~ Chapitre 16 ~

- Quoi ? m'écriais-je.

Les larmes me montaient déjà aux yeux, je savais que Daisy ne plaisantait pas. Pas Elliot, non... Je ne voulais pas le perdre, lui ! Il était mon seul repére dans toute cette histoire, et j'avais aussi peur qu'il n'arrive plus à se débrouiller sans ce job ! Je regardais la scientifique les yeux lui projetant des flammes. Je voulais la tuer.

- N'en fais pas tout un plat, chérie, il ne se faisait pas assez respecté par une jeune fille comme toi, il n'était pas assez dominant. Et les employés inutiles, nous, on les met à la porte. Tu nous en excuseras, expliqua t-elle.

Je baissais la tête, tremblant à nouveau, les yeux grands ouverts. Je restais longtemps comme ça, à fixer un point et remettre les idées en place dans mon esprit. Je détestais cette femme ! Je repensais au séjour qu'elle me proposait au laboratoire, me rappelais de l'homme gentil là bas. Je relèvai la tête et lui souris :

- Et bien, détachez moi, j'ai hâte de retourner au labo !

La docteure haussa un sourcil, je gardais mon sourire le plus longtemps possible, juste pour me moquer d'elle. Connasse, je me dis.

C'est ainsi que je me retrouve à l'arrière d'une voiture noire, avec au volant un des hommes qui m'était encore inconnu, Daisy à la place du passager. Un homme était de l'autre côté de la banquette, il ne lâchait pas le regard sur moi, c'était presque oppressant. Je regardais alors le paysage, nous passions juste derrière Lake Placid. Si seulement nous étions plus près, j'aurais pu faire des signes à des habitants, peut-être ? Quelle idée !

La route était d'un goudron abîmé, et les bosses furent douloureuses. Le trajet fut plutôt long, j'aurais estimé une bonne heure, à vive allure. J'aperçu enfin les grands murs du laboratoire, Un agent m'ouvrit la porte, alors que mes yeux tentaient de se refermer, la fatigue me parvenant déjà.

- Plus confortable que la camionnette, je suppose ? me demanda Daisy à ma sortie du véhicule.

Je la regarda intensément, avec toute la haine présente dans mon corps, et l'ignora. Je suivis alors les scientifiques jusqu'à une sous-entrée, derrière le laboratoire. Sûrement pour ne pas qu'on se fasse repérer. Nous montions alors au premier étage, lequel on me fit visiter. Daisy me montra ma chambre, que j'allais devoir sûrement partager, avait-elle dit. Je ne l'espérais pas !

J'entrais alors dans la petite pièce aux murs sombres, m'assis sur un des lits d'hôpital, grinçant au passage. Je l'imaginais alors dormir dedans, ce cpnfort que j'avais oublié, avant de parcourir la chambre des yeux. Il y avait une salle de bain, je me levais alors pour la visiter. Elle n'était pas très grande, contenait une douche et des toilettes. Il se trouvait également un lavabo, en piteux état à mon avis.

Un des hommes me rappelle, et me demande de les suivre. Il n'y avait rien à faire ici, mais j'espérais m'y sentir mieux qu'enchainée dans une forêt... Je ne dis pas un seul mot quand on me fit entré dans une salle, où on attendit quelques minutes avant de passer. Au bout de la file, il fallait, en fait, enregistrer son empreinte.

La femme en blouse blanche me salua puis me demanda :

- Tu dois êtres Amber, c'est ça ? Bienvenue au laboratoire, ne t'en fais pas, tout va bien se passer.

Elle m'offrait un sourire peu crédible dans ces conditions. Je la regardais sans lui répondre, peu expressive. Les scientifiques à mes côtés me demandèrent de poser ma main sur l'appareil. Encore une fois, je me demandais qu'est ce que je faisais ici... Tout le long de la visite, je ne fis que penser à mon grand espoir de revoir cet homme, qui s'était occupé de moi là fois dernière.

Nous étions dans le couloir, en direction de ma chambre, et j'étais encore entourée par mes gardiens. Ils me mettaient la pression et ne faisaient qu'alimenter la haine que je retenais à l'intérieur de mon corps. Si j'avais plus de forces, que je n'étais pas dans cet état là, je me serais retournée, je les aurais assommé. Mais encore une fois, quelle idée j'avais... Ça serait impossible, voyons !

***

Toc toc toc.

J'étais étendue sur le lit quand on toqua à la porte de ma chambre. Je me lèvai alors, et vins ouvrir. Quelle surprise quand je tombais sur une nouvelle inconnue! Je lis sur sa petite étiquette Gabrielle. Enchantée... Ne vous faites pas détester vous aussi, j'avais envie de lui dire...

Elle m'amena jusqu'à une sorte de réfectoire, qui n'était en fait que la cantine de l'hôpital. L'heure était venue de prendre le déjeuner. La pièce n'était pas très grande et se trouvait être plutôt déserte à mon goût. Toutes les personnes internées ici avaient l'air d'être un peu perdu, ce qui me rassura.

Je passais mon empreinte afin d'accéder à la cafétéria. Gabrielle me guida et m'expliqua le fonctionnement en détail des repas, je ne l'écoutais que d'une sourde oreille, j'étais ailleurs. Je pensais à Elliot, à mon gardien, à mon ami que je n'allais peut être plus jamais revoir. Qu'avait t-il fait pour se faire virer ?

En tout cas, une chose était sûre, il n'a pas démissionné. J'avais juste peur que ce soit de ma faute, et si c'est le cas, je m'en veux déjà, peu importe l'histoire...

- S'il vous plaît, Amber, allez vous asseoir avec les autres, répèta la docteure d'une voix lointaine.

Je parcourais du regard les quelques tables rondes, quelle envie débordante j'avais de rejoindre ces inconnus ! Je ne m'y pressais donc pas, j'avançais à pas lents pour que Gabrielle s'éloigne enfin, et quand je n'eus aucun personnel en vue, j'en profitais pour me faufiler dans le couloir, et regagner ma chambre. J'avais encore mon plateau en main, et circulant dans le dernier couloir, je tombanez à nez avec l'homme de la dernière fois. Un sourire s'afficha alors sur mes lèvres.

- Oh, Amber ! Tu es de retour ? J'espère que tu vas bien. Tu ne prends pas ton déjeuner avec les autres ?

Je grimaçais pour lui faire comprendre mon refus.

- Pas vraiment. J'avais pas envie d'être ici, j'avais pas envie d'être séquestrée et j'avais pas envie de faire ces expériences, non. Mais personne ne m'a demandé si je voulais, de toute façon.

Sur ce, je traçais jusqu'à ma chambre, sans attendre une réponse du gentil docteur, dont j'ai seulement vu l'hébêtement, suite à ma phrase. Je posai le plateau sur mon lit, retournais fermer la porte. J'étais bien mieux ici, toute seule, sans toute cette pression et ces gens venant de nulle part. Seulement, je ne savais pas que c'était interdit, et quand on vint toquer à ma porte...

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