⌊ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 𝟷⌉










♪ 𝄞 Heartbreak - Minho ♪ 𝄞





⌊ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 𝟷⌉

Je sortis du bar les larmes aux yeux. Il avait osé me plaquer dans un bistro miteux à l'autre bout de la ville, le pire c'était que je n'avais rien vu venir. D'accord, il passait de moins en moins de temps avec moi, il était de plus en plus rare qu'il vienne dormir à l'appartement. Car malgré notre assez longue relation, nous n'avions jamais sauté le pas. Mais j'étais loin de m'imaginer une scène de rupture autour d'une bière, sur une banquette en mousse avec une odeur d'alcool mélangée à de la friture.

J'étais tout simplement désemparée par cette nouvelle soudaine qui venait de s'abattre sur mes petites épaules. C'était probablement la pire journée de ma vie, je venais de me faire larguer, il pleuvait et je n'avais aucun parapluie. Ma robe en laine était donc trempée comme une éponge. Mon maquillage dégoulinait, mes longs cheveux détachés ruisselaient et je devais prendre le bus.

Je me réfugiai rapidement sous l'abri-bus le plus proche et attendis que le car arrive. Heureusement que j'avais mes écouteurs dans mon sac pour me distraire. Peut-être que la musique m'aiderait à penser à autre chose qu'à la tournure misérable de ma vie. Évidemment, ça n'allait pas être une mince affaire, j'avais le cœur en miettes. Des petits oisillons venaient y picorer et me pincer la poitrine. Chaque petit coup de bec offrait une nouvelle attaque à mon faible organe. Il semblerait qu'on ait puni mon cœur, mais je ne savais pas pourquoi. Il avait déjà tant donné, toujours au maximum, il s'était efforcé d'aimer et d'être pur ; où avait-il échoué ?

Je poussai un long soupir suivi d'un reniflement chargé de regrets, là venait le moment où je commençais à culpabiliser, à me poser une centaine de questions. J'étais sûrement pitoyable à regarder tant mon apparence laissait à désirer. Et oh mon Dieu ! Je me mettais à pleurer et à exposer mon gros chagrin en public. C'était tout moi. J'étais parfois beaucoup trop extravertie avec mes émotions que cela en devenait gênant pour les personnes de mon entourage, bien qu'ils aient l'habitude. Je pouvais donc comprendre que les gens dans la rue se mettent à me dévisager. Mes hoquets devaient également perturber ceux qui croisaient mon chemin.

Mais tous ces petits détails étaient bien dans les dernières de mes préoccupations, car si effrayant que ça ne puisse paraître, j'avais une vie à reconstruire. Je venais en même pas quelques minutes de perdre tous mes repères. Je me rendis alors compte qu'il était fou à quel point on pouvait dépendre d'une personne. Et j'étais moi aussi tombée dans le piège.

Fort heureusement, le bus arriva. Je montai rapidement pour éviter de me mouiller encore plus, mais surtout, car je mourrais de froid et je souhaitais m'asseoir. Je ne savais pas si mes jambes allaient être capables de me supporter encore longtemps tellement elles tremblaient.

Je pris rapidement place sur un siège vide, je fis attention à ne pas glisser sur le sol mouillé avec mes bottines. Une fois assise, j'en profitai pour sortir un mouchoir de mon sac, le bus redémarra.

Je me laissais aller dans le fond du siège tout en appuyant ma tête contre la vitre. Je tentais de distinguer l'extérieur, mais rien de visible. Il faisait nuit et les gouttes de pluie couraient sur le carreau, il pleuvait toujours des cordes dehors.

Pendant que je fouillais de nouveau dans mon sac, le bus freina d'un coup. Au même moment, les lumières s'éteignirent plongeant le monde dans le noir. À l'arrêt, le silence régnait désormais dans le car. Le chauffeur ne fit rien, il ne remit pas le moteur en route, ni les lumières. Je fronçais les sourcils.

Sans nous prévenir, il redémarra enfonçant brutalement la pédale d'accélérateur. Je me retrouvai projetée contre le dossier du siège, surprise, je lâchai mon sac par terre. 

Tout s'enchaîna rapidement, le bus commença à faire des accrochages, il se balança de tous les côtés. C'était comme s'il roulait très vite, je sentis le sol se dérober sous ses grandes roues. Je tombai à terre violemment, le bus venait de heurter quelque chose. Tout bougeait, les lumières sorties de nulle part se mettaient à clignoter semblables à un signal d'alerte. Mon corps se cogna contre une barre et le car se pencha vers l'arrière. J'aperçus des gens glisser comme moi, tentant de s'agripper à quelque chose.

Ma tête cogna violemment contre le sol alors que le bus s'écrasa lourdement, entrainant avec lui d'horribles bruits, des cris, des larmes, des visages apeurés.

Je sentis un liquide chaud se répandre dans mes cheveux encore mouillés. Les vitres éclatèrent propulsant des centaines de débris de verre sur les passagers à terre. Certains inconscients, d'autres en état de choc. Un se planta dans ma cuisse, s'ajoutant à la douleur de mes membres qui s'étaient cognés contre toute sorte de choses dans le bus.

Mes yeux commencèrent à se fermer, je n'arrivais pas à lutter contre cette chose étrange qui prenait possession de mon corps faible et torturé. Je souffrais tellement, et je ne comprenais pas ce qui était en train de m'arriver.

Je vis à la dernière seconde, un regard glacé, un homme à la peau si blanche, aux yeux verts. Ses cheveux étaient d'un noir intense comme je n'en avais jamais vu. Il était si beau, avant que je succombe, il m'offrit le plus inattendu des sourires.

Un sourire rassurant, un sourire sincère, un sourire qui resterait sans doute gravé à jamais dans ma mémoire.

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