J'ouvrais les yeux dans une nuit encore sombre, un silence inquiétant régnait dans la forêt.

Je me secouais un peu, retournant la tête de l'autre côté. Je tremblais, j'avais si froid. Je refermais les yeux mais impossible de me rendormir, j'étais trop soucieuse à l'idée d'être perdue.

Après tout, ce n'était pas la plus grande forêt du monde, j'allais bien pouvoir m'en sortir ! Reste à espérer...

C'est une nuit difficile à laquelle j'eus affaire. Toutes les deux minutes, je sentais un insecte poser ses pattes sur ma peau. Et les feuilles faisaient un bruit désagréable cause du vent.

Déçue de m'être réveillée, je regardais un peu au sol. Je ne voyais plus rien de plus que du noir. Pas une ombre distinguable. Bon point, personne ne pourra m'apercevoir perchée en haut de cet arbre.

***

- AMBER !!!!

Une voix lointaine se fit ouïr aux alentours. Mon esprit à moitié endormi reconnut la voix grave d'Elliot.

Le soleil était apparu, nous devrions être le matin. Oubliant que j'avais escalader plusieurs branches pour monter dans l'arc, j'ai sauté du tronc.

- Aaah !

Ma chute effectuée, j'étais allongée sur un sol parsemé de feuilles. Atterrissage particulier, je l'avoue.

Je touchais ma cheville droite, où la douleur était revenue.

- Merde...

J'avais encore pris un coup là où il ne fallait pas !

Je donnais tous mes efforts pour me relever, mais je savais que je n'y arriverais pas. J'entendis à nouveau le voix d'Elliot crier mon nom.

- Je suis là ! criais-je, toujours à terre.

Allait-il m'entendre ? Je n'en étais pas vraiment sûre. Je continuais à crier plus fort encore.

Quand j'entendis ses pas dans les feuilles, je souris et parcourus le contour de la forêt des yeux : je le trouvais derrière moi.

- Amber ! Amber tu es là !

Mon gardien s'approcha de moi, s'accroupit à mes côtés et comprit que je souffrais, face à ma mine défaite.

- Tu t'es fais quoi encore ?

- Je suis tombée de l'arbre, je répondis coupablement dans un rire nerveux.

Il s'empara de ma cheville, je n'étais pas sûre mais il avait l'air de rappeler de l'opération.

- Euh... Je vais devoir te porter.

J'hôchai de la tête pour répondre à son affirmation.

- Je suis désolée... m'excusais-je pendant qu'il me prenait pour me porter.

- Hum... déclare t-il avec difficulté. C'est pas grave. Mais je sais pas vraiment où on est, ducoup...

- Quoi ?! m'écriais-je surprise.

Ma tête collée à son torse, il baissa le regard vers moi. Il était si beau vu sous cet angle, mais ça me surprenait de le voir aussi propre et aussi arrangé. Et j'en viendrais presque à dire que ça me dérangeait.

- Excuse moi de t'avoir chercher toute la nuit ! ironisa t-il relevant la tête pour regarder où il allait.

- Non, mais... je t'en remercie...

Il reposa son regard sur moi et je lui offrais un sourire sincère. Il continua à marcher, me portant dans ses bras, un peu comme une princesse.

- La forêt est aussi grande que ça pour qu'on puisse s'y perdre ? demandais-je à Elliot.

- Surtout qu'il y a des arbres tous identiques oui ! J'ai cru que je t'avais perdu ! Pourquoi t'es parti ?

Son ton furieux revint, mais j'y étais étais habituée que je lui répondis comme d'habitude.

- Excuse moi. Tu m'as repoussé quand Daisy t'as appelé, et tu me connais... Quand tu me laissés m'évader de cette prison, je me sens si bien que j'en perds la raison.

Il soupira avant de me poser au sol. Il bougea ses bras, je comprends que je suis plutôt lourde pour lui. Cest à peine si il faisait mon poids, Elliot avait un corps qui paraissait si fragile... C'était presque mignon, mais quand on connaissait son histoire, on avait plus pitié qu'autre chose.

- Je t'avais pas demandé de t'en aller aussi loin, tu nous as mis dans une de ces merdes... Et désolée, je dois faire une pause, expliqua t-il s'asseyant au pied d'un arbre.

Il m'avait posé au sol, allongée sur de l'herbe et des feuilles orangées.

- Elle est courant ?

- Bien sûr que non ! s'écria Elliot presque en riant. Mais si elle nous cherche et qu'aucun de nous ne répond... Tu ne sais pas ce qui peut arriver.

- Si si, je sais... Il faut que... Elliot ?

Le garçon n'avait plus l'air de m'écouter attentivement, il observait à présent son téléphone.

- T'as de la chance elle m'a pas encore appeller ! sourit-il.

Je lui renvoie son sourire.

- Par contre je suis sérieuse, il faut que je te parle ! insistais-je.

Il lâcha son téléphone sous ma voix venant de s'élèver.

- Je t'écoute ?

- Au laboratoire où ils m'emmènent, j'ai pu assister à une conversation entre Daisy et ses collègues.

Elliot fut soudain captiver par mon récit et me demanda aussitôt la suite.

- Ils parlaient d'expérience, et comme quoi les choses ne se passaient pas comme prévu. Daisy avait dit 2 sur 5, tu t'occupes d'autres personnes dans le même cas que moi ?

- Bien sûr que non ! répondit Elliot en fronçant les sourcils. Je pense que de toi c'est déjà pas mal.

- Ah bah merci...

Il ria puis regarda en l'air.

- Pas dans ce sens... Je pense que c'est déjà affreux la situation qu'on est en train de vivre, non ?

- La situation que JE vis, oui ! modifiais-je.

Mon ami me lança un regard haineux. C'est reparti...

- Tu changeras pas, c'est fou !

Il se releva, se prépare à s'en aller.

- Ça me rend pas heureux de savoir que je me fais payer pour séquestrer une femme qui sert sûrement de cobaye à des malades mentaux. Arrête de penser qu'à toi, vraiment.

Il se retourna et fit quelques pas avant que je ne l'appelle.

- Elliot ! S'il te plaît ! Je ne peux même pas marcher ! Reviens !

Il se retourna suite à mes appels, je lui adressais un sourire, toujours aussi coupable que d'habitude.

- Tu m'énerves vraiment...

Je crois qu'il n'était pas très sérieux et qu'il ne pensait pas vraiment ça car il me repris dans ses bras. Je ne redis pas un mot du trajet, tentant de me faire discrète.

On s'arrêta encore maintes fois, il regardait souvent son téléphone. Ça commençait à devenir long autant pour moi que pour lui.

Quand je vis son visage s'éclaircir, le mien fit de même.

- C'est bon, je vois où on est !

Il m'avait presque lâché lorsque qu'il s'était écrier cette phrase. Je sentis son cœur battre un peu plus vite, juste contre moi. Il était si chaud. Comment faisait-il ? J'étais si gelée au contraire !

Il accéléra le pas jusqu'à qu'il m'annonça notre arrivée. Je reconnais les arbres entourant le cabanon, je souris sans le vouloir.

Je ne voulais pas vraiment retourner ici, mais j'étais tout de même soulagée, malheureusement.

Après qu'Elliot m'est déposé dans mon antre de pierre, il souffla. Sa force était était saturée. Je pouvais comprendre.

Je me réfugiais dans le coin avec les coussins et me recouvrai de la couverture, restée là.

Après de nombreux étirements Elliot se décida à me remettre les chaînes. Je n'attendais plus qu'une chose, que occasion se présente à moi pour que je puisse sortir de là.

J'étais si hâtive à l'idée de passer cette histoire dans le passé que j'en oubliais ce qui m'arrivait vraiment...

Autrement dit, l'attachement que je portais pour Elliot. Celui qu'il n'a pas l'air de me renvoyer tout le temps...