Mirage de sang.

Je regardai chaque visage, un par un, imposant violement ma présence. J'aimais l'intimidation que je créais en chacun des hypocrites dans cette salle. Commençant par docteur Xavier que je dévisage un petit peu plus longtemps que les autres. Il étouffa, tirant désespérément sur sa cravate.

Ridicule.

La salle était mise dans le noir, la seule lumière était dirigée vers moi me carburant avec une puissance extasiante. J'avais maintenant le pouvoir sur eux tous. Ils ne voyaient plus que moi et j'étais prête à tous les aveugler.

J'avance d'un pas vers le micro et l'encercle aves mes doigts. Je ferme mes yeux en ressentant la froideur du métal contre ma peau, calme ma respiration et les rouvre, affichant mon sourire le plus satanique.

Que le show commence.

_ Bonsoir mesdames. Bonsoir messieurs, commençai-je de ma voix la plus sensuelle appelant directement à la provocation. Il n'est point nécessaire de me présenter puisque Mme Arnauld l'a si bien fait. Je pose mon regard sur la femme de Xavier qui partageait avec un moi un sourire innocent et encourageant. J'eus presque de la pitié envers elle. Cependant, elle a échoué à décrire véridiquement la biographie de mes parents. Paix soit sur eux.

Les murmures débutèrent et les regards curieux se multiplièrent m'étirant un léger sourire au coin.

_ Mes parents avaient certes laissé une trace dans ce monde, toutefois c'était loin d'être leur but. Ils espéraient aller bien au-delà d'une trace et durant des années de recherches, ils travaillaient d'arrache-pied pour sauver les centaines de vie qui sont chaque jour torturées dans ce putain d'hôpital, se soumettant à des chimiothérapies qui vident leur poches ainsi que leurs âmes jusqu'au dernier souffle. Des efforts vains puisqu'une main inconnue est venue les brûler, littéralement, ne laissant derrière que cette trace que vous louer tant.

La surprise, l'indignation s'immisce viscéralement dans les rangs de la salle. Les visages perdent le masque de compassion qu'ils portaient depuis le début de soirée et leur vraie nature, vicieuse revient au galop.

Le brouhaha s'installe sur la salle. Je tapote sur le micro incitant au silence que je reçois aussitôt.

_Pourquoi êtes-vous si choqués ? Vous croyez sérieusement en cette blague pourtant si amère que mes parents étaient brulés suite à un malheureux accident au laboratoire ? Mes parents étaient tués, brulés sans aucune once d'humanité ! La clé où se trouvait toutes leurs recherches a été volé de l'intérieur de notre putain de maison. Arrêtez votre hypocrisie pour une seconde et au lieu de dépenser votre argent sale sur des soirées arosés et des gâteux qui ont le gout de vos excrétions. Financez la continuité du projet de mes parents ou essayez de trouver ceux qui les ont tués.

La malice avait quitté ma voix ne laissant place qu'une colère lancinante qui faisait maintenant vibrer toutes les cellules de mon organisme. Je haïssais chaque âme présente dans cet hôpital et j'étais prête à mettre le feu dans cette salle, et si ce n'est pas avec mes mains, ce serait avec ma langue.

_ Maintenant que vous avez ôté vos masques d'hypocrisie, levant le voile sur les secrets obscures que cache ce si respectable hôpital. Commençant d'abo-.

Soudainement, le micro chuta de mes mains dans un bruit strident tandis que mon corps de la tête aux pieds commença à convulser, silencieusement.

Il était là.

Son aura me gifle.

Son énergie m'étreigne.

Rien d'autre n'existait.

Il était au fond de la salle, vêtu comme dans mes souvenirs par cette capuche noire qui cachait son visage.

Il paraissait comme un mirage dans un Sahara sanglant. Un mirage que je suivrai quittes à tomber violemment dans le piège.

Sans le quitter des yeux, par peur qu'il disparaisse, je descends maladroitement de la scène et aussitôt il me tourna le dos sortant fissa de la salle.

Il me fuyait.

Séraphin me fuyait encore.

Isaac appelait mon prénom plus qu'une fois. Derrière moi, Mme Arnauld avait repris le micro bafouillant des excuses au public. Or, plus rien ne pouvait acheter mon attention, j'étais attirée à l'instar d'un aimant vers cette âme mystérieuse apparue soudainement dans l'obscurité.

Je quittai ma lumière chaude et m'entraine avec lui dans le noir froid, les yeux fermés.

Je le suivais dans le couloir en courant avec mes talons qui me déchiquetaient la peau des pieds.

_Attends ! lui criai je alors qu'il marchait très vite sans se retourner une seconde, se dirigeant vers l'ascenseur.

Je ne vais pas te perdre. Pas une seconde fois.

J'enlève mes satanés talons et courus plus vite or mon inconnu avait  les jambes beaucoup trop longues et d'un coup d'œil, il était déjà à l'intérieur de l'ascenseur.

À peine voulus je le rejoindre que les portes métalliques se ferment sur mon visage après qu'il m'ait offert un sourire au coin glacial au-dessous de son capuchon me frappant brutalement au visage.

Il avait interagi avec moi...

Pour te déstabiliser, espèce de conne.

Je me reprends vite, chasse son sourire de mes yeux et me dépêche vers les escaliers que je cavale d'une vitesse dont j'ignorais que mon corps en était capable.

Arrivés à l'étage, je le vis sortir par la porte principale dans l'hôpital.

Pas aussi vite, mon grand.

Je quittai les quatre murs blancs à mon tour et le suivis au parking. Le connard était doté d'une vitesse surnaturelle. C'était une course injuste alors je décidai de tricher un peu...

Je prends un de mes talons, vise proprement son mollet,et tire.

Bingo.

Un râlement fort et virile sort de la bouche de mon inconnu et ce fut une délicieuse mélodie pour mes oreilles.

Mon coup le freina me permettant d'arriver enfin à son niveau.

Il avait la tête baissée et la main sur son mollet qui saignait, décorant son jean bleu par une jolie tache rouge.

_Plus tu me fuiras. Plus tu saigneras, lui murmurai je en m'accroupissant le plus sexuellement possible pour prendre mon talon qui était juste à côté de son pied.

Je ferme les yeux, jouissant de la proximité de nos deux corps.

Son aura était pareille que dans mon souvenir, réconfortante et possessive. Je voulus l'imprégner dans ma peau.

Je me levai au même moment qu'il leva les yeux. Ils étaient d'un vert gris joliment illuminé par la douce lumière lunaire. Son regard me frigorifie, réduisant en cendres toute ma confiance.

Je n'arrivais pas à décrypter aucun sentiment dans ses prunelles. Il ne dégageait aucune émotion et c'était presque effrayant. Il me regardait par le haut, exposant sa dominance et réveillant une nature soumise cachée bien profondément dans mon âme

_Ne cherche pas trop le serpent, tu risques de te faire mordre.

Sa voix était un murmure envoûtant qui caressa doucement mes oreilles tel un baiser furtif.

Plus aucun doute, c'était bel et bien Séraphin que j'avais devant moi et je risquai un prompt arrêt cardiaque. Mes lèvres étaient maintenant plus sèche qu'une terre déshydratée. Mon corps quant à lui, ne supportait même plus son poids et menaçait de me lâcher dans les secondes qui suivent.

Sa présence était à l'instar d'un venin qui s'immisçait dangereuse dans mes veines, et pourtant, seul lui avait son antidote.

Il me tuait et me soufflait la vie au même temps.

_ Enlève ton capuchon, le suppliai-je en m'approchant de lui jusqu'à ce que seuls quelques maudits centimètres séparent nos visages.

Un rire machiavélique fit la male de sa bouche me secouant par des milliers de spasmes.

_Je te connais ? me demande-t-il en inclinant sa tête pour mieux m'analyser, tandis que moi, je n'avais accès qu'à la moitié de son visage.

Je ne me remettrai plus jamais de sa voix.

_ Enlève ton capuchon, répète-je ignorant sa question.

_ Sinon quoi ?

Son ton était espiègle me faisant hésiter entre gifler la ruse hors de son corps ou de l'embrasser faisant taire sa malice.

_ Sinon mon talon visera une partie bien plus précieuse que ton mollet.

Un sourire franc s'étira de ses lèvres faisant chavirer mon cœur à l'instar d'une gamine devant un clip de Justin Bieber.

Et contre toutes attentes, il obéit.

Saperlipopette.

Son visage était un tableau d'une rareté. Ses traits fins et délicats sont parfaitement taillés par les mains de dieu, une perfection qui  défie le temps et transcende les époques.

En contraste, ses cheveux ébènes  était telle une nuit sans fin dont je voulais plonger mon doigt et mon âme. Ses boucles étaient subtiles et soigneux malgré le fait qu'il ne semblait pas les coiffer pour autant.

Sa beauté défiait le superficiel. Il faisait de ses grains de beauté éparpillé joliment sur son visage des diamants noirs sur une soie de peau aussi lisse que la robe que je portais. Une soie de chair que je vendrais corps et âme pour frôler.

Ses yeux, beaux émeraudes, deux joyaux précieux avec un éclat magnétique qui transperce l'âme, ne laissant que lambeaux dans son chemin.

Ses iris aussi profondes que la mère sauvage dans les nuits les plus froides étaient encadrés par de long cils sombre, qui les font ressortir avec une clarté cristalline. Sous la lumière de la lune qui nous unissait sous son halo, ses pupilles étaient très dilatés, choisissant de me tenir comme otage.

Devant moi était dressé le plus bel homme que mes yeux aient pu goûter.

De sa magnificence, Séraphin lui-même serait jaloux de sa beauté qui dépassait l'angélisme. Aussi brutale que douce, l'ange et le démon se sont alliés pour la former au milieu de cette guerre mortifère qui les unis.

_Touche moi, gémissais-je, désespérée.

J'étais une assoiffée et seul son corps pouvait me rassasier.

Ses sourcils se rejoignirent et l'incompréhension décore ses jolis diamants verts. Il me scrute silencieusement des hauts de son mètre quatre-vingt-dix. Il dérobait tout l'air qui m'entourait faisant de sa personne ma seule source de vie.

Je fais un nouveau pas en avant jusqu'à ce que nos poitrines se retrouvent. Jusqu'à ce que nos cœurs se battent à l'unisson.

_ Touche moi, réitéré-je, douloureusement.

Il pince sa lippe inferieure, ne bougeant d'un poil sans ciller gardant ses yeux enfouis dans les miens, puis d'un mouvement délicat, il lève sa main aussi lentement que la mort qui arrache l'âme et pose le dos de sa main sur ma joue m'arrachant un hoquet.

Flammes.

Cris.

Brûlure.

Feu.

Mort.

Dès que son toucher aussi froid que la glace rencontre mon épiderme, toute cette nuit sanglante se rejoue en Leitmove dans ma tête encore plus affreuse, encore plus atroce.

Je m'arrache brutalement de son toucher, brulée jusqu'à l'os. 

Je le dévisage maintenant, ébahie et ahurie, bloquant sur ses yeux qui ne me paraissent maintenant plus qu'une essence de feu et de larmes.

_ Alora.

Mon prénom sorti de sa bouche m'arrache un nouveau hoquet qui se suit par une crise de larmes et convulsions.Je ravale tous les pas que j'ai moi-même initié à sa direction, m'éloigne sans me tourner le dos par peur qu'il me brûle une nouvelle fois.

Le mirage si alléchant n'était en réalité qu'un schéol brulant.

Tout ce qui se passa après échappa de ma conscience. Je le quittai et il n'essaie même pas de me retenir.

Je ne savais ni quel bus avais-je pris.

Ni comment étais-je arrivée à Saint-Jules.

Ni combien d'appels manqué reçu je d'Isaac.

Ni pourquoi j'étais devant cette maison bleue qui somnolait.

Je toquai une fois, deux fois sur la porte en bois et le visage endormi d'Aylan se montra. Son regard afficha la surprise et la compréhension tandis que le mien appelait à la détresse.

_Baise moi Aylan jusqu'à ce que son souvenir s'arrache de mon âme.

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