~Chapitre 4~
J'étais à nouveau seule, confrontée à moi même. Je penche la tête de gauche à droite, ferme les yeux, m'allonge sur les coussins qu'Elliot avait laissé, pour finalement me relever. Je ne savais pas quoi faire, mais je ressentais une énergie qui ne m'était pas présente auparavant. Arrivée ici, j'étais amorphe. À présent, je me sens beaucoup plus rassurée.
Je sais qu'il va me nourrir, qu'il m'apportera ce dont j'ai besoin. Quand j'y réfléchis, cette ambiance me paraît telle que celle dans une prison.La seule différence : je n'ai pas commis de crime. M'enfin, je sais que ma personnalité égoïste peut-être une cause, mais jamais je n'aurai mérité ça. Enfin, je l'espère. Ils auraient très bien pu en choisir une autre à mon avis.
Je baissais alors la tête et observais les chaînes à mes chevilles. Je les touchais du bout de mes doigts, elles n'étaient pas très solide. Sur ma cheville droite, où deux tours de chaîne l'entourait, se trouver un petit cadenas. Je ne l'avais pas encore remarqué. Mes doigts passèrent au dessus, une idée me passa par la tête. Au bout de quelques secondes d'hésitation, j'abandonne. Il n'y avait pas moyen d'essayer quoi que ce soit, de toute façon, Elliot avait dit qu'on été bloqué ici.
Si jamais je m'évadais, ils sauraient nous retrouver. D'abord, comment avaient-ils nos informations ? Le doute d'avoir été choisie parmi d'autres prit de l'avance dans mon raisonnement. Mais ce n'était pas le moment de culpabiliser. Sachant que ça ne servait à rien, je tentais quand même de tirer un peu sur les chaînes. Mais je ne pouvais pas bouger énormément mes mains, car des chaînes retenaient mes poignets. Je les regardais elles aussi.
Je tentais de les faire glisser un peu, mais elles me seraient très fort. L'une glissa enfin, et ma peau était rouge. Ils y avait aussi quelques boutons qui se formaient sur ma peau : ces chaînes n'étaient pas désinfectées. Je détestais ce manque de propreté. Quand j'y pense, prendre une douche me manque. Dormir dans mon lit me manque. Même faire la cuisine et le ménage chez moi me manque ! Me lever le matin, me préparer pour l'université. Partir en voiture, avec Blink-182 à fond, arriver avec un peu de retard... Passer ma journée à suivre des cours sur l'art. Et mes peintures... je me souviens de ce tableau que j'ai peint il y a quelques jours je crois.
J'y avait placé au premier plan une petite fille qui va pour la première fois à l'école. Ses parents lui disent au revoir, mais elle ne les regarde pas. Elle est de dos, elle regarde sa maîtresse et les élèves dans la cour. Ce tableau, il représentait exactement l'abandon que j'avais fait auprès de mes parents l'année dernière. Têtue, j'ai préféré m'en aller dans l'état de New York pour faire mes études d'arts que de rester près de ma famille.
Je vous assure, il y avait une très bonne université près de chez moi. Mais j'avais envie d'être seule, allez savoir pourquoi... Et c'est ce que je suis aujourd'hui. Seule. Je n'ai même pas vraiment d'amis ou de connaissance, ne serait-ce que mes collègues de la fac. Maintenant, personne ne viendra me chercher. Car je me suis fais détester.
***
- Merde elle dort déjà...
J'entendis une voix grave juste en face de moi. Je venais à peine de m'endormir, je n'arrivais pas à rouvrir mes yeux.
- Oui.
- Tu parles en dormant ? me demanda t-il en voyant que je gardais les paupières fermés.
Je lui répondis d'un geste de la tête. J'entendis ses mouvements, sûrement devait-il s'asseoir. Quand j'ouvris les yeux, je le vis fixer mes pieds. Moment un peu gênant à mon goût. Il ne détachait pas son regard, j'attendis une réaction de sa part. Qu'est ce que mes pieds pouvaient bien lui-
- Tes pieds sont violets, j'aurais dû t'apporter une couverture.
Je les regardais à présent. Je comprends mieux.
- Le sol est gelé, chuchotais-je.
Il le toucha de ses mains. Il les retira un instant après.
- C'est fou.
Je ne répondis pas, ne fis aucune expression. Ce que je voulais, c'était mon repas. Mais je n'osais pas lui demander.Je dus attendre une dizaine de minutes je crois, avant qu'il m'apporte deux sandwichs.
- Merci.
- Si tu me remercies à chaque fois que je t'apporte de la nourriture, ça va pas le faire.
Je pris le temps de réfléchir à ce qu'il venait de dire. Pour une fois que je disais merci, il n'était pas satisfait ? Décidément, je ne comprends pas les gens. Comme la dernière fois, je mangeais en silence. Il ne me regardais pas, le regard distrait par ses pensées. J'avais l'impression qu'Elliot était dans un autre monde. Profitant du calme du moment, je l'observe alors. Il portait le même jean noir troué que la veille, et encore la veille. Il avait changé son haut et portait une veste marron, tachée sur le côté, et avait remonté sa capuche. Je ne pouvais plus voir ses cheveux. Son regard venait de se fixer sur le mur de gauche. Remarquant que j'avais arrêté de manger pour le concentrer sur lui, je repris une bouchée de sandwich.
- C'est toi qui les as fait ? cassais-je le silence.
- Ouais, désolé.
Il posa à peine ses yeux sur moi.
- Pourquoi tu t'excuses ?
J'hausse les sourcils.
- Ils sont comment ?
- Parfaits. Enfin, je ne sais plus ce qu'est la bonne nourriture mais, ils sont mangeable.
- Tu dis ça pour être gentille, sortit-il alors.
À mon propre étonnement, j'étais sincère.
- Non, je le pense vraiment.
- Hm, répondit-il en guise de réponse.
Je finis mon deuxième sandwich dans le même silence que d'habitude. Je ne sais pas si j'appréciais ce manque de discussion, mais rien que sa présence me suffisait. Nous n'avions pas discuté plus avant que je m'endorme. Je ne faisais rien, je ne bougeais plus et j'étais fatiguée, allez comprendre comment !
***
Je me réveillais, ouvrai les yeux puis me relevai. Je déplaçai un coussin. Je faillis laisser échapper un cri quand je vis quelqu'un allongé en face de moi. Mais ce n'était autre qu'Elliot. Il dormait à points fermés, sur le côté. Sa tête était soutenue par son sac a dos. Il s'est sûrement endormi ici. Bougeant un peu mes membres pour m'étirer comme je pouvais, je remarquais qu'il y avait une couverture noire sur moi. Je ris doucement. Elliot était aller la chercher pour moi. Le voyant dormir, la respiration silencieuse, je pris la couverture en laine et la déposai sur le corps d'Elliot. Vu comme ça, il n'avait pas l'air très grand.
Le soleil commençait à s'installer dans le cabanon et l'air devenait plus agréable. Je plaçais un coussin dans mon dos et m'appuyais contre le mur. Avec le coussin, c'était beaucoup mieux. Pendant un moment, j'observais le garçon : se décidera t-il à me libérer ? Je ne vais pas me plaindre de l'attention qu'il me porte, mais j'aimerais tout de même sortir d'ici. J'espère que je ne finirais pas ma vie ici ! J'ai encore beaucoup de choses à faire, il me semble. Finir mon Master, me trouver un compagnon et trouver un emploi. Je manquais d'ajouter de récréer mes liens sociaux, mais cela me semblait une mauvaise idée.
Pourquoi ce tel pressentiment ? Pourquoi cette volonté d'être seule et de ne pas me laisser guider, ou aider ? Maman et Papa étaient très présents pour moi. Mais j'étais une petite peste, trop habituée à la fortune sûrement, je ne les mérite pas. Je ne retournais plus les voir après ce que je leur ai fait.
Je me demandais quand aura lieu le retour des scientifiques, ce qui me fit penser aussi à la date. En plus de ne pas connaître l'heure, je ne savais pas quel jour nous étions. Je ne me souviens que d'avoir raté mon examen, d'avoir claqué la porte de mon Audi avant de me retrouver juste ici. Tout un tas de pensées s'ajoutaient quand j'entendis la respiration régulière d'Elliot s'arrêter. Il ouvrit alors les yeux, regardant un peu autour de lui. Je ris quand il remarqua qu'il était rester dormir ici.
- Salut, dis-je.
Il passa une main dans ses cheveux histoire de les remettre un peu en place. Puis il me regarda, essaya de sourire (parce qu'il avait, visiblement, un peu de mal) et se leva furtivement.
- Il faut que je m'en aille, et vite, s'affola t-il vérifiant ses affaires.
Il remettait son sac sur son dos quand nous entendions des bruits de pas et des paroles. Et nous savions tout les deux qui cela pouvait être : les scientifiques.
"Merde" l'entendis-je dire à plusieurs reprises.
- Va te cacher !
- Où ? Se peut-il à chuchoter.
C'est alors qu'on aperçut Daisy accompagnée de ses deux collègues.
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Hello ! Je tenais à vous annoncer que je suis en pleine création d'un trailer pour cette histoire. Je le publierai dans quelques jours avant le début de l'histoire ! Au passage, je vous souhaite bonne lecture, en espérant que cette histoire vous passionne !
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