour répondre. En ouvrant la porte, il trouva Jisung sur le seuil, l'air légèrement embarrassé.

"Bonsoir, monsieur," dit-il poliment.

"Bonsoir... Entre, mon garçon," invita Monsieur Lee, s'écartant pour le laisser passer.

Le guitariste esquissa un sourire timide et entra. "Merci, monsieur. Je... Je suis venu voir Minho. Nous ne sommes pas rentrés ensemble aujourd'hui, et je voulais m'assurer que tout allait bien."

Madame Lee, ayant entendu la sonnette, rejoignit les deux hommes dans l'entrée. "Il est monté directement dans sa chambre et n'est pas redescendu depuis," informa-t-elle, avant d'ajouter "Ça va toi, sinon ? Et tes parents ? Ton père va bientôt signer avec nous. On sera une grande famille."

Le jeune homme rougit un peu et hocha la tête. Les parents de son copain l'intimidaient toujours un peu. "Je peux monter, s'il-vous-plaît?"

"Bien sûr," répondit la femme au jeune ébène avec un sourire bienveillant. "La porte n'est sûrement pas verrouillée. Et tu es presque de la famille, après tout."

Jisung rougit légèrement à ce commentaire et remercia les deux parents avant de se diriger rapidement vers l'escalier. Il ouvrit doucement la porte de la chambre de son compagnon, trouvant la pièce vide. Il remarqua que la lumière de la salle de bain était allumée, suggérant la présence de ce dernier à l'intérieur.

Assis sur le lit, fixant ses pieds, se perdant dans le tissu du tapis. Son cœur battait à tout rompre alors qu'il entendait la porte de la salle de bain s'ouvrir. L'incertitude le rongeait, il ne savait pas comment Minho réagirait à sa présence, ni même s'il lui en voulait pour une raison qu'il ignorait. Il avait juste suivi le conseil de Félix, mais maintenant, face à la réalité, il se sentait un peu submergé.

Le jeune Lee émergea de sa salle de bain, les cheveux encore dégoulinants d'eau, tombant en mèches lourdes devant ses yeux. Une serviette était enroulée autour de sa taille, tandis qu'il en tenait une autre dans ses mains, s'en servant pour éponger l'excès d'humidité de ses cheveux. De fines gouttelettes d'eau scintillaient sur sa peau laiteuse légèrement marquée, traçant des chemins humides qui captaient la lumière diffuse de la chambre. Son torse nu, légèrement rosé par la chaleur du bain, contrastait avec l'éclat perlé de l'eau, ajoutant une touche presque irréelle à son apparence. Il s'arrêta net, les traits de son visage dévoilant une légère irritation mêlée de surprise en découvrant Jisung assis sur son lit, visiblement anxieux.

"Tu devrais rentrer, Sung"

Le concerné se tortillait nerveusement ses doigts, son regard fixé sur le sol. Il ouvrit la bouche, bégayant, essayant désespérément de formuler une phrase cohérente . "Je... Min, tu ne me détestes pas, n'est-ce pas ? On... parler un.... instant ?"

Sans répondre, le sportif s'approcha de son armoire, qu'il ouvrit. Il enfilait un tee-shirt et retirait la serviette qui entourait sa taille pour passer un short, surveillant le guitariste du coin de l'œil. Une fois vêtu, il se tourna complètement vers lui, sa posture fermement ancrée. "Je t'écoute ?"

Reprenant son souffle, Jisung se lança, sa voix tremblante de supplication : "Je ne sais pas exactement ce que j'ai fait, mais je suis désolé."

La supplication dans la voix de Jisung résonna dans la chambre, portant un poids d'émotion brute. Minho, bien que touché, se sentait encore perdu face à la situation. C'est alors que Jisung remarqua les doigts rougis de son aîné, ainsi que les petites marques sur son visage.

Alarmé, Jisung se leva précipitamment, son inquiétude évidente. "Comment tu t'es fait ça ?" s'exclama-t-il, son regard fixé sur les blessures de Minho.

"Au foot ," répondit Minho, tentant de minimiser, bien que sa voix soulevait une certaine contrariété.

Jisung le regardait avec des yeux grands ouverts, ceux d'un animal blessé, cherchant du réconfort. L'athlète, ne résistant pas à cette vulnérabilité, ouvrit les bras. "Viens là," dit-il doucement.

Le jeune homme s'approcha et se blottit dans ses bras. "Je ne comprends pas pourquoi tu es devenu distant d'un coup, mais ne m'en veux pas, s'il-te-plaît " murmura-t-il rapidement, les mots se bousculant. "Si tu ne veux plus être avec moi, dis-le. Mais ne m'ignore pas comme ça. Tu regrettes ce qui s'est passé entre nous ? Si c'est le cas, je comprendrais..."

Minho lui caressa doucement la tête, tentant de le réconforter. Même si c'était compliqué pour lui également, son égo avait été ébranlé. Il ne comprenait pas pourquoi Jisung ne lui avait pas simplement parlé de ce qui s'était passé avec son coéquipier. Il ressentait une frustration de réagir de manière si infantile, mêlée à une colère sourde. Il était contrarié que le jeune homme pour qui il avait des sentiments puisse penser qu'il regrettait leur relation, justement à cause de sa réaction. Et dans sa tête, il avait une personne à accuser pour tout cela : l'ancien partenaire de ce dernier, celui qui, selon lui, avait semé les germes du doute et de l'insécurité.

"Tu n'as pas été franc avec moi" avoua-t-il doucement."Et honnêtement je veux pas être dur dans mes mot avec toi, parce que justement, je ne connais pas l'histoire "

Après un moment, il se détacha légèrement et fixa le brun. "Tu vas envoyer un message à tes parents pour les prévenir que tu rentreras tard," commença-t-il avec douceur. "Nous allons nous asseoir et mettre les choses à plat, toi et moi. J'ai besoin que nous soyons totalement honnêtes l'un envers l'autre parce que je tiens sincèrement à ce que ça marche entre nous," ajouta-t-il, la sincérité perçant chaque mot.

Bien qu'il savait au fond de lui qu'il n'était peut-être pas entièrement prêt à entendre toutes les vérités, il voulait que cette première histoire d'amour soit la dernière, alors il allait le faire. Lors de son bain, il s'était résolu à cette idée, planifiant initialement de prendre du temps le lendemain après avoir digéré cette journée. Cependant, le destin en avait décidé autrement en ramenant son partenaire plus tôt que prévu. Bien qu'il ne l'exprimât pas à voix haute, Minho était résolu à saisir cette occasion pour clarifier les choses, dès maintenant.

Jisung ne trouva rien à répondre. Il se contenta de hocher la tête et de mordre ses lèvres, un geste qui trahissait à la fois son acquiescement et l'anxiété qui montait en lui à l'idée de la conversation sérieuse et délicate qui s'annonçait.

Alors on est sur un bon gros chapitre de plus de 4000 mots, je m'entendais pas ce qu'il soit si long mais au moins je me rattrape pour mon petit retard.

Maintenant j'espère que cette histoire vous plaît toujours autant parce que moi je vous avoue que je l'adore. ( et j'aime très rarement ce que je fais donc bon)

Ensuite j'avais une autre question, mais vous avez été nombreux et nombreuses a y répondent sur mon billard donc je pense que je ne vais pas la poser et en poser plutôt une autre : Est-ce que ça vous dit un ou deux bonus pour «Behind the curtain» . Avant qu'elle ne soit corrigé de toute les fautes d'inattention catastrophique qu'elle renferme. Parce qu'elle me manque un petit peu cette histoire !

On n'en parlait avec MinhOtaku25  hier, quand je venais de lui envoyer ce chapitre et elle m'a un peu motivé à le faire.

Alors c'est peut-être pas prévu pour là maintenant tout de suite mais très prochainement .
Qu'est-ce que vous en pensez ?

Et comme toujours merci à MinhOtaku25  pour son radar infaillible .

Bisous !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top