15.Field goal🥅
Alors que la voix du fils de famille s'éteignait dans l'air, la tension semblait s'épaissir autour de Jisung. Un silence chargé flottait dans la pièce brisé seulement par les mots de madame Han, "Le portrait de sa mère.", prononcés avec une douceur mesurée en réponse au jeune homme qui lui tendait la main.
Les rires légers du père des invités se mêlèrent bientôt à l'ambiance, taquinant gentiment, "Il n'a rien pris de moi, on dirait."
Cette remarque fit sourire la mère de Jisung."Vous êtes de toute élégance monsieur, il doit tenir ça de vous."
"Vous êtes bien aimable", répondit-il modestement, laissant une trace d'amusement dans sa voix.
Invités à se rendre au salon, la famille s'engagea dans le couloir, mais l'attention de Jisung était capturée par une réalisation soudaine qui figea ses pas sur place. La famille qui venait de pénétrer son séjour n'était autre que celle de Minho. Il l'avait reconnu à sa voix mais, le réalisé créait un mélange d'émotions qui traversait son regard, allant de la perplexité à une pointe de gêne.
Minho, de son côté, loin d'avoir anticipé ce dîner avec la famille de son ami, avait ressenti un certain mal à l'aise en voyant la maison se profiler devant lui. Certes, ses parents étaient habitués à jongler entre divers partenaires d'affaires, aux attentes des plus simples aux plus spécifiques, le forgeant peu à peu à ce genre de situation. Pourtant, ce soir, la familiarité de la maison Han lui procurait une sensation particulière. Il avait comme l'impression de s'imposer au jeune homme en face de lui. Bien que tout ceci ne soit que professionnel pour leurs familles, le fait que ce soit Jisung changeait tout. En réalité, peu importe la situation à laquelle il était confronté, la présence de Jisung changeait tout. Le sourire forcé qu'il avait offert à la mère de ce dernier l'avait probablement déjà trahi auprès de tous, au même titre que son comportement inhabituel ces derniers jours.
L'atmosphère dans le salon, où chacun prenait place, était teintée d'une curieuse anticipation. La quaterback lançait toutefois des regards furtifs à son ami, cherchant à justifier sa présence. Mais celui-ci le fuyait intentionnellement. Minho avait beau comprendre que la présence de leurs parents rajoutait une couche d'officialité, mais cela ne justifiait en rien l'ignorance de son hôte.
Le père de Minho, observant le comportement de son fils, ne put s'empêcher de l'interpeller discrètement, un sourcil haussé en signe de questionnement. Mais ce ne fut que quand son attention, qui jusque-là n'avait pas été attirée par le jeune Han, se porta sur lui, qu'une lueur de reconnaissance s'alluma dans son esprit. "Oh ! Mais c'est le jeune homme qui était à la maison en début de semaine, non ?", sa voix teintée d'une réelle surprise. "C'est le fameux nouveau voisin, chérie" rajouta-t-il à l'attention de sa femme.
Jisung, pris au dépourvu, se contenta d'un hochement de tête timide, conscient des regards interrogateurs de ses parents. Il allait devoir leur expliquer, ou bien inventer une raison qui justifiait sa venue chez les Lee en début de semaine, ignorant lui-même que monsieur Lee l'avait vu.
"Aaah ! Alors c'est de toi qu'il nous à parlé ? Il nous disait que tu étais...intéressant.", lança madame Lee , un sourire entendu aux lèvres.
"Maman...", avait marmonné le jeune sportif afin d'empécher la femme d'aller plus loin dans ses propos.
Monsieur Han, captant la tournure de la conversation, ne put s'empêcher d'exprimer son étonnement "J'aimerais bien comprendre..."
Le musicien, encore plus gêné, sentait le poids des regards posés sur lui, ses propres parents oscillant entre étonnement et interrogation. Sa mère, quant à elle, semblait crispée. L'évolution de la conversation dérivait loin des attentes professionnelles qu'elle avait imaginées et se rapprochait beaucoup trop d'un sujet qu'elle préférait ne pas avoir à aborder avec des personnes extérieures. Trop de familiarités découleraient sûrement sur ce qu'elle considérait comme privé, tel que le style de fille que son fils préférait , ou encore si ce dernier avait une copine.
Ce n'était pas qu'elle avait honte ou qu'était dégoûtée par la sexualité de ce dernier. Elle voulait simplement ne pas en entendre parler, en parler elle-même, ou pire, l'expliquer à d'autres personnes. Pour elle, ce n'était tout simplement pas convenable.
Toutefois son mari était curieux, semblant trouver un intérêt particulier dans la manière dont son fils connaissait le jeune Lee, mettant de côté les considérations professionnelles au profit d'un intérêt plus personnel.
"Et comment se fait-il que tu ne nous aies jamais parlé de Minho, Jisung ?"
Le concerné, pris de court par la question de son père, rétorqua "Je l'ai fait...C'est juste que j'ai pas donné son prénom. Et en vrai, on est devenus voisins par hasard." en tentant de maintenir un ton léger.
"Oui, un enchaînement de coïncidences...Mais Jisung est...il est vraiment sympa." La voix du sportif trahissant une note de tendresse, qui ne manqua pas de faire sourire le plus jeune.
Monsieur Lee, captant cet échange, ne put s'empêcher de s'exclamer" On dirait bien que nos familles étaient destinées à s'entendre. Je pense que même les affaires devraient être d'accord, n'est-ce-pas monsieur Han ? " Son commentaire fut léger, mais teinté de sous-entendus qui ne pouvaient que ravir monsieur Han.
Alors que les rires commençaient à se mêler plus librement dans l'air du salon, une ambiance détendue s'installa progressivement et Ji-woo proposa de passer à table.
C'est dans cette atmosphère réchauffée que les premiers plats furent apportés, marquant le passage à un dîner qui promettait d'être riche en échanges et en partage.
"Vous vous êtes donnée tant de mal, madame Han !", s'ébahit la mère de Minho.
Le mari de la nommée rebondit, empêchant son épouse de le faire, sachant pertinemment ce qu'elle aurait répondu. "Vous pouvez l'appeler Ji-woo. Si nos fils sont amis, un peu de familiarité ne devrait pas faire mal."
Sa femme, viblement vexée, ne le releva pas et se contenta de sourire à la mère de la famille Lee, qui enchaîna "Dans ce cas, appelez moi Young-soon. On pourrait prendre le thé ensemble un de ces jours.", proposa-t-elle avec bienveillance.
"Vous devez être une femme occupée, j'ai cru comprendre que vous épauliez votre époux", répondit Ji-woo en s'installant à sa place après avoir fait le service.
"Je pourrai m'arranger, ne vous en faites pas."
Alors que le dîner se poursuivit, l'ambiance enveloppait tous les convives, rapprochant les familles autour de la table.
Entre deux plats, le plus âgé saisit l'opportunité d'une conversation animée entre les parents pour murmurer à son cadet "Tu sais que je t'aurais prévenu si j'avais su ?". Sa voix était douce, presque inaudible au milieu du brouhaha ambiant. Jisung hocha la tête, un sourire s'épanouissant sur ses lèvres.
"Cool."
À un moment donné, Minho, sous couvert de se saisir d'un plat, frôla discrètement la main de Jisung. Le contact, fugace et électrique, suffit à envoyer un frisson à travers l'échine des deux jeunes hommes. Les échanges de regards se firent plus fréquents, chargés d'une tendresse muette. Un sourire, un haussement de sourcil, le partage d'une olive piquée discrètement dans l'assiette de l'autre : autant de petits gestes qui tissaient une complicité invisible aux yeux des adultes absorbés par leurs propres affaires.
Alors que le dessert touchait à sa fin, les adultes, repus et satisfaits, décidèrent qu'il était temps de passer aux choses sérieuses. "Pourquoi ne montez-vous pas dans la chambre de Jisung ? Nous allons discuter un peu de travail.", suggéra le père de Jisung, un clin d'œil complice à peine dissimulé sous le voile de la bienséance.
Les deux jeunes hommes acquiescèrent, un soulagement discret dans leur geste. Se levant de table, ils n'avaient aucunement envie de les entendre parler chiffres, pourcentages, milliards, cotation boursière et autres.
Une fois dans la chambre du guitariste, Minho explorait la pièce avec une curiosité non feinte au reflet de sa personnalité profonde. Il laissa son regard glisser sur les étagères ornées de disques en tous genres et de médiators éparpillés, ainsi que sur les posters accrochés aux murs, dont un qui représentait les instruments des meilleurs guitaristes de tous les temps. Même s'il n'y connaissait pas grand-chose, Minho reconnut tout de même l'emblématique Fender stratocaster blanche du légendaire Jimi Hendrix.
Contre toute attente, la pièce n'était pas si différente de la sienne, mis à part le thème général de la pièce. Les mains enfoncées dans ses poches, il déambulait lentement, absorbant chaque détail, sous l'œillade du propriétaire des lieux qui était debout, adossé de tout son poids contre son bureau.
Contre le mur reposait un bijou en tous points identiques à celui de l'affiche, soigneusement posé sur un trépied. L'admiration de Minho face à cet instrument marqué par le temps et l'usage n'échappa pas à Jisung, heureux de pouvoir partager sa passion avec lui.
"C'est une reproduction de sa strat 1963, elle est parfaite pour expérimenter des nouvelles techniques sur des riffs sympa", dit-il en pointant sa guitare d'un mouvement de tête.
"Tu joues depuis combien de temps ?", répliqua le quarterback en passant ses doigts sur les cordes en inox.
"Depuis le début du collège, ou presque...C'est un cadeau de mon père" répondit Jisung, un sourire nostalgique aux lèvres. "Il me l'a offerte quand il s'est rendu compte que j'allais peut-être avoir besoin d'une sorte de bouée de sauvetage."
Le grisonnant hocha la tête face au petit aperçu qu'il avait eu sur les liens familiaux de Jisung. Il ne s'autorisa pas à demander plus, continuant son voyage dans la pièce.
"Te gêne pas, fais comme chez toi", s'amusa le brun tout en suivant le cheminement de son aîné des yeux.
Le sportif, prenant au mot l'invitation de Jisung, s'autorisa un sourire complice avant de s'approcher de l'étagère regorgeant de CDs et de vinyles. "Tu as une sacrée collection", remarqua-t-il, effleurant du bout des doigts les tranches colorées des albums, avant que son intérêt soit porté sur le carnet à dessin qui trônait juste à côté.
"Ça te dérange si je jette un œil ?" demanda-t-il, un regard interrogateur posé sur son cadet, toujours appuyé contre son bureau.
"Fais-toi plaisir", répondit Jisung avec un sourire, sa voix teintée d'une légère taquinerie.
Minho ignorait encore l'existence de ce penchant artistique chez son ami, même s'il ne doutait nullement de son talent.
Le jeune homme admirait silencieusement chaque page, chaque croquis révélant le talent et la sensibilité de Jisung. C'était un monde de formes et d'ombres, d'expressions et de moments capturés sur le papier, un monde où Jisung se dévoilait sans mots. Soudain, Minho s'immobilisa brusquement, ses yeux en amande s'arrêtant devant la page qui lui faisait face. Les traits d'un visage pensif, le regard lointain. Il pouvait ressentir le soin que son cadet avait apporté aux paupières courbées, à la mâchoire saillante et aux lèvres charnues qu'il avait parfaitement retranscrit . C'était lui, saisi dans toute sa douceur et son élégance à travers les yeux de Jisung, et cette prise de conscience le frappa de plein fouet.
Les oreilles de Minho prirent une teinte écarlate, un rouge qui se répandit doucement sur ses joues. Il était à la fois flatté et surpris. Jamais il n'aurait imaginé se trouver ici.
Jisung, observant la réaction de Minho, réalisa soudainement sur quelle page il s'était arrêté. Une vague d'embarras le submergea. "Ah, euh... je..." bégaya-t-il, incapable de trouver les mots justes. Il n'avait pas prévu devoir justifier ce croquis à quelqu'un, ni à Minho, ni à lui-même.
Le grisonnant ferma doucement le carnet, un sourire assuré aux lèvres. "C'est comme ça que tu me vois ?" demanda-t-il, son regard croisant celui de Jisung. "Je savais pas que tu me détaillais à ce point."
"Je, euh... Je m'en suis rendu compte qu'après avoir fini... avoir m'être rendu compte...que je t'avais dessiné."
"T'essaie de me dire que tu pensais à moi ?" questionna-t-il le carnet entre les mains.
N'obtenant pas de réponse , il en fit abstraction et confessa doucement "Ça me plaît" en remettant l'objet sur la pile de vinyles. "C'est étrangement agréable"
Ses mains retrouvèrent le confort de ses poches, signe d'une aisance qui contrastait avec le trouble que subissait le jeune Han .
Avec une fluidité presque étudiée, il s'avança vers Jisung, qui était resté immobile, adossé à son bureau.
Positionné juste devant lui, Minho pencha sa tête avec une délicatesse mesurée, ses lèvres se déroulant lentement en un sourire asymétrique qui semblait tirer sa lumière d'une source intérieure. Ce sourire rayonnait d'une assurance séduisante. "Salut" murmura-t-il d'une voix plus basse que d'ordinaire.
Jisung, légèrement déstabilisé par l'assurance qu'il avait pris en cette fraction de seconde et sa salutation imprévue, sentit une chaleur envahir ses joues, un rouge timide se peignant sur son visage. "Salut", réussit-il à articuler.
"Hyunnie et Lix t'ont pas trop embêté tout à l'heure ?" interrogea-t-il en voulant détendre son vis-à-vis.
"Ils sont sympa, pas de souci... Mais j'aurais préféré un message de ta part, tu sais, au lieu de te retrouver soudainement dans mon salon, avec toute ta famille en remorque", répliqua Jisung, les lèvres pincées entre elles, remarquant que son aîné ne finissait point d'avancer vers lui.
"J'ai pensé finir assez tôt l'entraînement pour te prévenir que j'allais venir dîner avec ma famille et t'avoir un peu au téléphone, mais j'ai fini tard et je me suis préparé dans le rush"
"Et de fil en aiguille, te voilà, chez moi..." souffla Jisung, son murmure transportant un mélange de résignation amusée et de curiosité.
"... Avec mes parents, oui" finit Minho, un léger rire partagé s'insinuant entre eux, dissipant le reste de distance et d'hésitation.
"Le hasard..."
"C'est plus de la sérendipité, vu l'enchaînement"
Le dialogue s'était voulu plus léger à leur entrée dans la pièce, mais avait finalement gagné en intensité à mesure que le grisonnant diminuait la distance qui les séparait.
Chaque pas le rapprochant davantage de Jisung, jusqu'à ce que la pointe leurs nez se rencontre presque, une proximité qui n'avait pour frontière que l'air qu'ils échangeaient.
"C'est pas plus mal, j'ai pu te voir habillé comme ça" dit Minho, la voix basse, imprégnée d'une douceur inattendue.
"Ça ne me ressemble pas vraiment", répondit Jisung, une lueur d'incertitude dans le regard.
Avec une précision et une attention qui frôlait le sacré, Minho laissa ses mains errer vers le bas de la chemise de Jisung. Au début, ses doigts effleurèrent à peine le tissu, comme s'il testait les eaux d'un lac inconnu. Puis, voyant que le brun acceptait son toucher délicat, il s'autorisa un geste plus affirmé. "Alors, nous allons changer cela", murmura Minho, la tirant doucement hors de son pantalon. Son geste était lent, intentionnel, chaque mouvement chargé de quelque chose que Jisung aurait qualifié de délicieux, s'il pouvait se le permettre.
Les émotions montèrent, le souffle du quaterback caressait la peau du musicien, une chaleur douce se répandant entre eux, leurs battements de cœur accélérés témoignant de leur fébrilité sur l'instant.
Le frisson qui parcourut Jisung fut palpable, une réaction viscérale à la proximité de son ami, à son toucher. "Ça change quelque chose ?". L'innocence feinte dans sa question était teintée d'une mélodie joueuse, un jeu subtil d'attraction et de répulsion.
"Je me permettrai pas plus" répondit le footballeur faisant un dernier pas vers Jisung. Leur proximité était telle que leurs souffles se confondaient, leurs lèvres frôlant presque l'espace de l'autre.
"Tu sais qu'on est vraiment très proches là," souffla Jisung, son regard ancré dans celui de Minho.
"Ça fait partie des choses qu'on fait... juste entre nous", répondit-il un sourire espiègle illuminant son visage.
"La liste s'allonge."
"Ça te dérange ?" L'interrogation de Minho était légère, presque joueuse.
"J'ai pas dit ça... C'est juste une observation", répondit Jisung, une timidité ourlant ses lèvres.
À cet instant, les deux jeunes hommes exploraient inconsciemment les limites de leur relation, une danse subtile d'intimité et d'émotions. Alors que la tension entre eux vibrait d'une intensité presque tangible, la proximité électrique, bien qu'envoûtante, ne franchit pas le seuil du baiser, laissant place à un silence bruyant d'une douce tension.
Son sourire s'adoucissant, Minho recula d'un pas, rompant le contact visuel afin de laisser à son ami plus d'espace.
Toutefois au moment où il esquissa un second pas en arrière, cherchant à restaurer une distance prudente entre eux, son cadet, sur un élan de spontanéité, le retint par la sangle de sa ceinture. Cette action surprit le grisonnant, qui leva les yeux vers Jisung, son regard captant immédiatement le changement dans l'expression de son vis-à-vis.
Les joues de Jisung étaient baignées d'une rougeur timide, ses yeux baissés et sa lèvre inférieure capturée entre ses dents, révélaient un orage d'émotions tumultueuses. C'était une invitation silencieuse, un appel auquel Minho ne pouvait résister, attiré vers lui avec l'inexorabilité d'un aimant.
Réduisant de nouveau la distance, Minho enveloppa doucement la taille de ce dernier de sa main, la pointe de leurs nez se trouvant dans un frôlement qui évoquait promesses et désirs, tandis qu'ils fermèrent les yeux pour apprécier pleinement la présence de l'autre. Le temps sembla suspendre son vol, les enveloppant dans un cocon d'intimité où chaque geste, chaque souffle, participait à la construction d'un moment d'une intensité rare.
Leurs lèvres, frémissantes d'anticipation, n'étaient séparées que par un souffle, explorant la frontière ténue entre l'amitié et quelque chose de bien plus profond.
Un soupir s'échappa des lèvres de Jisung, témoignage d'une vulnérabilité à fleur de peau, arrachant au plus vieux un sourire tendre. C'était une fragilité partagée, un moment de vérité où les masques tombaient. Il avait suffi d'un rien pour qu'il flanche à ce point, laissant apparaître la sincérité brute d'émotion qu'ils ne connaissaient point.
La tension entre eux était un tissu vibrant d'émotions, tissé de désir, de tendresse, et d'interrogations non formulées. Dans cette bulle hors du temps, aucun des deux ne cherchait à briser le charme, à verbaliser quoique ce soit. Ils se contentaient de savourer la chaleur de l'autre.
Finalement, brisant le silence, sa voix portant la sacralité d'une prière, Minho murmura "Hannie..."
L'interpellé, les yeux toujours fermés, se permit un léger hochement de tête, un geste d'encouragement pour que son aîné continue.
"Tu me tiens toujours par la ceinture..."
"Je... Je suppose que je ne veux pas que tu t'éloignes," admit-il.
"....C'était pas au programme"
Cet échange, bien que bref, scella une promesse non formulée entre eux, un engagement à explorer les profondeurs de ce qu'ils ne commençaient même pas à comprendre.
C'est ainsi que leur moment de proximité fut interrompu par la voix lointaine de madame Han "Les garçons, vous venez ?", un rappel du monde extérieur qui attendait au-delà des murs de la chambre. Réticents à l'idée de mettre fin à leur intimité, les deux lycéens échangèrent un dernier regard, un accord tacite qu'ils étaient sur le seuil de quelque chose de grand, quelque chose qui allait être exploré, qui ne demandait qu'à être nourri.
Avec un pouffement commun, ils se séparèrent lentement. Toutefois, en réajustant ses vêtements et ses pensées avant de redescendre, Minho réalisa enfin l'ampleur des dégâts causés par les hanches du plus jeune. Pris de honte, il se retourna subitement, suscitant un haussement de sourcil du concerné.
"Un problème ?"
"Non non euh... Pars devant Ji, je te rejoins. Il faut que... j'aille aux toilettes.", répondit-il en se râclant la gorge.
Le brun, comprenant rapidement la situation, lui adressa un sourire complice et partit rejoindre la tablée.
"Au fond du couloir à gauche. Traîne pas trop, je vais m'ennuyer au milieu des adultes."
Lorsque Jisung quitta finalement la pièce, Minho se précipita. aux toilettes et soupira en verrouillant la porte derrière lui. "Putain me fais pas ça, c'est pas le moment là sérieux...". Il avait beau inspirer et expirer calmement, impossible pour lui de penser à autre choses que leurs corps si proches l'un de l'autre. Avait-il senti quelque chose ? Évidemment qu'il avait compris, c'était un mec après tout. Minho se sentait idiot d'avoir surréagi dans ce moment d'intimité.
Voyant que ses pensées le ramenaient toujours sur les yeux pétillants de son ami et sur ses lèvres, il se résigna finalement à les chasser de son esprit. Il n'avait qu'une option : tenter de jouer la discrétion en la remettant droit, pile derrière la bande élastique de son boxeur. Un petit coup d'œil dans le miroir de la salle de bain. Ni vu ni connu.
Minho redescendit enfin les escaliers et reprit sa place à table, son expression soigneusement neutre. Jisung se pencha vers lui et lui murmura "T'en as mis du temps dis-donc".
"Alors comme ça je t'ai manqué ?"
Le brun ne répondit pas et baissa simplement la tête tandis que sa mère servait le thé. Sous la table, leurs doigts se frôlaient brièvement, comme s' ils ne pouvaient et ne voulaient passer de moment sans entrer en contact.
Alors que la soirée tirait lentement vers sa fin, les discussions des adultes s'essoufflèrent enfin, laissant place à un silence confortable, exprimant la fatigue et la satisfaction d'échanges réussis. Les deux voisins, bien que physiquement réintégrés dans le groupe, restèrent mentalement en retrait, leurs pensées encore emmêlées.
Au moment de prendre congé, les familles échangèrent des salutations chaleureuses et des remerciements pour la soirée. Dans le tumulte des adieux, Minho trouva l'occasion de murmurer à Jisung, "On se voit demain ?"
Jisung, un sourire timide illuminant son visage, acquiesça doucement. "Oui, demain."
Alors que la famille Lee s'éloignait dans la nuit, les regards que Minho et Jisung échangèrent étaient lourds de significations, chacun ressentant l'étrange sensation d'un début qui ne faisait que commencer.
La porte se referma faiblement derrière les invités, laissant chacun des membres de la famille Han vaquer à ses occupations.
Dans sa chambre, Jisung se laissa tomber sur son lit, prit son téléphone et s'empressa d'écrire un message à ses deux meilleurs amis.
Envoyé à 23h17 :
"Les gars ! "
"Un mec hetero ça bande en se frottant à un autre mec ?"
"J'ai besoin de me rassurer !"
Alors le chapitre fais en tout 3752 mots , ce qui fais de lui le chapitre le plus long de cette histoire , en règle générale je ne passe pas la barre de 2700 mots par chapitre mais bon c'est cadeau .😉🙆🏽♀️👏🏾
Ce chapitre c'est le fruit d'un GROS travail d'équipe, 96% de la scène uptuck ( Minho en D) viens d'elle sooo encore une fois remerciez MinhOtaku25 ✨🤍
Et pour ceux et celle qui attente l'évolution du seungIn je vous ai pas oublié .🧘🏾
Surtout je vous remercie de prendre le temps de lire cette histoire , d'interagir et autre . C'est adorable 🤍.
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